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Chapitre II Problématique et état de l’art : La rétro-conception et

I. Définitions de la connaissance

Plusieurs travaux ont été conduits dans le but de définir le concept de connaissance. Il y a eu des définitions plutôt génériques, qui définissent la connaissance en termes d’objectif, et d’autres qui estiment que la connaissance doit être identifiée et définie dans le contexte relatif à la donnée et à l’information :

Dans [Hayes-Roth & al. 94] on définit la connaissance comme étant l’ensemble de toutes les données qui améliorent la résolution des problèmes. Cette définition est plutôt générique, et ne permet pas de construire une image formelle de la connaissance.

Selon Tixier [Tixier, 01] la connaissance est transférée entre deux individus à travers l’information. Grundstein [Grundstein, 95], [Grundstein, 00] définit la connaissance selon trois postulats :

 1er postulat : « La connaissance n’est pas un objet, elle résulte de la rencontre d’une donnée avec un sujet, et s’inscrit au travers du système d’interprétation de l’individu dans sa mémoire ».

 2nd postulat : « La connaissance est reliée à l’action. Du point-de-vue de l’entreprise, la connaissance est créée par l’action et est essentielle à son déroulement. Elle est finalisée par l’action ».

 3ème postulat : « Il existe deux grandes catégories de connaissances de l’entreprise : les éléments tangibles (connaissances formalisées) et les éléments intangibles (connaissances incarnées par des personnes) ».

Dans [Ermine, 00], l’auteur définit la connaissance en termes d’adéquation à un référentiel. Pour lui, la connaissance « est de l’information qui prend un (ou plusieurs) sens dans un (ou plusieurs) contexte(s) à travers les acteurs de l’entreprise ». Dans [Labrousse, 04], la connaissance est définie comme étant « le résultat d’une interaction entre des informations et un système d’interprétation dans un domaine d’application donné. Elle peut être modélisée par le triplet « information / utilisateur / domaine » et peut être décomposée en trois catégories : les savoirs formalisés, les savoirs formalisables, et les savoirs tacites ». L’auteur dans cette définition tente de définir la connaissance en termes d’informations, d’utilisateurs et de domaine. Nous pouvons constater que cette définition est semblable à celle de [Ermine, 00] dans le sens où l’utilisateur et le domaine représentent le contexte dans lequel se placent les informations. Plusieurs travaux dans la littérature définissent la connaissance en identifiant ses relations avec la donnée et l’information [Bernard & al. 08], [Chandrasegaran & al. 12], [Braganza, 04], [Bhatt, 01]. Ainsi, la connaissance est construite sur la base des deux premiers concepts comme suit :

 « La donnée est usuellement, considérée comme textuelle (numérique ou alphabétique) » [Bernard & al. 08]. « Elle est le reflet symbolique des nombres, quantités, grandeurs ou faits » [Alavi & al. 01].

 « L’information, peut être définie comme étant le devenir des données quand celles-ci sont interprétées et contextualisées par l’homme » [Bernard & al. 08].

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 « La connaissance est de l’information dans l’esprit de l’homme, et peut être vue comme étant de nouvelles idées, impressions, et interprétations qui peuvent être appliquées à l’information dans l’effort de générer de la valeur » [Bernard & al. 08]. Elle est aussi relative à de l’information dépendante du contexte, si on se réfère à la définition de [Ermine, 00].

Dans [Nonaka, 94], l’auteur définit généralement la connaissance comme étant une croyance vraie justifiée. Il propose aussi une définition de la connaissance en comparaison avec l’information, où « l'information est un moyen ou matériel nécessaire à l'initiation et la formalisation des connaissances, et peut être observée d’une perspective "syntaxique" et "sémantique" ».

De toutes ces définitions, nous pouvons constater que le concept de connaissances est étroitement lié à celui d’information. Nous pouvons alors dire que la connaissance est relative à l’intégration d’informations dans un contexte spécifique. En d’autres termes, les liens que vont tisser ces informations, avec le contexte (qui n’est autre qu’un ensemble d’informations) représente la connaissance. Dans [Alavi & al. 01], on identifie trois points cruciaux qui émergent de la définition de la connaissance :

1. Une grande importance est accordée à la compréhension des différences entre les données, les informations et les connaissances

2. La connaissance étant personnalisée, son utilité dans un contexte individuel ou dans un groupe dépend de son expressivité. En d’autres termes, la manière dont elle est communiquée et comment elle peut être interprétée par les autres.

3. Des amas d’informations en soi ont très peu de valeur, si ce n’est le traitement actif de celles-ci dans l’esprit d’un individu à travers les processus de réflexion, d’éclaircissement, ou d’apprentissage.

On a alors, à partir de ces définitions, une vision de la connaissance décrite par plusieurs concepts. Dans notre contexte, le but de notre travail est de permettre une intégration de connaissances dans un système d’information. Il nous faudra formaliser des descriptions du produit sur la base de connaissances issues du processus de conception et de développement de produit. Il sera alors plus pertinent d’expliciter cette description en termes d’informations et données clairement formalisées.

Nous nous baserons alors sur la définition de [Labrousse, 04], légèrement modifiée pour qu’elle puisse s’accorder à notre contexte. En résumé, la connaissance est alors « le résultat d’une interaction entre des informations et un système d’interprétation dans un domaine d’application donné. Elle peut être modélisée par le triplet ‘information / utilisateur / domaine’ », ce triplet d’information représente le contexte qui permet de caractériser ces informations afin qu’elles soient considérées comme connaissances.

Nous adopterons dans notre contexte une vision de la connaissance comme étant un ensemble d’informations contextualisées. En effet, notre intention est de construire une méthodologie de rétro-conception basée sur les connaissances. L’utilisation des connaissances dans notre cas, nous permettra de construire une structure d’informations qui permet à la foi de prendre en

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compte des données qui proviennent de sources hétérogènes et de les associer dans le but de créer une ou plusieurs représentation possibles du produit (selon le point de vue adopté).