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Relation « consommation en eau résidentielle revenu » : analyse en termes de « classes de

(A)

Rôle de la classe de revenu sur la demande en eau :

(1) Une relation croissante ?

Batchelor [1975], se basant sur les études à la fois de Becker [1964] et de Lancaster [1966]1, va lier technologie et usages résidentiels de l’eau en considérant qu’il n’existe pas une demande pour les biens proprement dits, mais plutôt pour les activités qu’ils permettent individuellement ou conjointement de réaliser. A partir de ces éléments, on peut considérer les demandes comme issues d’une technologie implicite dans la matrice A (première équation, de la forme X = A.Y)2. Ce paradigme, plus complet, selon Batchelor [1975], que celui de Marshall en termes de complémentarité, lui permet de prendre en compte la technologie grâce à laquelle sont satisfaits les besoins du consommateur d’eau. Son objectif principal est de montrer comment l’accumulation de biens durables affecte le niveau de la demande dans le temps, et cause simultanément des modifications de la sensibilité de cette demande au tarif et au revenu. Ici, l’analyse en termes de « pressions d’échelle » est dépassée, et celle de l’« intensité d’utilisation », due au progrès technologique et à l’évolution des comportements, et qui vient consécutivement après le premier type d’analyse, est pleinement abordée.

Batchelor [1975] suppose par conséquent, dans son modèle, qu’il est possible de distinguer entre les activités consommatrices d’eau soumises à un progrès technologique (ainsi, celles, auparavant manuelles, comme la vaisselle, ou le lavage du linge, qui sont remplacées par des appareils électroménagers utilisateurs d’eau) et celles qui ne le sont pas (la boisson et la cuisine, notamment). Son modèle, contrairement à d’autres modèles plus empiriques, qui faisaient l’impasse sur le second type de consommation (et qui, par

1 Cf. premier chapitre, section 1, B, 6°). 2 Idem.

conséquent, revenaient à dire, dans leurs hypothèses, qu’un ménage ne détenant pas d’appareils électroménagers ne consommait pas !), prend alors en compte l’accroissement de la demande relative à la possession progressive d’appareils. On pourrait donc en déduire que la fonction qui relie « classe de revenu » et « consommations en eau en lhj » est d’abord relativement stable (et associée au seuil incompressible de satisfaction de besoins primaires, QS) à niveau de revenu faible, ce qui correspond à des ménages qui ne possèdent

qu’un taux d’équipement minimal.

Ainsi, il semble bien que la consommation résidentielle en eau soit fortement liée au niveau de revenu auquel appartient le consommateur, bien que, néanmoins, l’introduction de biens complémentaires ait tendance à introduire un biais dans l’influence des prix de ces biens sur la consommation totale de l’eau. Batchelor [1975] tient compte du fait que les ménages les plus importants par la taille et les plus « riches » sont ceux qui détiennent le plus d’appareils électroménagers, que l’on supposera ici plus consommateurs d’eau que les usages qu’ils satisfont s’ils continuaient à être effectués à la main. Il existe évidemment une certaine corrélation entre la richesse du ménage et son niveau d’équipement. Si, désormais, la plupart des ménages, quelle que soit la classe de revenu à laquelle ils appartiennent, dans les pays industrialisés, possèdent un lave-linge, si l’on observe les chiffres issus de l’enquête la plus récente menée par l’INSEE sur les conditions de vie des ménages (1998), on observe que ce sont les catégories socioprofessionnelles (CSP) les plus favorisées qui possèdent le taux d’équipement en lave-vaisselle les plus importants (tableau 2.9).

Tableau Tableau Tableau

Tableau 22....922999 : taux d'équipement en lave: taux d'équipement en lave: taux d'équipement en lave----va: taux d'équipement en lavevaisselle selon la catégorie socialevavaisselle selon la catégorie socialeisselle selon la catégorie sociale,,,, en isselle selon la catégorie sociale en en en pourcentage des ménages

pourcentage des ménages pourcentage des ménages

pourcentage des ménages (1995(1995(1995(1995----1997)1997)1997)1997).... Agriculteur Agriculteur Agriculteur Agriculteur Exploitant Exploitant Exploitant Exploitant agricole agricole agricole agricole Artisan, Artisan, Artisan, Artisan, Com Com Com

Commerçant, merçant, merçant, merçant, cccchef hef hef hef d’entreprise d’entreprise d’entreprise d’entreprise Cadre CadreCadre Cadre Supérieur SupérieurSupérieur Supérieur Pr PrPr

Profession ofession ofession ofession

iiiintermédiairentermédiaire ntermédiairentermédiaire EmployéEmployéEmployéEmployé OuvrierOuvrier RetraitéOuvrierOuvrier RetraitéRetraitéRetraité EnsembleEnsembleEnsembleEnsemble

51 59 59 45 28 26 28 35

Source : Insee, Conditions de vie des ménages.

Il en va, malheureusement, de même en ce qui concerne l’équipement sanitaire, bien que l’équipement moyen soit plus répandu dans toutes les couches de la société (tableau 2.10).

Tableau 2 Tableau 2 Tableau 2

Tableau 2....10101010 : taux d’équipement en douches ou baignoire, et WC intérieurs en France : taux d’équipement en douches ou baignoire, et WC intérieurs en France : taux d’équipement en douches ou baignoire, et WC intérieurs en France : taux d’équipement en douches ou baignoire, et WC intérieurs en France (en pourcentage des familles les plus pauvres) en 1994.

(en pourcentage des familles les plus pauvres) en 1994. (en pourcentage des familles les plus pauvres) en 1994. (en pourcentage des familles les plus pauvres) en 1994.

Habitations avec douche Habitations avec douche Habitations avec douche Habitations avec douche

ou baignoire ou baignoire ou baignoire ou baignoire Habitations avec WC Habitations avec WC Habitations avec WC Habitations avec WC intérieurs intérieurs intérieurs intérieurs 87 91

Source : Portrait Social de l’Europe, Eurostat, 1998.

C’est ce que souligne, tout en développant cette idée, Grima [1972] dans son modèle, puisqu’il affirme que le niveau de revenu du consommateur affecte alors le comportement de consommation par le biais des modifications dans la variété, le nombre, mais, en outre également dans la fréquence d’utilisation des appareils d’utilisateurs d’eau1. Ce qui reviendrait alors à dire que, au fur et à mesure que le revenu augmente, ou que l’on se trouve dans une classe de revenu de plus en plus élevée, les consommations en eau deviennent plus importantes. On pourrait ainsi en déduire l’existence d’une relation liant revenu (R) et consommation d’eau résidentielle (Q) :

Q = f(R), avec f’(R) > 0 quand Q > QS (2.1)

Et il semble donc que ces habitudes de consommation, concernant notamment l’hygiène, soient bien l’apanage d’une part, des niveaux de confort intérieur moyens et internationaux, des pays dits riches, et, à l’intérieur d’un même pays, d’autre part, ceux des ménages plus aisés. Récemment encore, à ce sujet, une étude très récemment réalisée au Mexique [CESPEDES, 2000] a bien mis en évidence ce phénomène. Si l’on considère que la population du Mexique peut être répartie en une dizaine de groupes de revenu (déciles), allant du groupe au revenu le plus faible (I) à celui comprenant des habitants ayant des revenus les plus amples (groupe X), il y aurait donc une corrélation positive avec la croissance des consommations (figure 2.6, page suivante).

Cependant, la figure 2.6 (page suivante) fait apparaître une croissance quasi- exponentielle des dépenses à partir de la classe de revenu VI : les dépenses étant calculées à partir du volume de consommation multiplié par le tarif appliqué2, par exemple, au mètre cube, et le Mexique pratiquant une tarification de type progressif pour 74 % des ménages3 [OCDE, 1999, b), tableau 6, p. 57], cela signifie donc que les gros consommateurs, pour les trois-quarts d’entre eux, vont être les plus pénalisés, en termes de dépenses, par cette

1 On retrouve ici l’idée d’« intensité d’utilisation » abordée précédemment, qui suivrait le phénomène antérieur de « pression d’échelle » [OCDE, 2001].

2 On reviendra dans la deuxième partie, et, plus particulièrement, dans le quatrième chapitre, sur les multiples structures tarifaires.

structure tarifaire. Ainsi, cette courbe ne nous permet pas de conclure à une croissance à taux croissant des consommations en eau résidentielle à mesure que l’usager mexicain se trouve dans des classes de revenu supérieures.

Figure 2. Figure 2. Figure 2.

Figure 2.6666 : dépenses moyennes annuelles en eau (G) et par groupe de revenu au : dépenses moyennes annuelles en eau (G) et par groupe de revenu au : dépenses moyennes annuelles en eau (G) et par groupe de revenu au : dépenses moyennes annuelles en eau (G) et par groupe de revenu au Mexique en 2000.

Mexique en 2000. Mexique en 2000. Mexique en 2000.

Source : CESPEDES (2000).

Toutefois, si l’on admet que le niveau de revenu est représentatif d’un certain niveau d’équipement des ménages (appareils électroménagers, sanitaires…), et, plus globalement, d’une certaine propension à utiliser l’eau (type de consommation inclus), il est alors intéressant de supposer la non linéarité de la liaison Q = f(R), et de postuler, comme le fait Bréchet [1982], l’existence de seuils associés à divers niveaux de revenu (on emploiera ici le terme de « classes de revenu »), représentant divers niveaux d’équipement, toutes choses égales par ailleurs. On pourra néanmoins lier chacun des seuils (il y aura autant de seuils, donc, que de classes de revenu considérées) et obtenir une relation linéaire entre les deux variables.

Enfin, Grima [1972], dans son modèle, affirmait qu’il existerait une hiérarchie des utilisations. Le consommateur délaisserait ainsi l’activité consommatrice qui a le moins d’importance pour lui (et qui lui procure donc, selon la théorie néoclassique, le moins d’utilité), s’il s’en trouve contraint par une baisse de son revenu, par exemple. En fin de compte, ceci revient, par conséquent, à dire que, si le revenu diminue de telle manière

3,4% 2,9% 2,4% 2,1% 0,8% 1,3% 1,5% 1,7% 1,9% 5,2% 0,0% 1,0% 2,0% 3,0% 4,0% 5,0% 6,0%

I II III IV V VI VII VIII IX X

groupe de revenus (du plus faible (I) au plus élevé (X) groupe de revenus (du plus faible (I) au plus élevé (X) groupe de revenus (du plus faible (I) au plus élevé (X) groupe de revenus (du plus faible (I) au plus élevé (X)

pourcentage du pourcentage du pourcentage du pourcentage du revenu revenu revenu revenu 0 200 400 600 800 1000 1200 pesos pesospesos pesos

qu’un agent régresse en termes de classe de revenu, c’est-à-dire de la plus importante à la plus faible (de R1 à R0), les besoins secondaires seront d’abord de moins en moins

satisfaits, ainsi que les besoins primaires englobant une part de confort, et ce jusqu’au point où seuls les besoins primaires, en haut de la hiérarchie, seront, eux, encore pleinement satisfaits (QS). Cependant, il est fort probable, à la lumière des explications développées

précédemment, que ce seuil, largement dépassé pour la majorité des classes de revenu, ne serait peut-être pas atteint si un individu régresse en matière de classe de revenu, pour des motifs liés à des modes de consommation profondément ancrés dans ses habitudes. Il se peut qu’au mieux il vienne buter à un seuil QS’, supérieur à QS1.

(2) Usages secondaires et classes de revenu supérieures :

Enfin, on peut considérer comme vraisemblable l’hypothèse suivante, exprimée par Bréchet [1982] : la demande d’eau résidentielle n’augmenterait pas indéfiniment, ce qui peut se déduire du fait qu’au delà d’un revenu seuil maximum pour toutes les classes de revenu, correspondant, par conséquent, au revenu seuil de la classe des plus hauts revenus, on observerait une certaine stabilisation des quantités demandées quelle que soit la hausse du revenu. Cependant, il fait référence à Debord [1976] qui démontrait qu’un taux de croissance de la consommation par tête fort au départ (cas des faibles consommations) décroît au fur et à mesure qu’il se rapproche d’un niveau type maximum, que l’on nommera Qmax. Ceci nous ramène donc aux hypothèses initiales de la théorie

marginaliste qui considère que l’utilité marginale décroît et donc que la consommation en eau serait bien une fonction croissante à taux décroissant du revenu mais à partir d’un niveau de revenu assez élevé, que l’on pourrait nommer Rd, qui correspond à une

consommation Qd. On obtient donc la relation suivante :

Q = f(R), avec f’(R) > 0 et f’’ (R) < 0 quand Qd < Q < Qmax (2.2)

Néanmoins, il est intéressant de se demander si cette relation est réellement toujours croissante, et s’il n’existe pas un seuil de revenu où il se pourrait qu’elle diminue. En effet, cette question semble pertinente du moment où l’on observe, dans la plupart des pays de l’OCDE (Mexique, justement, mis à part), une baisse des consommations individuelles quotidiennes durant les années 90 (cf. tableau 2.2, supra), alors que le revenu disponible a, au mieux, continué à croître, voire, au pire, est resté stable.

1 On verra dans une section ultérieure de ce chapitre, celle qui revient sur la relation qui lie « tarif » et « consommations en eau », qu’il est plus ou moins possible d’approcher ce seuil QS.

Il est cependant possible de faire apparaître une certaine inégalité en termes de classe de revenu face aux économies d’eau, notamment celles réalisées, comme nous l’avons évoqué précédemment, à travers l’acquisition d’équipements consommateurs d’eau plus récents et moins « gourmands » Le phénomène de diffusion technologique intervient et explique une telle inégalité : pour estimer quelle technologie sera en place dans chaque logement à l’avenir, il faut estimer quel pourcentage de chaque type de technologie est offert sur le marché à un moment donné, et, surtout, le rythme auquel cette nouvelle technologie sera installée dans la maison, soit à cause de la construction de maisons ou de leur rénovation, qui vont remplacer la vieille technologie, soit à cause de l’obsolescence des appareils qui s’y trouvent.

Les courbes en « S » sont la meilleure façon de définir l’introduction de nouvelles technologies. Selon Dent [1993], environ 10% du marché utilisera la nouvelle technologie après la période initiale d’innovation. Il s'ensuit une période de forte croissance au terme de laquelle 90% du marché utilise assez rapidement la nouvelle technologie. Le stade de la maturité s'entend de la période où les personnes résiduelles sont initiées à la technologie. Dent indique que la majeure partie de cette courbe en « S » est fonction d'une réduction des coûts de la technologie attribuable à l'amélioration de la production et à des économies d'échelle. Ainsi, il est possible de décrire par une courbe en « S » l'introduction de la technologie des toilettes de neuf et de six litres pendant les années 1980, 1990 et en l'an 2000 (figure 2.7). Les toilettes de treize litres ont connu une période d'innovation et de croissance qui devrait aussi être suivie d'une période semblable pour les toilettes de six litres. Les toilettes de six litres ont, elles également, connu leur période d'innovation et elles entament maintenant leur période de croissance [Griffin, Morgan, 2001].

Figure 2 Figure 2 Figure 2

Figure 2....7777 : évolution d: évolution d: évolution du taux de ventes de toilettes selon le type, à Winnipeg et projection : évolution du taux de ventes de toilettes selon le type, à Winnipeg et projection u taux de ventes de toilettes selon le type, à Winnipeg et projection u taux de ventes de toilettes selon le type, à Winnipeg et projection selon le principe de la courbe en «

selon le principe de la courbe en « selon le principe de la courbe en « selon le principe de la courbe en « SSSS ».».». ».

Source : Griffin et Morgan (2001).

s

Cependant, il convient à ce stade d’effectuer une distinction entre les biens liés à l’équipement du logement (toilettes, sanitaires) des biens durables tels que les appareils électroménagers. En effet, si les seconds sont, le plus souvent (hors cas des appartements loués meublés) la propriété des occupants du logement, il n’en va pas de même pour les premiers, qui restent à la charge du propriétaire du lieu. Ainsi, si la pénétration de tels dispositifs lors de la rénovation de bâtiments collectifs (hôpitaux, administrations, écoles…) est une réalité, en Europe [Lallana et al., 2001, p. 19], il n’en reste pas moins qu’une telle pénétration dans le champ domestique est plus ardue, devant, notamment, le prix de tels dispositifs.

Ceci entraîne donc le fait suivant : concernant les sanitaires, le niveau de revenu de l’individu est primordial quand on veut mener une politique de réduction des consommations en eau à travers l’adoption d’une technologie plus adéquate. Les consommations peuvent effectivement diminuer, mais cela ne sera perceptible que chez des classes de revenu élevées (qui sont, le plus souvent, de plus, propriétaires de leur logement). Poquet [1997, a)] souligne ce fait : selon son enquête, menée en 1995, les ménages d’Ile-de-France n’étaient « qu’à peine 4% environ à envisager de renouveler ou compléter leur équipement » et également que, « sur l’ensemble des personnes interrogées, seulement 2% [avaient] procédé au cours des quatre dernières années à des travaux susceptibles d’entraîner des économies d’eau » [Poquet, 1997, b), p. 28].

L’aspect réglementaire peut être suffisamment contraignant à ce sujet, en ce qui concerne notamment le droit de l’urbanisme. A titre d’exemple, la construction des nouveaux immeubles en Finlande impose la mise en place, au sein de chaque logement, de toilettes « économes » : ils suivent, en cela, l’évolution de la technologie disponible, ce qui implique le fait que les immeubles construits avant 1976 possèdent (sauf travaux de rénovation et remplacement des anciennes chasses d’eau) des chasses d’eau de neuf litres, ceux construits entre 1976 et 1993, des toilettes utilisant 6 litres, ceux construits entre 1993 et 1996, des toilettes utilisant quatre litres, alors que les nouveaux immeubles intègrent des toilettes avec des chasses d’eau à double dispositif (deux ou quatre litres) [Lallana et al., 2001, p. 18].

Concernant l’équipement électroménager utilisateur d’eau, le phénomène de diffusion des appareils plus économes, donc, plus récemment mis sur la marché, est lié au taux de renouvellement de ceux-ci dans les ménages, notamment en ce qui concerne les

lave-linge, dont le taux de pénétration, en France par exemple, est proche du maximum. Si l’on observe les achats d’équipements électroménagers en 2000 en France (tableau 2.11), on observe effectivement que près de deux tiers des lave-linge vendus viennent remplacer d’anciens modèles, contre à peu près deux cinquième des lave-vaisselle.

Tableau Tableau Tableau

Tableau 22....11221111 : 11: : : rrrrépartition des achats épartition des achats épartition des achats épartition des achats en laveen lave----linge et laveen laveen lavelinge et lavelinge et lavelinge et lave----vaisselle vaisselle vaisselle vaisselle selon le type selon le type selon le type selon le type d’acquisition

d’acquisition d’acquisition

d’acquisition en France (2000). en France (2000). en France (2000). en France (2000).

équipementéquipementéquipementéquipement 1111erererer équipement équipement équipement équipement renouvellementrenouvellement renouvellementrenouvellement complémcomplémcomplémcomplémententent ent lave

lave lave

lave----lingelingelingelinge 27% 72% 1%

lave lave lave

lave----vaissellevaissellevaissellevaisselle 56% 43% 1%

Source : résultats de l'étude menée par la Sofres auprès d'un échantillon de 10 000 ménages au début de l’année 2000 pour le compte de l'ensemble des marques de gros appareils électroménagers du Gifam.

Cependant, si l’on étudie, à présent, l’âge moyen du parc, en 2000 toujours, pour ces deux appareils, on constate qu’il dépasse les sept années pour les deux types d’équipement (figure 2.8). Enfin, si l’on se réfère à une enquête du CREDOC menée en 1996 [Maresca et al., 1996], le taux de renouvellement serait, en moyenne, de l’ordre de 8 à 10 années. Ainsi, il semblait que seuls 17% des ménages possédant un lave-linge aient profité des progrès technologiques permettant de consommer moins d’eau lors des cycles de lavage.

Figure 2. Figure 2. Figure 2.

Figure 2.8888 : : : : âge moyen du parcâge moyen du parcâge moyen du parc électroménager en France en 2000.âge moyen du parc électroménager en France en 2000. électroménager en France en 2000. électroménager en France en 2000.

Source : INSEE (1995).

A cela, une explication : le niveau de fiabilité des appareils vendus est meilleur depuis quelques années. Ce qui entraîne le fait que, malgré une baisse, en général, sur plus de cinq années, du prix de ces appareils, et, par conséquent, bien que la réparation de ceux- ci soit alors devenue souvent plus coûteuse que l’achat d’un appareil neuf, l’amélioration de la fiabilité ne favorise pas un renouvellement du parc, et ne permet pas, à l’individu, d’anticiper l’achat d’un produit neuf, plus économe. De plus, le renouvellement peut être avancé ou retardé moins en fonction de la qualité de l’offre proposée et des prix des

Lave-vaisselle

Lave-linge 7,4

7,2

appareils, qu’en fonction du moral du consommateur, fortement influencé par la conjoncture économique [Ministère de l’Industrie, 2002].

Toutefois, la perspective d’acheter un nouvel appareil dans le seul but de faire des économies en matière de consommation en eau reste un phénomène d’explication assez marginal1. Ce qui implique donc le fait qu’un tel comportement ne concerne que des classes de revenu plus aisées : en effet, l’achat de l’appareil reste assez coûteux, d’autant plus que le bénéfice monétaire retiré d’une telle économie en termes de consommation d’eau n’est pas instantané (sauf consommation particulièrement fréquente). Le budget dédié à l’achat de gros équipements électroménagers progressant avec le revenu, les ménages aisés ont effectivement tendance à renouveler plus fréquemment leurs achats ou à acquérir des biens de gamme supérieure.

A l’instar de la politique finlandaise en matière de construction « verte », les autorités allemandes du Land de la Hesse ont encouragé l’achat d’appareils plus économes en eau dans la salle de bain et la cuisine en octroyant des subventions ciblées. La