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Regards de lecteurs

Dans le document Langue française - AUF (Page 90-107)

p. 178

Histoire des langues et histoire des représentations linguistiques

COLOMBAT, Bernard, COMBETTES, Bernard, RABY, Valérie & SIOUFFI, Gilles (dir.)

— vu par Cristina Petraș p. 184

La langue française dans le monde 2015-2018

FALL, Youma, WOLFF, Alexandre, QUÉMÉNER, Francine, AUBERTIN, Lola, HOCINE, Amel, LAHOUIOU, Mériem,  LEGER-SAINT-CYR, Mélanie, DUCLOS, Dayana & coll.

— vu par Haydée Silva p. 188

Penser la didactique du plurilinguisme et ses mutations, Idéologies, politiques, dispositifs

SUZUKI, Elli, POTOLIA, Anthippi

& CAMBRONE-LASNES, Stella

— vu par Brahim Errafiq p. 192

Les Études françaises et les humanités dans la mondialisation

FRAISSE, Emmanuel (dir.)

— vu par Olivier-Serge Candau p. 196

Enseigner la francophonie, enseigner les francophonies

CHNANE-DAVIN, Fatima, LALLEMENT, Fabienne & SPAËTH, Valérie (coord.)

— vu par Ndèye Maty Paye p. 202

Un regard sur l’enseignement

des langues : des sciences du langage aux NBIC

MARTINEZ, Pierre

— vu par Youcef Atrouz

p. 206

Mesurer la science

LARIVIÈRE,Vincent & SUGIMOTO Cassidy R.

— vu par Abdelkrim Boufarra

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Constituant les actes du colloque du même nom, organisé en 2016 à l’Université Paris- Sorbonne (aujourd’hui Sorbonne Université) et à l’Institut national des langues et civilisations orientales, le volume Histoire des langues et histoire des représentations linguistiques réunit vingt-cinq textes qui proposent une large gamme d’approches, d’articulations entre l’histoire des langues et l’histoire de leurs représentations, disciplines dont les interactions — évidentes et nécessaires — ne sont que rarement prises en compte de façon programmatique.

Les axes différents par lesquels les auteurs des articles se sont rapportés à la thématique du colloque a donné lieu, dans la perspective des éditeurs du volume, à trois sections :

« théories et représentations de l’histoire des langues et de la linguistique », « perspectives croisées sur les usages linguistiques et leurs analyses » et « normalisation, prescription, standardisation ». Sans totalement rejeter le bien-fondé de cette tripartition proposée par les éditeurs, nous proposerons une lecture qui s’organise légèrement différemment par rapport aux sections retenues dans le volume.

Une série d’articles choisissent clairement de mener des analyses sur différents types d’actions réciproques entre usage linguistique (tel qu’il se présente à travers différents corpus analysés par les auteurs des articles eux-mêmes ou exploités par d’autres auteurs COLOMBAT, Bernard, COMBETTES, Bernard,

RABY, Valérie & SIOUFFI, Gilles (dir.).

Histoire des langues et histoire des représentations linguistiques.

Paris : Honoré Champion (coll. Bibliothèque de grammaire et de linguistique). 2018. 562 p.

Cristina Petraș

Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi Histoire des langues et histoire

des représentations linguistiques

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que citent les premiers) et représentations des usages, et ceci à travers différents faits de langue : Jean-Marie Fournier montre à quel point la détermination nominale en français offre une excellente illustration du rapport entre grammaticalisation et grammatisation pour la période XVIe-XVIIIe siècles (processus

« parallèles et partiellement contemporains »), les différences de traitement entre les grammaires de différentes époques, notamment pour ce qui est du partitif, étant liées

à l’émergence elle-même tardive de ces éléments. L’analyse de corpus en diachronie, ainsi que de grammaires d’usage conduit Bérengère Bouard et Julie Glikman à conclure sur l’idée que la manière dont se présente l’accord de tout devant l’adjectif (l’une des « bizarreries » du français) combine des éléments hérités de l’ancienne langue et d’autres découlant de l’action de la règle instituée. Pour ce qui est du choix d’une norme par rapport à l’utilisation prépositionnelle de la série dedans, dessus, dessous, dehors, Odile Leclercq soutient que, si on ne peut pas affirmer clairement que le discours métalinguistique a complètement conduit à la disparition des emplois prépositionnels (processus commencé avant l’apparition des remarques du XVIIe siècle), par contre, celui-ci a contribué à l’établissement d’une norme qui influence plutôt l’usage littéraire.

La comparaison que mène Nathalie Fournier du traitement des marqueurs indéfinis personne, rien, aucun, nul, pas un dans deux grammaires (Maupas, 1607 ; Damourette et Pichon, 1930) permet de relier les descriptions fournies aux représentations des auteurs par rapport à la langue, à son évolution.

Un versant important est constitué des études qui traitent les différentes théories qui ont traversé la réflexion linguistique en histoire des langues (voir la première section du volume). Malgré les avancées théoriques qu’elle a permises, la reconstruction

interne pratiquée en linguistique indo- européenne est remise en question car des difficultés surgissent dans la reconstitution d’un proto-indo-européen idéal (voir l’article de Georges-Jean Pinault). Aux inconvénients d’une approche qui s’appuie exclusivement sur la construction rétrospective, telle que pratiquée dans une tradition philologique, Michel Banniard oppose, dans l’interprétation des textes du Ve-VIe siècles, les méthodes de la sociolinguistique diachronique, qui, sans rejeter les acquis de la première, remet le texte dans un contexte sociolinguistique et prend en compte le discours des témoins de l’époque. Dans une même discussion sur l’établissement de parentés, Daniel Droixhe s’arrête sur l’hypothèse de la parenté entre perse et langues germaniques, qui est pourtant remise en cause, notamment par les

savants autour de la Bible polyglotte de Londres du XVIIe siècle. Ce qui apparaît comme particulier chez Pān·ini, selon Małgorzata Sulich-Cowley, c’est le fait que des changements phonétiques, que sous-tendent la loi

de Bartholomae et celle appelée RUKI, sont décrits de manière très précise malgré l’approche essentiellement synchronique.

La description et la reconstruction interne constituent des défis de taille dans le cas des langues qui n’ont pas de tradition écrite.

C’est le cas de la langue khalingi rai du Népal oriental, prise en compte par Aimée Lahaussois.

Cette auteure propose une analyse comparée de deux descriptions de la morphologie de la langue citée.

D’autres études prennent de façon explicite comme objet les conceptions de certains linguistes : Jean-Jacques Briu identifie chez Heymann Steinthal une conception

de la langue et de la linguistique influencée par Humboldt, dans laquelle l’approche linguistique est rapportée plus à la psychologie qu’à la philosophie ; Jean-Michel Fortis établit un rapport entre la conception de Joan

Bybee sur la grammaticalisation et celle du néogrammairien Hermann Paul.

Une approche des corrélations entre histoire de la langue et histoire de la linguistique en Italie à des époques différentes est

proposée par Claudia Stancati.

Le rapport entre français et dialectes d’un point de vue historique est interrogé par Gilles Guilhem Couffignal, l’histoire d’un dialecte comme l’occitan (façonnée par les représentations linguistiques des romanistes) contribuant à la manière dont on envisage la langue française. Danielle Trudeau montre que dans De Latinitate falso suspecta, Henri Estienne propose une réflexion sur la langue à partir d’une approche comparatiste.

Se servant des méthodes de la stylistique comparée et de la traductologie, Estienne vise à déceler les mécanismes qui sous-tendent la communication dans les différentes langues

— grec, latin, français.

Certaines études portent clairement sur des faits de changement qui sont repris et réinterrogés. Celle de Michael L. Mazzola reprend la discussion de l’action du francique pour ce qui est du phénomène de la syncope dans le changement produit dans le passage du latin au français (la thèse de Meyer-Lübke).

La prise en compte de la dynamique du latin vient fournir une hypothèse alternative au changement : il existait déjà dans le latin parlé par la population gallo-romane une évolution dans le sens de la syncope. Ivaylo Burov soutient que, pour rendre compte des trois aboutissements du groupe /kt/ dans les langues romanes, il faut mobiliser tant les éléments acoustiques, que la perception et le rôle des auditeurs.

Faire une histoire des représentations linguistiques dans les grammaires pose souvent des problèmes méthodologiques. Comme le montre Gerda Haßler, l’interrogation sur le traitement que les grammairiens du XVIIe et du XVIIIe siècles donnent de l’aspect fait

intervenir une application rétrospective de la notion d’aspectualité. On remarque, d’une part, une analyse des temps du passé selon la tradition latine, d’autre part, l’impossibilité d’appliquer la notion d’aspect à la description de l’imparfait, vu la variation de ses

emplois. Selon Laurent Vallance, bien avant les grammairiens français, Castelvetro (1563) établit des corrélations entre temps simples et temps composés en italien, anticipant Benveniste par la valeur de perfectivité rattachée aux formes composées.

Les questions épistémologiques et méthodologiques occupent une place centrale dans certaines démarches.

Nathalie Fournier, par exemple, souligne que le linguiste qui travaille sur l’histoire

de la langue n’a qu’un accès second, mitigé aux faits de langue anciens par l’intermédiaire des corpus — de nature écrite —, ainsi que par les ouvrages métalinguistiques (grammaires, dictionnaires). La répétition de che / que en ancien italien et en ancien français offre à Benedetta Fordred l’occasion de mettre en avant le nécessaire parallélisme entre description et interprétation.

Les articles regroupés dans la troisième section du volume sont orientés vers les débats autour de la « normalisation, prescription, standardisation » des langues. Mireille Huchon montre à quel point dans les écrits du milieu du XVIe siècle l’illustration du français s’appuie sur une « représentation rhétorique ».

Deux études sont consacrées à la codification du catalan. Narcís Iglésias remarque chez le linguiste Fabra, dans le discours normatif du prologue au Diccionari ortográfic (1917), des choix orthographiques qui exploitent la méthode historico-comparative de la linguistique romane pour une langue (le catalan) n’ayant pas connu les mêmes évolutions que les autres langues romanes.

L’étude de Francesc Feliu s’arrête sur un autre élément ayant servi à la codification

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du catalan. La « langue ancienne » a été prise comme modèle de codification dans un but de différenciation par rapport au castillan et d’enrichissement du répertoire linguistique.

La question du choix de la variété à être promue comme langue écrite littéraire et langue nationale donne lieu pour le grec, selon Rea Delveroudi, à un véritable schisme entre deux linguistes, et donc entre les tenants de deux positions contraires, durant la période 1880-1910 : Georgios Chatzidakis soutient comme langue nationale la variété écrite (la katharévousa), qui n’a rien à voir, selon lui, avec les dialectes anciens. Tout au contraire, Jean Psichari milite pour la promotion à ce titre de la langue commune démotique. Selon Delveroudi, il n’y a pas que des raisons idéo- logiques qui sous-tendent ces différences.

Il s’agit d’un soubassement théorique différent, ainsi que de formations dans des traditions intellectuelles différentes des deux linguistes.

Deux articles traitent du rapport entre français de France et français hors de France en diachronie. Sophie Piron et Wim Remysen étudient les éditions québécoises du XIXe siècle de la grammaire de Lhomond (XVIIIe siècle) et remarquent qu’il existe dans les premières, somme toute, peu d’éléments illustrant les changements produits dans la langue et encore moins de particularités québécoises. Ces ouvrages ne se constituent pas pour autant en pourvoyeurs du discours sur la correction de la langue au Québec. Comme il ressort de l’étude de Michel Berré et Cendrine Pagani- Naudet, s’arrêter sur la partie consacrée aux régionalismes (flandricismes) dans la grammaire de Laurent Chiflet revient à s’interroger sur l’origine des particularités (voir l’emploi du conditionnel avec si, qui résulterait d’une interférence avec l’usage des Flamands, mais qui est utilisé aussi en français populaire de France et du Canada) et partant sur l’histoire de l’extension ou l’histoire tout court du français.

Pour conclure ces quelques considérations, on ne peut que remarquer la richesse des approches, des objets, des interrogations, des méthodes que proposent les études réunies dans le volume, autour d’une théma-tique (en linguisthéma-tique historique) qui soulève des défis de taille pour le linguiste. Nous relevons, pour finir, une série d’interrogations qui traversent d’ailleurs la réflexion linguistique en général : le rapport entre type de données et théorisation (voir, par exemple, chez Leclercq, la préoccupation de diversification des données) ; les limites de la reconstruction historique ; la pertinence des catégories construites par les linguistes ; le poids qu’ont dans la description des faits de langue en diachronie, les changements produits dans l’usage et ce qui peut être relié aux évolutions théoriques proprement dites.

Regards de lecteurs Histoire des langues et histoire des représentations linguistiques

Grammaire et syntaxe françoise (Reprod. en fac-sim.), Maupas, Charles, (Genève), 1618

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Depuis 2006, l’Organisation internationale de la Francophonie dresse tous les quatre ans, grâce à l’effort soutenu d’une équipe

nombreuse et dynamique, un état des lieux de la langue française. Les lecteurs découvriront dans cette quatrième édition de La langue française dans le monde un panorama divisé en quatre parties de longueur inégale :

« Les francophones dans le monde » (p.20-101),

« Apprendre et enseigner le français » (p.102-287), « Le français pour le développement » (p.288-331), « Le français sur les ondes et sur la toile » (p.332-363).

La première partie commence par quatre témoignages d’experts qui, depuis la France, l’Afrique du Sud, les États-Unis ou la Belgique, offrent un diagnostic et une vision prospective de la langue française dans le monde.

S’ensuivent sept autres chapitres qui abordent tour à tour, de manière claire et documentée, l’usage quotidien du français ; les usages et l’avenir du français dans l’espace francophone du Sud (« le Sud » désignant ici l’Afrique francophone, le Maghreb et le Liban) ; les langues en usage dans la culture, les médias et Internet ; le français à l’école ; le défi de la variété, suite aux mutations de la langue française au contact d’autres langues ; l’idée que se font du français ses locuteurs, avec des exemples spécifiques issus de la Guinée, le Bénin, la Suisse et la France ; et, finalement, un état des lieux et les évolutions à prévoir.

FALL, Youma, WOLFF, Alexandre, QUÉMÉNER, Francine, AUBERTIN, Lola, HOCINE, Amel, LAHOUIOU, Mériem,  LEGER-SAINT-CYR, Mélanie, DUCLOS, Dayana et coll.

La langue française dans le monde 2015-2018. Paris : Gallimard / Organisation internationale de la Francophonie. 2018.

366 p.

Haydée Silva

Université nationale autonome de Mexico La langue française dans le monde 2015-2018

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186 Regards de lecteurs La langue française dans le monde 2015-2018 187

Dans ce dernier chapitre, les auteurs avancent, chiffres et tableaux à l’appui, que « la dynamique favorable à la francophonie constatée

[en 2014] se confirme » (p.87), tout en rappelant la diversité de « la galaxie francophone », représentée par près de 300 millions de locuteurs. On notera d’une part que le « centre de gravité de la francophonie continue de se déplacer vers le Sud » (p.89) et d’autre part la forte stabilité des

pourcentages de la population francophone dans la plupart des territoires pris

en compte. Cette première partie se clôt sur six pages de tableaux permettant de saisir pays par pays, et en un coup d’œil, l’estimation du nombre de francophones en 2018.

La deuxième partie, consacrée

à l’apprentissage et à l’enseignement du français, occupe la moitié de l’ouvrage. Ayant esquissé un état des lieux et identifié des tendances générales sous différentes latitudes, les auteurs offrent cinq présentations régionales (Amérique et Caraïbe, Afrique subsaharienne et océan Indien, Afrique du Nord et Moyen-Orient, Asie-Océanie, Europe). Suivre l’évolution d’une langue sur 106 territoires et 95 pays n’est pas tâche aisée, d’autant plus que les sources d’information ne sont pas toujours rigoureusement fiables et que la situation évolue en permanence. Dans le cas du Mexique, par exemple, les auteurs citent toujours le Centre d’enseignement de langues étrangères de l’Université nationale autonome du Mexique devenu depuis 2017 l’École nationale de langues, linguistique et traduction.

Le lecteur intéressé par un pays ou un ensemble de pays en particulier doit donc être

conscient que cette méta-étude n’a pas pour but de saisir en finesse la richesse et la complexité des réalités francophones à travers le monde, mais seulement d’en donner un bref aperçu ; il devra donc veiller à compléter et / ou à réajuster l’information qui l’intéresse, selon les critères d’étude

qu’il aura choisis. Cependant, il est fort utile de disposer des éléments de comparaison synchroniques et diachroniques que

proposent les éditions successives de ce bilan à l’échelle mondiale.

Le troisième et dernier chapitre

d’« Apprendre et enseigner le français » est consacré aux réseaux et outils pour la diffusion du français, la formation et la certification : établissements scolaires français à l’étranger ; réseau international d’enseignants ; Alliances et Instituts français ; expertise francophone pour la formation ; Francophonie institutionnelle ; outils de formation à l’enseignement ; outils pour la diffusion, la formation et la certification ; Agence universitaire de la Francophonie.

De nombreux acteurs de la Francophonie s’y trouvent recensés, mais certaines absences sont notoires : le Centre de la Francophonie des Amériques, par exemple, présent depuis 2008 sur le continent américain et promoteur actif de nombreuses initiatives en faveur de la langue française, n’est pas mentionné, malgré son effectif de près de 40 000 membres.

Les deux dernières parties (« Le français pour le développement » et « Le français

sur les ondes et sur la Toile ») sont beaucoup plus courtes. La première d’entre elles inclut 13 chapitres d’une à quatre pages chacun.

Elle explore les liens entre langue

française et économie avant de discuter la valeur économique du français ainsi que le rôle de la langue française dans les industries de la culture. Elle s’intéresse également aux rapports entre maîtrise de la langue française et employabilité, de manière générale puis dans quelques pays en particulier (Arménie, Bulgarie, Cambodge, Kenya, Liban, Madagascar, Nigeria, Roumanie et Vietnam).

La dernière et quatrième partie, composée de trois chapitres, examine rapidement les usages médiatiques et numériques du français et la présence de la langue française dans

le cyberespace. Elle répertorie ensuite les principaux médias francophones, qu’il s’agisse de médias à vocation internationale,

de médias francophones qui s’exportent, d’autres références accessibles aux

francophones, de médias non francophones

« qui jouent la carte du français » ou d’agences et portails de presse.

Nous voudrions apporter deux bémols à cette lecture : l’un d’ordre épistémique, l’autre méthodologique. Ainsi, alors que l’ouverture du livre insiste par la voix de Bernard Cerquiglini  sur « la vigueur d’une langue-monde »

(p.22-23) — exprimée par la multiplication des

« francophonismes » ainsi que la féminisation des noms de métiers, titres et fonctions —, dans l’ouvrage, les trois témoignages de femmes sont ceux d’artistes, alors que les experts et les entrepreneurs sont tous des hommes.

Par ailleurs, il n’y a que trois femmes

parmi les onze membres du Comité scientifique de l’Observatoire de la langue française qui accompagne le travail de collecte et d’analyse des données. Les savoirs sur la francophonie semblent encore se décliner majoritairement au masculin ! Du point de vue méthodologique, face au nombre impressionnant de thèmes abordés et de données fournies, il serait souhaitable d’ajouter à la fin de la prochaine édition, après le glossaire, une indispensable bibliographie dont on ne peut que regretter aujourd’hui l’absence, tout comme un index de noms et de pays.

Il reste que cet ouvrage scientifique constitue sans aucun doute une référence incontournable pour toute personne s’intéressant à la situation actuelle et future de la langue française. Il est à noter enfin qu’une synthèse des résultats est disponible en ligne.

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Cet ouvrage collectif, préfacé par Geneviève Zarate et postfacé par Valérie Spaëth, contient vingt contributions dédiées à la didactique du plurilinguisme à travers ses mutations qui permettent de (re)penser le paradigme d’une didactique du plurilinguisme et du pluri- culturalisme et d’alimenter les débats relatifs aux objets et aux ancrages disciplinaires d’une didactique du plurilinguisme

et du pluriculturalisme en contexte mondialisé.

Les auteurs du collectif remettent en cause les présupposés du Conseil de l’Europe formulés dans le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL)

Les auteurs du collectif remettent en cause les présupposés du Conseil de l’Europe formulés dans le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL)

Dans le document Langue française - AUF (Page 90-107)