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Chapitre II Problématique et état de l’art : La rétro-conception et

III. La représentation des connaissances

On retrouve dans la littérature scientifique plusieurs significations relatives à la représentation des connaissances. L’une d’entre elles est relative à la structuration des informations et connaissances dans le but de construire une description formelle d’un objet ou produit. Dans [Szykman & al. 01], on parle de représentation des connaissances produit, où celle-ci est utilisée dans le but d’identifier et de structurer les connaissances et informations relatives au produit, en prenant en compte les aspects principaux qui permettent de le décrire (fonctions, comportements, structures). Tout cela afin de construire une représentation du produit qui permet de supporter la conception très tôt dans la phase de développement. Cette vision de la représentation de la connaissance est donc relative à la structuration des connaissances, que nous aborderons plus tard avec la modélisation des connaissances.

Dans [Davis & al. 93], la représentation des connaissances est décrite comme ayant 5 rôles : 1) La substitution d’une entité externe (monde réel) qui est réalisée par un processus

interne.

2) C’est un ensemble d’engagements ontologiques.

3) C’est une théorie fragmentaire (vision partielle) d’un raisonnement intelligent. 4) Un moyen de raisonnement efficace (en intelligence artificielle).

5) Un moyen d’expression humaine (communication).

Une autre définition [Horváth & al.02] est relative à l’externalisation de la connaissance et sa communication. Elle identifie les différentes formes de représentation suivant lesquelles, les connaissances (ou informations) peuvent être communiquées. La représentation applicable pour chaque connaissance est indiquée par la nature et les caractéristiques de celle-ci. Quel que soit la représentation considérée, elle doit faciliter le traitement de la connaissance décrite.

Toujours dans [Horváth & al.02] on définit la représentation des connaissances comme étant un filtre qui crée un modèle de connaissance simplifié, extrait ou obtenu des êtres humains. Cette simplification est accompagnée d’une décontextualisation, qui crée une rupture entre les connaissances représentées, et les connaissances qui représentent le contexte dans lequel elles s’intègrent, contraignant ainsi l’interprétation de celle-ci, qui ne peut se faire qu’à l’aide d’une vérification intellectuelle.

1. Formes de représentation des connaissances

La représentation de connaissances peut être classifiée selon différentes formes. Dans [Horváth & al.02], on propose 5 catégories de représentation des connaissances :

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1. La représentation picturale, qui est relative aux connaissances qui sont communiquées à travers des photos, vidéos, tableaux, dessins, etc.

2. La représentation symbolique, qui permet de représenter des connaissances relatives à l’aspect logique, tels que des diagrammes, des tables de décision, des graphiques, etc. 3. La représentation linguistique, qui est relative aux différentes connaissances

communiquées à travers le langage, tel que dans les communications verbales enregistrées, des textes interactifs, des textes, etc.

4. La représentation virtuelle, qui permet de représenter les connaissances à travers des modèles virtuels tels que la CAO, les modèles de réalité virtuelle, les animations, etc. 5. La représentation algorithmique, qui est relative aux différentes expressions

mathématiques, aux algorithmes informatiques, aux procédures de calcul, etc.

Dans la figure 2.18, nous pouvons voir le lien entre certains livrables qu’on peut retrouver dans l’écosystème de l’entreprise, en relation avec les différentes formes de représentation telles que présentées précédemment.

Figure 2.18 – Livrables suivant les formes de représentation des connaissances [Chandrasegaran & al. 12]

Dans [Chandrasegaran & al. 12], se basant sur les catégories de représentation précédentes, on met en relation les différentes formes de représentation des connaissances avec les différentes phases du cycle de développement du produit. On voit dans la figure 2.19 la correspondance des différents outils mis en place aux différentes phases du cycle de développement d’un produit, avec les formes de représentation correspondantes.

Cette figure nous permet de voir l’évolution de la représentation du produit dans son cycle de vie. Nous pouvons observer la concordance entre les représentations des informations et connaissances triées selon un ordre chronologique, et la diminution de l’abstraction relative au produit jusqu’à son élaboration physique. Cela permet de mettre en évidence le niveau de détail relatif à chaque forme de représentation et la facilité avec laquelle elle communique l’information: linguistique, puis picturale, puis symbolique et/ou algorithmique, puis virtuelle (de la plus abstraite à la plus concrète). Cela aura un impact sur le processus de traitement des informations quant à la sélection des données pertinentes.

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Figure 2.19 – Les formes de représentation des connaissances dans le cycle de développement [Chandrasegaran & al. 12]

2. Difficulté d’utilisation

Une des difficultés rencontrées lors de la mise en place d’une classification des livrables sur la base de ces formes de connaissances est relative aux limites entre ces différentes formes. En effet, il est possible de classer certains livrables selon différentes formes de représentation adéquates. Par exemple, plusieurs livrables considérés comme étant de forme symbolique peuvent être aussi considérés comme étant de forme picturale (les diagrammes par exemple). Cela suppose que la classification actuelle tend à être inefficace, puisqu’elle ne permet pas de statuer de manière sûre à quelle forme appartient tel ou tel livrable.

De notre point-de-vue, cela est dû à la considération des formes de représentation des connaissances à un niveau d’abstraction élevé, et un manque de formalisation de la classification. En effet, chaque livrable représente plutôt une collection d’éléments de connaissances, ce qui rend la tâche de classification délicate, puisqu’on peut trouver différents types d’éléments d’informations qui peuvent être représentés différemment. De ce fait, l’utilisation de cette classification serait plus efficace si elle était utilisée au niveau des éléments d’informations et de connaissances.

Finalement, cette classification serait plutôt utilisée pour identifier les différentes informations élémentaires (structure d’une pièce – piston par exemple) en correspondance avec la forme de représentation la plus adéquate (forme virtuelle). Donc, une adaptation du concept doit être faite dans le but de mettre en évidence cette relation. Nous verrons plus tard dans la proposition comment ce concept peut être utilisé dans l’intégration des connaissances et comment il sera adapté.

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