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P ROBLÈMES ET ENJEUX

Dans le document ÉTAT DES LIEUX Page 1 (Page 25-34)

Longtemps cantonné au centre ouest des Alpes-Maritimes, le Chevreuil amorçait timidement un mouvement d’extension au début des années 90. Les lâchers entrepris au cours de cette décennie ont fortement accéléré ce mouvement et permis la colonisation de la plupart des espaces naturels disponibles.

Malgré une répartition homogène, le Chevreuil enregistre des densités assez disparates d’une unité de gestion à l’autre, voire d’une commune à l’autre. Obtenir des densités plus en harmonie avec les capacités d’accueil des territoires apparaît donc souhaitable.

Si le Chevreuil ne pose pas de problèmes particuliers de dégâts agricoles, les dégâts forestiers sont souvent évoqués. A défaut d’études précises, l’appréciation objective de son impact sur certains peuplements forestiers est à ce jour difficile à évaluer. Un projet de suivi de cet impact est à l’étude pour une mise en place prochaine sur quelques sites témoins.

Si le but consiste à rechercher un équilibre population/milieu, l’enjeu mérite cependant d’être plus audacieux de manière à intégrer l’espèce dans une gestion dynamique des espaces forestiers. La grande diversité des forêts, leur fonction et leur mode de gestion différents, ainsi que la perte des milieux ouverts sont autant d’éléments qui suggèrent une réflexion prudente sur la place du Chevreuil en milieu forestier. Pour ce faire, certaines mesures telles que les plans de chasse, les aménagements faunistiques, de même que la gestion forestière, sont à replacer dans une approche par zone afin d’affiner la gestion de l’espèce en accord avec les enjeux locaux.

Le développement du Chevreuil s’est traduit par un accroissement du nombre de cas de mortalité par collision avec des véhicules. Localement, ces risques pour l’homme et l’animal sont aggravés par la présence de glissières, de grillages et d’enrochements le long de certains axes routiers. Ces aménagements limitent les possibilités d’échappatoire des animaux et augmentent les accidents.

Localement, une concurrence est possible entre pastoralisme et chevreuil au niveau alimentaire et spatial. La prise en compte des principales zones de quiétude et d’hivernage du chevreuil est alors souhaitable.

Les activités récréatives de plein air peuvent être à l’origine de perturbations diverses à l’encontre du Chevreuil. Localement, la surfréquentation de certains sites peut conduire au décantonnement des animaux vers des zones de substitution de moindre valeur.

A ce jour, aucun problème sanitaire particulier n’a été décelé chez le Chevreuil. En outre, le poids moyen des individus prélevés à la chasse semble, pour l’instant, écarter tout problème de densité / dépendance.

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TATUT & RÉPARTITION

Peu abondant dans le département durant les années 1940, le Chamois débutait son renouveau en 1950 avec la création de la réserve nationale de chasse du Mercantour, agrandie plus tard en parc national.

L’espèce est soumise au plan de chasse légal depuis 1989 avec une application effective en 1990.

Le Chamois est aujourd’hui présent sur 86 communes des Alpes-Maritimes. Il se répartit depuis les sommets du Mercantour jusque sur des massifs collinaires proches de la Méditerranée. Localement, il évolue à basse altitude dans des habitats où prédomine le chêne vert.

La répartition de l'espèce et les caractéristiques géomorphologiques des massifs occupés permettent de scinder la population de chamois des Alpes-Maritimes en 4 grandes entités géographiques :

Le Mercantour depuis la vallée du Haut Var à l'ouest jusqu'à la vallée de la Roya à l'est ; Le moyen pays, constitué des massifs intermédiaires de moyenne montagne ;

Les Préalpes calcaires du Cheiron et du Mont Vial localisées en rive droite du Var ; Les Préalpes de Nice, formées des petits massifs situés au nord de Nice et de Menton ;

Répartition communale du Chamois en 1986 et en 2006

Absent Sporadique Présent

É

VOLUTION & ABONDANCE

A la fin du 19ème siècle, le Chamois était considéré comme rare et localisé à quelques secteurs du Mercantour. Divers témoignages semblent confirmer une situation comparable durant les années 1940.

Son renouveau s'amorce en 1950 avec la création de la réserve nationale de chasse du Mercantour.

Durant cette décennie, débute aussi l’instauration de réserves approuvées propices à son essor. Cet ensemble favorisera l’extension du Chamois vers le sud. La réduction progressive du temps de chasse, la création du parc national du Mercantour en 1979 et le plan de chasse du Chamois en 1989 contribueront plus particulièrement au développement démographique de l’espèce.

Sur le massif du Cheiron, un lâcher de renforcement de 40 chamois sera conduit entre 1985 et 1988. Un deuxième de 27 individus sera réalisé sur la chaîne du Mont Vial - Mont Brune, entre 1991 et 1992.

Différentes mesures d’accompagnement permettront de conforter ces opérations et d’assurer le développement de ces populations. Une progression significative a été enregistrée sur les Préalpes du Cheiron où l'espèce a colonisé tous les massifs environnants et poursuit son extension vers le sud.

La population de chamois du département est estimée autour de 13 000 individus dont environ 10 000 sont présents sur l’entité du Mercantour. Les effectifs estimés par noyau de population enregistrent de très fortes disparités puisqu’ils varient de 20 à plus de 5000 animaux.

Limites des 4 entités chamois dans le département des Alpes-Maritimes.

Mercantour Moyen Pays Préalpes calcaires Préalpes de Nice

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NTÉRÊT CYNÉGÉTIQUE

Le Chamois a longtemps été le gibier identitaire des territoires de montagne et sa chasse animait encore les passions durant les années 1980. Les diverses manifestations d’opposition à la création du parc national du Mercantour par des chasseurs s’estimant spoliés de leur territoire, de même que les réunions enflammées qui ont précédé l’instauration du plan de chasse au chamois en étaient une des expressions.

L’extension du Chamois et l’augmentation des prélèvements ont généralisé sa chasse et désacralisé l’espèce. Dans le même temps, le développement en milieu montagnard des différents ongulés sauvages et du sanglier en particulier, a redistribué la pression de chasse et apaisé les passions. Néanmoins, le chamois motive toujours de nombreux chasseurs parmi lesquels de véritables passionnés. Au vu du nombre élevé d’attributions, l’espèce revêt un intérêt tout particulier pour les chasseurs du département.

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ESURES DE GESTION

La gestion du Chamois a pour objectif un accroissement de ses effectifs ainsi qu'une colonisation du plus grand nombre de sites possibles pour atteindre une répartition homogène.

Suivi

Le suivi du Chamois dans les Alpes-Maritimes s’effectue selon différents niveaux et méthodes :

• Des recensements périodiques sont conduits sur différents massifs du département à l'aide de la méthode des approches et des affûts combinés qui a été depuis quelque peu améliorée.

• Des parcours échantillons sont réalisés à différentes périodes de l’année sur quelques massifs du département dans le but d’obtenir des éléments sur l’évolution numérique et spatiale de l’espèce, la structure de population et la délimitation des zones d’hivernage.

• Des prospections régulières sont effectuées sur des massifs nouvellement colonisés afin d’estimer la répartition et les effectifs par zone.

• Le suivi du plan de chasse est réalisé annuellement et un constat de tir doit être rempli pour chaque animal prélevé.

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5000

5000

300

150 100 20

400 300 600

750

500

200

Nombre de chamois estimés en 2006 par noyau de population

Réglementation

Le nombre de jours de chasse hebdomadaire est limité à 3.

Les dates d’ouverture et de fermeture courent de l’ouverture générale à la fin du mois de novembre selon 2 périodes :

• De l’ouverture au 11 novembre pour toutes les classes d’âge et de sexe ;

• Du 12 novembre à fin novembre pour le tir exclusif des individus de classe 2.

L’utilisation du chien est interdite et seule la chasse à l’approche ou à l’affût est autorisée, conformément aux arrêtés ministériels.

Le nombre de chasseurs est limité à 4 conformément au règlement intérieur de la FDC.

Plan de chasse

De la fin des années 70 au début des années 80, la réduction de la période de chasse sera la principale mesure de gestion appliquée au chamois, le nombre de jours passant de 36 à 11 répartis sur 4 semaines.

Localement, des mesures de gestion volontaires seront instaurées tel un quota annuel sur la commune d’Entraunes ou un plan de chasse contractuel en 1987 sur 19 communes du massif du Cheiron.

Deux ans plus tard, l'arrêté ministériel du 31 juillet 1989 rendait obligatoire le plan de chasse du Chamois et de l'isard sur l'ensemble du territoire national. Conformément à cet arrêté, la mise en application du plan de chasse prenait effet pour la saison 1990-1991. Trois bracelets sont aujourd’hui utilisés :

ISI-C1 : chevreau ou individu âgé de moins d’1 an sans distinction de sexe.

ISI-C2 : individu de 2ème année et plus sans distinction de sexe dont la hauteur des cornes inférieure ou égale à celle des oreilles.

ISI-C3 : chamois de 2ème année et plus sans distinction de sexe.

En moyenne, les proportions d’attributions sont respectivement de 10%, 36% et 54% pour chacune des 3 catégories de bracelets.

En 2006, il a été attribué un total de 1717 chamois sur 12 UG contre 976 en 1990 sur 9 UG. L’attribution varie de 2 à 169 animaux par commune et de 10 à 515 par UG. La réalisation du plan de chasse atteint chaque année un taux élevé dont la moyenne est de 94% depuis 1990.

Évolution des attributions et des réalisations du plan de chasse de 1990 à 2006

976 993

1082 1108 1177 1148 1230

1153 1222 1245 1285

1469 1497

1591 1632 1645 1717

1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

Attributions Réalisations

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ROBLÈMES ET ENJEUX

Jusqu’au début des années 1980, le Chamois regroupait l’essentiel de ses effectifs sur le massif du Mercantour. Il était toutefois présent sur d’autres secteurs du département mais en faible nombre. Seules les Préalpes du Cheiron ont connu une forte progression autant spatiale que numérique du Chamois.

Ailleurs, les populations se sont plus ou moins densifiées mais la répartition a, quant à elle, peu évolué.

Si l’espèce est à présent installée sur la plupart des habitats favorables, les densités estimées enregistrent de fortes disparités entre les différents noyaux de population. Il est donc souhaitable d’obtenir des densités plus équilibrées et mieux adaptées aux capacités d’accueil des différents territoires, notamment lorsque les effectifs apparaissent faibles au vu des potentialités.

Il est par conséquent indispensable de connaître les effectifs présents afin d’évaluer les effectifs attendus. Mais cela nécessite d’inventorier régulièrement les différentes populations de chamois et le manque de professionnels ne facilite pas une organisation périodique de ces comptages et un déroulement optimal. Une réactualisation de l’accord passé entre tous les organismes concernés par ces recensements semble nécessaire.

Sur les massifs nouvellement colonisés de moyenne montagne à forte couverture forestière, un suivi du chamois est en cours pour une meilleure connaissance des effectifs. La difficulté réside dans le choix des méthodes de suivi les mieux adaptées aux caractéristiques de ces milieux. Au vu des premiers résultats obtenus, le travail d’évaluation mérite d’être poursuivi.

L’analyse des constats de tir a révélé un tableau de chasse élevé d’adultes et particulièrement de mâles. L’instauration en 2006 d’un 3ème bracelet C2 sur l’ensemble du département, vise à préserver la classe reproductrice en privilégiant le prélèvement des classes jeunes à hauteur de 40 à 50% des attributions. L’impact de cette mesure doit être étudiée au cours des prochaines années et permettre une évolution vers une chasse plus qualitative.

0 1 à 10 11 à 20 21 à 40 41 à 80 81 à 120 121 et plus

Nombre de chamois attribués par commune en 2006

Localement, sur certains massifs, la présence de forts troupeaux d’ovins pose la question du partage de l’espace et des ressources alimentaires. Cet aspect doit être pris en compte pour l’évaluation des capacités d’accueil des territoires et la gestion à venir du Chamois.

Les réserves de chasse qui ont joué un grand rôle dans le développement du Chamois ont vu leur nombre diminuer au cours de ces dernières années. Elles méritent cependant une attention particulière, notamment dans le moyen-pays où elles offrent des espaces de quiétude indispensable à l'espèce pour compenser un habitat favorable plus réduit.

Localement, l’importance des travaux conduits pour améliorer le réseau routier avec la pose de glissière de sécurité, de grillage sur talus et la réalisation de murs de soutènement incitent à la vigilance. Ces aménagements peuvent, à terme, réduire les échanges entre certains noyaux de population lorsqu’ils s’effectuent obligatoirement par les fonds de vallées.

Aucun problème sanitaire particulier n’avait été décelé chez le Chamois jusqu'en août 2007. C'est à cette époque que les premiers cas de kératoconjonctivite contagieuse ont été observés sur des individus de Haute Tinée. Depuis, un suivi a été mis en place en collaboration avec le PNM et l'ONCFS. L'épidémie s'étend progressivement sur le Haut Var et la Moyenne Tinée.

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TATUT & RÉPARTITION

Contrairement aux autres ongulés sauvages présents sur le département, le Mouflon méditerranéen n’est pas une espèce autochtone. Les différents noyaux de population des Alpes-Maritimes sont tous issus d’introductions conduites entre 1950 et 2003. L’espèce est soumise au plan de chasse légal.

Actuellement, le département abrite 4 populations de mouflons qui se répartissent sur 23 communes.

L’espèce occupe des milieux de haute montagne sur le massif du Mercantour et de moyenne montagne sur la vallée de l’Estéron et le massif du Tournairet.

ÉVOLUTION & ABONDANCE

Espèce introduite, le mouflon a fait l’objet de 11 lâchers entre 1950 et 2003. Ces translocations ont concerné 9 communes et 4 secteurs du département pour un total de 254 individus.

Viennent s’ajouter quelques dizaines de mouflons en provenance du zoo de la Principauté de Monaco, lâchés dans les années 1970 en rive gauche de La Roya sur la commune de Fontan, puis au Mont Agel sur les communes de Peille et de Gorbio. Aucune donnée précise n'est disponible quant aux années de lâcher et au nombre d'animaux introduits. Après s’être développés, ces noyaux ont périclité pour disparaître sur Fontan au début des années 1980, et régresser autour d’une dizaine d’individus en 2006 sur le Mont Agel. Le braconnage et les chiens errants semblent les principales causes de disparition.

Répartition communale du Mouflon en 2006

Absent Présent

Introductions de Mouflons méditerranéens réalisées dans les Alpes Maritimes

SITES ET COMMUNES ANNÉES TOTAL

HAUTE VÉSUBIE / Boréon St Martin Vésubie 1950 – 1952 - 1955 19

HAUTE TINÉE / Claï St Étienne de Tinée 1962 11

HAUTE TINÉE / Douans St Étienne de Tinée 1985 – 1988 – 1989 47 HAUTE TINÉE / Demandols St Étienne de Tinée 1989 6

TOURNAIRET Utelle 1987 – 1988 30

TOURNAIRET Clans 1997-1998 19

TOURNAIRET La Tour ? 14

TOURNAIRET Venanson 2003 30

ESTÉRON Les Mujouls 1980 26

ESTÉRON Sigale 1982 – 1983 – 1986 28

ESTÉRON Briançonnet 1988 – 1989 24

Au cours de la décennie 90, les populations de mouflons de la Haute Vésubie et de la Haute Tinée ont enregistré une importante diminution, suite à l’installation du loup dans le département. En Vésubie, son aire de répartition s’est également rétrécie avec la disparition du noyau présent en Gordolasque sur la commune de Belvédère. L’espèce s’est révélée une proie facile, subissant une forte pression de prédation accentuée lors d'hivers rigoureux et d'enneigements prolongés. En réponse, le plan de chasse a été réduit et les effectifs paraissent à présent stables voire en légère augmentation.

Actuellement, on distingue 4 populations :

• Haute Tinée

• Haute Vésubie

• Tournairet

• Estéron.

Par opposition aux autres ongulés sauvages, le mouflon a la particularité d’être peu enclin à coloniser de nouvelles zones depuis les sites d’introduction. Cette faible propension de l’espèce à étendre son aire de répartition a limité la constitution de nouveaux noyaux de population. Sur la plupart des communes de lâcher, de nombreux secteurs ne sont toujours pas occupés et les mouvements altitudinaux entre les quartiers d’estive et d’hivernage représentent les seuls déplacements d’envergure en haute montagne.

400 /

530

200

20 0

Nombre de mouflons estimés en 2006 par population

?

En 2006, quelques mouflons se maintenaient encore sur le site du Mont Agel mais leur nombre n’excèderait pas une dizaine d’individus. Quant à l’effectif total des Alpes Maritimes, il est estimé entre 1300 et 1400 mouflons.

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NTÉRÊT CYNÉGÉTIQUE

Relativement réduite, la répartition du mouflon se limite à quelques communes des Alpes-Maritimes et concerne peu d’associations de chasse. Indépendamment de la baisse du plan de chasse sur les populations de mouflons du Mercantour, les attributions sont bien inférieures aux autres ongulés gibiers.

Là où le mouflon est présent, il motive toutefois quelques passionnés de la chasse à l’approche. En outre, dans le moyen pays, l’espèce revêt un intérêt tout particulier en secondant avantageusement les attributions souvent faibles de chamois, tout en proposant un mode de chasse comparable.

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ESURES DE GESTION

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