• Aucun résultat trouvé

Représentations du don de sang

Dans le document Attirer et fidéliser les donneurs de sang (Page 30-32)

De façon évidente donner son sang représente « une bonne action » (AG1). C’est un acte de

générosité. Cette générosité est renforcée par le fait que l’on donne un peu de soi. Les autres

qualificatifs associés au don de sang sont solidarité, geste citoyen. La solidarité peut s’exprimer sous la forme d’une chaîne : celui qui aide aujourd’hui sera aidé demain.

« Voilà, dire qu’on est là pour les autres, qu’ils sont là pour nous, c’est quelque chose qu’ils peuvent faire, que tout le monde peut faire et qui est très importante à faire. » Certains donneurs (plutôt réguliers et assez anciens) qualifient le don de sang de normal et

banal. Ces personnes là disent également venir par habitude.

« Quelque chose de banal en fait, quelque chose qui devrait être dans la vie de tout le monde. »

Tableau 4 - Habitude / lieu de collecte1

Habitude Normal (don de sang) Education familiale

Chevrières 5 0 4

Savigneux 1 2 2

St Chamond 1 1 1

St Etienne 1 3 2

Le tableau ci-dessus permet de mettre en avant le fait qu’il semble exister une certaine habitude en milieu rural, liée à l’éducation familiale -le fait d’avoir vu ses parents donner, les avoir entendu parler de leurs dons de sang et avoir été encouragés par eux à faire de même-. Le don de sang est le privilège des personnes en bonne santé.

« C’est donner un peu de soi quand on est en bonne santé et qu’il y en a plein qui sont malades. Si on peut aider. »

« Il y en a qui ne peuvent pas parce qu’ils prennent des médicaments ou ont des problèmes de santé. Et ce qui peuvent le faire et qui le font, c’est très bien, il en faudrait encore plus ! »

« Le don du sang, ça me semblait assez normal dans la mesure où on était en bonne santé de donner pour ceux qui ne l'étaient pas. Donc ça à la base. Et depuis qu'on a suivi un peu toutes les difficultés qu’a eues Rémi, c'est plus donner tout le reste. Parce qu’on a des a priori par rapport au don de moelle par exemple, au don de plaquettes, ça prend énormément de temps. Mais finalement, tant qu'on est en bonne santé, ce temps-là sur année, ça ne prend pas grand-chose. Il faut compter, c’est deux heures pour un don de plaquettes, si on le fait deux fois par an, ça fait quatre heures, ce n'est pas la fin du monde. Quand on sera malade, on en aura bien besoin. »

« Aujourd’hui, rien de spécial, parce que je viens tous les mois. De manière plus générale, c’est l’idée qu’on peut partager la bonne santé. C’est ça l’idée générale. Et si on peut le faire, il faut le faire. »

Le don de sang sert à sauver des vies, participer à des guérisons (notamment de cancers), mais également –nous y reviendrons plus tard- à faire un bilan de santé.

Quelques répondants mettent en avant le fait que c’est un don dont on se représente facilement l’utilisation et les bénéficiaires, ce qui est générateur de confiance.

Du point de vue des donneurs, le don de sang apporte le sentiment/la satisfaction d’être

utile.

« Parce que je trouve que ça apporte et ça ne coûte rien. C’est vrai que je trouve que c’est un geste qui peut être utile. »

« Oui, oui, bien sûr, pas pour soi-même. Si, la satisfaction des gens en fait. Oui, après avoir donné, on est quand même un peu content de soi. »

« Oui, moi je suis contente quand je pars et je pense à la fin de la journée quand ils comptabilisent le nombre de donneurs ils sont contents »

«(Enquêteur) C'est-à-dire vous retirez quoi vous là, vous ressortez de là, vous avez quoi dans la tête ?

(Répondant) Que je suis content d'avoir donné, que ça va servir… Je me répète, que ça va servir à quelqu'un, que ça peut servir…

(Enquêteur) Il y a une satisfaction ?

(Répondant) Oui, oui, d'ailleurs je ne viens pas... Si je viens déjà c'est moi qui appelle pour venir, donc quand je repars, je ne peux être que satisfait.

Le don de sang est un don utile qui ne coûte rien, sinon un peu de temps.

Une petite part des répondants se préoccupe de façon spontanée de la situation d’équilibre entre les dons et les besoins.

« Beaucoup de choses. Ça peut permettre de sauver une vie, des personnes qui en ont besoin. Vu ce qu'on voit sur les journaux, les articles, on est quand même à la

recherche de beaucoup de sang en ce moment. C'est surtout aider des personnes qui en ont besoin. »

« Il y a des gens qui ont besoin de sang, ça peut m'arriver à moi-même d'avoir un accident. Je pense qu'il n'y a pas suffisamment de gens qui donnent du sang. Je crois qu'il y a 4 % de Français qui donne du sang, donc c'est peu quand même) »

Les répondants de Savigneux associent également le don de sang à quelque chose de

sympathique, de chaleureux, et à une bonne ambiance. Ceci semble être spécifique à la

collecte en zone rurale et/ou petit village où les gens se connaissent bien. On retrouve en effet cela à Chevrières où la collecte n’est pas une collecte événementielle.

Dans le document Attirer et fidéliser les donneurs de sang (Page 30-32)