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2 Méthode d’expertise

2.2 Définitions des concepts

2.2.3 Santé mentale

2.2.3.1 Stress et anxiété

Il existe de nombreuses définitions du stress et de multiples débats conceptuels autour de la définition de ce terme largement utilisé. Les approches biologiques, psychologiques et environnementales donnent du stress des définitions qui diffèrent dans l’étendue des facteurs et situations induisant des réponses de l’organisme, dans l’étendue de ces réponses et dans leur très grande variabilité interindividuelle (Cohen et al. 1995). La définition du stress que nous retiendrons dans ce rapport reposera sur la notion de réaction adaptée de l’organisme en réponse à une contrainte non spécifique endogène ou extérieure, induite par l’environnement. Ces contraintes, qui peuvent être de natures très différentes, ont en commun d’induire des situations de perturbations de l’homéostasie. Les réactions physiologiques de stress sont perçues dès lors que les astreintes biologiques (réponses hormonales) induites par les facteurs de stress initiaux excèdent les capacités adaptatives de l’organisme (Selye, 1936). Les réponses induites deviennent alors perceptibles, souvent de manière désagréable. Il existe donc une différence conceptuelle entre les situations d’adaptation qui se caractérisent par des réponses de stress qui ne sont pas perçues par l’organisme (réponses physiologiques dites « compensées »), et celles qui sont perçues comme oppressantes et anxiogènes (réponses dites « décompensées », excédant alors les capacités adaptatives de l’individu). L’état ainsi obtenu fragilise l’organisme et fait encourir le risque de pathologies réactionnelles (Cohen et al. 2007). Si les réponses de stress sont indispensables pour l’adaptation de l’Homme à l’environnement - puisqu’elles conditionnent la survie - elles peuvent également avoir des effets délétères à moyen et long terme.

Dans le cadre de ce rapport, nous centrerons notre approche du stress sur la notion de stress psychologique qui représente un état de l’organisme pour lequel les contraintes liées à l’environnement émotionnel excèdent et dépassent les capacités adaptatives de l’individu. L’état de stress fait suite à la combinaison de différents types de facteurs qui contribuent tous à la perception individuelle du stress. La perception individuelle de l’état de stress résulte de la combinaison de différents facteurs (intensité du facteur émotionnel déclenchant, vécu antérieur, chronicité, facteurs individuels de vulnérabilité, etc.) qui contribuent à expliquer la variabilité de la réponse individuelle au stress émotionnel. Si la mesure des réponses de stress est très imparfaite, l’évaluation du stress perçu permet de

prendre en compte les différences individuelles dans l’interprétation du caractère stressant de différents facteurs, l’exposition aux facteurs de stress et les capacités individuelles de défense. Les conditions d’apparition des états de stress psychologique sont diverses, elles englobent les situations de stress environnemental permanent (situations de pression professionnelle, affective, etc.), ou des situations plus ponctuelles, limitées dans le temps, mais pouvant induire des réponses physiopathologiques souvent plus graves à plus ou moins long terme (conséquences des stress émotionnels liés aux catastrophes naturelles, actes de terrorisme, faits de guerre, etc.).

2.2.3.2 Qualité de vie

Dans l’expertise collective Inserm (2008), l’analyse des effets de l’AP sur le bien-être et la qualité de vie a fait l’objet d’une définition précise des notions de « bien-être » et de « qualité de vie ». Des mots clés tels que anxiété, stress, émotions, estime de soi ou état dépressif ont été associés au « bien-être ». La « qualité de vie » (QdV) a été définie conformément à la proposition du groupe de travail de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme « la perception qu’un individu a de sa place dans la vie, dans le contexte de la culture, et du système de valeurs dans lequel il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes (WHOQOL and Group 1995).

Les notions de QdV et de bien-être revêtent un sens assez large, difficilement cernable avec des indicateurs identiques dans les différentes études. Le bien-être est considéré comme la partie de l’indicateur subjectif de la QdV (Diener et Suh, 1997). Il correspond grossièrement au pendant positif de la QdV. Son évaluation reste plutôt rare dans les études portant sur l’AP. L’évaluation du bien-être se traduit par une QdV considérée comme élevée.

En ce qui concerne la QdV, c’est essentiellement la QdV liée à la santé qui est utilisée dans les études en rapport avec l’AP. La QdV liée à la santé peut être définie comme un construit multidimensionnel qui reflète la perception propre de l’individu à retirer plaisir et satisfaction de son existence (Varni et al. 2003). En fait, la QdV liée à la santé est un index du fonctionnement physique et psychosocial (Sawyer et al. 2004, Williams et al. 2005). La QdV liée à la santé est désormais considérée comme un indicateur de santé non négligeable permettant de tenir compte de la dimension perçue (patient-reported outcome) de l’état de santé des personnes, enfants, adolescents ou adultes.

Dans la mesure du possible, la QdV doit être rapportée par la personne elle-même. Bien que chez l’enfant, le résultat rapporté par les parents puisse parfois constituer une alternative, la diffusion d’instruments d’auto-évaluation adaptés à l’âge des enfants, permet d’avoir directement accès à leurs propres sentiments.

Définitions des concepts

Activité physique, inactivité et sédentarité

o L'activité physique est définie comme « tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques qui entraîne une dépense énergétique » (WHO 2010). Elle ne peut être pas limitée au sport ou à l’exercice, ces catégories constituant des sous-ensembles de l’activité physique, au même titre que les activités physiques professionnelles, celles liées au transport, ou les activités physiques domestiques.

o L’activité physique est un comportement qui peut être caractérisé par une fréquence, une intensité, une durée et un type de pratique. L’intensité d’une AP est le plus souvent exprimée en MET (équivalent métabolique), défini comme le rapport de la dépense énergétique liée à l’AP sur le métabolisme de base.

o Les paramètres Fréquence, Intensité et Durée permettent de définir la quantité d’AP dans un espace-temps (jour, semaine, etc.).

o Les différents types d’activités physiques peuvent être classés en fonction des qualités physiologiques développées. On distingue les activités physiques qui permettent de solliciter la capacité cardio-respiratoire, les fonctions musculaires, la souplesse ou l’équilibre.

o Les différentes activités physiques peuvent être classées en 5 grandes catégories en fonction de leur intensité estimée en MET :

- activités sédentaires < 1,6 MET ;

- 1,6 MET ≤ activités de faible intensité < 3 METs ; - 3 METs ≤ activités d’intensité modérée < 6 METs ; - 6 METs ≤ activités d’intensité élevée < 9 METs ; - activités d’intensité très élevée ≥ 9 METs.

o Les états d’inactivité et de sédentarité relèvent de définitions précises qu’il convient de rappeler :

- l’inactivité physique est caractérisée par un niveau insuffisant d’activité physique d’intensité modérée à élevée ;

- la sédentarité est définie par une situation d’éveil caractérisée par une dépense énergétique faible, inférieure à 1,6 MET, en position assise ou allongée. La sédentarité (ou comportement sédentaire) est reconnue comme un comportement distinct du comportement d’inactivité physique, avec ses effets propres sur la santé ; elle est souvent exprimée par le temps passé chaque jour dans des activités sédentaires.

Sommeil

o Chez l’Homme, les rythmes circadiens ont une base temporelle d’environ 24 heures, ce qui correspond aux alternances des jours et des nuits.

o Une horloge centrale programme, selon cette base temporelle, des phases d’activité et des phases de repos consécutives qui sont nécessaires. Des facteurs environnementaux, appelés synchronisateurs externes, influent également sur ces rythmes.

o Pour que le sommeil se déroule normalement et soit le plus efficace, il devra être pris la nuit, aux horaires programmés par l’horloge centrale.

Stress et anxiété

o Le stress est une réaction adaptée de l’organisme en réponse à une contrainte non-spécifique endogène ou exogène (environnementale).

o Les réponses physiologiques aux facteurs de stress peuvent être compensées (adaptation). Si ces facteurs de stress excédent les capacités adaptatives de l’individu, le phénomène de décompensation qui s’ensuit peut faire le lit de certaines pathologies.

o Lorsque les contraintes liées à l’environnement sont de nature émotionnelle, on parlera alors de stress psychologique ; cet état sera défini par le terme « stress » dans ce rapport.

Ces situations sont souvent perçues comme oppressantes et anxiogènes par l’individu.

o Les conditions d’apparition des états de stress psychologique sont diverses et peuvent résulter d’un stress émotionnel environnemental permanent ou ponctuel.

Qualité de vie

o La qualité de vie est définie comme « la perception qu’un individu a de sa place dans la vie, dans le contexte de la culture, et du système de valeurs dans lequel il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes ».

o L’évaluation de la qualité de vie doit rendre compte à la fois de ses dimensions sociales, psychologiques et physiques.

o Pour certains auteurs, le bien-être peut être compris comme étant l’indicateur subjectif de la qualité de vie.