• Aucun résultat trouvé

Sensibilisation du consommateur

Dans le document Sommaire. Introduction 7 (Page 24-29)

Le consommateur constitue un acteur particulier dans le système étudié. Dans la plu-part des situations, l’effet d’une mesure dépend fortement de la réaction de la population à celle-ci. Certaines des mesures envisagées peuvent impacter directement les consommateurs, c’est-à-dire l’ensemble de la population. Individuellement, chaque consommateur présente une influence très limitée, car son seul pouvoir consiste à choisir les produits qu’il achète.

Cependant, l’ensemble des consommateurs peut faire infléchir les lois du marché grâce, par exemple, à une action coordonnée. Les mesures envisagées peuvent présenter un impact plus important en faisant évoluer la mentalité des consommateurs et en augmentant leur demande en produits plus respectueux de l’environnement. De même, une participation plus active de leur part à la réussite de la politique publique envisagée impose que la population en com-prenne les enjeux et dispose de consignes claires (pour le tri des déchets par exemple). Pour cela, les méthodes de communication efficace avec le consommateur sont à identifier. Diffé-rents outils sont mis en place pour guider les consommateurs dans leurs achats ou dans leur comportement (logos, campagnes de sensibilisation). Il est donc intéressant d’analyser, dans l’état actuel, les informations communiquées aux consommateurs, leur moyen de diffusion, et leur effet.

1.3.1 Campagnes de publicité de l’ADEME

L’ADEME (voir partie 1.1.8.2 page 19) recherche une amélioration du tri des déchets, mais vise également, de manière plus générale, une réduction globale de l’énergie consommée au cours du cycle de vie de l’emballage. En 2013, une série de campagne de publicité produite par l’ADEME est sortie en traitant essentiellement du sujet de la réduction des déchets. Le nom de la série étant « Réduisons vite nos déchets », trois épisodes sont progressivement mis à jour :

1. « Les bons dons font les bons amis », dans le but d’encourager une revalorisation des déchets par vente ou par don,

2. « Gâchis zéro dans le chariot »afin de réduire le gaspillage alimentaire,

3. « Le bonheur est dans le tri »faisant un geste sur le tri des déchets.

Figure 16 – Campagne SUIVEZ-MOI, menée par Éco-Emballages

Figure 15 – Le bon-heur est dans le tri L’ADEME intervient ainsi activement pour sensibiliser le public

au sujet de la réduction des déchets ménagers. Cependant, peu d’en-gagements concrets sont pris par l’établissement afin d’améliorer la gestion de fin de vie des biens de consommation.

1.3.2 Campagnes de publicité d’Éco-Emballages

Éco-Emballages est une institution dans le monde de l’emballage mais l’est également dans celui de la communication envers les consommateurs. En effet, sa présence est remarquable par le logo du Point Vert, apposé sur la plupart des emballages du quotidien.

Éco-Emballages désire rester proche des consommateurs en les incitant à trier davantage ; comme le montre leur campagne de mobilisation établie le 19 juin 2014 intitulée « #SUI-VEZMOI »et ayant comme thème « La première campagne qui révèle en conditions réelles ce qui se passe après le geste de tri ».

L’entreprise possède d’importantes ressources financières et a les moyens de mener des campagnes de publicité nationales efficaces. Ses ressources lui proviennent notamment de la taxe qu’elle a mis en place.

Il est intéressant de noter qu’aucune campagne de publicité menée par Éco-Emballages ne vise à réduire les déchets à la source : elles visent toutes à favoriser et à encourager le tri auprès des consommateurs. L’incitation au tri présente un impact bénéfique, mais réduire les emballages à la source est une solution plus efficace. Toutefois, Éco-Emballages ne communique pas à ce sujet. Une raison souvent avancée est que plus il y a de déchets à trier, plus l’entreprise fait de bénéfices. Elle n’aurait donc aucun intérêt économique à réduire la quantité de déchets produits.

Finalement, une comparaison entre Éco-Emballages et l’ADEME montre que cette der-nière présente un modèle et des ambitions les plus adaptés à la problématique actuelle de la

gestion des déchets des emballages. En effet, elle tend à réduire les déchets à la source et à informer les consommateurs de ce problème. Éco-Emballages encourage au contraire le tri et semble donc tenter d’accroître ses bénéfices.

1.3.3 Signalétiques et logos

De nombreux logos sont présents sur les emballages. Leur objectif principal est d’informer le consommateur sur l’impact environnemental des emballages (sur leur recyclabilité par exemple). Cependant, la signalétique ne s’avère pas suffisamment claire et les consommateurs se méprennent souvent à propos de leurs réelles significations (cf résultats du sondage). Les logos présentés ci-dessous sont les plus fréquemment rencontrés par les consommateurs : 1.3.3.1 Le Point vert

Figure 17 – Le Point Vert

Ce logo est probablement le plus répandu, mais également celui dont la signification est la plus mal connue. Le Point Vert est présent sur les emballages pour indiquer au consommateur que l’industriel a versé une contribution à Éco-Emballages. Il ne signifie pas que l’objet est recyclable ni qu’il a été conçu grâce à des matériaux recyclés. Il indique, en effet, que la Responsa-bilité Élargie du Producteur a été respectée ; le producteur du déchet a contribué financièrement à son élimination. L’argent récolté est ensuite reversé aux collectivités ou aux communes chargées de la gestion des déchets. Le Point Vert prête souvent à confusion, car il ressemble assez fortement au symbole de re-cyclage (présenté partie 1.3.3.2). Ainsi, selon un sondage réalisé en 2007, 51 % des Français pensaient que le Point Vert permettait d’identifier un produit fabriqué à partir de matière recyclée.

Ce sondage montre que les consommateurs sont mal informés sur ce logo, se trouvant souvent confondu avec celui présenté sur la figure 18.

1.3.3.2 Le ruban de Möbius

Figure 18 – Le ruban de Möbius

Le ruban de Möbius, ou ruban de Moebius, est le logo uni-versel des matériaux recyclables depuis 1970. Il signifie plus précisément qu’un produit peut être recyclé, ou qu’il a été fa-briqué à partir de matériaux recyclés. La mise en avant de ce logo sur les produits est sous la responsabilité totale de l’in-dustriel et n’est contrôlé par aucune autorité. Ainsi, rien ne garantit au consommateur que le produit a bien été ou sera re-cyclé. Ce logo peut également se retrouver sous d’autres aspects visuels : il peut être blanc ou transparent. Souvent, un pour-centage y est ajouté, signifiant que l’emballage est recyclable et/ou constitué de matières recyclées à hauteur du pourcentage mentionné. Le symbole du recyclage n’indique cependant pas le type de matière dont est composé l’emballage. La mention recyclable peut apparaître sur celui-ci pour motiver la prise de conscience en faveur du tri

sélectif.

1.3.3.3 Le Tidy Man

Figure 19 – Le Tidy Man

Le Tidy Man est le pictogramme représentant un homme jetant un objet dans une poubelle. Visible sur de nombreux produits, il ne fait l’objet d’aucun contrôle, n’est représentatif d’aucun critère écologique ou économique et n’apporte aucune information sur la qualité intrinsèque de l’emballage. Le Tidy Man indique simplement au consommateur que l’emballage doit être jeté à la poubelle. Ce logo est apposé sur de nombreux pro-duits, mais ne présente qu’une vocation pédagogique, rappelant au consommateur qu’un déchet doit être placé dans une pou-belle.

1.3.3.4 Triman

Figure 20 – Triman

L’objectif du logo Triman est d’indiquer au consommateur que le produit fait l’objet d’une consigne de tri. Initialement, il devait être apposé sur l’ensemble des produits de consomma-tion collectés par des éco-organismes dont la recyclabilité est assurée. Il constituait, en ce sens, une signalétique commune et claire. Ce critère s’avère n’être que partiellement respecté (voir plus loin). Cependant, ce logo a tout de même pour vocation d’orienter le consommateur vers les produits où il figure ; les industriels se trouvant ainsi potentiellement incités à fabriquer des emballages plus recyclables. Différents aspects réduisant l’efficacité de ce logo sont toutefois à noter.

Initialement, et comme précisé précédemment, ce logo devait être appliqué à la totalité des produits recyclables. Mais grâce au lobbying intensif des industriels, de nombreuses ex-ceptions ont vu le jour. Ainsi, les emballages en verre, les piles, les accumulateurs usagés, les déchets d’équipements électriques et électroniques, ainsi que les déchets ménagers des pro-duits chimiques ne sont pas concernés. De plus, l’industriel reste libre de choisir le support sur lequel apposer ce logo. Il est en droit, par exemple de le placer sur la notice du produit, ou sur son site Internet. L’efficacité du logo s’en voit ainsi fortement réduite. De même, un fa-bricant d’emballages a la possibilité d’apposer une signalétique différente, si elle est encadrée réglementairement par un autre État membre de l’Union européenne. Enfin, aucune sanction n’est prévue en cas de non-respect de la réglementation.

L’ambition initiale de signalétique commune a donc été fortement amoindrie.

1.3.3.5 Les instructions de tri

Ce dernier logo se trouve peu présent sur les emballages tandis qu’il est plus explicite et ainis, a priori plus facilement compréhenseible par les consommateurs. En effet, la signalé-tique facultative élaborée par Éco-Emballages

Compte-rendu de projet : Réduction de l’impact environnemental des emballages 29

inclut en elle-même plusieurs logos ainsi que du texte. Ce dernier peut s’avérer très efficace car il résulte de nombreux sondages que les consommateurs ne connaissent pas, dans de nombreux cas, la signification des logos. Un texte concis, présent à coté du logo, peut alors

s’avérer efficace et indiquer clairement au consommateur le traitement à faire subir à l’em-ballage.

1.3.3.6 La particularité du plastique

Figure 22 – La signalétique des plastiques

Différents types de plastiques existent, chacun faisant l’objet d’une procédure particulière de recyclage. Les logos du plastique rappellent l’anneau de Möbius avec, apposé en leur centre, un chiffre. Ce chiffre permet d’identifier le type de plastique (voir tableau 22, page 30).

Dans le document Sommaire. Introduction 7 (Page 24-29)

Documents relatifs