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Première dynastie : les Hia (2205-1766)

Dans le document HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE I (Page 105-110)

Première dynastie : les Hia (2205-1766)

Yu.

p.102 Yu ; ou Ta Yu (Yu le Grand), suivant l’exemple de Kouen, voulut, après le deuil de trois ans, se retirer en faveur de Chang Kiun, fils de son prédécesseur, mais les chefs l’obligèrent à prendre le pouvoir (2205) ; il avait quatre-vingt-treize ans. Son nom personnel est Wen Ming qu’il avait bien mérité, dit le Chou King, parce que ses institutions civiles se sont étendues sur tout l'empire. Il avait pour père Kouen, fils de l’empereur Tchouen Hiu ; nous avons vu que Kouen, n’ayant pas réussi dans la tâche qu’il avait entreprise sur les ordres de l’empereur Yao de prévoir les inondations du Fleuve Jaune, avait été remplacé par Chouen qui fit lui-même appel à Yu. Celui-ci était prince de Hia (Yu Tcheou, préfecture de K’ai Foung, Ho Nan) depuis 2277, et il est le fondateur de la première dynastie chinoise qui porte le nom de son fief.

« Yu était un homme actif, serviable, capable et diligent ; sa vertu n’évitait pas la peine ; sa bonté le rendait digne d’affection ; sa parole était digne de foi. Sa voix était l’étalon des sons ; son corps était l’étalon des mesures de longueur ; les mesures de poids dérivaient de lui. Très infatigable et très majestueux, il s’occupait de l’ensemble et des détails (163). » Dans l’ancienne Chine on se servait pour les échanges, de divers produits de la nature ou de l’industrie, tels que les gemmes ; les sacs de grains, les écailles de tortue et d’huîtres perlières. Yu passe pour avoir extrait du métal de Li Chan, près de P’ou fan et pour avoir fondu des objets en métal, sans inscriptions, pour les échanger ; cette invention p.103 est d’ailleurs attribuée à Tch’eng T’ang, fondateur de la dynastie des Chang. Sous le règne de Tch’eng, second roi de Tcheou,

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son ministre Kiang Tai Koung régularisa la monnaie courante en métal et en soie : pour le métal, suivant leur poids, l’or en petits cubes, le bronze en lingots ou en plaques ; pour la soie, des pièces de dimensions déterminées. Vers 670, on commence de se servir de monnaies de bronze en forme de couteaux (Tao) avec une marque ou un emblème, complété un peu plus tard par un anneau à son extrémité dans l’État de Ts’i ; plus tard encore on ajouta des légendes. On vit ensuite apparaître la monnaie en forme de selle, de bêche (Pi tch’an), d’anneau ; l’emploi de la monnaie ronde est régularisé après 221 av.

J.-C. par les Ts’in et à partir de cette époque, les écailles, les perles, etc. conservent leur valeur marchande, mais ne sont plus utilisées comme monnaie (164).

« Yu témoigna de sa bienfaisance en publiant un ordre par lequel si, par pauvreté, une famille était obligée de vendre un fils, sur sa demande, il fournirait la somme nécessaire à son rachat. (165)

Il transféra sa capitale à Ngan Yi qui dépend aujourd’hui de P’ing Yang fou. La Chine divisée sous Chouen en douze provinces, sous Yu comme sous Yao, en forme neuf seulement.

« Un mandarin appelé Hi Tchoung apprit à atteler les bœufs, ânes, chevaux aux charrettes et chars. Yu fit fondre neuf grands vases ou urnes ou tables de cuivre (Kieou ting) ; il y fit graver une espèce de carte géographique de la Chine, avec le catalogue des redevances de chaque département.

Quelques-uns ajoutent qu’on y voyait les figures de ce qu’il y avait de rare et de curieux dans l'empire. Le mandarin Y-Ti inventa ou perfectionna l’art de faire du vin de riz. (166)

Nous ne reviendrons pas sur les travaux de Yu. La seconde année de son règne, il choisit Kao Yao pour son successeur, mais celui-ci étant mort l’empereur le remplaça par Pe Yi. Ce fut sous le règne de Yu que fut soumis en soixante-dix jours p.104 le peuple Miao établi entre le lac Toung T’ing et le lac P’o Yang, au nord du Hou Nan et du Kiang Si.

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« L’empereur dit : « Eh bien ! Yu, le prince de Miao est le seul qui refuse d’obéir. Allez le châtier par les armes. (167)

Yu mourut à Houei Ki, territoire de Chao Hing, Tche Kiang (2197 av.

J.-C.), la septième année de son règne et la centième de son âge ; son fils K’i fut choisi pour le remplacer au lieu de Yi qui mourut d’ailleurs peu de temps après l’avènement du nouvel empereur. Avec Ti K’i la monarchie devint héréditaire.

K’i, 2197-2189.

K’i, fils de Yu, fut le deuxième empereur Hia ; il eut d’abord à lutter contre le prince de Hou qui, suivant le discours qu’il prononça devant ses troupes avant de livrer bataille :

« ruine et outrage les cinq éléments ; il rejette avec dédain les trois mois adoptés (à différentes époques) pour le commencement de l’année. En conséquence le Ciel abroge son mandat (lui retire le pouvoir de gouverner la principauté).

A présent, dit l’Empereur, je ne fais qu’exécuter avec respect la sentence prononcée par le Ciel contre lui. (168)

Hou fut écrasé à Kan (préfecture de Si Ngan, Chen Si) et la paix fut rétablie. Après un règne de neuf ans, K’i mourut âgé de 91 ans.

T’ai K’ang.

Son fils T’ai K’ang lui succéda, mais

« inerte sur le trône comme le représentant d’un mort, il avait étouffé ses bonnes qualités dans le repos et les plaisirs (169) et perdit l’affection de son peuple. A son retour de la chasse dans le Midi, il trouva la route barrée par le prince de K’ioung, et ses cinq frères lui reprochèrent amèrement sa conduite. T’ai K’ang fut conduit par K’ioung à Yang Hia dans le Ho Nan où il fut emprisonné (2169).

Tchoung K’ang.

Tchoung K’ang, son frère, le remplaça sur le trône mais ne prit le titre d’empereur qu’à la mort de T’ai K’ang ; il chargea le prince de

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Yin de châtier les gouverneurs de provinces Hi et Houo, qui négligeaient les devoirs de leur charge et se livraient à la boisson ; ceux-ci, défaits, furent mis à mort. Un passage du Chou King p.105 (Part. II, ch. IV, 4, p. 9 de la trad. de Couvreur) signale les méfaits de Hi et de Houo :

« Hi et Houo sont déréglés dans leur conduite, se plongent dans le vin et se dégradent. Ils ont abandonné leur emploi et quitté leur poste. Par un désordre jusque-là sans exemple, ils ont bouleversé les lois de l’astronomie et négligé entièrement les devoirs de leur charge. Le premier jour du troisième mois de l’automne, les deux grands astres (le soleil et la lune se rencontrant) dans la constellation du Scorpion, n’ont pas été d’accord (le soleil a été éclipsé). Les musiciens ont battu le tambour ; les officiers inférieurs et les employés tirés du sein du peuple ont couru avec empressement (au secours du soleil) : Hi et Houo, inertes dans leur office comme le représentant d’un mort à une cérémonie, ont paru ne rien entendre, ne rien savoir. Ils se sont trompés grossièrement sur les phénomènes célestes, et ont mérité la peine de mort décrétée par les anciens souverains. Dans les lois du gouvernement il est dit :

« Celui qui devancera le temps, sera mis à mort sans rémission ; celui qui n’arrivera pas à temps, sera mis à mort sans rémission. »

Cette fameuse éclipse de soleil a fait couler beaucoup d’encre.

Gaubil la plaçait le 11 octobre 2154 av. J.-C. ; le Tchou Chou Ki nien le 28 octobre 1948 ; John Chalmers, le 12 octobre 2127 ; John Williams, Observations of Comets, donne la date de 2158 ; G : Schlegel et Künhert entre le 12 mai 1904 et le 7 mai 2165 ; d’autres enfin au 12 octobre 2155 ; il est vrai que Largeteau prétendait que l’éclipse fut invisible.

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Siang, Chao K’ang.

Tchoung K’ang mourut la treizième année de son règne (2147) et eut pour successeur son fils Siang (2146-2119), homme doux et faible d’esprit, qui disgracia Yin et appela au pouvoir son ennemi Yi qu’il nomma Gouverneur général de l'empire et se retira à Chang K’ieou.

Siang perdit la vie dans une bataille contre les rebelles Han Tchou et Kiao. Chao K’ang (2079-2058), fils posthume de Siang, caché dans sa jeunesse par sa mère Min, au Chan Toung, réussit grâce à des amitiés à former une puissante armée, qui écrasa et tua Han Tchou qui détenait le pouvoir (2080).

K’oung Kia Kié.

La décadence des Hia commence avec le débauché p.106 K’oung Kia (1879-1849), fils de Pou Kiang. Le dernier empereur de la dynastie, le cruel Kié (Liu Kouei) fut défait à Ming T’iao par son vassal T’ang et exilé à la montagne Ting chan, près de Nan Tch’ao (Ngan Houei) où il mourut trois ans plus tard ; son fils, Chan Wei quitta Nan T’chao et alla vivre en sauvage dans les déserts.

« Quelques auteurs chinois disent que le fils de Kié, avec ce qui restait de sa famille, alla en Tartarie et y jeta les fondemens de la monarchie des Tartares du nord (170).

T’ang monta alors sur le trône (1766), fondant ainsi la troisième dynastie impériale qui reçut le nom de Chang parce que le nouveau souverain descendait de Sié, ministre de l’Instruction, publique sous Yao et Chouen, prince de Chang, dans le Chen Si. T’ang

« conféra un fief aux descendants des Hia qui, sous la dynastie Tcheou reçurent le fief de K’i » (préfecture de K’ai Foung, Ho Nan) (171).

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Première Dynastie : Les Hia (2205-1766 avant J.-C., 17 règnes).

Cinq Empereurs◄

► Dynastie Chang

6 2079 Chao K’ang, fils de Siang, † 2058 22

7 2057 Ti Tch’ou, fils de Chao K’ang, † 2041 17

8 2040 Ti Houei, fils de Tchou † 2015 26

9 2014 Ti Wang ou Mang, fils de Houei, † 1997 18

10 1996 Ti Sié, fils de Wang, † 1981 16

11 1980 Ti Pou Kiang, fils de Sié ; † 1922 59 12 1921 Ti Kioung, frère de Pou Kiang, † 1901 21

13 1900 Ti K’in, fils de Kioung, † 1880 21

14 1879 K’oung Kia, fils de Pou Kiang, † 1849 31 15 1848 Ti Kao, fils de K’oung Kia, † 1838 11

16 1837 Ti Fa, fils de Kao, † 1819 19

17 1818 Lin Kouei (Kié), fils de Fa ; † 1764 53

p.107 Ces chiffres sont donnés d’après Mailla et Mathias Tchang.

D’après le Tchou Chou Ki nien, l’avènement de Yu est 1989 au lieu de 2205 et celui de Kié est de 1589 au lieu de 1818. Chang habitèrent la terre de Yin et devinrent puissants.

Kien Ti, fille de la famille princière de Soung, épousa l’empereur K’ou ; « elle et deux autres personnes allèrent se baigner ; elles virent un oiseau de couleur sombre (hirondelle) qui laissa

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