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Peut-on rendre cette information plus facilement accessible au patient et améliorer sa mémorisation ?

Matériels Et Méthodes

VIII. Peut-on rendre cette information plus facilement accessible au patient et améliorer sa mémorisation ?

L’information orale reste la base de la transmission du savoir. Elle est primordiale car elle peut être adaptée au cas de chaque personne. Elle s’inscrit dans un climat relationnel alliant écoute et prise en compte des attentes du patient.

Mais, elle est souvent incomplète, et de toute façon difficile à retenir, quels que soient les efforts fait par les chirurgiens que l’information est mieux comprise et mieux retenue si elle est également donnée avec un support. Ceux qui ont eu une fiche d’information ou une vidéo se souviennent mieux des détails que les autres [Galletari et al. [36].

Cependant, la rédaction de cette information est difficile. Sur 79 fiches d’information analysées, 6 offraient une difficulté de lecture les plaçant au niveau d’un article du British Medical Journal ! Dans un autre travail, sur 50 fiches, 48 étaient considérées comme plus difficiles à lire que l’éditorial d’un hebdomadaire grand public [Arthur [50].

Les programmes informatiques «personnalisables» en fonction du cas du patient semblent également efficaces. Les patients ayant eu accès à une information personnalisée sont plus satisfaits que ceux qui lisent des fiches non personnalisées, réutilisent l’ordinateur une fois sur trois, sont mieux informés, et cela coûte en pratique 2 fois moins cher, les patients pouvant imprimer leurs fiches [Jones et al. [51].

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L’utilisation des supports vidéo ou multimédias peut être utilisable dans certains centres, mais la diffusion de leur utilisation est quasi impossible. Si on ajoute à cela l’obstacle de la langue (le berbère) l’analphabétisme, la barrière socioéconomique avec les patients illettrés (32% au Maroc) [63 ] (34,48% dans notre étude) qui ne peuvent pas utiliser les supports écrits ou les patients qui pensent que c’est au médecin de prendre la décision finale, on se trouve dans les conditions réelles de l’exercice de la chirurgie.

La Loi du 4 mars 2002 en France impose aux médecins une obligation d’information à l’égard de leurs patients et ils doivent être en mesure d’apporter la preuve qu’ils ont bien informé le malade. Depuis l’arrêt Hédreul du 25 février 1997), nous assistons à l’apparition de publications démontrant que l’information totale donnée à un patient est mal comprise, et partiellement assimilée.

C’est au médecin, déontologiquement et légalement, de s’appliquer à rendre compréhensible les informations données. Il faut cependant être conscient, notre enquête le suggère, que même avec la meilleure volonté du monde, les patients retiennent peu de choses, pour des raisons variables.

Pour consentir, il faut que le patient comprenne. Cela impose que l’information soit adaptée à la personne et la réalisation de fiches validées par les professionnels pour des patients types hypothétiques, n’est éthiquement pas suffisante, même si elles ont un caractère pratique indéniable. Ce n’est qu’à partir du moment où l’information aurait été donnée et comprise que l’on pourra obtenir le consentement aux soins du patient.

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Ce consentement éclairé, traduction de l’anglais «Informed consent» est indispensable mais c’est aussi le maillon faible, celui sur lequel les avocats nord-américains se précipitent, ce qui explique qu’entre 1989 et 1994, plus de trois milles articles sur l’« Informed consent » aient été publiés [Dumontier [52]. La compréhension par le patient est un des critères les moins recherchés dans le consentement éclairé aux États-Unis. En fait, le consentement est un concept juridiquement simple et binaire, mais médicalement complexe et nuancé.

L’information du patient est une question de nature sociale, psychologique et culturelle et, pas seulement de technique médicale. Quand on analyse les médecins, ce n’est pas tant l’information qui fait défaut qu’une certaine qualité de communication dans un contexte qui n’est pas toujours propice à un échange idéal, tant les contraintes y sont déterminantes. Le comment-dire est sans doute plus important que le tout dire.

Il faut faire l’effort d’informer, non pas tant pour apprendre la chirurgie au patient, que pour montrer qu’on le respecte. Cette attitude est nécessaire pour obtenir sa participation active au traitement et partager avec lui la responsabilité de la prise de décision finale [Hervé et Wolf [53]]. Une signature en bas d’une page de feuille de consentement arrachée au patient à la fin de la consultation ne peut pas avoir une valeur éthique [Hervé [[54]

Avant de consentir à un acte chirurgical, il faudrait que le patient rencontre à plusieurs reprises le même chirurgien qui délivrerait à chaque consultation une information orale totale et loyale, si nécessaire accompagnée d’une fiche d’information écrite.

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Il devrait s’astreindre à chaque consultation à évaluer la compréhension de l’information donnée, de manière détaillée et laisser le temps pour que ce patient entre chaque séance de consultation. Et c’est seulement à partir du moment où le patient aurait assimilé toutes les données de l’information, que le consentement éclairé pourrait avoir une valeur.

Si on prend l’exemple d’un milieu hospitalier où chaque praticien consulte en moyenne une, maximum deux fois par semaine et, avec à chaque consultation, un cahier de rendez-vous qui comporte entre 30 à 40 patients, cela pourrait prendre plusieurs mois. Faire attendre autant un patient qui souffre n’est probablement pas une attitude beaucoup plus éthique ! Ricœur a décrit l’éthique comme « une visée de la vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes ». [55]Si nous voulons continuer notre métier « avec et pour les autres », nous devons nous astreindre à trouver des solutions pour que notre monologue pendant la consultation puisse se transformer en un dialogue avec nos patients.

[Voelker [56] Pour que « l’institution reste juste », c’est encore à nous qu’incombe la tâche de trouver des propositions pour rendre plus équitable la relation médecin malade, dans l’intérêt de nos patients et d’éviter que cette tâche soit faite par les juristes, les juges, les avocats, l’État, les associations de patients…et les associations de victimes ! [Weisstub [57]

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La satisfaction des patients est basée sur une communication efficace de la part de l’équipe soignante et la création d’un lien patient soignant. Une communication efficace exige une efficacité des moyens utilisés notamment lorsqu’il s’agit d’une information médicale préopératoire.

L’information du malade est un sujet difficile à cerner de par la grande subjectivité de l’étude et vu l’incapacité de contrôler et vérifier la qualité de cette information les caractéristiques de ses protagonistes et ses canaux de transfert.

Cette étude a constaté l’insuffisance du transfert de l’information entre le praticien et son patient sur le plan quantitatif ainsi que qualitatif, en surtout en matière de risque chirurgical.

Il est évident que notre étude a permis de mettre le point, dans notre contexte marocain, sur l’absence d’une juridiction réglementaire de l’information défendant les intérêts et des patients et des médecins créent un grand flou entre droits des uns et devoirs des autres contrairement aux pays d’occident ou les lois organisant l’information du malade sont vastes et en perpétuel évolution.

D’autres challenges restent quand même de mise :

La charge de travail des médecins, l’analphabétisme et la démotivation des patients…etc.

Nos médecins sont-ils assez sensibilisés à la problématique de l’information ? Nos malades sont-ils aptes et prêt à une véritable démocratisation de la relation médecin malade ?

Cette problématique de l’information restera complexe et insaisissable tant que la jurisprudence n’a pas suivi l’évolution de la relation médecin malade et tant que l’élément humain n’a pas atteint un certain degré de civilisation et de clairvoyance.

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71 Résumé Titre : L’information du malade et risque chirurgical Auteur : Sefsafi Youssef

Rapporteur : Pr. Ait ali Abdelmounaim

Mots-clés : Information médicale, Consentement éclairé, Relation médecin malade, risque chirurgical

L'information médicale peut se définir comme tout ensemble de données propres à revêtir un sens particulier visant à éclaircir et faire comprendre au malade sa situation, le pourquoi, le comment et les détails temporo-spatiaux de sa prise en charge.

Nous avons mené cette étude afin d’évaluer le niveau de l’information transmise aux patients, pour mettre l’accent sur l’importance d’un bon transfert d’information pour une meilleure prise en charge des malades.

Ce travail a été réalisé auprès de 160 patients hospitalisés au service de chirurgie viscérale et proctologique II à l’hôpital militaire d’instruction Mohamed VI à rabat, et ce, à l’aide d’un questionnaire réalisé grâce au logiciel SPSS. L’analyse statistique et le traitement des données ont été faits à l’aide du même logiciel.

Cette enquête confirme l’importance du hiatus existant entre l’information détenue par le praticien, et celle entendue et comprise par le patient. Dans la plupart des études, les patients se disant satisfaits des explications données, tous pensaient avoir reçu une information de qualité et pourtant l’enquête montre que le niveau d’information de la plupart des patients est loin d’être satisfaisant.

L’information délivrée au patient au sujet des risques liés au traitement chirurgical est insuffisante alors que c’est une question cruciale en matière de responsabilité médicale.

Quoique qu’elle s’appuie sur les bases subjectives de la relation médecin malade, cette étude est arrivée à constater l’insuffisance de l’information en qualité et en quantité, et à mettre en relief les points de défaillance dans le circuit de transfert de cette information.

72 Abstract Title : Patient Information and Surgical Risk Author : Youssef Sefsafi

Reporter : Pr. Ait ali Abdelmounaim

Keywords : Medical Information, Clarified consentment, Doctor- patient relationship, Surgical Risk

Medical information can be defined as any set of data that has a special meaning to clarify and explain to the patient his or her situation, the why, the how, and the temporal-spatial details of its management.

We conducted this study to assess the level of information provided to patients, to emphasize the importance of good information transfer for a better care of patients .

This work was carried out with 160 patients hospitalized at the department of visceral and proctologic surgery II at the military training hospital Mohamed V in Rabat, using a questionnaire created with the Spss software. Statistical analysis and data processing were done using the same software.

This survey confirms the importance of the gap between the information held by the practitioner and that heard and understood by the patient. In most studies, patients said they were satisfied with the explanations given, all thought they had received quality and yet the survey shows that the amount of information of most patients is far from being good enough.

The information given to the patient about the risks associated with surgical treatment is insufficient, while it is a crucial issue in medical liability.

Although it relies on the subjective basis of the doctor-patient relationship, this study has come to see the inadequacy of information quality and quantity, and to highlight points of failure in the transfer of this information.

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ﺺﺨﻠﻣ

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INFORMATION DU MALADE ET RISQUE CHIRURGICAL : Fiche

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