• Aucun résultat trouvé

Chapitre III Proposition d’une nouvelle méthodologie de rétro-conception

V. Modélisation du concept de facettes d’informations

A partir de la définition précédente d’une facette, nous pouvons donc proposer un premier modèle permettant de caractériser une facette, et de structurer les différentes informations et connaissances dont on a besoin pour la construire et la gérer.

La figure 3.19 représente le diagramme de classes sous UML du modèle de facettes d’informations. Ce modèle regroupe les différents éléments d’informations de manière à composer une facette.

Figure 3.19 – Diagramme de classes du modèle de facettes d’informations

La classe principale du modèle est « Facet » qui, comme son nom l’indique, décrit une facette. Chaque objet correspondant à la classe « Facet » est composé de plusieurs entités d’information, et d’une phase du cycle de vie du produit. Comme expliqué précédemment, le concept de facettes d’informations regroupe un ensemble d’entités d’informations dans le but de créer une représentation spécifique à un contexte. Il est donc tout à fait logique de créer des classes dans le modèle qui gèrent les différents ensembles d’entités selon leurs natures.

Les entités d’informations sont décrites par la classe « InformationEntity » qui regroupe toutes les entités d’informations relatives au produit, ainsi qu’au processus métier dont on a besoin

125

pour constituer une facette. La classe « InformationEntity » se spécialise d’ailleurs en « ProductInformation » qui permet de faire le lien avec informations du modèle-produit (représenté par le package « ProductModel »). En d’autres termes, le package sera remplacé par le modèles-produit (modèle intrinsèque) afin de faire apparaître ses différentes entités d’informations, et accéder aux différentes informations qu’elles contiennet. La classe « InformationEntity » se spécialise aussi en « BusinessInformation » qui permet de faire le lien avec les informations du modèle métier (représenté par le package « BusinessModels »). De la même manière, le package sera remplacé par les différents modèles relatifs dans le but d’accéder aux entités qu’ils regroupent, et aux informations qu’elles contiennent. (Un schéma global contenant tous les modèles est présenté plus tard – page 130)

Cette partie permet donc de sélectionner les informations dont on a besoin pour constituer une facette, à partir des différentes informations contenues dans les ensembles de description du modèle-produit et du modèle-métier. Pour cela, on utilisera les différents modèles évoqués dans la partie précédente, notamment le modèle intrinsèque et les modèles relatifs, puisque les modèles métier sont des modèles relatifs qui permettent de décrire le produit d’un point-de-vue propre au métier qui l’utilise.

La classe « ProductLifecyclePhase » permet de se placer dans l’échelle temporelle et de caractériser l’état du produit à cet instant dans la vie du produit. Ainsi, si un processus est présent dans plusieurs phases du cycle de vie du produit, la maturité de l’information sur le produit ne sera pas la même (un produit en conception n’est pas au même niveau de maturité qu’un produit en utilisation ou en fin de vie).

La classe « SystemDecomposition » représente la décomposition systémique et, est responsable de la structure des entités d’information de la facette. Sa fonction principale est de caractériser les informations propres à la définition du produit à travers la classe « EndProduct » qui prend en compte les informations sur le produit, et la définition des moyens et ressources utilisables dans le processus pour la transformation des entrées, et cela à travers la classe « EnablingProducts ». Cette décomposition systémique nous permettra de créer des liens entre les informations « produit » et les informations « métier » de manière à fournir un ensemble global d’informations utilisables dans le processus.

VI. Conclusion de la partie

Dans cette partie nous avons introduit le concept de facettes d’informations qui a pour objectif de gérer les informations et connaissances relatives aux processus de conception et de développement de produits dans le but de gérer la multi-représentation du produit.

Ce concept se base sur l’idée que chaque équipe de travail a une perspective spécifique, différente des autres. Chaque perspective correspond à des informations et connaissances qui constituent le contexte du processus métier relatif à l’équipe, en d’autres termes les entrées et sorties, ainsi que les ressources utilisées pour réaliser le processus.

Une facette est alors constituée de quatre éléments principaux, lui permettant de définir les informations et connaissances du contexte du processus métier.

126

Le premier élément est relatif à la représentation des connaissances produit à travers la mise en place d’un modèle-produit. C’est ce modèle qui permettra de décrire le produit dans tous ses aspects. Le deuxième élément est relatif à la représentation des connaissances métier des équipes de travail. Pour cela, chaque équipe utilise différents types de connaissances permettant ainsi de réaliser des processus métier différents (conception, fabrication, analyse, optimisation, assurance qualité, etc.). Le troisième élément permet, quant à lui, d’associer les deux premiers éléments en intégrant la notion de système. Le quatrième élément vient jouer le rôle de référence temporelle, en plaçant le curseur chronologique par rapport au cycle de vie du produit. De cette manière, on peut identifier à quel niveau intervient le processus métier visé par la facette correspondante.

Un modèle de gestion de facettes d’informations, basé sur la définition précédente permet de structurer de manière opérationnelle les différents éléments entre eux, et cela afin de créer un niveau d’abstraction supplémentaire où la gestion ne se fait plus au niveau des informations et connaissances, mais plutôt au niveau des facettes d’informations.

Dans le processus de rétro-conception, le concept de facettes d’informations nous permet de caractériser la représentation visée par le processus de rétro-conception.

En fonction de l’objectif visé par la rétro-conception d’un produit, il est possible de réaliser plusieurs opérations en utilisant les résultats issus du processus de rétro-conception. En effet, dans le cas où on vise à réaliser la reconception d’un produit, il est souvent utile de chercher une représentation du produit à un niveau d’abstraction élevé, où la représentation géométrique n’est pas forcément d’utilité. Nous pouvons pour cela imaginer réutiliser les différentes exigences et contraintes qui ont servi à concevoir le produit initialement, en changeant d’implémentation physique ou en améliorant ces exigences. Si dans la même situation l’objectif était de refabriquer le produit, alors les informations sur l’enveloppe physique avec les informations sur les matériaux auraient pu être suffisantes.

Le concept de facettes d’informations vient donc compléter les différentes parties du modèle- produit en lui attribuant un niveau d’abstraction supplémentaire pour ainsi faciliter la gestion des différentes représentations possibles, issues du processus de rétro-conception.

Ainsi, nous avons pu proposer une solution pour mettre en place une approche modulaire de la rétro-conception, où elle peut être utilisée selon les finalités présentées (reconception, refabrication, reengineering). Il est même possible d’utiliser ce concept dans le but d’élaborer des finalités hybrides ou nouvelles. En effet, la modularité offerte par le concept de facettes d’informations nous permet de créer un grand nombre de combinaisons d’informations de manière à convenir à un besoin spécifique, et pas seulement les trois finalités classiques.

Nous avons pu répondre à la deuxième question, relative à la structuration des informations et connaissances dans le processus de rétro-conception en utilisant les différentes parties du modèle-produit traitées dans la partie précédente de ce chapitre.

Nous avons pu aussi proposer une première réponse relative à l’intégration des différents objectifs de rétro-conception afin d’améliorer la méthodologie globale. En résumé, la méthodologie de rétro-conception peut être amélioré de manière globale, en prenant en compte

127

dans un premier temps l’intégration des connaissances, comme indiqué dans le chapitre de l’état de l’art, mais aussi en prenant en compte les différents objectifs pour lesquels la méthodologie est utilisée.

Nous allons aussi voir dans la partie suivante que l’utilisation du concept de facettes d’informations ne s’arrêtera pas à sa simple implémentation en sortie du processus de rétro- conception, mais peut être utilisé tout au long du processus de manière à cartographier les différents sous-processus auxquels a recours le processus global de rétro-conception.

128

Le concept Ki4D pour l’organisation du

processus de rétro-conception

Dans la partie précédente, nous avons pu clarifier la problématique relative à la représentation des informations produit d’un point-de-vue statique, et répondu à celle-ci avec la proposition du concept de facettes d’informations. Maintenant, nous nous tournons vers l’aspect dynamique du processus de rétro-conception, où nous explorerons la création et la transformation de l’information et des connaissances.

Le concept de facettes d’informations permet certes de définir les représentations qui résultent de l’aboutissement du processus de rétro-conception selon un objectif spécifique. Il permet aussi de déterminer les différents contextes dans lesquels sont réalisés les sous-processus de rétro-conception des produits, à travers la mise en place de représentations relatives aux contextes de ces sous-processus, qui permet d’avoir une image de l’état dans lequel se trouve le produit. Nous allons voir dans cette partie comment le concept de facettes d’informations peut être utilisé de cette manière.

L’aspect statique évoqué précédemment est relatif à l’image figée de l’état du produit à la sortie du sous-processus, mais aussi caractérisera les entrées du sous-processus suivant. Ainsi, le système préparera la réalisation du sous-processus qui lui incombe en regroupant un ensemble d’informations relatives aux ressources ainsi que les données d’entrée dont il a besoin pour mener à bien son processus. Par exemple, pour la fabrication d’une pièce, le technicien dans l’atelier aura besoin de la gamme d’usinage relative aux opérations à effectuer pour réaliser l’objet, ainsi que les différentes caractéristiques de l’objet, et cela intervient à une phase spécifique de la vie du produit, qui peut être relative au développement comme pour la réalisation d’un prototype physique, ou à la fabrication, pour la réalisation d’un produit final commercialisable.

Le concept de facettes d’informations permet donc de définir les points d’entrée et de sortie des processus, puisqu’ils caractérisent les informations relatives aux ressources nécessaires à la réalisation d’un processus ou d’une activité.

Pour définir une nouvelle méthodologie de rétro-conception, la caractérisation des informations relatives au produit ne suffisent pas à réaliser les tâches relatives à son processus, il faudra donc explorer les différentes transformations de ces ressources afin de pouvoir proposer une vision de cette nouvelle méthodologie qui soit formalisée.

Nous abordons donc dans cette partie la formalisation du processus de rétro-conception du point-de-vue dynamique et proposerons un concept qui nous aidera dans cette démarche de formalisation, et permettra de caractériser ce processus, en explorant les différents sous- processus et activités relatifs à la rétro-conception.

129