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Types de végétation et leur potentiel fourragers

1.2. Végétation de l’étage semi-aride moyen

1.2.2. Série de thuya de Berbérie et de l’Olivier.Lentisque à Caroubier

1.2.2.1. Formations dégradées

La Série de thuya de Berbérie et de l’Olivier-Lentisque à Caroubier correspond au groupement à Callitris articulata, Artemisia campestris de Gounot et Schoenenberger (1967) et de Le Houerou (1969). Ce type de Tétraclinaie (ou Callitraie) s'étend localement sur le versant sud du jebel Bouslam, le piémont est de jebel Fkirine, les collines gréseuses d’Es-Srassif et le versant est de jebel Touijine. Les espèces qui accompagnent habituellement le thuya de Berbérie sont largement représentées, parmi les espèces suivantes : Artemisia campestris, Artemisia herba-alba,Calycotome villosa,

Stipa tenacissima, Marrubium alysson, Plantago albicans. Ce type de Callitriaie appartient à l’étage semi-aride, sous-étage moyen, il se présente généralement sous forme de matorrals élevés, moyens et bas :

 Matorral haut à Callitris articulata, Artemisia campestris

Il s’agit d’un matorral haut plus ou moins arboré (40 à 60 % de recouvrement) qui présente deux types de faciès: d'une part, une tetraclinaie thermophile et calcicole à ciste de Monpellier correspondant à un complexe de rosmarinaies et de matorral dominé par le thuya de Berbérie et d'autre part, un oléolentisque hyperthermophile à romarin et thuya de Berbérie Gammar (2009).

Photo. 18. Matorral haut de genévrier de Phénicie et au thuya de berbérie (jebel Bouslam).

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Ce type de végétation s’observe à jebel Bouslam et Es-Srassif, qui reçoivent un peu moins de 400mm/an. Plus au sud, ce type de formations s'observe localement dans deux stations isolées. La première se localise aux environs du site antique de Souar et la deuxième occupe le bas versant sud de jebel Touijine.

Le matorral haut à Callitris articulata, Artemisia campestris est particulièrement adapté à l’alimentation des chèvres et des moutons. La production pastorale de cette végétation peut être évaluée à environ 220 UF/ha/an. Ce pâturage peut être valorisé par la pratique de rotation et l’introduction des espèces fourragères telles que les cultures fourragères de Cactus inerme, Atriplex et acacia.

 Matorral moyen à Callitris articulata, Artemisia campestris

Le matorral moyen à Callitris articulata, Artemisia campestris conserve une certaine richesse floristique forestière. Le thuya de Berbérie est peu fréquent, il peut être accompagné par des arbustes caractéristiques du domaine semi-aride moyen (le lentisque, l’oléastre et la filaire). Il forme à lui seul ou avec d’autres espèces une strate moyenne. La strate basse est formée surtout par des touffes d’alfa, des buissons du romarin et d’autres chaméphytes méditerranéennes. La strate herbacée, généralement peu couvrante, présente des annuelles, et des plantes ligneuses de petites tailles (Gammar et Ben Rhouma, 2010).

Cette végétation à une productivité fourragère pouvant atteindre 180 UF/ha/an. Ce taux de production n’est pas donc très élevé. Or, dans les parcours améliorés en Cactus inerme, Atriplex halimus et acacia, la production fourragère est plus élevée. Elle peut atteindre souvent 800 UF/ha/a.

 Matorral bas de romarin et de genévrier de phénicie à thuya de berbérie

Le matorral bas de romarin et de genévrier de Phénicie à thuya de berbérie occupe une tranche d’altitude comprise entre 200 et 300 m. Son aire de répartition dans la région d’étude est très localisé, elle s’étend sur les collines gréseuses de Es-Srassif sur une superficie estimée à 317 ha soit 1,2% de la zone d’étude.

Cette formation est formée par trois strates. Une strate arborée à Tetraclinis articulata, une strate arbustive à Pistacia lentiscus, Olea europaea et une strate herbacée à ligneux bas constituée de Rosmarinus officinalis, Cistus monspeliensis, Cistus salviifolus, Cistus villosus, Stipa tenacissima et Globularia alypum. Le recouvrement total est en général de 25 à 50%.

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Photo. 19. Matorral bas assez couvrant, faciès à Rosmarinus officinalis et Erica multiflora sur pente forte (aval d’oued Hadada)

Le matorral bas de romarin et de genévrier de phénicie à thuya de berbérie est très fréquenté par les ovins et les caprins. Sa production pastorale peut être évaluée à environ à 150 UF/ha/an. Ce parcours peut être encore amélioré par l’introduction des espèces fourragères (acacia, atriplex et cactus).

1.2.2.2. Végétation des terres de culture de l’étage semi-aride moyen

Les observations menées dans les terres cultivées sous bioclimat semi-aride moyen montrent une variation très nette des taux de recouvrement de la végétation, en fonction de la nature du sol et selon l'importance des dégradations subies. L’analyse des relevés de végétation réalisés dans les terres de culture sous un bioclimat semi-aride moyen permet de rattacher les espèces récoltées à divers faciès de deux groupements végétaux :

. Le groupement à Phalaris truncata, Silybum eburneum, Cynara cardunculus défini par Gounot et Schoenenberger (1967) se développe sur des sols profonds, de texture fine. Ce groupement a été observé à Henchir Ben Hloua au sud de jebel Zeras et dans le domaine de Souar. Il demeure dominé par une certaine espèce comme Picris echioides, phalaris truncata, Ridolfia segetum, Silybum eburneum, Caucalis leptophylla, Convolvulus tricolor,

- Le groupement de dégradation forestière du pin d’Alep : Les espèces identifiées lors des relevés réalisés dans les terres cultivées de Henchir Souar (piémont Est de jebel

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Fkirine) appartiennent aux diverses associations végétales qui dérivent par dégradation du groupement de dégradation forestière du pin d’Alep décrit par Gounot et SchoenenbergeR (1967).

- Association à Artemisia herba alba, Cynara carunculus et Phalaris truncata, qui résulte d'une dégradation forestière avancée du groupement du pin d’Alep. Cette association se développe sur un sol brun steppique argileux, profond.

- Association à Artemisia herba alba et Koeleria vallensiana. Cette association caractérise les sols limoneux, bruns, steppiques souvent encroûtés. Les diverses associations dérivées du groupement de dégradation forestière du pin d’Alep sont accompagnées par des espèces caractéristiques des sols sableux dont de nombreuses graminées (Hyparrhenia hirta, Eragrotis papposa, Stipa retorta…) et plantaginacées (Plantago albicans...). Elles forment une pelouse de grande valeur pastorale pour les petits ruminants.

Photo. 20. Végétation des terres de cultures de l’étage semi-aride moyen (Souar) 1.2.2.3. Reboisement

Les grandes surfaces reboisées dans l’étage semi-aride moyen, s’observent au sud de jebel Bouslam et sur les collines gréseuses d’Es-Srassif. Les parcelles d’atriplex occupent les terres argilo-gypseuses du domaine de Saouaf. Sur les sols marneux et les

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accumulations marneuses, les plantations d’acacia présentent une bonne conservation et un excellent état.