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renouveler, et condi- condi-tionne le choix

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de nouveaux principes d’enseignement. »

Regards d’enseignants

Résumé

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Introduction

Le défi que doit relever l’enseignement universitaire marocain, confronté à bien des enjeux, le pousse à réfléchir à des modèles pédagogiques performants, en vue de se mettre en harmonie avec les exigences du contexte socio-économique, mais aussi de faire face à un deuxième impératif : assurer l’accès à un enseignement supérieur

de qualité à un nombre important d’étudiants, en tenant compte de leurs principales attentes et en cherchant à les doter de compétences et de qualifications opérationnelles.

Ce souci d’adaptation amène l’université marocaine, en général, et l’université Hassan II Casablanca en particulier, à concevoir de nouvelles ingénieries pédagogiques offrant des programmes d’enseignement compétitifs et ciblant « l’introduction de la culture de l’excellence ».

Notre recherche propose une réflexion sur les enjeux et les limites d’une application concrète de la démarche FOS / FOU (Français sur Objectif Spécifique / Français Sur

Objectif Universitaire) dans un cours de TEC (Techniques d’Expression et de Communication) mis à la disposition d’apprenants LANSAD, en l’occurrence, la filière « Économie et Gestion ».

1. Contexte de la recherche

Au cœur de l’Université Hassan II de Casablanca, et depuis son entrée en exercice en 2007, l’École Nationale de Commerce et de Gestion de Casablanca (ENCG-C) ouvre sa porte aux bacheliers de filières scientifiques, économiques ou techniques par voie de concours. La formation au sein de l’École garantit la préparation et la délivrance du « Diplôme des Écoles Nationales de Commerce et de Gestion » dans l’une des options de commerce ou de gestion.

2. L’enseignement des « Techniques d’Expression et de Communication » à l’ENCG-C

Cette École à accès régulé vise surtout l’efficacité, l’ouverture sur le monde socio- économique et l’accès au marché du travail ; ceci passe en partie par la consolidation des programmes d’enseignement y compris celui de l’élément de module « Techniques d’Expression et de Communication » (TEC).

La maîtrise des techniques dispensées à travers cet enseignement est cruciale pour l’acquisition des savoirs disciplinaires nécessaires

à la réussite des pratiques professionnelles auxquelles seront confrontés les lauréats de l’École.

[…]. Dans cet objectif, l’UH2MC cherchera à renforcer l’apprentissage des langues vivantes pour les futurs diplômés en portant une attention particulière aux enseignements des termes techniques pour les scientifiques, des Techniques d’Expression et de Communication ainsi que le français, […]

(Université Hassan II Mohammedia Casablanca [UH2MC], 2011-2014, p.23) Les contenus et les activités sont proposés à titre indicatif et dans un ordre qui peut être modifié au cours de leur mise en œuvre.

Ainsi, le premier semestre (TEC1 / 30 heures) est axé sur les concepts et pratiques de la commu-nication aussi bien que sur la prise de parole en public. Le deuxième semestre (TEC2 / 30 heures) vise plutôt la consolidation des capacités méthodologiques habituellement mobilisées dans le domaine des sciences et techniques (prise de notes, résumé…), et consiste en outre à saisir les enjeux des relations interpersonnelles en situation professionnelle.

3. Analyse des besoins auprès des enseignants

Pour analyser les besoins de nos étudiants,

nous avons procédé à une enquête. Le choix de l’échantillon du travail a porté sur

les étudiants de première année inscrits dans la filière « Économie et Gestion ». Nous avons ainsi procédé à une analyse qualitative portant sur les représentations des

enseignants de spécialité à l’ENCG-C sur le cours de TEC, sur le développement, pour le public-cible, de compétences langagières et méthodologiques singulières.

Les résultats de notre enquête montrent que nos étudiants progressent d’un semestre à l’autre en termes de compétences générales.

Le premier semestre constitue une phase d’initiation aux enseignements qui tendront vers l’affermissement des « aspects techniques » pendant le deuxième semestre. La langue française est en fait considérée comme un

« outil » facilitant l’accès à ces enseignements au niveau de l’oral ainsi qu’à l’écrit. De surcroît, la compréhension des termes spécialisés est décisive pour l’assimilation de certains mécanismes exploités dans les cours de spécialité.

En réalité, les lacunes langagières se manifestent particulièrement chez les étudiants ayant suivi des cursus scientifiques ou techniques au niveau du baccalauréat et devant assimiler des contenus liés à la spécialité.

Cette incompétence langagière est

générée dans certains cas par le « sentiment d’indifférence » et le « manque de motivation » pour les études en général. À cela s’ajoute

« le manque de concentration » qui entrave la compréhension « des consignes » sur lesquelles portent les contrôles et les examens.

Par ailleurs, les enseignants, pour guider les apprenants à enrichir les savoirs acquis en classe les incitent au début de chaque semestre à lire des documents supplémentaires liés à leurs matières disciplinaires. Néanmoins, ces « bibliographies indicatives » ne sont consultées que par une minorité. Les sites

web sont aussi d’une grande importance dans le processus d’apprentissage surtout lorsqu’ils émanent d’une voie officielle (sites ministériels).

Généralement, les étudiants de première année de l’ENCG-C sont plus performants à l’oral qu’ils jugent plus facile. Les difficultés les plus souvent évoquées sont celles de l’écrit, doublées par des difficultés d’ordre stratégique qui résident en fait dans l’absence d’« une intelligence stratégique d’apprentis-sage » chez les apprenants. Ces derniers, majoritairement entravés par la phobie des examens et de l’évaluation, ne cherchent en aucun à développer des stratégies

de compréhension nécessaires à l’assimilation

« intelligente » des contenus, et se trouvent souvent obligés d’apprendre par cœur au lieu de comprendre.

Nous observons donc un hiatus entre le cours de TEC et la filière « Économie et Gestion ».

Ce cours se limite à des activités de commu-nication non forcément liées aux profils de compétences exigés, et ne répond nullement aux besoins institutionnels et professionnels prescrits dans le projet de développement de l’université. L’ambiguïté du cadre métho- dologique et didactique adopté ne permet pas de déterminer les compétences pertinentes à développer à travers cet enseignement, et manque en sus de moyens susceptibles d’évaluer ces compétences.

Au bout du compte, il convient de souligner les limites du cours de TEC dispensé à l’ENCG-C qui se traduisent par l’absence d’un modèle formel pour cet enseignement.

Un programme de cours TEC se doit d’être alors conçu en fonction d’un référentiel de compétences spécifiques à notre public-cible, visant une panoplie d’objectifs

à atteindre à la fin du cursus. Nous préconisons, dans ce sens, l’adoption d’une démarche didactique méthodique adaptée à notre

Didactisation pour l’enseignement du français en contexte universitaire marocain Regards d’enseignants

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contexte. Ainsi, la démarche FOS / FOU pourrait-elle nous servir dans nos pratiques de classe au sein de l’ENCG-C.

Conclusion

Nous avons vu à quel point le contexte national et international impose à l’université marocaine de se renouveler, et conditionne le choix de nouveaux principes d’enseignement.

Notre intervention face à une telle situation prône la mise en place d’un dispositif qui permet d’accompagner les apprenants, notamment sur le plan méthodologique et langagier. La mise en place d’un tel type d’enseignement devrait s’inscrire dans la logique actuellement prônée en didactique du FLE, précisément de la démarche FOS / FOU développée à travers de nombreux écrits de (Mangiante et Parpette, 2004, 2006), et inspirée par les besoins de l’enseignement universitaire Marocain (Amargui, 2006 ; El bekraoui, Bahmad, 2009). Le dispositif d’accompagnement linguistique que nous envisageons se veut un processus cumulatif et un programme intégral

destiné aux étudiants de la filière « Économie et Gestion » dès leur insertion à l’ENCG-C.

Par ailleurs, sa mise en œuvre exige une réflexion sur de nouvelles stratégies, de nouvelles ressources techniques et humaines capables d’atteindre les objectifs escomptés.

Bibliographie

Amargui, Lahcen. (2006).

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(consulté le 03 avril 2019) El bekraoui, Naima

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Nouvelle ingénierie de l’enseignement du français à l’université marocaine.

Dans Actes du colloque Acedle. Recherches en didactique des langues

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& Parpette, Chantal. (2004).

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Mangiante, Jean-Marc

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Ana María Gentile

Université nationale de La Plata, Argentine La valorisation et la diffusion du français

scientifique à l’université : une étude de cas en contexte argentin

Nul ne saurait nier l’influence française dans le Río de la Plata comme partout d’ailleurs en Amérique latine, notamment aux XIXe et XXe siècles. Les arts, les idées révolutionnaires, les institutions éducatives, pour n’en citer que trois exemples, sont des aspects de la culture argentine qui se sont nourris des modèles et des pratiques importées et adaptées à notre contexte. Or, qu’en est-il de la culture scientifique ? Peut-on affirmer sans hésitations que la francophilie des premiers temps s’est aussi répandue dans le domaine des sciences ? Si oui, dans quel domaine scientifique plus précisément ? Et partant, qu’en est-il de la langue véhiculée par cette diffusion, en l’occurrence le français ? En dépit du recul de la langue française dans l’enseignement secondaire en Argentine et malgré la prédo-minance de l’anglais comme langue de la science et de la technique, la place du français scientifique en contexte universitaire n’est pas du tout à négliger. C’est ce que l’on essayera d’analyser par une étude de cas : les pratiques d’enseignement du français scientifique au sein de l’Université nationale de La Plata (désormais UNLP), notamment à la Faculté des Humanités et des Sciences de l’Éducation (désormais FaHCE).

« Le français en tant

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