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6.3 Architecture d’agents

6.3.3 S´election d’une action

Une fois la liste des affordances construite, il s’agit de d´eterminer les actions qui sont d´eclenchables. Ceci en se basant sur les pr´e-conditions PA n´ecessaires au d´eclenchement des actions. Il en r´esulte que plusieurs actions sont susceptibles d’ˆetre d´eclench´ees dans une mˆeme situation observ´ee par l’agent-place. Cependant, des d´ependances peuvent exister entre ces actions (cf. Chapitre 4, section 4.1) qui peuvent ´eventuellement empˆecher le d´eclenchement de certaines d’entre elles si elles font parties de leurs conditions d’ex´ecution. Pour cela, il est n´ecessaire, une fois les actions potentiellement d´eclenchables d´etermin´ees, d’identifier les d´ependances qui existent entre elles en pre-nant en compte aussi les actions d´ej`a en cours d’ex´ecution (c’est-`a-dire dont la fonction d’´etat est `a 1) afin qu’un agent puisse coordonner toutes ses actions. Il s’agit donc de d´ecider quelles sont les actions qui seront ex´ecut´ees, si n´ecessaire en se basant sur leurs priorit´es respectives. Pour caract´eriser les relations de d´ependance entre actions, nous nous basons sur les relations d´efinies dans la logique temporelle d’Allen [Allen, 1981]. Le processus de s´election se fait ainsi en deux ´etapes : (i) identifier les actions d´eclenchables (ii) coordonner6 les actions.

Identification d’actions d´eclenchables. Les pr´e-conditions de d´eclenchement de l’action (qui sont diff´erentes de ses conditions de r´ealisation) peuvent relever du niveau strat´egique. Ce sont par exemple les conditions d´efinies par les agriculteurs sur la base de leurs exp´eriences et de leurs pr´ef´erences de gestion. Elles peuvent aussi ˆetre des conditions impos´ees par la nature des entit´es environnementales parties prenantes des situations rencontr´ees par les agents, par exemple des contraintes temporelles sur chaque culture, celles-ci ne pouvant ˆetre cultiv´ees qu’`a certaines p´eriodes de l’ann´ee. Elles peuvent en-core relever de l’´etat de l’entit´e-environnementale pr´esente sur la place constituant une parcelle cultiv´ee. Par exemple, la r´ecolte ne peut ˆetre r´ealis´ee que lorsque la culture a atteint un certain stade de maturit´e. Les pr´e-conditions permettent de d´eterminer l’ensemble des possibilit´es d’actions lorsque les conditions rencontr´ees (´etat des entit´es-environnementales concern´ees, strat´egies de gestion des agriculteurs,. . . ) sont favorables `

a leur d´eclenchement. Cette fa¸con de faire est par cons´equent de nature `a r´eduire au total le nombre des possibilit´es d’action.

6. Nous traitons dans cette section la coordination entre les actions d’un seul agent. La coordination de l’ensemble des agents du syst`eme sera pr´esent´e dans la section 6.4.

Chapitre 6. Un mod`ele de repr´esentation de l’action au niveau op´erationnel 115

Coordination des actions dans le cas d’un agent unique.

Identification des d´ependances. comme nous l’avons pr´esent´e dans l’introduction

de cette section, un agent peut ˆetre amen´e `a effectuer un choix parmi les actions po-tentiellement d´eclenchables. Afin d’effectuer un choix coh´erent, il doit alors identifier les d´ependances entre les actions candidates. ´Etant donn´e qu’une action est caract´eris´ee par des dates de d´ebut et de fin, une dur´ee ainsi qu’un ensemble d’entit´es-environnementales, ces informations peuvent ˆetre utilis´ees pour identifier les relations d’Allen permettant de sp´ecifier ces d´ependances. Allen [Allen, 1981] a en effet d´efini un ensemble de relations permettant de sp´ecifier tous les positionnements relatifs entre deux intervalles temporels. Ces relations sont pr´esent´ees dans la figure 6.4.

A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2

Relation Illustration Symbôle

Précède (précèdé par)

Rencontre (rencontré par) Chevauche (chevauché par)

Pendant (contient)

Début (débuté par)

Termine (terminé par) Egal A1 < A2 (A1 > A2) A1 o A2 (A1 oi A2) A1 m A2 (A1 mi A2) A1 d A2 (A1 di A2) A1 s A2 (A1 si A2) A1 f A2 (A1 fi A2) A1 = A2

Figure 6.4 :Les relations d’Allen entre deux intervalles temporels.

Ainsi, la date de d´ebut d’une action peut ˆetre sa date r´eelle dans le cas des actions d´ej`a en cours, comme elle peut ˆetre une date temporaire calcul´ee aussi en utilisant la fonction 6.2, pour les actions qui sont d´eclenchables et dont l’´etat est encore `a 0. A partir des dates de d´ebut de ces actions et les dur´ees estim´ees, un agent peut d´eterminer les relations suivantes entre deux actions A1 et A2 :

t+A1 = tA2 = t ⇒ A1m A2 (6.6) Ce cas de figure, exprime la relation o`u l’action A1prend fin dans le pas de temps pr´esent et l’action A2 peut ˆetre d´eclench´ee `a ce pas de temps.

Chapitre 6. Un mod`ele de repr´esentation de l’action au niveau op´erationnel 116

(tA1 < tA2) ∧ (tA1+ τA1 = t+A2) ⇒ A1f i A2 (6.7)

Ce cas exprime la relation o`u l’action A1a ´et´e d´eclench´ee dans un pas de temps ant´erieur, tandis que A2peut ˆetre d´eclench´ee au pas de temps pr´esent. Aussi, la date de fin estim´ee de A1 co¨ıncide avec la date de fin estim´ee de A2.

(t

A1 = t

A2 = t) ∧ (t

A1+ τA1 = t

A2 + τA2) ⇒ Egal(A1, A2) (6.8)

Ce cas d´esigne la relation o`u A1 et A2 peuvent ˆetre d´eclench´ees au mˆeme pas de temps et leurs terminaisons respectives sont estim´ees au mˆeme pas de temps (futur).

(t

A1 = t

A2 = t) ∧ (t

A1+ τA1 < t

A2+ τA2) ⇒ Debute(A1, A2) (6.9)

Ce cas exprime la relation o`u A1 et A2 ont ´et´e d´eclench´ees au mˆeme pas de temps (ant´erieur) tandis que l’action A1 est pr´evue pour se terminer avant l’action A2

(tA1 < tA2) ∧ (tA1+ τA1 < tA2+ τA2) ⇒ A1o A2 (6.10)

Enfin, cette relation est v´erifi´ee dans le cas o`u A1 a ´et´e d´eclench´ee dans un pas de temps ant´erieur (avant l’action A2 dont le d´eclenchement est pr´evu pour le pas de temps pr´esent) et sa date de fin est estim´ee avant la date de fin de A2.

Il est `a noter que dans le cas o`u l’action A1 est en cours et la dur´ee estim´ee est inf´erieure `

a sa dur´ee `a l’instant t, une mise `a jour de sa dur´ee estim´ee est n´ecessaire. Ceci en lui attribuant une nouvelle dur´ee estim´ee qui doit ˆetre sup´erieure `a sa dur´ee `a l’instant t.

A partir de ces relations, un agent-place en se basant sur des connaissances qu’il doit d´etenir a priori sur les relations qui sont autoris´ees entre deux actions pour qu’elles puissent ˆetre d´eclench´ees, sp´ecifie, la liste des actions qui seront r´ealis´ees.

Priorit´e. Le dernier filtrage de l’ensemble des actions possibles se fait en utilisant la notion de priorit´e. Les priorit´es peuvent ˆetre attribu´ees a priori, auquel cas elles sont fixes et ne changeront pas pendant la simulation du mod`ele. Ou bien, elles peuvent ˆetre attribu´ees de fa¸con dynamique en fonction de certains param`etres. Par exemple, certaines actions dans les syst`emes agricoles ont des contraintes temporelles qui font qu’elles ne peuvent pas ˆetre r´ealis´ees en dehors de leurs dates de r´ealisation au plus tˆot et au plus tard. Ces actions deviennent urgentes lorsque leurs dates de fin au plus tard se rapprochent car les retarder risque de mener `a l’annulation d´efinitive de leur r´ealisation.

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Se baser sur ce param`etre de proximit´e de la fin au plus tard permet de r´e´evaluer la priorit´e d’une action en se basant sur l’´evolution mˆeme de la situation. Dans le mod`ele, nous consid´erons ces deux types de priorit´es. En effet, certaines actions dans les syst`emes agricoles sont consid´er´ees comme prioritaires et leurs priorit´es ne changent pas au fil du temps, quelle que soit l’´evolution de la situation. Par exemple, si on consid`ere un syst`eme agricole comportant une unit´e d’´elevage, certains actions li´ees au b´etail sont en g´en´eral toujours prioritaires telle que la distribution de nourriture.

Ainsi, la priorit´e d’une action est d´efinie `a l’aide d’une fonction P rioriteA, permettant de retourner un entier. La fin de la phase de s´election de l’action `a ex´ecuter est marqu´ee par le calcul de la date de d´ebut de cette action, en utilisant l’´equation 6.2.