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Repr´esentation des obstacles dans l’espace des vitesses 38

2.3 Approches r´eactives

2.3.6 Repr´esentation des obstacles dans l’espace des vitesses 38

vitesses

(a) Calcul du cˆone des vitesses interdites

pour un horizon temporel infini

(b) Calcul du cˆone des vitesses interdites

pour un horizon temporel limit´e

Figure2.14 – Repr´esentation des obstacles dans l’espace des vitesses (VO) :

Etant donn´es un robotAet un obstacleB, la r´egionV O

B

repr´esente

l’ensem-ble des vecteurs vitesse deAmenant `a une collision avec l’obstacle B si tous

deux conservent leur mouvement. (source [FS98])

Dans le but de prendre en compte non seulement la dynamique du syst`eme

robotique, mais ´egalement la dynamique de l’environnement dans lequel

´evolue ce syst`eme, Fiorini et Shiller ont introduit une approche intitul´ee

”Velocity Obstacles” (VO [FS93]). Supposant une connaissance `a priori du

mouvement des obstacles mobiles, l’approche consiste `a caract´eriser parmi les

vitesses admissibles (respectant les contraintes cin´ematiques et dynamiques

du syst`eme), celles menant `a une ´eventuelle collision avec les obstacles dans le

futur (jusqu’`a un certain horizon temporelt

h

). En supposant qu’un obstacle

B va conserver une vitesse constante dans un futur proche (par exemple par

approximation lin´eaire de sa vitesse courante), il est possible de d´eterminer

les vitesses relatives du syst`eme A `a cet obstacle menant `a une collision

dans le futur. L’ensemble de ces vitesses ”interdites” s’illustre

graphique-ment comme pr´esent´e Fig. 2.14(a)) par un cˆone de vecteurs vitesse interdit.

Certaines de ces vitesses ne conduiront bien sˆur `a une collision qu’apr`es un

temps relativement ´elev´e. En limitant les VOs `a un horizon temporel t

h

(cf.

Fig. 2.14(b)), on obtient ainsi une approximation raisonnable des vitesses

interdites pour le syst`eme A.

Plusieurs extensions de ces travaux ont vu le jour ces derni`eres ann´ees,

telle la prise en compte d’approximation du mod`ele du futur des obstacles

40 2.3. APPROCHES R ´EACTIVES

plus complexes [LLS05] ou encore une tentative de d´efinition du “bon horizon

temporel” n´ecessaire `a la garantie de la s´ecurit´e du mouvement [GSR09]. La

d´etermination de cet horizon temporel est encore un sujet prˆetant fortement

`a d´ebattre `a l’heure actuelle.

2.3.7 Navigation bas´ee sur les ´etats de collisions

in´evitables

robot

wall

Collision States Inevitable Collision States

v

d(v)

(a) Principe des ICS : Si un robot

mo-bile conserve sa vitesse v et entre dans

la zone hachur´ee d´efinie par sa distance

de freinaged(v), il n’aura plus le temps

d´ec´el´erer ou de tourner pour ´eviter la

collision.

obstacles obstacle obstacle obstacle robot

(b) Calcul des ICS dans un

environ-nement peupl´e d’obstacles mobiles : Les

zones noires repr´esentent les ICS pour

l’ensemble des manoeuvres donn´ees.

Figure 2.15 – Etats de Collisions In´evitables (ICS) : Un ICS est un ´etat tel

que, quelque soit le contrˆole appliqu´e en entr´ee d’un syst`eme robotiqueA, il

entrera en collision avec un obstacle. Ces ´etats doivent donc ˆetre ´evit´es afin

d’assurer la s´ecurit´e du syst`eme (source [MGF08]).

Visant d´esormais comme objectif l’insertion de robots autonomes en zones

urbaines au milieu de pi´etons, de v´ehicules ou d’autres robots, la s´ecurit´e

du mouvement des syst`emes robotiques est devenue un axe prioritaire de

recherche dans le domaine. Dans cette optique est n´ee la notion d’´etat de

col-lision in´evitable fortement d´evelopp´ee dans [FA03, PF07, MGF08, MGF09]

et illustr´ee Fig. 2.15.

Def. 4 (Etat de Collision In´evitable (ICS)) Un ´etat s du syst`eme A

est un ´etat de collision in´evitable si, quelque soit la s´equence de contrˆoles

CHAPITRE 2. APPROCHES DE NAVIGATION EN

ENVIRONNEMENT DYNAMIQUE 41

appliqu´ee en entr´ee du syst`eme A, il existe un temps t auquel le syst`eme A

est assur´e de rentrer en ´etat de collision.

De par cette d´efinition, il devient clair qu’il est n´ecessaire pour assurer la

s´ecurit´e d’un syst`eme robotique (et des autres agents ´evoluant dans son

en-vironnement) d’´eviter non seulement les ´etats de collisions mais ´egalement

les ICS,i.e.les ´etats menant in´evitablement `a une collision. La d´etermination

des ICS n´ecessite, comme pour les VOs de prendre en consid´eration la

dy-namique du syst`eme, mais ´egalement celle des obstacles mobiles qui

l’en-tourent (et par cons´equent, une pr´evision de leur mouvement dans le futur).

Parthasarathi et Fraichard se sont efforc´es de proposer une m´ethode bas´ee

sur une sous-approximation de l’espace des contrˆoles permettant d’´evaluer si

l’´etat d’un syst`eme robotique est un ICS ou non [PF07]. Dans la continuit´e de

ces travaux, Martinez et Fraichard ([MGF09]) ont d´evelopp´e une m´ethode de

navigation r´eactive permettant `a chaque instant de passer d’un ´etat non-ICS

vers un autre ´etat non-ICS.

Cette approche semble ˆetre `a l’heure actuelle la meilleure option pour

se rapprocher d’un risque de collision nul, n´eanmoins elle reste fortement

coˆuteuse et d´ependante de la fiabilit´e du mod`ele pr´evisionnel du mouvement

des obstacles consid´er´e.

2.3.8 Planification de mouvement partiel

Figure 2.16 – Planification de mouvement partiel : Etant donn´e un temps

de d´ecision fix´e limit´e, la m´ethode choisit de suivre la trajectoire planifi´ee se

rapprochant le plus pr`es du but si celui-ci n’a pas ´et´e atteint (source [PF05a]).

Une derni`ere approche r´eactive m´erite d’ˆetre not´ee : il s’agit de la

plani-fication de mouvement partiel (en anglais : Partial Motion Planning - PMP)

42 2.4. D ´EFORMATION DE MOUVEMENT

utilis´ee par [FDF02, PF05b, PF05a]. Celle-ci consiste `a calculer r´eactivement,

en un temps de d´ecision fixe, une trajectoire se rapprochant le plus possible

du but (cf.Fig. 2.16). Cette m´ethode consiste en un algorithme `a trois ´etapes

r´ep´et´e `a chaque pas de temps :

– Mise `a jour du mod`ele de l’environnement `a partir des entr´ees capteurs

du robot.

– Recherche d´elib´erative d’une trajectoire menant `a l’´etat but. Si le but

n’a pas ´et´e atteint apr`es un temps de d´ecision fixe, la trajectoire calcul´ee

s’en rapprochant le plus est choisie comme trajectoire `a suivre.

– Enfin, le mouvement planifi´e au pas de temps pr´ec´edent est ex´ecut´e.

Cette approche permet donc d’ˆetre r´eactive aux diverses ´evolutions de

l’envi-ronnement tout en ´etant capable de sortir d’impasses non d´etect´ees `a priori.

Elle reste sujette `a des minima locaux, mais y est n´eanmoins bien plus robuste

que les approches cit´ees pr´ec´edemment.