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III. Hyperglycémie et la réponse immunitaire:

3. Relation IL-33 et hyperglycémie :

Récemment, l’interleukine IL-33 a été présentée comme une molécule alarmine qui favorise le recrutement des cellules inflammatoires lors de la néphropathie induite par le cisplatine chez la souris 207. Ceci suggère que l’IL-33 est l’une des cytokines

les plus importantes dans la pathogenèse de diverses néphropathies, y compris la ND. Un rôle controversé de l’IL-33 dans la physiopathologie du diabète et dans la progression de la ND a été mis en évidence chez les patients et dans des modèles animaux. En effet, plusieurs études cliniques et expérimentales ont montré une augmentation des taux sériques de l’IL-33 chez les patients diabétiques DT1246, DT2 209, et dans les modèles murins diabétiques 486, 487. Alors que d’autres rapports ont

montré une diminution des niveaux de l’IL-33 chez des patients atteints une néphropathie diabétique 248. Cependant, les mécanismes de régulation directe de l’axe IL-33/ST2 dans la progression du diabète et la ND n’ont pas encore mis en évidence.

Nous avons déjà décrit, plus haut, qu’en plus de la production accrue des EROs, l’hyperglycémie favorise également la production massive des AGEs, sont aussi impliqués dans la modulation de la réponse proinflammatoire, l’apparition des complications microvasculaires de nature hypoxique et finalement l’aggravation des lésions tissulaires au niveau rénal. Une étude récente a montré l’existence d’une relation entre l’expression de l’IL-33 et le stress oxydatif et carbonyle induit par l’hyperglycémie. En effet, l’étude très récente menée par Onk et coll, a révélé que les niveaux de l’IL-33 dans le tissu rénal et le sérum ainsi que les marqueurs du stress oxydant (EROs) ont été significativement augmentés chez des rats diabétiques (STZ)

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486. De plus, les taux (sérique et tissu rénal) de l’IL-33, l’IL-6 et l’IL-1b, se sont avérés

être augmentés de manière significative chez les rats diabétiques (STZ). L’augmentation de ces cytokines a été corrélée, d’une part, avec les marqueurs de l’apoptose (y compris la caspase-3, caspase-8 clivées, et la caspase-9) dans les glomérules et les tubules, et d’autre part avec les marqueurs de l’autophagie (LC3B et Beclin-1 : orthologues de la protéine Atg6) dans l’interstitium et les glomérules 487. Ces corrélations observées entre les niveaux de l’IL-33 et les EROs,

l’apoptose et l’autophagie suggèrent leurs implications dans la pathogenèse de la ND.

La suppression du gène ST2 en souris BALB/c conduit à une sensibilité accrue au diabète induit par la streptozotocine, suggérant un effet antiinflammatoire de l’IL-33 488. Le rôle antiinflammatoire de l’IL-33 via l’activation de Th2 a été décrit par

Shruthi et coll. Une augmentation de la concentration sérique de l’IL-33 et l’IL-4

(cytokine de Th2) a été observée chez les sujets DT1 avec ou sans complications microvasculaires (rétinopathie et néphropathie) 246. Au revanche, Anand et coll., ont

montré une diminution du taux sérique en IL-33 associée à une augmentation des niveaux de cytokines Th1 (IL-12, IFN-ɤ and IL-2) et suppression de cytokine Th2 (IL-4, IL-5 et IL-13) chez des patients atteints une ND 248.

Jusqu’à présent, les données bibliographiques n’ont pas expliqué, de manière claire, les mécanismes de la susceptibilité des lésions rénales induites par l’ischémie reperfusion dans le contexte hyperglycémique. En plus les EROs, les AGEs produits massivement après une hyperglycémie, sont aussi impliqués dans l’apparition des complications microvasculaires de nature hypoxique, la modulation de la réponse proinflammatoire et finalement l’aggravation des lésions tissulaires.

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Objectifs

« Ne me dites pas que ce problème est difficile. S’il n’était pas difficile, ce ne serait pas un problème. »

Maréchal Foch

Nous avons émis l’hypothèse qu’une molécule alarmine, l’IL-33, pourrait jouer un rôle clé au carrefour qui lie l’hyperglycémie à l’I/R rénale.

Le premier objectif de notre travail a été de mettre en place un modèle expérimental d’I/R rénale chez la souris, afin de sélectionner les conditions les plus adéquates pour tester notre hypothèse. Nous avons comparé notamment l’effet du type d’anesthésie, le type d’abord (ventral ou lombaire), le type d’ischémie (uni - ou bilatérale) et la durée d’ischémie.

Le second objectif de ce travail a été d’étudier l’effet de la délétion du récepteur ST2 de l’IL-33 sur les lésions d’I/R rénales, en fonction d’un contexte hyperglycémique. Nous avons utilisé des souris transgéniques dépourvues du récepteur ST2 de l’IL-33 ou des souris sauvages de même fond génétique et traité les animaux par la streptozotocine ou son excipient pour moduler le contexte d’hyperglycémie, permettant d’obtenir une hyperglycémie chronique, considérée comme modèle de diabète de type 1.

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Matériels & méthodes

Protocole expérimental et mise au point du modèle d’I/R rénale chez la

souris

« La théorie, c’est quand on sait tout mais que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne mais que personne ne sait pourquoi. »

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Les animaux utilisés sont des souris C57BL/6 sauvages et transgéniques ST2-/-

dans un fond génétique C57BL/6. Ces souris sont élevées au sein de l’animalerie de l’unité U1082 dont les conditions de lumière (cycle 12h de lumière et 12h d’obscurité), de température (21 ± 28 C°), d’humidité (55 ± 10%), et d’alimentation (eau et aliment) ad libitum ont été maintenues. Après le sevrage à 3 semaines d’âge, les souris mâles de 8 et 12 semaines d’âge (adultes) ont été utilisées pour nos expériences.

L’I/R rénale est une étape incontournable pour la TR. Elle conduit à une insuffisance rénale aiguë (AKI : Acute kidney injury). Une variété de modèles expérimentaux, à la fois in vitro et in vivo, ont été utilisés pour étudier les mécanismes pathogéniques de l’AKI d’origine ischémique et est testé des stratégies thérapeutiques néphroprotectrices. Parmi ceux-ci, le modèle de clampage du pédicule rénal chez la souris est le plus largement utilisé.

La mise en place d’un modèle d’I/R rénale reproductible chez la souris a été progressivement validée par plusieurs étapes techniques en examinant :

- Le choix de l’anesthésie.

- Le choix de l’abord chirurgical (ventral-médian ou dorso-lombaire). - Le type de clampage (uni - ou bilatéral).

- La durée de clampage.

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