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3. Résultats

3.1. Revue de littérature

3.1.1. Diagramme de flux et caractéristiques des études

La recherche bibliographique a permis de trouver 578 articles à trier. Parmi ces

578 articles, 509 ont été exclus après lecture du titre et du résumé car ne

traitant pas des besoins hydriques quotidiens (388) en eau de boisson (74) ou

portant sur des populations non étudiées lors de cette thèse (47) (population

pédiatrique, sport extrême…).

Les articles intégralement lus étaient composés de 31 articles originaux et 38

revues ou recommandations d’experts. La lecture a permis d’exclure de

l’analyse 7 articles originaux et 3 recommandations d’experts. Les références

bibliographiques ont permis d'identifier 19 articles (5 articles originaux et 14

recommandations d’experts). Le diagramme de flux est présenté.

19

DIAGRAMME DE FLUX DE LA REVUE DE LITTERATURE

20

3.1.2.1. La consommation en eau de boisson dans le monde (Annexe 3)

Plusieurs études, purement observationnelles, ont été conduite par différentes

méthodes et dans différents pays afin de relever les habitudes de

consommation des habitants.

Ainsi aux Etats-Unis, la consommation moyenne d’eau de boisson a été

évaluée à 3,9 verres par jour chez des sujets de plus de 2 ans et en population

générale (6), soit un petit peu moins d’1 litre d’eau de boisson consommée par

jour. Nous retrouvons des chiffres de consommation supérieurs dans d’autres

études américaines inclues dans notre recherche bibliographique, notamment

l’étude de Kahn (7) qui montrait une consommation moyenne en eau de

boisson de 1451 mL/j.

Lors d’une étude du CREDOC réalisée en 2007 (8) auprès de 2 363 adultes

représentatifs de la population générale, l’eau était la première boisson

consommée, et ce quel que soit la catégorie d’âge (12 à 19 ans, 20 à 54 ans ou

55 ans et plus). Dans ces catégories, les apports liquidiens totaux étaient

respectivement de 1062,2 mL, 1367,6 mL et 1235 mL. L’eau de boisson était

alors consommée à hauteur de 562,7 mL (53% des apports liquidiens), 592,3

mL (43%) et 513,6 mL (42%).

A l’échelle européenne, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA

en anglais), préconisait des apports liquidiens quotidiens compris entre 1,6L et

2L (9) (soit des apports hydriques totaux compris entre 2L et 2,5L par jour). Les

auteurs concluaient qu’en moyenne ces chiffres de consommation liquidienne

n’étaient pas atteints lors des études observationnelles de consommation

disponibles en Europe. Pourtant lors de notre travail, les études de

consommation retrouvées semblent afficher des consommations liquidiennes

cohérentes avec les recommandations européennes (allant de 1235 mL/j en

France à 2089 mL/j en Espagne).

21

3.1.2.2. Les recommandations dans le monde (Annexe 4).

En 2000, l'Environnemental Protection Agency préconisa la consommation de 2

litres à 4,5 L d'eau de boisson par jour pour tous les adultes en bonne santé

(10).

En France, le PNNS 2011 – 2015 (11) a vu le jour sur la base des objectifs

nutritionnels nouveaux fixés par le Haut Conseil de Santé Publique. Les

objectifs ont été articulés autour de 4 axes :

- réduire l’obésité et le surpoids dans la population,

- augmenter l’activité physique et diminuer la sédentarité à tous âges,

- améliorer les pratiques alimentaires et les apports nutritionnels,

notamment chez les populations à risque,

- réduire la prévalence des maladies nutritionnelles.

Au sein du 3

e

axe apparaît une mention de l’hydratation à travers l’objectif

suivant : « réduire de 25% au moins, en 5 ans, la proportion d’enfants

consommant plus d’un demi verre de boissons sucrées par jour ». Il s’agit là du

seul objectif chiffré fixé par le PNNS concernant les apports liquidiens. Une

fiche conseil intitulée « de l’eau sans modération » est disponible dans le

PNNS, où il est conseillé de ne pas attendre la sensation de soif pour boire

(surtout après 55 ans). Il est aussi stipulé que l’eau est la seule boisson

nécessaire au corps humain et qu’il faut éviter de consommer les boissons

sucrées. Concernant les boissons alcoolisées, l’accent est mis sur leur toxicité

dès le 1

er

verre (risque de cancer). Quant au lait, il est inclus dans la

recommandation de consommer « 3 produits laitiers par jour », pouvant même

aller jusqu’à 4 pour les enfants, les adolescents et les personnes âgées.

L’argument avancé pour leur consommation est la forte teneur en calcium et en

vitamine D.

22

La plupart des recommandations émises introduisent la notion « d'apports

hydriques adéquats » dont la définition est basée sur les études de

consommation. Ces apports permettraient d’obtenir un état d’hydratation

satisfaisant tout en étant moins rigides que des « apports recommandés ».

Au niveau de la communauté européenne, l’EFSA a émis en 2010 ses

recommandations concernant les besoins hydriques quotidiens en se basant

sur ces études observationnelles de consommation conduite en Europe ainsi

que sur un paramètre biologique évalué lors d’autres études comme marqueurs

d’un état d’hydratation satisfaisant, l’osmolalité urinaire. Les apports hydriques

adéquats préconisés étaient alors de 2,5 litres par jour pour un homme adulte

(9), dont 2 litres d’apport sous forme de liquide (eau de boisson ou autre). Pour

une femme adulte, les apports hydriques totaux préconisés sont de 2 litres dont

1,6 litre sous forme d’apport liquidien.

De l'aveu même des auteurs de ces recommandations européennes, les

données manquent à la communauté scientifique afin de définir les apports

hydriques quotidiens nécessaires.

Aux Etats Unis, un guide portant sur les apports nutritionnels adéquats publié

par l’Institute of Medicine of the National Academy en 2006 insistait sur la

difficulté d’établir de réelles recommandations concernant les apports

quotidiens optimaux en eau. Une consommation en boisson comprise entre 2,5

litres et 3,5 litres par jour pour un homme et entre 2 litres et 2,5 litres pour une

femme était alors considérée comme satisfaisante. Ces apports liquidiens

étaient répartis de la manière suivante (5):

- 1 050 à 1 620 ml d’eau de boisson par jour pour un homme / 770 à 1 188

ml pour une femme

- 1 470 à 1 890 ml d’autres boissons pour un homme / 1 078 à 1 386 ml/j

pour une femme.

23

Il est important de noter que ces recommandations se basaient sur les chiffres

de consommation liquidienne observés entre 1988 et 1994 lors d’une étude de

la NHANES. Une consommation quotidienne de plus de 20 litres de liquide était

alors considérée comme potentiellement dangereuse.

De son côté, l’Organisation Mondiale pour la Santé préconisa en 2005 un

apport hydrique total de 2 900 millilitres pour un homme sédentaire et 2 200

millilitres pour une femme (12) lors d’une étude portant sur les besoins en eau

d’un être humain (incluant ses besoins en eau de boisson et ses besoins en

eau pour d’autre raisons).

3.1.2.3. Habitudes de consommation en eau de boisson (annexe 5).

Les campagnes de promotion pour la santé incitent les populations à la

consommation en eau de boisson, et ce de façon internationale.

Lors d’une étude conduite par Sebastian (6) aux Etats-Unis portant sur 16 566

sujets, il a été montré qu’entre 2005 et 2008, 76% des sujets de plus de 2 ans

en population générale consommaient régulièrement de l’eau de boisson. Avant

l’âge de 59 ans, aucune différence significative n’était notée entre homme et

femme concernant la consommation d’eau. A partir de 60 ans, les femmes

déclaraient plus souvent une consommation d’eau de boisson (82%) que les

hommes (73%) (p < 0,001). Près d’un quart de la population interrogée

déclarait donc ne pas consommer d’eau de boisson.

Ainsi, des études voient le jour afin d'évaluer les représentations des sujets

concernant l'eau de boisson ainsi que les éventuels freins à sa consommation.

Une étude américaine a été conduite par Patel (13) en 2010 auprès d'usagers

d'écoles californiennes (personnel et familles d'élèves) afin d'évaluer les

représentations et la disponibilité de l'eau dans ces écoles. Il en ressortait un

avis globalement négatif de l'eau du robinet, une inaccessibilité de l'eau en

bouteille liée à son coût financier ainsi qu'un frein "d'habitude" par la distribution

de lait lors des repas à la cantine.

24

L’étude de Sebastian (6) montrait que 69% de la consommation en eau de

boisson avait lieu à domicile et que, au domicile, l’eau du robinet représentait la

première source de consommation d’eau de boisson (46% de la consommation

journalière contre 23% de consommation d’eau en bouteille à domicile). Des

résultats similaires étaient retrouvés en France (8) où 78 à 90% des liquides

consommés pendant la journée l’étaient au domicile lors des principaux repas.

Une autre étude évaluant les habitudes de consommation et les

représentations a été menée en 2007 par Carter (14). Cette étude conduite

chez des travailleurs australiens en haute température a tenté d'évaluer les

connaissances de cette population sur les freins à la consommation d'eau et les

apports hydriques moyens quotidiens. Les freins à la consommation d'eau

étaient l'aspect et le goût de l'eau disponible sur le camp. La consommation

liquidienne moyenne observée était de 2,1 ml/kg/h. Dans ces conditions, les

apports hydriques préconisés étaient de 2 400 ml/12h dans la population

étudiée.

Selon l’étude de Sebastian (6), la consommation en eau de boisson chez

l’adulte de plus de 20 ans ayant une activité physique importante (300 minutes

par semaine) était significativement supérieure à la consommation d’adultes

sédentaires (< 150 minutes par semaine).

Goodman (15) s’est intéressé aux facteurs socio-démographiques et aux

habitudes alimentaires associées à une faible consommation en eau de

boisson. Pour cela, les données de 3 397 américains adultes (recueillies lors

d'une étude de 2007) ont été analysées afin de mettre en évidence les

habitudes alimentaires et données associées à une consommation de moins de

4 verres d'eau par jour. Dans 46% des cas, les sujets de cette étude

consommaient moins de 4 verres d'eau par jour. Etaient significativement

associés à cette faible consommation un âge < 55 ans, le fait de vivre dans le

nord du pays, la sédentarité, la faible consommation de fruits et légumes (< 1

25

fruit/légume par jour), la consommation de plus d'un repas en fast food par

semaine, et le fait de prendre moins de 5 repas en communauté par semaine.

3.1.2.3. La consommation en eau de boisson en situation pathologique et chez

le sujet âgé (annexe 6)

L'état d’hydratation est au moins aussi important en situation pathologique

qu’en situation physiologique. La question des apports hydriques lors de la

prise en charge du sujet âgé est aussi régulièrement soulevée.

Holben (16) a conduit une étude afin de comparer les consommations

liquidiennes de patients âgés vivant en maison de retraite aux volumes

préconisés. Ces références de consommation étaient définies selon 4 modalités

de calcul validées en population gériatrique. Les auteurs enregistraient aussi

l’apparition de signes cliniques de déshydratation. Lors de cette étude, il n’a

pas été mis en évidence de relation entre la consommation liquidienne et le

degré de dépendance des patients, le nombre de médicaments pris ou l’âge. La

moitié des sujets n’atteignaient pas les objectifs de consommation liquidienne

obtenue par trois des méthodes de calcul et un tiers pour la quatrième. De plus,

il n’a pas été mis en évidence de différence significative entre la consommation

liquidienne des sujets ayant présenté des signes cliniques de déshydratation et

la consommation liquidienne de sujet n’ayant pas présenté de tels symptômes.

Néanmoins les auteurs avançaient qu’une diminution minime de consommation

liquidienne pouvait induire des signes de déshydratation en population

gériatrique, même si cette différence n’était pas mise en évidence lors de leur

travail. Ils concluaient alors qu’un état d’hydratation correcte était obtenu du

moment qu’un minimum de 1,5 litre de liquide par jour était respecté.

Un travail de Cereda (17) se basant sur des données recueillies entre

décembre 2004 et septembre 2005 s'intéressait à l'association entre apports

liquidiens et risque nutritionnel chez 559 sujets hospitalisés pour une maladie

26

peu grave. Le risque nutritionnel était évalué par le Nutritional Risk Screening

2002 scoring system, un score composite associant l'état nutritionnel du patient,

la gravité de la maladie présentée et l'âge du patient. Les apports liquidiens du

patient étaient évalués par un questionnaire portant sur sa consommation la

semaine précédant l’hospitalisation. Les apports liquidiens étaient jugés

adéquats s’ils étaient supérieurs ou égaux à 5 verres par jour (environs 1000

mL). Il a été observé que les patients de plus de 65 ans, ceux qui présentaient

les apports caloriques les plus bas et ceux qui prenaient le moins de

médicaments étaient les patients consommant le moins de liquide (moins de 5

verres par jour). Cela dit, les apports liquidiens les plus élevés étaient observés

chez les patients présentant une diminution de l’indice de masse corporel (IMC)

ou chez les patients présentant un risque nutritionnel élevé. Les auteurs

concluaient que les patients présentant un risque nutritionnel élevé étaient les

plus à mêmes de présenter des apports liquidiens jugés adéquats lors de leur

admission à l’hôpital. Ceci pouvait s’expliquer en partie par la poly médication

de ces patients, les traitements étant généralement absorbé avec un verre

d’eau. Les auteurs proposaient que chez ces patients à risque nutritionnel

élevé, les apports liquidiens fournis lors de la phase de renutrition soient

composés de boisson caloriques remplaçant l’eau.

La poly médication est souvent retrouvée lors de l’étude des populations

gériatriques. Ainsi, Yen publia en 1998 (18) ses recommandations pour la prise

en charge des patients âgés sur le plan de l’hydratation. En se basant sur les

recommandations de l’American Dietetic Association et leur Food Guide

Pyramid for Older Adults (Annexe 11), elle préconise un apport liquidien de 6 à

8 verres par jour. Associés aux apports hydriques solides représentant 2 à 4

verres par jour, ces apports liquides permettront de couvrir les pertes hydriques

de base du sujet âgé. Les boissons préconisées sont l’eau, les jus de fruits ou

de légumes et le lait (qui ont l’avantage d’apporter aussi des calories) ainsi que

le thé ou les boissons décaféinées.

D’autres auteurs proposent des formules de calcul des objectifs de

consommation en liquide plus complexes mais plus personnalisés en

population gériatrique. C’est le cas de Mentes (19) qui proposait un objectif de

27

consommation optimale calculé selon la formule suivante : 100 mL de liquide

par kg de poids pour les 10 premiers kg + 50 mL de liquide par kg de poids

pour les 10 kg suivants + 15 mL par kg pour le poids restant. Pour un sujet de

70 kg, les besoins quotidiens en liquide seraient donc de 2 250 mL par jour

selon cette formule. Cette formule faisait partie de l’étude de Holben.

Morley (20) a proposé des recommandations pour la prise en charge des

patients gériatriques. Il insistait alors sur les conséquences de la

déshydratation, responsable de trouble de la conscience, d’escarres,

d’infections urinaires et pulmonaires, de constipation, de lithiase urinaire, de

prolapsus de la valve mitrale, de troubles métaboliques, d’insuffisance rénale

ou de certains types de cancer. Pour éviter la déshydratation responsable de

tous ces maux, l’auteur insistait sur 4 points : La reconnaissance des sujets à

risque (quasiment tous les sujets âgés de plus de 85 ans qui, selon l’auteur, ne

consomment pas au moins 6 à 8 verres d’eau de boisson quotidiens),

l’observation et l’identification des signes de déshydratation (où une hyper

osmolarité plasmatique ou une diminution du débit de filtration glomérulaire

orienterait le diagnostic), le travail en équipe avec le médecin pour la prévention

et la prise en charge de la déshydratation, la proposition aux patients à risque

tous types de liquides, qu’il s’agisse de soupes, jus de fruits, glaces, ou des

boissons riches en électrolytes, surtout en cas d’hyponatrémie.

Popkin (21) insistait sur le risque de déshydratation du sujet âgé, lié à la

diminution de la sensation de soif. En effet il était observé que les sujets âgés

ressentaient moins souvent la sensation de soif que les sujets jeunes lors

d’études de restriction hydrique. Lors des études observationnelles en

population générale, les sujets les plus âgés ont tendance à avoir moins

d’apports liquidiens que les sujets plus jeunes. Parfois il était observé que les

sujets jeunes consommaient 2 fois plus de liquides que les sujets âgés qui

avaient pourtant une osmolarité plasmatique supérieure. L’auteur avançait

comme explication une dégénérescence des osmorécepteurs et des

barorécepteurs chez le sujet âgé afin d’expliquer ces différences. Il était alors

proposé de faire boire les personnes âgées sans attendre qu’elles ressentent la

sensation de soif et de ne pas hésiter à leur fournir des boissons caloriques,

28

des boissons à forte teneur en sodium ou à augmenter leurs apports

alimentaires lors des épisodes de forte perte hydrique (chaleur par exemple).

Selon une revue de littérature de Bouby (22) parue en 2014, des résultats

discordants sont disponibles concernant le rôle des apports liquidiens dans

l’insuffisance rénale chronique. En effet, certaines données plaident en faveur

d’un rôle protecteur de hauts apports liquidiens (> 3,2 litres par jour) comparés

à des apports liquidiens plus faibles (1,8 litres par jour). Néanmoins ces niveaux

de consommation élevés semblent être relativement rares en population

générale. D’autres données permettent de conclure qu’un volume urinaire

important (> 3 litres par jour) aurait un effet bénéfique sur l’évolution de

l’insuffisance rénale. D’un autre côté, certaines données contradictoires vont

dans le sens d’une dégradation de la fonction rénale avec l’augmentation des

apports liquidiens quotidiens. Selon les auteurs, les données actuelles sur ce

sujet ne permettent pas de conclure à une association entre l’effet du volume

liquidien consommé quotidiennement et l’évolution d’une insuffisance rénale

chronique.

Selon Wang (22), les apports liquidiens préconisables afin de limiter la

dégradation de la fonction rénale sont calculables. L’auteur considère qu’une

osmolarité urinaire égale à l’osmolarité plasmatique (285 mosm/kg) permet une

suppression de l’activité de l’Arginine Vasopressine (AVP) dont l’augmentation

est mise en cause dans la dégradation de la fonction rénale lors d’études

animales. En se basant sur un apport osmolaire « normal » (entre 800 et 1 100

mosm/j), le volume urinaire nécessaire pour obtenir ce degré de dilution des

urines serait de 2,8 litres pour une femme et 3,7 litres pour un homme, ce qui

correspondrait à un apport liquidien total de 3 litres pour une femme et 4 litres

pour un homme. Ces volumes d’apports seraient cliniquement bien tolérés en

population générale, mais également par des patients âgés ou chez des

insuffisants rénaux chroniques dont le débit de filtration glomérulaire (DFG)

serait inférieur à 20 ml/min/1,73m². L’auteur n’exclut pas les risques liés à des

apports liquidiens très importants ou très rapides dans le temps, que ce soit

l’hyponatrémie, l’hypertension artérielle ou la rétention aiguë d’urines.

29

L’hyponatrémie liée à une mauvaise hydratation (excès d’apports, apports trop

rapides ou apports hypo-osmolaires) semble être un problème récurrent dans

les milieux sportifs d’endurance. En effet une revue de littérature espagnole

(23) insistait sur le risque d’hyponatrémie, surtout dans le cadre d’exercices

durant plus de 6h, les auteurs préconisant alors une hydratation modérée

pendant et après l’effort d’environ 500 mL par heure de soluté de réhydratation.

A l’inverse, lors d’efforts moins longs ou de carence d’apport hydrique, les

sportifs s’exposeraient à un risque de déshydratation hyper-osmolaire (la perte

en eau étant alors supérieure à la perte en électrolytes) selon une revue de

littérature dirigée par Cotter (24). Les auteurs proposaient que, dans la plupart

des cas, une hydratation à volonté soit maintenue lors des efforts sportifs

courants. Lors d’efforts extrêmes, un calcul des apports devrait être réalisé en

se basant sur le poids du sujet, sa fonction rénale, ses apports électrolytiques,

le type et la durée de l’effort à fournir.

Une situation pathologique fréquente, où le rôle préventif de l'hydratation au

quotidien a été évoqué, est le patient migraineux. Une étude de Spigt (25) avait

pour but d'évaluer l'effet de l'augmentation des apports en eau de boisson sur

la fréquence et la durée des épisodes douloureux chez des patients

migraineux. Pour cela, 102 patients migraineux entre 18 et 65 ans ont été

répartis, après randomisation, en 2 groupes. Dans le groupe "contrôle", les

sujets ne devaient pas modifier leurs apports liquidiens alors que dans le

groupe "intervention" les patients augmentaient leur apport en eau de boisson

d'un litre et demi, en plus de leur consommation habituelle. La consommation

hydrique était enregistrée quotidiennement, tout comme l'apparition, la durée et

l'intensité des crises douloureuses d'après une échelle validée. Ainsi, après 3

mois de suivi, les investigateurs ont pu observer une diminution significative de

la durée et de l'intensité des crises migraineuses (- 4,5 points sur 54 sur

l'échelle MSQOL) avec une augmentation de plus d'un litre de la consommation

en eau de boisson.

L'état d'hydratation pourrait aussi avoir des conséquences sur les performances

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