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III. Les Indicateurs Relatifs Au Système De Régulation :

3)- LES RESSOURCES HUMAINES

L’inexistence au sein du ministère de la culture de données statistiques concernant l’effectif du secteur culturel, et l’absence de catégorisations professionnelles à l’échelle du pays, où on peut identifier les professions culturelles selon une nomenclature précise, démontrent l’énorme déficience dans l’organisation du corps culturel, et son incapacité à s’établir selon une structure ordonnée et organisée ; de là surgit la difficulté à établir un diagnostic comparatif sur les ressources humaines de la culture en Algérie et à Cne, auxquels se subordonnent celles qui se situent dans son aire d’émission.

C’est alors que nous traitons les ressources humaines comme paramètre régulateur du sous système d’émission, en analysant la taille de l’effectif dont dispose l’infrastructure culturelle par rapport à la population active occupée dans le secteur des services à Constantine3 ,en s’intéressant également à quelques caractéristiques de cet effectif en ce

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Ne sont citées que les institutions culturelles bénéficiant de statut juridique et de droits financiers conséquents.

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Les dépenses sont déclarées approximativement par le directeur de la maison de la culture

qui concerne les performances professionnelles où on recherchera la part de l’effectif ayant un niveau universitaire et celle bénéficiant de stages de formation et de perfectionnement . Selon notre enquête, les données chiffrées révèlent que 0.3% de l’effectif du secteur des services1 exercerait dans le pole culturel de la ville (secteur sauvegardé), à raison de 03 emplois culturels sur 1000 employés dans les services de la ville , en même temps on aurait le 17% de l’effectif total qui aurait subi un stage de formation pour une meilleure

performance professionnelle, sachant que seulement 2 sur 1000 employés dans ces services culturels aurait un niveau universitaire.

Les professions culturelles qu’on a relevé se rapportent généralement à l’animation culturelle, la conservation du patrimoine et la fonction artistique avec l’absence totale d’un personnel qualifié dans la gestion culturelle « management culturel » pour une meilleure considération au cadre technique et promotionnel du produit culturel et sa consommation.

Tableau 30 : Effectif du secteur culturel exerçant dans l’aire d’émission.

Etablissements Effectif personnel Effectif professions culturelles Effectif de niveau universitaire Personnel ayant subi un stage de perfectionnement Théâtre régional 38 12 2 3 Musée "Cirta" 50 20 8 6 CC"Ben Badis" 36 15 3 3 CC"el Khalifa" 20 13 10 -2 CC islamique 10 4 3 0 CCI 11 4 4 0 CCF 16 8 - Centre d'archives 24 8 6 0 Direction de la culture 30 10 10 4 Total 235 94 46 16

(Source : auteur enquête janv 2007)

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Voir population occupée dans le secteur des services p :

Conclusion

:

Le phénomène culturel à Constantine et son système d’émission sont encadrés par un ensemble de ressources où s’enregistrent plusieurs défaillances l’empêchant d’agir comme un facteur de régulation de l’activité culturelle et d’assumer convenablement son rôle dans le cadre culturel à Constantine

Le ressourcement financier étant le plus prépondérant dans cette régulation est

remarquablement réduit et reflète unanimement le manque d’intérêt au secteur culturel et la réticence de l’Etat à s’y investir ,car il garde encore sa signification péjorative de secteur non prioritaire, en conséquence les autorités locales et les établissements culturels de la ville de Constantine ne déploient pas suffisamment d’argent pour offrir au citoyen des services culturels aptes à satisfaire sa demande car on ne lui a pas prévu plus de 70DA pour qu’il puisse jouir d’un épanouissement culturel à pouvoir développer ses acquis personnels.

L’incapacité ou la non volonté à débloquer un budget culturel à la hauteur de la renommée de la ville influe ainsi sur les autres paramètres de régulation de son espace culturel notamment sur la pratique associative et le cadre législatif définissant l’essentiel des ressources informationnelles , en effet malgré une prise de conscience citoyenne envers les questions culturelles et patrimoniales, le mouvement à peine en phase d’émergence risque d’être fictif, ayant besoin que soient d’abord rassemblées les conditions de son développement et reste surtout limité par l’absence ou l’insuffisance de subventions, notamment de la part du ministère de la culture qui est le premier organisme responsable du secteur culturel au pays et dont les données révèlent que prés de 90 % du nombre

d’associations agrées ne bénéficient d’aucune aide financière publique ; Parallèlement l’objectif de régulation informationnelle ne peut être atteint par des établissements qui accusent dans leur plupart un grand vide juridique qui met surtout en question leurs droits financiers ,sachant qu’ils exercent en tant qu’équipements d’attractivité culturelle sur toute la région , et dont la régularisation du statut favorisera sûrement une meilleure contribution au développement culturel de la ville.

Par ailleurs l’insuffisance en nombre et en performances professionnelles du personnel employé dans le secteur, vient clôturer les défaillances qu’affiche le système de régulation via les ressources humaines, au moment où la culture est censée être secteur générateur d’emplois dans une ville qui enregistre un taux de chômage supérieur à la moyenne

nationale et où l’investissement financier serait aussi fructueux que dans les autres secteurs économiques.

IV. La Consommation Culturelle Dans Le Secteur Sauvegardé

L’évaluation de la troisième composante du modèle culturel « public » s’effectue à travers la mesure de la consommation culturelle ;

Puisqu’il nous a été difficile de mener une enquête sur les pratiques culturelles du consommateur de l’offre culturelle à Constantine où on devrait mesurer les dépenses en argent et temps qu’il accorde à sa culture, nous avons alors préféré approcher les lieux de consommation, voir les institutions culturelles, où nous nous interrogeons cette fois non sur le nombre d’activités mais le nombre de consommateurs de ces activités.

Ainsi, nous tentons de mesurer l’évolution de la taille de la consommation culturelle dans le centre historique ainsi que l’accessibilité économique à celle ci, pour cela nous opérons de la manière suivante :

1) Nous mesurons la variation de la fréquentation moyenne annuelle, qu’elle soit dans des établissements offrant une consommation d’élite : nombre d’adhérents (bibliothèques, centres culturels) ou en nombre de visiteurs pour les expositions (musée) ou ceux de la fréquentation populaire : taille de l’audience pour les spectacles (théâtre)

2) Nous nous intéressons au frais de la fréquentation (cotisation, droits d’inscription..) de par son influence sur la consommation.

1)- LA FREQUENTATION ANNUELLE DES ETABLISSEMENTS