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APPROCHE NECESSAIRE POUR LA GESTION DES

6. DE LA NECESSITE DE L’APPROCHE SYSTEMIQUE DANS LA GESTION DES RISQUES

6.2 Représentation du processus de danger

Tout modèle d’un objet dans son environnement ou de son comportement peut être conceptualisé puis représenté par un processus. Ce mode de représentation implique l’identification des processus subis et/ou provoqués par l’homme. Chaque processus a une valeur relative à l’intérieur du système lorsqu’il est observé isolément, c'est-à-dire sans tenir compte de l’interaction avec les autres processus : c’est de cette interaction qu’émergent le tout et ses propriétés émergentes.

représenter le processus de danger, modèle systémique de référence, préalable construction, à toute action sur les événements non-souhaités (ENS) qui vont apparaitre aléatoirement.

6.2.1 Représentation des systèmes source et cible

L’objectif de cette première phase est de récolter des connaissances à propos des systèmes sources et cibles du danger, ainsi que sur leurs environnements actifs ou passifs respectifs :

Connaissances scientifiques sur sa structure, son fonctionnement, son évolution et son environnement (figure 3.8).

C’est aussi le modélisateur qui choisit le niveau d’étude et d’appréhension des systèmes sources et cibles qu’il souhaite représenter (représentation micro, macro, ou méso). Cette phase consiste à imaginer le couple de processeur sur lequel on va opérer : un processeur de danger source et un processeur cible. Ce couple orienté (l’un, la cible, va subir l’effet de l’autre, la source) définit un point de vue dans lequel on va se situer pour comprendre et agir sur les situations complexes que l’on cherche à modéliser.

Figure 3.8 Biprocesseur orienté (Lesbats, 2012)

6.2.2 Représentation des processus sources de danger et de ceux susceptibles de subir l’effet du danger

Dans le système source il faut identifier les processus de danger. Le système cible, il faut identifier les processus qui sont susceptibles de subir les effets, les impacts. Ces évènements non souhaites sont nommés effets de danger (figure3.9).

Ces processus sont issus de la structure, de la fonction, de l’évolution du système source et peuvent provoquer les effets sur la structure, la fonction ou l’évolution du système cible. Ces processus peuvent être considérés, tour à tour, comme des processus source de danger mais aussi comme des cibles qui subissent des effets de danger.

6.2.3 Mettre en relation système source et système cible

Dans cette phase il s’agit de relier les processus source de flux de danger aux processus susceptibles d’être affecter au niveau de la cible du danger. La liaison s’opère en modélisant un flux de danger, liaison orientée source cible (figure 3.10).

Figure 3.10 Flux de danger (Lesbats, 2012) Remarque

Il est utile de rappeler qu’il existe trois types de flux de danger s’écoulant autour de nous : les flux de danger de matière et d’énergie (flux physiques) et les flux d’information. Le flux est alors déterminé en fonction de sa nature ; il présente aussi des caractéristiques temporelles et spatiales.

6.2.4 La source et la cible dans leur environnement

La représentation orientée construite (source, flux, cible) est immergée dans un champ de danger (figure 3.11).

Ce champ de danger est tapissé de processus (effet de champ) qui peuvent influencés l’état de système source donc, des processus source du danger, du flux mais aussi du système cible donc des processus qui s’y déroulent et qui peuvent subir l’effet du danger.

Ainsi, les quatre phases de représentation des processus de danger sont plus itératives, bouclées que linéaire, ce qui oblige le modélisateur à redéfinir ses systèmes sources et cibles quand de besoin. Ainsi qui avait été initialement placé dans le champ peut devenir un flux de danger à part entière. Le processus de danger ainsi construit, nommé aussi MADS peut être représenté dans la figure (3.12) ci-après. Ce modèle de référence, avec lequel nous allons travailler par la suite dans l’environnement de la construction, peut représenter les entités microscopiques au macroscopiques, et peut être utilisé comme modèle fractal de la réalité.

Figure 3.12 Le processus de danger, représentation et construction : modèle de référence

(Lesbats, 2012)

7. LA GESTION DES RISQUES PAR LA METHODOLOGIE

MADS-MOSAR

Analyser les risques nécessite d’identifier, évaluer, maîtriser, gérer et manager les évènements non souhaités issus de la structure, de l’activité, de l’évolution, de la finalité, de l’environnement. De nombreux outils et méthodes, développés initialement dans le secteur de la finance et le secteur industriel, existent pour l’analyse des risques ; leur transposition au secteur de la construction ne peut se faire sans une identification précise des interactions et des pratiques d’échange entre les différentes parties prenantes du projet (Malcurat 2001). L’approche classique utilisée actuellement dans les projets de construction, même si elle permet de minimiser les aléas et/ou la vulnérabilité, n’apporte pas toujours les résultats souhaités parce qu’elle ne tient pas compte, d’une part, de la complexité de l’environnement technique, administratif et réglementaire d’une opération publique de construction, et d’autre part, de la multiplicité et diversité des intervenants dans un projet de construction qui induit une difficulté de communication formelle entre les différents acteurs.

Notre choix s’est porté sur l’utilisation de la méthode MADS-MOSAR qui reprend d’une manière explicite les 5 caractéristiques fondamentales d’un système définit

précédemment : sa structure, sa fonction, sa finalité, son environnement et son évolution. Celles-ci nous aideront par la suite à définir et modéliser notre système route.

Au cours des années 90, le département hygiène et sécurité de l’IUT de Bordeaux, P. Perilhon et les spécialistes du CEA, ont développé le concept général de ce que nous connaissant sous le nom de méthodologie MADS/MOSAR. MADS signifiant « Méthode d’Analyse des Dysfonctionnements dans les Systèmes », et MOSAR, « Méthode Organisée Systémique d’Analyse des Risques ». MADS propose un modèle général du danger et MOSAR construit une méthodologie globale d’analyse de risques. L’ensemble MADS-MOSAR représente une méthodologie systémique et systématique d’évaluation des risques dans les systèmes complexes (Munoz, 2007). En effet, il est conçu d’une part comme une boîte à outils pour l’analyse de systèmes complexes, et d’autre part comme un instrument d’analyse et une référence pour l’application de méthodes d’analyse de risques reconnus internationalement comme AMDEC, ADD, HAZOP, etc. L’utilisation de cet outil est complexe, mais il représente une base conceptuelle importante de la science du danger (Munoz, 2007).