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Rendre compte la variation de structure argumentale par la sémantique lexicale ?

Nous commençons notre discussion sur les variations de structure argumentale par discuter une théorie selon laquelle les possibilités d'insertions des items lexicaux dans des structure syntaxiques sont déterminées par le contenu sémantique des items lexicaux.

Nous discuterons ici les travaux de Levin & Rappaport-Hovav (1995, 2005). Selon ces auteurs, la réalisation syntaxique des arguments est largement prévisible à partir de la signification des verbes avec lesquels ils se combinent. Notons que même dans le cadre de la grammaire générative, des tentatives pour « réduire » les exigences de sélection argumentale à la sémantique des verbes ont été faites : dans Chomsky (1986) par exemple, la structure argumentale du verbe hit est analysée comme suivant de la sémantique du verbe, qui s'applique à des situations impliquant deux « choses », ce qui nécessite que les arguments du verbe soient au nombre de deux, un sujet et un objet direct, chacun de catégorie grammaticale NP.

Mais même si la volonté de dériver la structure argumentale de la sémantique lexicale n'est pas nouvelle, la perspective de Levin & Rappaport-Hovav se distingue de l'approche du cadre Principes & Paramètres en ce qu'elle n'implique pas la détermination d'une structure argumentale immuable, mais laisse ouverte la possibilité que le sens lexical permette des réalisations diverses. C'est la différence entre les théories fondant la structure argumentale sur un lexique statique (Ramchand (2008)), c'est-à-dire un lexique qui n'autorise pas de transformations au sein du lexique avant l'insertion dans la dérivation syntaxique, et les théories appuyées sur un « lexique dynamique » qui, en revanche, peut introduire des transformations avant l'insertion :

« I think it is possible to distinguish two clear extremes: (i) The static lexicon

The lexicon contains argument-structure information which correlates in a systematic and possibly deterministic way with syntactic structure. The lexicon has its own vocabulary, but there are no lexicon-internal manipulations prior to insertion. Syntactic transformations can alter the manifestation of a particular set of lexical information in a sentence.

(ii) The dynamic lexicon

The lexicon contains argument-structure information which correlates in a systematic and possibly deterministic way with syntactic structure. The lexicon has its own vocabulary, as well as lexicon-internal manipulations prior to insertion. Syntactic transformations to account for alternations are kept to a minimum. »

(Ramchand (2008), p. 8)

Cette différence permet a priori aux théories du lexique dynamique de pouvoir rendre compte de la variabilité de la structure argumentale. Néanmoins, nous verrons qu'elle n'y parvient pas de manière totalement satisfaisante.

Au-delà de cette différence théorique, les auteurs soulignent la nécessité d'élargir les données empiriques de manière a établir une théorie qui englobe l'ensemble des phénomènes pertinents, et non en se contentant de donner des exemples où le rapport sémantique lexicale/structure argumentale est particulièrement « intuitif » (quoique, selon nous, non fondé) comme dans le cas de hit.

L'un des aspects soulignés par Levin & Rappaport-Hovav est l'importance de la considération des différences de structure d'expressions corrélées à des différences de sens de leurs verbes.

Premier exemple : la distinction entre verbes inaccusatifs et verbes inergatifs. Les verbes inaccusatifs désignent les verbes intransitifs dont le sujet de surface est en réalité un objet en syntaxe sous-jacente. Ainsi, John fell est supposé dérivé de [fell [John]] dont l'objet est ensuite contraint de se déplacer en position sujet (pour répondre à une contrainte syntaxique nommée EPP pour Extended Projection Principle, qui exige que tout verbe ait un sujet grammatical), tandis que les verbes inergatifs sont les intransitifs dont le sujet de surface est directement introduit en position sujet. Cette propriété syntaxique est corrélée au caractère d'agent ou de thème dans l'interprétation événementielle : par exemple, quoique apparaissant en position de sujet grammatical, John dans John fell reçoit le rôle thématique de Thème dans l'interprétation en vertu de sa position initiale d'objet du verbe.

Au départ, certains chercheurs cités par Levin & Rappaport-Hovav (comme Perlmutter (1978)) avaient proposé, pour rendre compte sémantiquement de cette variation, que la classe sémantique de « processus corporels » détermine les verbes qui en font partie à être des inergatifs. Cependant, des données de l'italien viennent contredire ce diagnostic. En italien, le choix de l'auxiliaire est corrélé à la classe du verbe intransitif : les verbes inaccusatifs apparaissent avec essere, tandis que les inergatifs apparaissent avec avere. Et le verbe

arrossire (rougir), désignant clairement un processus corporel, est pourtant utilisé avec essere.

Cela a conduit d'autres chercheurs à proposer que la distinction adéquate est celle entre verbes d'activité, qui prendraient l'auxiliaire avere, et verbes de réalisation (achievement) (dont beaucoup sont des verbes de changement d'état), qui prendraient l'auxiliaire essere (ce qui explique que arrossire, verbe de changement d'état, soit associé à essere). Que cette analyse

soit juste ou pas n'est pas très important ici, elle a simplement vocation à illustrer le type de raisonnement à l’œuvre dans une théorie de la structure argumentale fondée sur la sémantique lexicale : il s'agit de distinguer deux classes distinctes de structures au moyen d'un critère sémantique, en partant du principe que c'est la différence sémantique qui induit une différence structurale.

Donnons un deuxième exemple. Le statut de synonymes des phrases suivantes a poussé certains chercheurs à attribuer les mêmes rôles thématiques à des éléments dans des positions syntaxiques différentes :

(1) a. My children fear thunderstorms. b. Thunderstorms frighten my children.

Ainsi, « my children » est supposé recevoir le rôle Expérienceur, tandis que « thunderstorms » est supposé recevoir le rôle Thème, dans l'une comme l'autre de ces phrases. Cependant, des observations ont montré que les deux verbes avaient des comportements sémantiques différents. Les verbes de type fear impliquent que leur sujet soit le stimulus même de la peur (le même effet s'observe avec avoir peur/effrayer) : dans John

feared the article/Jean a peur de l'article, c'est l'article lui-même, en tant qu'article, qui doit

faire peur à Jean (aussi curieux que cela puisse paraître), tandis que dans The article

frightened John/L'article a effrayé Jean, on a l'interprétation plus raisonnable selon laquelle

l'article a causé la peur de Jean, par exemple par son contenu (l'article annonçant, par exemple, un accident nucléaire). L'article n'a pas le même rôle dans les deux événements décrits. En vertu de cela, le rôle thématique du sujet de frighten est redéfini comme Cause, tandis que l'objet de fear est redéfini comme Stimulus. Le libellé des rôles thématiques impliqués et la nature exacte de la différence sémantique correspondante ne sont pas d'une grande importance ici, l'essentiel est que ces rôles soient tenus pour différents, ce qui permet à la fois d'expliquer la différence de sens entre les phrases, et surtout de rendre compte de la différence de la syntaxe des phrases, dans cette perspective qui s'efforce d'établir que les structures syntaxiques dérivent du contenu sémantique des prédicats.

Troisième exemple, Levin & Rappaport-Hovav suggèrent que la possibilité d'alternance causative en anglais dépend de si l'événement décrit est causé internalement ou externalement. Par exemple, ils donnent un exemple de verbes d'émission de sons :

b. * The boiling water whistled the tea kettle. (3) a. The teacups clattered.

b. I clattered the teacups as I loaded the dishwasher.

Le verbe whistle est ici analysé comme s'appliquant à un événement internalement causé tandis que clatter est analysé comme s'appliquant à un événement externalement causé. En conséquence, de manière relativement intuitive, ce qui est externalement causé peut recevoir, dans l'interprétation, un Agent, implémenté en position sujet, tandis que ce qui est internalement causé n'est pas susceptible d'être causé par autre chose que lui-même. Notons une limite de cette approche : en toute logique, la distinction entre des prédicats référant à des événements internalement ou externalement causés devrait se concrétiser dans des distributions complémentaires. Les événements externalement causés devraient ainsi se réaliser seulement dans des structures causatives articulant la cause extérieure de l'événement, tandis qu'on observe en réalité que ce type de prédicats peuvent aussi se réaliser dans des structures intransitives, comme dans « The teacups clattered » en (3a). Ainsi, la théorie présentée ici rend compte de l'inexistence de certaines structures (l'impossibilité de l'alternance causative pour les verbes désignant des événements causés internalement), mais ne rend pas bien compte de la possibilité de l'existence de certaines autres structures, et surtout de l'alternance des structures associées à certains verbes (la possibilité de ne pas avoir la cause externe articulée explicitement en position sujet pour les verbes externalement causés).

Ainsi, ce que développent Levin & Rappaport-Hovav indique que la possibilité que certaines structures soient réalisées avec certains prédicats dépend du sens lexical des prédicats en question, mais cela implique que le sens lexical contienne un ensemble de paramètres permettant de déterminer positivement l'existence de telle ou telle structure d'insertion possible. Mais les observations précédentes sur la grande variabilité de structures dans lesquelles un unique prédicat peut se réaliser (comme dans l'exemple de siren) rend peu probable que chacune des possibilités attestées soit fondée sur un élément de la signification lexicale du prédicat. Il faudrait en effet supposer une multitude de paramètres déterminant des possibilités d'insertion syntaxique différentes.

Ainsi, une approche faisant de la sémantique lexicale un élément déterminant positivement les possibilités d'insertion nous semble peu plausible. En revanche, il nous semble plus plausible que le simple fait que les entrées lexicales ne contiennent rien de

Nous développerons une approche de ce type dans la partie III de cette thèse.

D) Des configurations syntaxiques pour rendre compte de l'alternance

argumentale ?

Nous cherchons à expliquer comment les items lexicaux peuvent être intégrés dans des structures diverses, et nous venons de voir que rendre compte de cette variabilité en recourant au sens des termes ne donne pas de résultats intégralement satisfaisants. Une autre hypothèse est que ces variations soient obtenues par des manipulations sur la syntaxe. Les théories en question sont dites configurationnelles.

i) Arguments pour une théorie configurationnelle

Une théorie configurationnelle définit la structure argumentale en termes de configurations syntaxiques et non en termes de caractéristiques de la sémantique lexicale ou de la structure thématique des items lexicaux que les structures syntaxiques seraient vouées à refléter passivement. C'est l'objectif de la théorie de Hale & Keyser (1993, 2002). Notons que ces théoriciens ont un argument afin de faire valoir a priori pourquoi une théorie configurationnelle est plus appropriée. Il s'agit de l'observation qu'il existe des contraintes générales sur les structures argumentales qu'il est peu plausible de faire reposer sur le sens lexical. La plus évidente de ces contraintes est sans doute la limitation du nombre d'arguments qu'un prédicat peut potentiellement prendre, qui est au maximum de trois,, et ce de manière universelle. Or, rien ne semble pouvoir justifier une telle contrainte si les rôles thématiques sont sémantiquement fondés, c'est-à-dire si on conçoit un rôle thématique comme étant dérivé des exigences des concepts associés aux prédicats. Par exemple, le concept associé à

vendre semble exiger quatre compléments (agent, patient, destinataire, prix), mais seuls deux

(agent et patient) d'entre eux sont réalisés dans la syntaxe de manière systématique, comme on peut en juger par les phrases suivantes :

(1) a. Marie a vendu sa voiture à Jean pour 1000 euros b. Marie a vendu sa voiture

d. * Marie a vendu

Conceptuellement, le prix est tout aussi nécessaire à la réalisation d'un acte de vente qu'une chose vendue (c'est ce qui différencie le concept de vente de celui de don, par exemple), pourtant sa réalisation dans la syntaxe n'est pas requise.

L'explication d'Hale & Keyser de cette contrainte est de montrer que les configurations syntaxiques dans lesquelles les items lexicaux peuvent entrer sont architecturalement contraintes de telle sorte qu'un plus grand nombre d'arguments est impossible. Dans ce cadre, pour le problème qui nous occupe, des contraintes sur les structures doivent également être capables de rendre compte des alternances argumentales observées.

Examinons ce cadre qui, malgré des limites que nous établirons dans un deuxième temps, constitue l'amorce d'un renversement de perspective dans les rapports entre sémantique et syntaxe sur cette question spécifique de la structure argumentale.

Comme nous allons le voir, une telle théorie demeure lexicaliste même si elle associe des

structures syntaxiques aux entrées lexicales, des « structures syntaxiques lexicales » dans la

terminologie d'Hale & Keyser. La phrase suivante, extraite de Hale & Keyser (2002), est emblématique de cette ambiguïté dans leur théorie : « Argument structure is determined by properties of lexical items, in particular, by the syntactic configurations in which they must appear » (p. 1). Hale & Keyser qualifient de « propriété des items lexicaux » les « configurations syntaxiques dans lesquelles ils doivent apparaître ». Hale & Keyser considèrent que l'item lexical spécifie les structures syntaxiques dans lesquelles il peut être inséré, c'est-à-dire qu'il est associé à une structure syntaxique. Hale & Keyser ont une approche tout à fait originale : selon eux, la structure argumentale prend la forme, non d'une structure thématique définissant le nombre et le type d'argument que doit prendre le prédicat, mais d'une structure syntaxique qui est mémorisée dans le lexique. L'intérêt de la théorie est que, partant des configurations associées aux items lexicaux, les possibilités d'alternances sont prédites par la spécification de contraintes sur les mouvements au sein de ces structures (nous présentons cela plus concrètement ci-dessous). Cela implique que, contrairement aux théories fondées sur les rôles thématiques ou des traits ininterprétables, ici le système syntaxique et les configurations sont antérieures logiquement au lexique : il n'y a pas de structure thématique préalable dans le lexique qui déterminerait par la suite certaines réalisations syntaxiques. Surtout, Hale & Keyser proposent une théorie élégante et non ad

hoc de l'alternance argumentale. C'est-à-dire que les alternances sont prédites par

soient associées à l'item sans véritable lien entre ces possibilités. Cela constitue deux avancées certaines, même si la mémorisation dans le lexique pose d'autres problèmes que nous soulignerons plus loin.

ii) Le modèle d'Hale & Keyser

Dans le modèle d'Hale & Keyser (2002), les relations syntaxiques de base qui définissent les possibilités de structures argumentales sont au nombre de deux : la relation de spécificateur d'une tête et la relation de complément d'une tête. Ces relations sont les seules sur lesquelles les projections des têtes peuvent reposer. Étant donné ces deux relations fondamentales, Hale & Keyser montrent que seules quatre configurations argumentales de base sont possibles, auxquelles correspondent quatre classes de prédicats. Elles sont représentées ci-dessous :

Le cas a. correspond à la possibilité d'avoir une tête projetant un seul argument, en l'occurrence un complément mais pas de spécificateur, comme dans l'exemple suivant, où la tête est make :

Les membres de cette classe n'ont pas de spécificateur, prennent un argument unique et sont donc monadiques. Bien entendu, un tel prédicat prendra, dans une phrase, un sujet grammatical, et le prédicat apparaîtra donc comme dyadique dans une structure syntaxique complète. Mais l'idée de Hale & Keyser est d'établir ce qui est lexicalement défini dans la structure argumentale. Il y a donc une distinction entre le sujet grammatical d'une phrase, élément introduit par la syntaxe et pour des exigences purement syntaxiques (i.e. qui ne reflètent aucune exigence lexicale), et un spécificateur qui est un élément interne à la représentation lexicale – dont les structures en a. sont privées. L'argument « externe » des prédicats qui se trouve en position sujet des phrases, n'est tout simplement pas un argument des prédicats, car il ne fait pas partie de la structure lexicale projetée par le verbe lui-même6.

Le cas b. est le cas d'une tête prenant à la fois un spécificateur et un complément, et qui est donc lexicalement dyadique. Le cas typique en anglais est celui des prépositions, « on » dans l'exemple suivant du PP (prepositional phrase) « the books on the shelf » :

6 L'affirmation que l'argument externe d'un prédicat n'est pas projeté par la structure lexicale est courante dans la littérature depuis une vingtaine d'années, et traverse les barrières d'écoles théoriques. Par exemple, cette idée est également présente dans Kratzer (1996), Pietroski (2003b), et d'autres.

Intuitivement, on peut voir une préposition comme impliquant une forme de prédication entre deux éléments, et il semble donc naturel d'attribuer à ce type d'objet une structure dyadique.

En c. on a la représentation d'un type de tête qui prend un spécificateur mais pas de complément. Cette structure est plus complexe, car elle ne peut être obtenue que par composition : la tête en c. est en fait représentée par Comp, et doit se combiner avec une autre tête, notée Head*, à qui elle impose de prendre un spécificateur. On a ainsi deux structures monadiques combinées, avec une tête prenant un complément et une autre tête, instanciée par ce complément, qui doit apparaître dans une configuration avec un spécificateur. Ces structures sont dyadiques, mais seulement en vertu d'une combinaison de deux structures monadiques attachées à deux têtes distinctes et articulées syntaxiquement : elles sont en conséquence nommées « composites » par Hale & Keyser. C'est typiquement le cas des adjectifs, comme dans l'exemple suivant :

Intuitivement, red est attribué à the leaves, ce qui justifie de traiter the leaves comme le spécificateur de l'adjectif et non du verbe. C'est l'adjectif qui impose au verbe de prendre, dans la structure, un spécificateur.

Enfin, en d., on trouve la possibilité d'une tête ne prenant ni complément ni spécificateur dans sa représentation lexicale (c'est le cas notamment des noms).

A partir de ce nombre limité de configurations syntaxiques potentiellement attachées aux items lexicaux, Hale & Keyser affirment la possibilité de rendre compte de l'essentiel des

alternances argumentales mentionnées précédemment. Évidemment, l'objectif est de rendre

condition nécessaire pour qu'elles puissent être stockées dans le lexique. Mais ici, les structures lexicales sont déjà des structures syntaxiques, et elles peuvent être déterminées sans pour autant demeurer statiques : en effet, elles peuvent subir des transformations de la même manière que n'importe quelle configuration syntaxique dans la théorie générative, avec en conséquence une exigence de respect d'un certain nombre de contraintes. Mais, plus important, à partir des configurations de base que nous venons de présenter, il est possible de les combiner entre elles, pour créer des structures complexes à partir des structures de base, selon certaines contraintes. Cela permet de rendre compte des possibilités d'alternances argumentales des différents prédicats. Par exemple, en posant certaines représentations lexicales pour des verbes comme turn et comme laugh, on doit pouvoir expliquer la différence suivante :

(2) a. The leaves turned red.

b. The cold turned the leaves red. (3) a. The children laughed.

b. * The clown laughed the children.

Hale & Keyser proposent que des verbes comme laugh sont des verbes dénominaux dont la structure argumentale est de type a. Les verbes dénominaux sont, comme leur nom l'indique, des verbes dérivés de noms, ce qui signifie que la matrice phonologique de laugh est insérée en position de complément de la tête V, puis se déplace pour remplir la matrice de cette tête. Il s'agit d'un processus qu'ils nomment « incorporation » ou « mélange » (conflation), tout à fait central dans leur théorie, puisqu'il est l'un des piliers de la possibilités d'alternances argumentales, en permettant aux différentes têtes impliquées dans une structure