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sein de la famille, voire de la communauté que celu

Dans le document 88-89 : Inégalités territoriales (Page 161-163)

qu’ils auraient normalement

sans cette situation d’exil

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c’est un système d’orientation qui prévaut. Comme tous les élèves, les jeunes étran- gers scolarisés ont le droit de s’inscrire aux examens nationaux. Ils peuvent présen- ter le DELF (Diplôme d’Études en Langue Française).

Appelées d’abord CLIN ou classe d’ini- tiation, ce dispositif est regroupé depuis 2012 sous un terme plus générique : UPE2A (Unités Pédagogiques pour Élèves Allophones Arrivants). Elles concernent les élèves non scolarisés en France précé- demment, allophone et gens du voyage. 3

Leurs enseignants se tournent vers la bibliothèque comme lieu de ressources et

3 http://tinyurl.com/scolarisation

de soutien aux apprentissages.

L’accueil de ce type de classes doit être préparé en amont avec l’enseignant. L’hétérogénéité du public de ces classes est manifeste : âges, langues parlées, bagages scolaires et systèmes scolaires précédents, dates d’arrivées, etc. Et c’est sur cette dif- ficulté que repose la préparation de la réception de la classe. On peut s’appuyer sur des abécédaires, sur des albums sans textes, très visuels, sur des livres « pop-up » et des livres qui privilégient l’image et qui stimulent l’expression orale. On peut éga- lement s’appuyer sur des collections de contes de diverses origines, proposer des livres en langues étrangères avec d’autres alphabets… Attention aux références

implicites et codes sociaux qui peuvent être contenus dans certains livres et qui du coup ne seraient pas compréhen- sibles. Sans aller jusqu’à la simplification à l’extrême, il faut privilégier la qualité graphique et celle du propos. Pour sen- sibiliser les enfants, leur donner envie d’aller plus loin, de revenir à la biblio- thèque, il faut parvenir à rester dans le ludique tout en ayant cerné la demande de l’enseignant. L’accueil peut se faire sur plusieurs séances qui familiariseront les enfants avec la bibliothèque et ses res- sources ce qui permettra de les accom- pagner dans leur progrès.

Une classe de 20 enfants de 12 à 15 ans, accompagnée par leur professeur et la documentaliste du collège Jacques Jorissen à Drancy en Seine-Saint-Denis a été accueillie pour une première visite dans la médiathèque du quartier des Bois de Groslay. Après une brève pré- sentation des différents documents que l’on peut y trouver, une présenta- tion d’albums en langue étrangère et les modalités d’inscription, tous les enfants se sont présentés à la demande de leur professeur. Il y a eu un temps assez long pour qu’ils regardent et choisissent des livres pendant que la documentaliste empruntait sur une carte collectivité des documents mis de côté pour cette classe. Le conte du Chat botté a été choisi dans la version de la collection Les petits contes du tapis. Cette collection d’albums com- prend de nombreux contes tradition- nels de toutes les origines. Les livres sont en grand format avec des pages rigides, richement illustrées, qui se déploient pendant que l’on raconte le texte placé au dos du livre. Celui-ci est souvent une adaptation écrite par des conteurs ce qui rend cette collection très adaptée à la lecture à voix haute tout en restant très visuelle. Chaque élève a pu décrire les images, puis l’histoire a été lue par la bibliothécaire. Les élèves ont fait un petit résumé de ce qu’ils avaient compris. Cette classe était très attachante, volon- taire, avec une grande soif d’apprendre… Ce type de séances avec des thèmes

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décidés à l’avance pourra être renouvelé par la suite.

INSCRIRE LA BIBLIOTHÈQUE DANS LE DISPOSITIF OEPRE

Un autre type d’actions touchant les enfants primo-arrivants peut être mené. Si cette action ne s’adresse pas directement à ces enfants, elle les cible particulièrement car elle s’adresse à leurs parents. En effet, un accueil spécifique en biblio- thèque peut être fait dans le cadre d’un dispositif de l’Éducation Nationale inti- tulé OEPRE (Ouvrir l’école aux parents pour la réussite des enfants) 4. Il est à orga- niser avec les directions des écoles qui se sont impliquées dans ce dispositif. Celui-ci existe depuis plusieurs années et a été conçu pour appuyer la prise en charge des élèves allophones, nouvellement scolari- sés en France. Il est le fruit d’un partenariat entre le ministère de l’Intérieur et le minis- tère de l’Éducation Nationale. Mise en place à titre expérimental en 2008-2009 dans 12 départements de 10 académies, cette opération a été étendue à 64 dépar- tements de 27 académies en 2011-2012 et 2012-2013. Aujourd’hui, cette expérimen- tation a pris une ampleur nationale et vise à favoriser l’intégration des parents d’élèves, primo-arrivants, immigrés ou étrangers hors Union européenne, volon- taires, en les impliquant notamment dans la scolarité de leur enfant.

Ainsi, des formations gratuites sont organisées dans des écoles et établisse- ments scolaires pendant la semaine, à des horaires permettant d’accueillir le plus grand nombre de parents d’élèves. Les formations ont pour objectifs de per- mettre : l’acquisition du français (com- prendre, parler, lire et écrire), la connais- sance des valeurs de la République et leur mise en œuvre dans la société française et la connaissance du fonctionnement et des attentes de l’École vis-à-vis des élèves et des parents.

La visite « découverte » de nos équipe- ments encadrée par l’institution scolaire sur ces temps de formations entre tout à fait dans les objectifs poursuivis par

4 http://eduscol.education.fr/cid49489/ouvrir-l-ecole -aux-parents-pour-la-reussite-des-enfants.html

l’OEPRE, ainsi que dans nos missions telles qu’elles sont définies par le Manifeste de l’Unesco sur la bibliothèque de lecture publique. 5

À Drancy, en Seine-Saint-Denis, la média thèque principale est dans cette démarche en planifiant ce type d’accueils pour les établissements scolaires qui le souhaitent. Pour cette visite, les groupes sont accompagnés d’enseignants et de formateurs en langue française. Il s’agit de faire une présentation de l’ensemble de la médiathèque et de son réseau, de son fonctionnement, de ses ressources en s’attardant plus particulièrement sur cer- taines collections et offres de services qui pourraient intéresser ce public et susciter l’envie de la fréquenter en famille. On pré- sente l’espace jeunesse, l’espace presse, le secteur géographie et voyage, l’espace image et son avec les DVD et les CD de musique du monde.

Il s’agit de leur faire savoir qu’une média- thèque de lecture publique s’adresse à tous et à tout âge : animations, spectacles,

5 http://www.unesco.org/webworld/libraries/manifestos /libraman_fr.html

projections, concerts, ateliers, heures du conte, livres en langue étrangère, livres en français faciles, livres d’apprentissage du français pour adultes, ouvrages sur la vie pratique et documentaires aidant à la connaissance des institutions et de la culture française… On privilégie, tout genre d’ouvrages venant en soutien à la préparation au DELF (Diplôme d’études en langue française), et les collections pouvant servir de support aux formations qu’ils reçoivent.

Par ailleurs, on montre que si la médiathèque permet de se former et de s’informer, elle contribue également aux loisirs. Ce type d’action est facilement réa- lisable sans mobiliser beaucoup de temps de préparation ni de moyens humains et peut s’adapter à toutes sortes de lieux et de fonds. Il peut être à l’origine de pro- jets plus développés. Il permet de tou- cher un public captif qui est déjà dans une démarche d’intégration.

Les bibliothèques

et le dispositif

OEPRE (Ouvrir

l’École aux

Parents pour

la Réussite

des Enfants)

ont des objectifs

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