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Savoir pour prévoir et prévoir pour agir de

Dans le document 46 : C qui ? (Page 44-46)

Bacon à Bergson, en

passant par Comte, c’est

un leit motiv. Et pour les

personnels de catégories

C à qui l’on demande

toujours davantage ?

4. Ibid.

5. Minimum obligatoire qui n’interdit pas d’être complété en fonction des besoins de chaque agent dans le cadre du plan de formation de la collectivité.

1. Un fonctionnaire qui accède à un autre cadre d’emplois par concours ou pro- motion interne est « recruté », un agent non titulaire qui réussit un concours est réputé être « recruté », même s’il reste dans la même collectivité, administration ou service, voire continue à exercer les mêmes fonctions.

2. Cependant avec un retour très positif de la part d’un grand nombre de stagiaires au regard de la qualité de l’offre de formation, souligne Jenny Rigaud.

3. Partie rédigée d’après le document du CNFPT, Intégrer, professionnaliser : se former tout au long de sa carrière : Les dispositifs de formation d’intégration et de professionnalisation pour les agents de catégorie C, www.paysdelaloire.cnfpt.fr/ documents/102008/061008172245plaquetteCHD.pdf

paradoxalement un des plus sélectifs de toute la filière, sa préparation apporte un « plus » professionnel qui mériterait d’être validé en tant que tel.

2e paradoxe : la double injonction. À côté de ces prépara-

tions, qu’offrent les centres de formation aux magasiniers ? Tout leur catalogue de formation, car les stages sont ouverts sans discrimination de statut. Pourtant les chiffres montrent la prépondérance des B 9 dans le public des CFCB. Or, bien sou-

vent, les magasiniers sont présents essentiellement dans les stages techniques les plus « basiques » (initiation aux techni- ques documentaires) ou les plus identitaires (« équipement et petites réparations » par ex.). Et les CFCB sont soumis à une double injonction de la part des tutelles qu’on peut résumer ainsi :

• Formez prioritairement les C, car ils sont les plus mal ser- vis ; assez de traitement documentaire, privilégiez les services aux publics (avec un peu de politique documentaire et, bien sûr, de nouvelles technologies) ;

• « Sortez de la logique d’offre, de la logique de catalo- gue » et répondez aux demandes exprimées par les établis- sements dans leur plan de formation.

Hélas, trop souvent le plan de formation exprime, particu- lièrement pour les C, des demandes assez conventionnelles, et le responsable de CFCB doit alors faire preuve de créativité et de persuasion pour sensibiliser l’encadrement mais aussi les magasiniers eux-mêmes pour qu’ils acceptent une démar- che de formation autre que la préparation de concours. Pour ce faire, il dispose cependant d’une arme efficace : les stages intercatégoriels faits sur site, portant notamment sur l’accueil du public et l’accompagnement au changement.

La formation des magasiniers est donc placée sous ce dou- ble paradoxe : la formation au concours est lourde et structu- rée, mais ni obligatoire ni suffisante ; la formation continue leur est largement ouverte, mais ni les agents ni les établisse- ments n’en ont complètement intégré la légitimité dans toute sa diversité (alors même que les formations des CFCB sont gratuites pour les personnels des BU).

Ceci étant, l’arrivée du DIF pourrait changer les choses : plus lentement qu’en territoriale, il commence à émerger dans les entretiens annuels, pour ensuite trouver une traduction dans les plans de formation : cette évolution devrait s’accé- lérer quand les agents auront acquis des droits suffisants (le fameux plafond de 120 h) pour pouvoir bénéficier d’une for- mation d’un volume significatif.

Christophe PAVLIDÈS à temps non complet, cette durée est calculée pro rata temporis.

Les droits acquis annuellement peuvent être cumulés sur une durée de 6 ans. Au terme de cette durée et à défaut de son utili- sation en tout ou partie, le droit individuel à la formation profes- sionnelle reste plafonné à 120 h. » Ce DIF constitue incontesta-

blement, pour les agents de catégorie C, une garantie nouvelle. Seules les formations demandées par l’agent, et non imposées par sa collectivité, sont imputées sur son crédit d’heures. Mais

« les actions de formation qu’il se propose de suivre doivent être inscrites au plan de formation » de sa collectivité.

Dominique LAHARY

avec le concours de Jenny Rigaud Responsable du pôle de compétences Bibliothèques et centres documentaires au CNFPT

2. La formation continue

des magasiniers (État),

d’un paradoxe à l’autre

1er paradoxe : la préparation de concours. Les magasiniers

sont le seul corps de la filière à être recruté à la fois sans for- mation statutaire après recrutement (contrairement aux assis- tants de bibliothèques, aux bibliothécaires et aux conserva- teurs) et sans formation initiale obligatoire avant recrutement (contrairement aux bibliothécaires-adjoints spécialisés – du moins en concours externe). Cette difficulté avait conduit, en 1995 6, à professionnaliser (en externe comme en interne) les

épreuves des concours de magasinier spécialisé et de maga- sinier en chef, entraînant un recrutement hyper-professionnel favorable aux faux externes. En 2007, ce principe a été aban- donné pour le bas de l’échelle 7 : le recrutement direct a été

généralisé pour les magasiniers de 2e classe (échelle 3) qui

sont recrutés directement par les établissements sur dossier et entretien ; en revanche les magasiniers principaux de 2e

classe (échelle 5) restent recrutés sur un concours profession- nel 8, faisant appel à des connaissances bibliothéconomiques

mais aussi administratives particulièrement étendues. Il est dès lors quasiment impossible de réussir ce concours sans suivre une préparation, soit dans les centres de formation aux carrières des bibliothèques (CFCB), soit directement dans son établissement dans le cas des agents de la BnF.

Cette préparation au concours échelle 5 joue donc bien le rôle de formation de base, notamment pour les magasiniers nouvellement recrutés en échelle 3 – et si le concours reste

DOMINIQUE LAHARY et CHRISTOPHE PAVLIDÈS La formation des catégories C. Droits, devoirs et paradoxes 43

6. Arrêtés du 6 sept. 1995, JO du 8 oct. 1995.

7. Cf. supra, Annie Coisy, « Les bibliothèques de l’enseignement supérieur », pp. 38-39.

8. Arrêté du 23 juil. 2007, JO du 2 août 2007.

9. À nuancer : si l’on totalise les précaires avec les titulaires, la catégorie C domine nettement ; sur les préparations de concours en revanche, les C sont les plus nom- breux, même sans les précaires.

pement national des syndiqués travaillant en bibliothèque à une époque où le ministère de l’Éducation nationale exerçait une tutelle unique avec sa Direction des bibliothèques et de la lecture publique (DBLP), démantelée en 1975.

C’est ainsi qu’a longtemps existé le Syndical national des bibliothèques (SNB) qui était affilié à la Fédération de l’Éduca- tion nationale (FEN). La scission de la FEN en 1993 a entraîné la création de la Fédération syndicale unitaire (FSU) où les per- sonnels des bibliothèques d’État sont regroupés dans le même syndicat que les personnels « de l’administration scolaire et universitaire » tandis que le SNB d’origine, dont une partie des membres avait rallié la CFDT, a fusionné avec les autres per- sonnels de l’enseignement supérieur et de la recherche au sein d’une FEN devenue depuis 2000 l’UNSA Éducation.

Sont également représentées dans les bibliothèques d’État les confédérations CGT, FO, CFTC, CNT et l’Union syndicale Solidaires (regroupant notamment les syndicats SUD).

Selon les cas, les personnels des bibliothèques relevant de l’Éducation nationale et du ministère de la Culture sont réunis ou non au sein de la même fédération ou du même syndicat.

• Les collectivités territoriales. Un agent communal travaillant en bibliothèque élit, avec ses collègues de l’état civil ou des espaces verts, ses représentants à la CAP locale ou départe- mentale, organisée non par corps mais par catégorie A, B et C. Sa section syndicale ou son syndicat local négocie avec le maire- employeur.

S’il est syndiqué, il relève donc des confédérations CGT, CFDT, FO, CFTC, UNSA, Solidaires (SUD), CNT ou de la FSU, toutes étant dotées d’une fédération ou d’un syndicat national regroupant, exclusivement ou non, le personnel territorial. On trouve aussi un syndicat autonome qui s’est séparé de l’UNSA.

L

EPAYSAGESYNDICAL ENBIBLIOTHÈQUE

L’organisation par métier, qui est à l’origine du syndicalisme, en France 1 comme dans bien d’autres pays, a été presque tota-

lement supplantée par une structuration calquée sur celle des employeurs.

Aussi n’y a-t-il pas à proprement parler de syndicalisme bibliothécaire, mais un syndicalisme d’agents de l’État, des col- lectivités locales ou du secteur privé. Ce phénomène a facilité la distinction entre associations professionnelles et syndicats, les premières promouvant une profession et le développement du champ dans laquelle elle agit, les seconds défendant des inté- rêts de salariés face aux employeurs et aux pouvoirs législatif et réglementaires.

Il y a cependant de fortes différences entre l’État et les collectivités territoriales dans l’organisation des différents niveaux de structures syndicales, toutes rattachées à une fédération et presque toutes à une confédération, dans le contexte bien connu d’un considérable émiettement du pay- sage syndical français.

En outre, il arrive que les positions de structures syndicales relevant de la même fédération ou confédération divergent sen- siblement selon qu’elles relèvent de la fonction publique d’État ou de la fonction publique territoriale.

• L’État. Les corps de fonctionnaires d’État sont spécialisés : il y a une filière Bibliothèque. Leur gestion est interministérielle et il existe des commissions administratives paritaires nationa- les (CAPN) obligatoirement consultées sur les déroulements de carrière et les mutations. Cette organisation a facilité le regrou-

Voix

syndicales

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