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Description des comportements sédentaires

2 Méthode d’expertise

3.1 Description des comportements des Français : activité physique et sédentarité

3.1.2 Description des comportements sédentaires

3.1.2.1 Enfants et adolescents8

Au niveau national, les données de comportement sédentaire des enfants et des adolescents proviennent essentiellement des enquêtes INCA 2 et ENNS (Afssa 2009, InVS 2007). Dans ces enquêtes, le temps de sédentarité est mesuré par le temps passé devant un écran, d’ordinateur ou de télévision.

En première approche, ces enquêtes ont évalué ces comportements chez les jeunes de 3 à 17 ans. En moyenne, les jeunes Français passaient 2 h 48 à plus de 3 heures quotidiennes devant un écran (Afssa 2009, InVS 2007). Cette durée était relativement similaire chez les garçons et les filles : 171 min/j chez les garçons contre 166 min/j chez les filles (Afssa 2009).

Ainsi, 39 % des enfants de 3-17 ans passaient 3 heures et plus par jour devant la télévision (ENNS 2007). Il n’existe pas de données caractérisant le comportement sédentaire des enfants de moins de 3 ans.

Enfants (3 - 10 ans) 3.1.2.1.1

Dans l’enquête nationale INCA 2, la durée totale moyenne passée devant un écran (télévision et ordinateur) a été estimée à 2 h 12 par jour chez les 3-10 ans (Afssa 2009).

Dans cette tranche d’âge 26 % des garçons et 24 % des filles passaient quotidiennement 3 heures et plus devant un écran. L’enquête ENNS a mis en avant un temps moyen d’écran plus élevé les jours sans école : les jours d’école, les garçons et les filles passaient respectivement 1 h 27 et 1 h 36 devant un écran contre 2 h 44 et 2 h 34 les jours sans école (ENNS 2007).

L’enquête ORsaG menée en Guadeloupe a révélé que 53 % des enfants restaient devant la télévision pendant environ 1 heure tous les jours et 49 % d’entre eux n’utilisaient pas d’ordinateur (ORsaG 2010). Au total, 10 % des enfants passaient 3 heures ou plus dans une journée scolaire devant la télévision et 6 % d’entre eux utilisaient un ordinateur pendant les jours d’école. En revanche, lors des journées sans école, 64 % des enfants passaient 3 heures ou plus devant la télévision et 36 % devant un ordinateur (ORsaG 2010).

Environ un enfant français sur cinq passe plus de 3 h/j devant un écran, le temps moyen étant d’environ 2 h/j. Ce profil semble légèrement différent hors métropole bien que des études impliquant des enfants vivant en outre-mer fassent défaut pour opérer une comparaison rigoureuse.

Adolescents (11 - 17 ans) 3.1.2.1.2

Au niveau national, 46 % des adolescents de 11 à 14 ans ont déclaré passer plus de 3 heures quotidiennes devant un écran. Les jeunes de cette tranche d’âge passaient en moyenne 2 h 13 par jour devant un écran (télévision et ordinateur) (Bénetier et al. 2009). Les résultats de l’enquête ENNS ont montré que le temps passé devant un écran les jours d’école était équivalent chez les filles (2 h 10) et les garçons (2 h 17) (ENNS 2007). Ce temps était presque doublé les jours sans école..

8 En raison des données peu nombreuses, ces populations d’âge ont été regroupées dans cette partie.

Chez les adolescents de 15 à 17 ans interrogés dans l’enquête INCA 2, le temps quotidien passé devant un écran a été estimé à 2 h 50 (télévision et ordinateur) (Bénetier et al. 2009).

Dans cette enquête, 64 % des garçons et 56 % des filles passaient plus de 3 heures quotidiennes devant un écran. Comme chez les plus jeunes, l’enquête ENNS a mis en avant une différence de temps passé devant un écran entre les jours avec et sans école chez les 15-17 ans : les jours d’école, les garçons et les filles passaient respectivement 2 h 42 et 2 h 17 devant un écran contre 4 h 48 et 4 h 23 les jours sans école (ENNS 2007).

Au niveau régional, l’enquête réalisée en Alsace au début des années 2000 a montré que 39

% des garçons et 35 % des filles (p < 0,02) passaient plus de 2 heures par jour devant un écran (Wagner et al. 2004). Dans la même région, il a été rapporté que le tiers d’une cohorte de 2700 enfants consacrait au quotidien 2 heures ou plus à des activités sédentaires (temps passé devant la télévision, l’ordinateur, à des jeux vidéo ou à de la lecture, par exemple) (Klein-Platat et al. 2005).

Près de la moitié des 11-14 ans passe 3 heures ou plus au quotidien assis devant un écran. En comparaison, les 15-17 ans sont près de 60 % à passer ce même temps assis devant un écran. Comme chez les enfants, ce temps est quasiment doublé les jours sans école comparativement aux jours avec école. En outre, des disparités régionales sur le temps d’écran doivent être envisagées (exemple de la Guadeloupe).

Evolution du temps de sédentarité avec l’âge 3.1.2.1.3

L’enquête HBSC 2009-2010 suggère que plus de 40% des enfants français de 11 ans (42 % des garçons et 49 % des filles) passent 2 heures ou plus devant un écran (contre 58 % des garçons et 54 % des filles de l’ensemble des pays impliqués dans l’enquête). A 13 ans, les proportions atteignent 59 % chez les garçons et 55% chez les filles (contre 65 % des garçons et 64% des filles de l’ensemble des pays impliqués dans l’enquête). Enfin à 15 ans, 54 % des adolescents et 48 % des adolescentes passaient 2 heures et plus devant un écran (contre 64 % des garçons et 62 % des filles de tous les pays impliqués dans l’enquête) (Currie et al. 2012).

L’approche objective de la sédentarité des enfants et adolescents a rarement été envisagée dans les études conduites en France, y compris dans les études internationales, telles que l’étude HELENA (Healthy Lifestyle in Europe by Nutrition in Adolescence), impliquant une cohorte française (Ruiz et al. 2011).

On peut regretter la faible prise en compte de la sédentarité des enfants ou, à tout le moins, l’analyse conjointe du comportement sédentaire et de l’AP. La seule tentative dans ce sens a été opérée en 2007 sur une centaine d’enfants de 8-11 ans du Nord de la France (Guinhouya et al. 2007). Dans cette étude, les enfants passaient en moyenne 712 ± 41 min/j dans un passe-temps sédentaire tel que défini par un seuil maximum de 1100 cpm (Reilly et al. 2003) contre 28 ± 21 min/j d’une APME. Par ailleurs, des études analysant conjointement l’AP et le comportement sédentaire des enfants et adolescents français sont nécessaires pour mieux décrire le profil des pratiques de cette population et évaluer l’impact des politiques publiques en matière des prévention des risques liés à la sédentarité.

Il semble que le temps passé assis devant un écran augmente entre l’enfance et le début de l’adolescence puis se stabilise voire décline vers la fin de l’adolescence. Les activités sédentaires des enfants français ont été rarement évaluées objectivement ou analysées conjointement avec leur activité physique.

Description des comportements sédentaires des enfants et des adolescents

o Les données sur le comportement sédentaire des enfants et adolescents émergent progressivement. Ce comportement est essentiellement caractérisé par le temps passé assis devant un écran (télévision ou ordinateur).

o Les données disponibles indiquent que la durée des activités sédentaires dépasserait largement celle des activités physiques d’intensité modérée à élevée.

Les enquêtes menées à l’échelle nationale montrent que : o Le temps passé assis devant un écran augmente avec l’âge.

o Entre 3 et 10 ans, les enfants passent en moyenne 2 h 10 par jour assis devant un écran ; 26 % des garçons et 22 % des filles y consacrent quotidiennement 3 heures et plus.

o Entre 11 et 17 ans, les adolescents passent en moyenne 2 h 13 (11-14 ans) et 2 h 50 (15-17 ans) assis devant un écran. Chez les 11-14 ans, 46 % y passent quotidiennement 3 heures et plus. Chez les 15-17 ans, 56 % des filles et 64 % des garçons seraient dans ce cas.

o De 15 à 17 ans, les garçons passent plus de temps passé assis devant un écran que les filles.

o Quels que soient l’âge et le sexe, le temps passé assis devant un écran est presque doublé les jours avec peu ou pas d’école.

3.1.2.2 Adultes

Bien que l’enquête INSEE de 1967 sur les loisirs des français (Le Roux, 1970) ait permis de souligner le rôle prépondérant de la télévision dans les loisirs des Français, elle n’avait pas pour objectif de décrire le comportement sédentaire. Des données sur la sédentarité n’ont été véritablement recueillies, en France, qu’à partir de 2005 (Escalon et al. 2007).

Dans l’enquête Baromètre santé 2008, les données sur le temps passé en position assise ou allongée9 ont été recueillies au moyen du questionnaire IPAQ (Inpes 2007). Pour l’ensemble de l’échantillon de la population, le temps moyen de sédentarité était évalué à 4 h 38 par jour. Le temps quotidien de comportement sédentaire diminuait régulièrement avec l’âge, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Il passait de 6 h 48 par jour chez les femmes entre 15 et 25 ans, à 3 h 27 par jour entre 55 et 64 ans. Chez les hommes, le temps quotidien de sédentarité passait de 6 h à 4 h 10 pour les mêmes tranches d’âge.

Dans les enquêtes ENNS (2006) et INCA 2 (2009), le temps quotidien passé assis devant un écran a été choisi pour évaluer le temps de sédentarité, bien que ce temps ne permette pas de déterminer le temps quotidien total passé dans des activités sédentaires. Le temps passé assis devant un écran en dehors du temps de travail (quel que soit son type) a été estimé en moyenne à 3 h 21 par jour, dont 2 h 38 en moyenne passées devant la télévision (Afssa 2009, InVS 2007). L’enquête ENNS a rapporté un temps moyen de 2 h 41 les jours de travail

9 Question globale sur le temps moyen passé assis par jour, un jour de semaine, au cours des 7 jours précédant l’enquête.

et de 3 h 42 les jours de repos. Plus de la moitié des adultes interrogés (53 %) passaient 3 h ou plus par jour devant un écran, quel que soit le type de jour (jour de travail ou jour de repos), soit 59 % des hommes et 48 % des femmes. On observait ici aussi une évolution du temps de sédentarité avec l’âge ; le temps quotidien moyen passé devant un écran diminuait entre les tranches d’âge 18-29 ans et 30-54 ans tant chez les hommes que chez les femmes. Des données assez similaires ont été apportées par l’étude INCA 2 (AFSSA 2009).

Le temps total passé devant un écran (télévision, ordinateur ou console de jeux, etc.) était en moyenne de 3 h 30, légèrement supérieur chez les hommes (3 h 43) par rapport aux femmes (3 h 20). Les hommes et les femmes passaient autant de temps devant la télévision (en moyenne 2 h 30), mais les hommes passaient plus de temps devant les écrans d’ordinateur (1 h 12) que les femmes (0 h 50). Les proportions d’adultes qui passaient plus de 3 h par jour diminuaient entre 18-34 ans, et 35-54 ans, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Dans le cadre de l’enquête Eurobaromètre 2014, il apparaissait que 17 % des Français déclaraient passer moins de 2 heures par jour en position assise, alors que 38

% des personnes interrogées estimaient y passer plus de 5 h 30 par jour. Pour l’ensemble des résultats obtenus au niveau de tous les pays européens, il y avait une relation entre le niveau d’AP et la sédentarité. Les personnes qui ne marchaient pas plus de 10 min par jour étaient majoritairement celles qui passaient plus de 8 h 30 par jour en position assise.

Si le temps total passé devant un écran ne variait pas en fonction du niveau d’instruction, le temps passé devant la télévision était inversement associé au niveau d’instruction des sujets, l’inverse étant observé pour le temps passé devant un ordinateur pendant le temps de loisirs (AFSSA 2009).

Description des comportements sédentaires des adultes

o Evalué par le temps quotidien passé en position assise, le comportement sédentaire diffère selon l’âge. Il est de 6 h 25 de moyenne entre 15-25 ans et de 3 h 45 entre 55 et 64 ans. Les jeunes adultes passent plus de temps assis que leurs ainés.

o Plus de la moitié des adultes (53 %) passent 3 h ou plus par jour assis devant un écran.

Les Français passent plus de temps assis devant un écran lors des jours de repos (3 h 42) que les jours travaillés (2 h 41).

o Selon les enquêtes réalisées en France, les adultes passent, en moyenne, entre 3 h 20 et 4 h 40 par jour assis devant un écran en dehors du temps de travail (15 à 75 ans).

o Excepté entre 15 et 25 ans, le temps de sédentarité des hommes est plus élevé que celui des femmes : 59 % des hommes et 48 % des femmes passent 3 h/j ou plus assis devant un écran, en dehors du temps de travail.

o Les hommes et les femmes passent en moyenne autant de temps devant la télévision, mais les hommes passent plus de temps devant les écrans d’ordinateur (1 h 12) que les femmes (0 h 50).

o Le temps passé devant la télévision est inversement associé au niveau d’instruction ; on observe l’inverse pour le temps passé devant un ordinateur pendant le temps de loisir.

Lors des jours travaillés, en moyenne 4 h 10/j assis au travail, 1 h 06/j assis dans les transports et 2 h 11/j assis lors de loisirs. Lors des jours non travaillés, le temps passé assis diminuait pour les transports (51 min/j) et augmentait lors des loisirs (3 h 11 h/j).

Le temps passé dans des activités sédentaires variait selon le type d’emploi, les personnes ayant des emplois sédentaires passant plus de temps dans des activités sédentaires en dehors des heures de travail, particulièrement lors des jours travaillés.

3.1.2.3 Femmes en période de grossesse et de post-partum

Peu d’études ont évalué le comportement sédentaire de la femme en période de grossesse et de post-partum. En France, aucune étude n’a été réalisée avec une définition claire de la sédentarité qui permette de la distinguer de l’inactivité physique.

Deux études européennes citées précédemment (3.1.1.4) ont comparé les comportements d’AP et de sédentarité de femmes en période de grossesse à ceux des autres femmes (Gradmark et al. 2011, Löf 2011). Il est apparu que le temps passé dans des activités sédentaires était plus élevé chez les femmes en période de grossesse (Gradmark et al.

2011, Löf 2011). Cette différence peut aller jusqu’à 90 minutes et plus par jour (Löf 2011).

Toutefois, l’analyse segmentée du temps passé dans les différentes activités sédentaires (e.g. se coucher, être allongé, être assis) n’a permis d’établir aucune différence significative entre les femmes en période de grossesse et celles qui ne l’étaient pas (Löf 2011). C’est donc le cumul de l’ensemble des activités sédentaires qui déterminerait une différence entre les femmes enceintes et les femmes non enceintes. Cette observation appelle ainsi à la nécessité de privilégier une approche globale des activités sédentaires de la femme en période de grossesse plutôt que de porter le regard sur une activité particulière. De telles études comparatives et analyses détaillées devraient être envisagées dans le contexte français sur des échantillons de plus grande taille avant d’envisager toute généralisation des résultats.

Comparativement à la période post-partum, une étude suisse ayant suivi 27 femmes a montré que le temps passé dans les activités sédentaires était significativement plus élevé pendant la grossesse (1067 ± 106 min contre 998 ± 176 min lors du post-partum ; p < 0,05) (Melzer et al. 2009).

La grossesse serait caractérisée par une augmentation des activités sédentaires.

Inversement, pendant la période de post-partum, les activités sédentaires de la femme tendraient à régresser. Il semble toutefois nécessaire de disposer de données françaises sur la sédentarité de la femme en période de grossesse.

Description des comportements sédentaires des femmes en période de grossesse et post-partum

o Peu d’études existent sur les comportements sédentaires de la femme en période de grossesse ; aucune étude concernant les femmes françaises n’a été identifiée.

o Les rares données disponibles à l’étranger montrent une augmentation du temps total passé par les femmes dans des activités sédentaires au cours de la grossesse.

o La période post-partum serait caractérisée par une baisse du temps passé dans des activités sédentaires.

3.1.2.4 Personnes âgées de plus de 65 ans

Très peu de données sur le comportement sédentaire des personnes âgées sont disponibles en France. Si nous ne disposons pas d’enquêtes spécifiques menées pour cette population, des données ont parfois été collectées sur une population d’étendue d’âge plus large mais n’ont pas fait l’objet d’un traitement spécifique pour la population âgée de plus de 65 ans.

Dans l’enquête Baromètre santé nutrition 2008, à la question « Combien de temps passez-vous habituellement en position assise ou allongée pendant une journée ? » les personnes âgées de 65 à 75 ans ont déclaré en moyenne 3 h 45 par jour pour les hommes et 3 h 02 minutes par jour pour les femmes (Vuillemin et al. 2009). Ce temps déclaré était le plus faible de toutes les catégories d’âges. La diminution, avec l’âge, du temps passé en position assise a été observée aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

Au cours de l’enquête ENNS, le temps quotidien moyen passé devant un écran (télévision ou ordinateur pendant les temps de loisir) était supérieur chez les hommes et femmes de la tranche d’âge 55-74 ans, par rapport aux personnes de 30-54 ans ; 69 % des hommes et 58

% des femmes de 55-74 ans passaient plus de 3 h/j devant un écran, contre 52 % et 38 % des personnes de 30-54 ans. De même, les personnes de plus de 55 ans passaient plus de temps devant la télévision que les hommes et femmes de 30-54 ans (83 et 79 % des hommes et femmes passaient plus de 2 h/j devant la télévision, contre 64 et 60 % pour les plus jeunes). L’enquête INCA 2 (AFSSA 2009) a permis de confirmer que chez les personnes appartenant à la tranche d’âge la plus élevée (55-79 ans), le temps passé devant la télévision augmentait par rapport aux personnes plus jeunes, aussi bien chez les hommes (3 h 24 contre 2 h 11) que chez les femmes (2 h 52 contre 2 h 14). Ce sont en moyenne 71

% des personnes de la tranche d’âge 55-79 ans qui passent plus de 2 h/j devant la télévision, comparativement aux personnes de la tranche d’âge 35-54 ans (54 % passent plus de 2 h/j devant la télévision).

Dans la cohorte SU.VI.MAX. (SUpplementation en VItamines et Minéraux AntioXydants) (Hercberg et al. 1998), le temps passé à regarder la télévision augmentait avec le départ en retraite chez les personnes dont le travail était le moins pénible physiquement (Touvier et al.

2010).

Description des comportements sédentaires des personnes âgées

o Très peu de données sur le comportement sédentaire des personnes âgées sont disponibles en France.

o Dans l’enquête Baromètre santé nutrition 2008, les personnes âgées de 65 à 75 ans ont déclaré un temps passé assis ou allongé de 3 h 45 en moyenne et par jour en ce qui concerne les hommes et de 3 h 02 par jour en ce qui concerne les femmes.

o Les autres enquêtes ayant évalué le comportement sédentaire sur la base du temps passé assis devant un écran montrent que les personnes âgées de 55 à 74 ans passent plus de temps devant la télévision que les personnes plus jeunes.

3.1.2.5 Personnes déclarant une limitation fonctionnelle d’activité (LFA)

En France, aucune étude n’a été identifiée sur les comportements sédentaires des personnes déclarant une limitation fonctionnelle ou d’activité (LFA) : les données disponibles concernent principalement l'inactivité physique, c’est-à-dire le fait de ne pas atteindre les recommandations actuelles en activité physique (OMS), et non pas la sédentarité.

Les comportements sédentaires, définis à la fois par une posture assise (ou couchée) et une dépense énergétique proche de celle de repos, sont toutefois plus compliqués à mesurer chez les personnes ayant une mobilité réduite, les outils et les protocoles de mesure ainsi que les seuils généralement utilisés pour la population générale n’étant pas validés chez ce public (Manns et al. 2012).

A l’étranger, certaines données sur les comportements sédentaires ont été recueillies auprès des personnes LFA. Ces données ont mis en évidence un temps passé à l’état sédentaire supérieur chez les personnes ayant une déficience motrice en comparaison à celles sans déficience. Selon quatre études récentes conduites auprès de la population générale en Australie, au Canada, en Suède et aux Etats Unis, 57 % à 72 % du temps d’éveil étaient consacrés à des comportements sédentaires (Manns et al. 2012). Chez les personnes ayant une déficience motrice, ces temps sont majorés, s’élevant entre 75 et 88 % chez des personnes ayant eu un AVC ou atteintes de sclérose en plaques par exemple (Manns et al. 2012). 90 % de l’activité quotidienne des personnes ayant une déficience motrice sont inférieurs aux seuils limites d’AP reconnus pour les valides (par exemple < 40 pas/min pour les études de comptage de mouvements). Elles devraient donc être considérées comme des activités d’intensité légère (> 1,5 et  3 METs) ou sédentaires ( 1,5 MET), donc comme faisant partie de la part « non-physiquement active » du continuum d’activité chez une personne ordinaire (Manns et al. 2012). Cependant chez les personnes à mobilité réduite ou avançant en âge ces activités peuvent être considérées comme des activités d’intensité modérée, le classement de l’intensité des activités reconnu pour la population générale n’étant pas transposable sans discernement aux personnes LFA.

Une étude conduite auprès des personnes déficientes intellectuelles, dans 14 pays européens, a montré que plus de la moitié (52 %) des participants décrivent leurs temps de loisirs comme des comportements sédentaires : « lire, regarder la télévision, ou autres activités sédentaires » (van Schrojenstein Lantman-de Valk et al. 2007).

Chez les enfants-adolescents présentant une déficience, on observe deux fois plus de risque de passer plus de 4 h/j devant la télévision que chez leurs pairs sans déficience (Rimmer and Rowland 2008, Sallis 2006).

Les conséquences associées à une LFA et les conditions de vie de ce public favorisent les comportements sédentaires. Toutefois, les repères admis dans la population générale pour caractériser les comportements sédentaires ne sont généralement pas transposables chez ce public et peuvent être totalement inadaptés selon la nature et le degré de limitation fonctionnelle. Ceci est particulièrement

Les conséquences associées à une LFA et les conditions de vie de ce public favorisent les comportements sédentaires. Toutefois, les repères admis dans la population générale pour caractériser les comportements sédentaires ne sont généralement pas transposables chez ce public et peuvent être totalement inadaptés selon la nature et le degré de limitation fonctionnelle. Ceci est particulièrement