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2-1-Sensibilité aux antibiotiques de S.agalactiae :

2-1-1- Résistance naturelle :

S.agalactiae est naturellement résistant à la bacitracine, l’acide nalidixique, aux

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2-1-2-Résistances acquises :

*Bétalactamines

Les βlactamines restent les molécules de choix pour le traitement des infections causées par Streptococcus agalactiae; le streptocoque B dans la majorité des cas reste sensible à la pénicilline G, l’ampicilline et le céfotaxime( molécules utilisées en thérapeutique) cependant plusieurs équipes ont décrit une tolérance à la pénicilline G avec un rapport CMB/CMI≥ 1/32 ; en 1994 ,2% des souches sont de sensibilité intermédiaires à la pénicilline G avec des CMI comprises entre 0,25 et 4µg /ml Depuis, plusieurs auteurs ont rapporté l’isolement de souches de streptocoque B avec des CMI supérieures à 0,25µg /ml ; cette augmentation de la CMI est à la base des échecs thérapeutiques observés lors du traitement par monothérapie à la pénicilline G

Les travaux menés par l’équipe de Kimura en 2008 ont permis la découverte du support de résistance qui est similaire à celui décrit chez S.pneumoniae:

c'est-à-dire l’expression d’une PLP modifiée de faible affinité à la pénicilline G ;il s’agit de la PLP2x de S.agalactiae ( le streptocoque B possède 5PLP :PLP1a, PLP1b, PLP2a, PLP2b et PLP 2x)

* Aminosides

C’est une classe d’antibiotiques qui conserve une place incontournable au sein de l’arsenal antibactérien en milieu hospitalier ; les aminosides sont des antibiotiques hydrosolubles de type cationique, très stables à spectre large et dotés d’une activité bactéricide rapide [52] ;

Les Streptocoques sont dépourvus des enzymes de la chaine respiratoire et donc sont peu sensibles aux aminosides exprimant un bas niveau de résistance du au transport actif inefficace à travers la membrane cytoplasmique ; en revanche la bactérie est naturellement sensible à des concentrations plus élevées d’aminosides

Deux mécanismes de résistance existent chez les Gram positifs : -altération de la cible ribosomale qui est rare

-l’inactivation enzymatique ; c’est le mécanisme le plus fréquemment décrit

S.agalactiae; il existe 3 types d’enzymes :

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-les phospho transférases(APH)

-les adényl transférases(AAD) ou nucleotidyl transférases(ANT)

Le niveau de résistance qui en résulte varie en fonction de la classe de l’enzyme : les amino transférases confèrent un haut niveau de résistance tandis que phospho -transférases et les nucléotidyl- transférases confèrent un bas niveau de résistance ; chez le streptocoque B des enzymes tel que : ANTet APH ont été décrites.

L’association avec les bétalactamines qui inhibent la synthèse de la paroi bactérienne entraine une pénétration accrue des aminosides et permet d’obtenir une synergie bactéricide ; certaines souches peuvent acquérir un haut niveau de résistance avec des CMI ≥ 1000mg /l

*Macrolides

Ils constituent l’alternative thérapeutique recommandée en cas d’allergie aux βlactamines surtout lors de l’antibioprophylaxie du per partum.

Les macrolides agissent par inhibition de la synthèse protéique en se fixant au niveau du ribosome bactérien ; ils sont actifs sur les bactéries à Gram positif tel que les streptocoques mais aussi chez les coques Gram négatif ;

Trois grands types de mécanismes sont responsables de résistances acquises :  modification de la cible :

cette modification entraine une résistance consécutive à la diminution d’affinité des Macrolides

 méthylation ribosomale :

 lincosamides synergistines (MLS) à leur cible;

le support de résistance est codé par les gènes erm(érythromycine ribosome méthylase), l’expression des gènes ermpeut être inductible ou constitutive .Chez Streptococcus

agalactiae3 gènes sont décrits :erm A ou ermTR, erm B et ermC.

* efflux

l’acquisition de résistance par efflux est due à deux classes de pompes, le gène mef(A) code pour la pompe d’efflux.

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Plusieurs phénotypes peuvent être observés chez S.agalcatiae dont les deux principaux sont :

*phénotype MLSB :

il est soit constitutif soit inductible ; ce phénotype correspond à une résistance croisée de haut niveau entre les macrolides, les lincosamides et les streptogramines A ;

La pristinamycine reste active. *phénotype M :

il est dû à un efflux actif codé par le gène mef A : son seul substrat sont les macrolides à 14 atomes et 15 atomes ; la résistance est inductible et le niveau de résistance à l’érythromycine est modéré.

Deux autres phénotypes existent mais sont très rares à savoir : *Phénotype L :

Il est rare ; il est lié à l’acquisition de gènes appartenant aux classes InuBetInu C : ils codent pour des lincosamides O nucleotidyl transférases n’inactivant que les lincosamides ; Les souches résistent à la lincomycine mais restent sensibles à la clindamycine ; elle n’est mise en évidence que si la lincomycine est testée.

*Phénotype LSA :

ce phénotype rare n’a été rapporté que chez streptocoque B ; la clindamycine, la lincomycine et les streptogramines A présentent une activité diminuée, les bases génétiques sont méconnues

*Tétracyclines

Les tétracyclines sont parmi les plus anciennes molécules, elles ont été utilisées aussi bien en médecine humaine qu’en médecine vétérinaire ; ce sont des antibiotiques bactériostatiques à large spectre qui sont actifs sur des bactéries à gram positif et à Gram négatif, ce sont des inhibiteurs de la phase d’élongation de la synthèse protéique

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La résistance à la tétracycline est l’une des plus fréquentes chez S.agalactiae, plus d’une trentaine de gènes ont été décrits et sont désignés tet ou otr suivi d’un chiffre ou d’une lettre ; les plus étudiés sont les déterminants tet M et tet O qui sont le plus souvent localisés sur des éléments génétiques mobiles.

La résistance chez S.agalactiae est très élevée, elle concerne plus de 80% des souches

[52]

*Chloramphénicol

C’est un inhibiteur de la synthèse protéique ; il bloque l’élongation du peptide en cours de formation ; la résistance est due principalement à l’acquisition du gène cat codant pour l’enzyme le chloramphénicol acetyltransférase.

Les taux de résistance chez S.agalactiae sont variables. *Fluoroquinolones

Les Streptocoques ont une résistance naturelle aux quinolones de première génération ; les fluoroquinolones tels que la lévofloxacine et l’ofloxacine sont actifs.

Cependant il peut y avoir une résistance aux fluoroquinolones qui est liée soit à des mutations ponctuelles dans l’une ou l’autre des deux cibles que sont la gyrase et la topoisomérase IV soit à un efflux actif .

Très peu de souches de streptocoque B résistantes aux fluoroquinolones ont été décrites. *Glycopeptides

Ils sont représentés par la vancomycine et la teicoplanine ; ce sont des molécules qui inhibent la synthèse du peptidoglycane.

Récemment, deux isolats de S. agalactiae résistants à la vancomycine ont été décrits, Isolées d'infections invasives de l'adulte, ces souches étaient résistantes à la vancomycine après acquisition du déterminant génétique vanGet modification du précurseur du peptidoglycane par un mécanisme similaire à celui conférant la résistance aux glycopeptides chez les entérocoques [52] .

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3- Durée du traitement antibiotique

La durée du traitement par βlactamines sera de 8 jours en cas de bactériémies et de 15 à 21 jours en cas de méningites. Il sera arrêté dès la normalisation de l’état clinique et du bilan biologique en cas d’infection probable .Ce traitement sera bien entendu adapté au besoin à l’antibiogramme.

Le traitement par aminosides repose de son côté sur deux injections au total espacées de 24 à 48 heures selon le germe incriminé .En cas d’infection très sévère, il pourra être prolongé

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