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Si les informations ont été données, pourquoi ont-elles été mal comprises ?

Matériels Et Méthodes

III. Si les informations ont été données, pourquoi ont-elles été mal comprises ?

La défaillance peut résider soit au niveau du patient ou du médecin ou bien dans l’information elle-même.

A. Médecin :

Effectivement les patients suivis par certains médecins étaient mieux renseignés que d’autres et paradoxalement les médecins les plus cités par les malades sont ceux qui offrent une bonne qualité d’information avec des taux de satisfaction élevé.

Le médecin d’admission en premier et en second le médecin traitant sont les deux principales sources d’information et par conséquence le reste de l’équipe médicale semble jouer un rôle dérisoire dans le circuit informatif. Ceci explique le manque concernant les informations complémentaire vu la contrainte du temps dont souffre le médecin assurant l’admission.

B. Information :

Est-ce le caractère condensé de l’information qui le rend difficilement compréhensible ? Est-ce le langage trop médicalisé qui rend cette information insaisissable ?

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Une mauvaise compréhension –– ou un refus d’entendre la vérité –– de la part du patient ?

Y a-t- il un facteur émotionnel qui rend difficile la compréhension ou la mémorisation de l’information ?

La chronologie de la réception de cette information joue un rôle important dans l’appréciation de la qualité. Les patients se lassent de demander à chaque fois des informations.

Il faut également se rappeler qu’une information fleuve noie le patient sous un flot de détails qui le laissent en réalité non informé. Il va de même de l’information solennelle délivrée autre fois par le patron, en présence de toute sa cour, et qui pouvait donner au malade l’impression d’être victime d’un acte de terrorisme intellectuel.

Les patients admis et opérés dans un contexte d’urgence semblaient être les moins informés, paradoxalement les patients qui nécessitent une prise en charge plus longue ou qui nécessite l’engagement absolu du patient dans le projet du traitement, surtout les malades ayant une pathologie maligne, paraient plus informés et plus éduqués.

C. Patients

Chaque paramètre étudié a fortement influencé le transfert d’information entre le médecin et son patient

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Le sexe :

Sexe*information du malade (indice khi2=0,002)

Sexe*satisfaction de la qualité de l’information (indice khi2=0,802)

Grossièrement de part ces graphique l’information du malade dépend du sexe (résultat statistiquement significatif) mais le niveau de satisfaction parait le même.

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L’âge :

La portion majoritairement intégré dans l’étude est celle située entre 46 et 60 ans s’expliquant surtout par la fréquence élevée de la pathologie viscérale (bénigne et maligne) dans cette tranche d’âge Ce qui confère à cette catégorie un aspect très représentatif de la totalité de l’échantillon

L’âge semble être en relation directe avec le niveau intellectuel : en effet les patients âgés de moins de 25 ans sont les moins illettrés ceci s’explique par les efforts du gouvernement concernant la lutte contre l’échec scolaire.

L’âge * niveau intellectuel

Paradoxalement la population dont les informations étaient les moins complètes étaient ceux dont l’âge se situe entre 45 et 60 ans suivi de la catégorie dont l’âge est supérieur à 60 ans .cette dernière catégorie semble être la moins capable d’assimiler les informations desservies par le corps médical vu le vieillissement et l’influence sur les fonctions supérieures.

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Age*information réelle du malade (y a compris les complications)

Les autres paramètres (présence d’un antécédent d’hospitalisation ou de chirurgie, moyens de communications utilisés…) ne semblaient pas avoir une influence significative sur l’information du malade dans notre étude.

Il faut noter que 80,63% de notre échantillon semblaient être motivés d’avoir des informations alors que Seulement 24,37% ont demandé d’être informé auprès du médecin. Ceci nous montre la particularité du patient marocain, qui se considère encore un élément passif dans la relation médecin-malade, se voyant impuissant sur le plan socioéconomique et intellectuel et surtout désirant se faire opérer pour quitter la structure hospitalière où le séjour est synonyme de peine de défet financier et social. Et donc, pour lui, c’est au médecin de juger quoi dire et quoi faire pour atteindre son ultime objectif « la guérison ».

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En gros, le premier instant de la rencontre médecin-patient est celui de l’accueil et, dès cet instant, il se crée une relation inégalitaire entre le médecin qui détient le savoir et le pouvoir de guérir, et le patient souffrant qui espère bénéficier de ce savoir pour soulager sa souffrance.

Dans le contexte d’une consultation de chirurgie, le patient est d’abord interrogé, examiné et après avoir étudié ses examens complémentaires, l'indication de l'opération est donnée. L'indication d'opération peut sembler être une punition (même la littérature médicale utilise la terminologie de punition !).

L’intervention pour le chirurgien est un geste technique qu’il pratique tous les jours, mais pour le patient, elle est vécue comme une agression. Il va être porté atteinte à son intégrité corporelle, certes dans son intérêt, mais le patient vit ce moment comme une sentence. Et c’est à ce moment, quand le patient est le plus vulnérable, que le praticien commence à donner les informations nécessaires pour la compréhension de la maladie et la conduite thérapeutique.

Dans l’idéal, le médecin commence par décrire les caractéristiques de l’organe atteint en utilisant les mots les plus appropriés, puis il donne les explications sur la cause de la maladie, ensuite il décrit le principe du traitement chirurgical et le déroulement des différentes étapes thérapeutiques.

Il explique aux patients les bénéfices attendus du traitement proposé et les alternatives possibles s’il en existe et finit par une énumération et une description des différentes complications existantes et rapportées dans la littérature médicale.

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Il sera remis parfois au patient une fiche d’information préétablie évaluée et validée par un comité savant. Puis le médecin tentera d’évaluer la compréhension de l’information donnée en posant des questions comme : « est-ce que vous avez tout compris ?», «Y a-t-il est-certains détails sur lesquels vous désirez avoir plus d’informations ?», «est-ce que vous avez des questions ?» … et tout cela dans un laps de temps d’une quinzaine de minutes ! Puis on demandera au patient de signer un consentement éclairé dans le cas où il accepterait le traitement chirurgical.

Lors de cette rencontre idéale médecin-patient le médecin aurait respecté le Code de déontologie et il se protègerait des juristes en marquant les détails de l’entretien dans le dossier médical [Sargos et al. [48]Mais, en pratique, le patient sort du cabinet de consultation en n’ayant retenu qu’une très faible partie de cette information loyale et intelligible, ce que nous avons pu démontrer au cours de notre enquête.

IV. En pratique hospitalière, peut-on dire que l’information

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