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28 Du second il écrit :

Dans le document HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE I (Page 28-40)

« Quoique plus savant que l’ébauche informe du révérend Chalmers, dont, cependant, M. Edkins semble approuver les rêves étymologiques, il abonde pourtant en erreurs, et cela par la simple raison que M. Edkins semble ignorer les travaux étymologiques p.027 faits depuis 60 ans. (53)

Schlegel, si sévère pour les autres, quoiqu’il ait suivi « la méthode rigoureuse de l’école philologique allemande (54) » ne paraît pas avoir été plus heureux dans ses recherches sur les racines sanscrites et indo-européennes. (55)

Terrien de Lacouperie.

Si quelques savants avaient constaté une similitude entre des caractères cunéiformes et des signes chinois comme d’autres entre les hiéroglyphes égyptiens et ces mêmes signes, Terrien de Lacouperie est celui qui a renouvelé et cherché à donner une base solide à la doctrine dont il a été l’apôtre de l’origine babylonienne de la civilisation chinoise.

Esprit ingénieux et paradoxal, doué de plus d’imagination que de science, possédant des connaissances plus étendues que profondes, ignorant l’assyrien et ne sachant du chinois que ce qu’il avait puisé lui-même dans des livres en Europe, Terrien, ne tenant aucun compte de la chronologie, s’appuyant souvent sur des textes d’origine relativement récente, leur décernant un brevet d’une authenticité parfois douteuse, apportant fréquemment à l’appui de ses thèses des faits appartenant plutôt au domaine du folklore qu’à celui de l’histoire, adaptant les événements à une théorie préconçue, Terrien a ainsi réussi à édifier un système dont la façade peut paraître imposante mais qui s’écroule dès qu’on y touche. Rendons-lui justice : il a eu cependant le grand mérite de remuer beaucoup d’idées, les unes fausses, ce sont les plus nombreuses, les autres justes ; attirant ainsi l’attention sur des problèmes dont l’étude avait été trop négligée par les savants.

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Terrien de Lacouperie indique quelques-unes des plus remarquables traditions que selon lui les tribus Bak auraient apprises avant leur migration, par exemple le souvenir légendaire de :

Un grand cataclysme qui semble se rapporter au déluge ; de Sargon et des détails de sa vie, sous le nom modifié de p.028 Chen Noung ; de Dungi enseignant l’écriture aux tribus Bak ; de Nakhounte, comme Nai Houang Ti, avec des circonstances qui se rapportent à Koudour Nakhounte et sa conquête de la Babylonie en 2283 avant J.-C. ; de l’apparition successive d’êtres moitié poisson, moitié homme au début de la civilisation et en rapport avec l’introduction de l’écriture ; de l’arbre symbolique de vie et ses caractéristiques de calendrier, etc. (56)

Somme toute, ceci revient à dire que la Chine a reçu sa civilisation de tribus Bak, c’est-à-dire les Pe Sing des Livres Classiques chinois. Ces Bak Sings auraient eu très probablement les yeux bleus, la face colorée et des cheveux qui n’auraient pas été noirs, ce qui les distinguait du peuple chinois à cheveux noirs (li min, des Livres Classiques) (57). Plus tard on verra au IIIe siècle avant J.-C., Ts’in Che Houang Ti donner à son peuple le nom de Têtes Noires ; il faut donc admettre que les Pe Sing n’étaient pas les « Cent noms de famille » ainsi que le croyaient les sinologues, c’est-à-dire, comme le dit Legge, la désignation des grandes familles de l’État sous les Tcheou (58) ; mais bien des tribus portant le nom spécial de Bak, Pe cessant dans le système de Terrien d’être le chiffre 100, mais une simple phonétique qui se prononçait jadis Bak, ce qui n’est d’ailleurs pas prouvé. Ainsi donc toute la théorie de la civilisation de la Chine par des tribus soi-disant Bak repose sur un postulatum qui est en contradiction formelle avec tous les textes chinois ainsi que l’a démontré Harlez. (59)

Edouard Biot.

« D’après les données authentiques consignées dans les livres sacrés, et dans les quatre livres classiques qui forment la base

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de l’ancienne histoire chinoise, écrit Biot, les premiers habitants de la Chine étaient des peuples sauvages et chasseurs, au milieu desquels s’avança, entre le XXXe et le XXVIIe siècle avant notre ère, une colonie d’étrangers, venant du nord-ouest.

Cette colonie est généralement p.029 désignée dans les textes sous le nom de peuple aux cheveux noirs, sans doute par opposition à la couleur différente ou mêlée, des cheveux de la race indigène, dont quelques débris occupent encore les montagnes centrales de la Chine. Elle est appelée aussi les cent familles ; et ses premières opérations présentent beaucoup d’analogie avec celles des planteurs, qui vont défricher les forêts de l’Amérique septentrionale. (60)

La théorie de Biot est donc la contrepartie de celle de Terrien, puisque celui-ci voit au contraire le peuple chinois dans la race à cheveux noirs et l’immigrant dans le Bak aux yeux bleus. Mais rien dans les ouvrages chinois anciens ne permet de supposer qu’il y ait eu une immigration étrangère quelconque à l’époque dont parlent Biot et Terrien et qui ne peut être prise que pour une simple hypothèse, possible, mais que rien ne prouve jusqu’à présent.

C. J. Ball.

En faisant dériver certains caractères chinois des caractères babyloniens, Terrien de Lacouperie a suscité la vocation de quelques disciples dont le plus connu est le révérend C. J. Ball, qui, alors chapelain de Lincoln’s Inn, pour suivait dans les Proceedings of the Society of Biblical Archæology des études comparées d’accadien et de chinois, à l’époque même où Terrien développait ses théories sur l’origine chaldéenne de la civilisation du Céleste empire.

Celui-ci a disparu, mais le révérend C. J. Ball, aujourd’hui professeur d’assyriologie à l’Université d’Oxford, a présenté tout récemment le résultat d’un grand nombre d’années de travail dans son volume intitulé Chinese and Sumerian (1913). Il nous explique d’abord dans son introduction la nature de l’écriture sumérienne illustrée par l’analyse de

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certains caractères ; puis il donne une liste préliminaire de mots semblables ; ensuite la classification chinoise des caractères écrits et les prototypes sumériens ; un essai de vocabulaire comparé de sumérien et de chinois ; enfin une liste de signes dans laquelle les formes anciennes (kou wén) des caractères chinois sont comparées avec leurs prototypes sumériens. Dans cette dernière liste il est hors de

p.030 doute qu’il y a une grande similitude, parfois une similitude absolue entre les anciens caractères chinois et l’écriture sumérienne, mais il ne s’ensuit pas nécessairement que les uns dérivent de l’autre ; ce sont résultats d’efforts parallèles. Le révérend C. J. Ball nous dit dans son introduction : « Nous n’avons aucune raison de supposer que le système primitif sumérien d’écriture a été l’invention d’un seul esprit ou d’une seule génération » ; il n’y a pas plus de raison de supposer que le système chinois à été l’invention du même esprit qui a créé le système sumérien ; ils sont l’un et l’autre le fruit de recherches qui ont pu être conduites indépendamment les unes des autres. Lorsque la Chine a reçu sa première forme d’écriture, la Babylonie avait depuis longtemps abandonné son écriture primitive pictographique ou hiéroglyphique ; d’autre part, il me paraît matériellement impossible que des relations aient pu exister entre les deux pays dans l’antiquité du monde telle que la science moderne nous autorise de la concevoir maintenant. Rien ne permet d’accorder à l'empire chinois une antiquité semblable à celle que révèlent les monuments de la Babylonie et de la Chaldée. Quand des fouilles systématiques auront été entreprises en Chine, l’archéologie préhistorique nous révèlera peut-être des relations dont l’existence ne nous est pas encore prouvée, relations qui ne paraissent pas pouvoir coïncider avec la période assignée à l’écriture sumérienne.

Gobineau.

M. de Gobineau cherche aux Indes l’origine de la civilisation chinoise dont il n’accepte pas la haute antiquité

« Rien n’infirme, tout appuie, au contraire, le témoignage des lois de Manou, et il en résulte que la Chine, à une époque

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postérieure aux premiers temps héroïques de l’Inde, a été civilisée par une nation immigrante de la race hindoue, kschattrya, ariane, blanche, et, par conséquent, que Pan-kou, ce premier homme que, tout d’abord, on est surpris de voir défini en législateur par la légende chinoise, était, ou l’un des chefs, ou le chef, ou la personnification d’un peuple blanc venant opérer en Chine, dans le Ho Nan, les mêmes merveilles qu’un rameau également hindou avait, p.031 antérieurement, préparées dans la vallée supérieure du Nil.

Et M. de Gobineau d’ajouter :

« Ainsi, en Chine, comme en Égypte, à l’autre extrémité du monde asiatique, comme dans toutes les régions que nous avons déjà parcourues jusqu’ici, voilà un rameau blanc chargé par la Providence d’inventer une civilisation. (61)

Le phénoménal Pan-kou, dont nous parlons plus loin, transformé en introducteur de la civilisation en Chine ne manque pas de saveur.

Ceux qui ont fait venir les Chinois de l’ouest, leur ont fait parcourir une longue route par l’Asie centrale avant d’atteindre le point final de leur migration, c’est-à-dire les bords du Fleuve Jaune. Mais de nos jours des savants (le père Wieger, par exemple), se sont posé la question de savoir si les Chinois, au lieu de descendre du nord au sud, ne seraient pas au contraire remontés du midi vers le septentrion, de contrées de la presqu’île indochinoise, vers le Kiang et la Wei. Toute discussion est possible, lorsqu’il s’agit des théories relatives à l’origine des Chinois, puisqu’elles ne reposent sur rien de solide, mais à l’époque où le Céleste empire entre dans le domaine historique, il y avait sans aucun doute des siècles que la race chinoise était implantée au nord du Kiang, et je ne vois pas les éléments qui pourraient servir de base à la nouvelle théorie, qui n’est pas plus probante d’ailleurs, que celle qui fait venir les Chinois de l’ouest, par les Tien Chan et l’Altaï. Tout ici est supposition.

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Les savants et les philosophes du XVIIIe siècle ont compris facilement que la Chine n’avait été qu’un chaînon d’une civilisation remontant à une antiquité plus reculée. Ils ont malheureusement voulu être trop exacts ; il s’agit chez eux de faire remonter la civilisation à un peuple unique, car ils n’admettent pas que l’on puisse discuter l’unité d’origine de la race humaine ; l’habitat de ce peuple élu est même précisé ; en Asie naturellement, mais dans l’Asie septentrionale.

Buffon.

p.032 Buffon, dans son célèbre ouvrage Des Époques de la Nature, paru en 1778, s’écrie (62) :

« Ce n’est point en Afrique, ni dans les terres de l’Asie les plus avancées vers le midi, que les grandes sociétés ont pu d’abord se former ; ces contrées étaient encore brûlantes et désertes : ce n’est point en Amérique, qui n’est évidemment, à l’exception de ses chaînes de montagnes, qu’une terre nouvelle ; ce n’est pas même en Europe, qui n’a reçu que fort tard les lumières de l’Orient, que se sont établis les premiers hommes civilisés, puisqu’avant la fondation de Rome les contrées les plus heureuses de cette partie du monde, telles que l’Italie, la France, et l’Allemagne, n’étaient encore peuplées que d’hommes plus qu’à demi-sauvages. Lisez Tacite sur les mœurs des Germains ; c’est le tableau de celles des Hurons, ou plutôt des habitudes de l’espèce humaine entière sortant de l’état de nature. C’est donc dans les contrées septentrionales de l’Asie que s’est élevée la tige des connaissances de l’homme, et c’est sur ce tronc de l’arbre de la science que s’est élevé le tronc de sa puissance : plus il a su, plus il a pu ; mais aussi moins il a fait, moins il a su. Tout cela suppose les hommes actifs dans un climat heureux, sous un ciel pur pour l’observer, sur une terre féconde pour la cultiver, dans une contrée privilégiée, à l’abri des inondations, éloignée des volcans, plus élevée et par conséquent plus

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anciennement tempérée que les autres. Or toutes ces conditions, toutes ces circonstances, se sont trouvées réunies dans le centre du continent de l’Asie, depuis le 40e degré de latitude jusqu’au 55e : Les fleuves qui portent les eaux dans la mer du nord, dans l’Océan oriental, dans les mers du Midi et dans la Caspienne, partent également de cette région élevée qui fait aujourd’hui partie de la Sibérie méridionale et de la Tartarie. C’est dans cette terre plus élevée, plus solide que les autres, puisqu’elle leur sert de centre, et qu’elle est éloignée de près de cinq cents lieues de tous les Océans ; c’est, dans cette contrée privilégiée que s’est formé le premier peuple digne de porter ce p.033 nom, digne de tous nos respects, comme créateur des sciences, des arts ; et de toutes les institutions utiles.

Bailly.

Déjà Sylvain Bailly avait en 1775 émis la théorie d’un peuple primitif :

« Quand on considère avec attention l’état de l’Astronomie dans la Chaldée, dans l’Inde et à la Chine, on y trouve plutôt les débris que les élémens d’une science ; ce sont des méthodes assez exactes pour le calcul des éclipses qui ne sont que des pratiques aveugles, sans nulle idée des principes de ces méthodes, ni des causes des phénomènes ; certains élémens assez bien connus, tandis que d’autres aussi essentiels, aussi simples, sont, ou inconnus ; ou grossièrement déterminés ; une foule d’observations qui restent, pendant des siècles, sans usage & sans résultats.

Comment concevoir que des peuples, inventeurs de l’Astronomie, n’aient pas su la perfectionner dans la durée d’une longue existence. S’il est des peuples aussi incapables de marcher que d’entrer dans la carrière des sciences, celui qui y est entré une fois par le mouvement qu’il s’est imprimé

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à lui-même, perdra-t-il ce mouvement, & peut-il s’arrêter à jamais ? L’invention & les progrès des sciences sont de la même nature. Ces progrès ne sont que l’invention renouvelée, une suite de vues semblables, & peut-être d’efforts à peu près égaux. Pourquoi donc les Indiens, mais surtout les Chinois et les Chaldéens ont-ils fait faire si peu de pas à l’Astronomie, pendant un si grand nombre de siècles ? C’est que ces peuples ont été sans génie, c’est qu’ils ont eu la même indolence pour les découvertes que pour les conquêtes, c’est qu’ils n’ont point inventé la science. Elle est l’ouvrage d’un peuple antérieur ; qui avait fait sans doute en ce genre des progrès ; dont nous ignorons la plus grande partie. Ce peuple a été détruit par une grande révolution. Quelques-unes de ses découvertes, de ses méthodes, des périodes qu’il avait inventées, se sont conservées. dans la mémoire des individus dispersés. Mais elles se sont conservées par des notions vagues & confuses, par une connoissance des usages, plutôt que des principes. On a porté ces restes d’une science démembrée à la Chine, aux Indes, dans la Chaldée ; p.034 on les a livrés à l’ignorance qui n’en a pas su profiter. (63)

Il répétait encore (page 62) :

« L’astronomie ancienne & orientale n’offroit que les débris des découvertes d’un peuple antérieur aux peuples connus les plus anciens.

Bailly renouvelle cette déclaration dans sa première lettre à Voltaire :

« J’ai dit qu’en considérant avec attention l’état de l’astronomie à la Chine, dans l’Inde, dans la Chaldée, nous y trouvons plutôt les débris que les élémens d’une science (p. 18).

Insistant pour que Voltaire croie à « son ancien peuple perdu », Bailly étudie successivement :

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« les Conformités des peuples anciens dans les sciences ; que ces conformités ne sont point le produit de la communication ; que ces conformités ne tiennent point essentiellement à la nature, elles naissent d’une identité d’origine entre tous les anciens peuples, & sont les restes des institutions d’un peuple plus ancien.

Et il arrive à ces conclusions :

« Cet ancien peuple a eu des sciences perfectionnées, une philosophie sublime et sage ; cet ancien peuple paraît avoir habité dans l’Asie, vers le parallèle de 49°. I1 semble que la lumière des sciences et la population se soient étendues sur la terre, du nord au midi. (64)

Bailly entrera dans un domaine de pure fantaisie en divisant l’Asie en deux parties par une ligne tantôt naturelle, tantôt artificielle :

« Je vois donc le mur & les palissades de la Corée, la Grande Muraille de la Chine, le rempart de Gog, les portes Caspiennes du Caucase, ouvrages de l’art, se joindre aux montagnes escarpées, aux fortifications de la nature pour former une vaste circonvallation ; qui sépare le midi d’avec le nord de l’Asie. (65)

Le philosophe de Ferney admet d’ailleurs la possibilité de l’existence de peuples anciens civilisés antérieurs à ceux que nous connaissons :

« Il est possible, dit-il, que longtemps p.035 avant les empires de la Chine et des Indes, il y ait eu des nations instruites, polies et puissantes, que des déluges de barbares auront ensuite replongées dans le premier état d’ignorance et de grossièreté qu’on appelle l’état de pure nature. (66)

Ainsi donc Buffon et Bailly plaçaient le berceau de la civilisation dans le nord de l’Asie, alors plus chaude qu’elle ne l’est aujourd’hui ; cette civilisation serait descendue du nord au sud et n’aurait pas marché de l’ouest vers l’est, comme le marquent ceux qui font sortir l’humanité entière de l’arche de Noé et de l’Asie antérieure.

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Avec la vision du génie, Buffon avait deviné les transformations de notre monde, mais il plaçait l’histoire entière de l’humanité dans la période actuelle de l’histoire connue de l’homme de nos jours. Il n’osait pas croire, ou plutôt, car il aurait osé croire, il n’imaginait pas que l’humanité avait pu passer par d’autres phases que celles de la période actuelle. A son époque, la théorie d’un peuple primitif adoptée également par Bailly était soutenable. Voltaire qui rejoint Buffon par l’intermédiaire de Bailly l’admet, mais où le futur maire de Paris gâche son système, c’est lorsqu’il cherche à l’étayer avec les mythes de l’ancienne Grèce. Ces théories ingénieuses étaient l’œuvre d’hommes savants, mais dont le génie ne pouvait devancer leur siècle et pénétrer des mystères obscurs encore aujourd’hui.

Il faut bien avouer que tous ces savants trop ingénieux (je ne parle ni de Buffon, ni de Bailly) n’ont suivi aucune méthode rationnelle ; ils ont choisi leurs points de comparaison au hasard des dialectes et des siècles. Pour point de départ, ils auraient dû prendre le chinois ancien.

Toutes leurs dissertations philologiques ne sont que de la haute fantaisie et ne sauraient jeter aucun jour sur l’origine de la langue chinoise et par suite sur celle du peuple chinois. Il. faut d’abord connaître la langue chinoise ancienne, par suite sa phonétique, et dans ce but il est nécessaire d’étudier p.036 d’abord non seulement tous ses dialectes dont la majorité nous est encore inconnue, mais aussi les langues qui lui sont apparentées ; cette étude est à peine commencée.

« Du jour, dit B. Karlgren (67), où la linguistique aura réussi à reconstruire avec sûreté le système phonétique de l’ancien chinois, l’histoire et l’archéologie constateront avec reconnaissance que d’innombrables problèmes concernant l’Asie orientale et l’Asie centrale auront cessé d’être des problèmes. »

Dans cette immense famille de langues de l’Asie orientale, que sous le nom de Famille Tibeto-Chinoise, Sir George A.Grierson, dans son Linguistic Survey of India, divise en branches tibeto-birmane et sino-siamoise, cette dernière elle-même dédoublée en groupe chinois et

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groupe taï, qui oserait dire que la plus ancienne est la langue chinoise ;

groupe taï, qui oserait dire que la plus ancienne est la langue chinoise ;

Dans le document HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE I (Page 28-40)