6.3 La relation associative et la motivation relative
6.3.2 Une relation associative plus répandue
Enfin, il est intéressant de noter que si Saussure a trouvé certaine motivation
(communauté double du sens et de la forme) en raison de la relation associative, saisie
par l'esprit, dans des éléments tels que le radical, le suffixe, dans des analogies des
signifiés ou dans la communauté des images acoustiques ; d'autres chercheurs dans des
domaines contigus à la Linguistique, on parle notamment de la Psycholinguistique, ont
constaté le même rapport dans des situations artificielles (des mots inventés), dans des
mots sous l'état de dictionnaire, dans le système phonologique, sous des formes
concrétes et abstraites en les mettant en rapport avec des différentes sphères sensorielles
(synesthésie) (Voir Peterfalvi 1970 et Sapir 1961). Cela signifie en effet que la relation
associative est plus répandue qu'on ne le pensait. Donc, de ce point de vue,
[...] une unité linguistique est comparable à une partie déterminée d’un
édifice, une colonne par exemple [...] si cette colonne est d’ordre
dorique, elle évoque la comparaison mentale avec les autres ordres
(ionique, corinthien, etc.), qui sont des éléments non présents dans
l’espace : le rapport est associatif” (Saussure, op., cit., p. 171).
En d'autres termes, les sujets sont tous capables d'organiser et de reconnaître des
relations relativement motivés entre quelconque siginificante et quelconque signifié et
aussi ces relations sont manifestées par le système linguistique grâce à relation
associative qui n’est qu'une forme de l'activité mentale humaine essentielle à la vie de
la langue (Saussure, op., cit., p. 170). Donc, la relation associative est un composant
linguagagier partagée entre les sujets de la langues et qui mène à la motivation relative
entre le signifiant et le signifié.
CONCLUSION
Il a été constaté que le symbolisme phonétique et le semi-symbolisme traitent à
différents niveaux la relation de motivation du signifiant sonore avec son signifié.
Celui-là est limitée au niveau significatif / stylistique et celui-ci va au-delà parvenant le
niveau discursif / énonciative.
Pour plus de clarté, il faut garder à l'esprit que d'autres disciplines comme la
Linguistique, la Psycholinguistique et la Phonostylistique n’ont pas un terme spécifique
dans leur terminologie pour désigner le signifant (sonore, auditif, plastique, gestuel,
etc.) qui convient aux relations motivationnelles. En revanche, dans la Sémiotique
greimassianne cette relation est appelé semi-symbolisme et le produit relative est
connue sous le nom de semi-symbole. On a pris soin ici de la nature de la motivation
concernant à ce phénomène.
À travers de relations associatives les individus attribuent des valeurs
sémantiques à des formes linguistiques en se appuyant sur les aspects de la matérialité
physiologique, articulatoire, acoustique et prosodique de la parole et du discours, grâce
à l'action énonciative du sujet.
Cette action énonciative permet des articulations sémiotiques entre des formes
d'expression et des connotations sociaux (ou psychosociaux), c’est-à-dire, entre les deux
ensembles de sémiotiques naturelles, les deux vastes ensembles signifiants,
respectivement, les langues naturelles et les contextes extralinguistiques également
considérés comme des sémiotiques du monde naturel (Voir Greimas; Courtés 1993, pp.
233 et 339-340).
Le résultat de cette action énonciative est appelée motivation relative (la
communauté double du sens et de la forme) et plusieurs études ont montré que ce type
de motivation est commune dans toutes les langues et les cultures, donc, il est universel
et pas seulement un paramètre relatif à une langue spécifique et à l'autres non. Ainsi,
donc, « Un mot quelconque peut toujours évoquer tout ce qui est susceptible de lui être
associé d’une manière ou d’une autre » (Saussure, op., cit., p. 174) parce qu'ils sont des
formes algébriques, comme il l'avait dit Hjelmslev.
Les saisies des notions saussuriennes de relation associative et de motivation
relative ont permis d’effectuer la distinction entre semi-symbolisme et symbolisme
phonétique. En outre, il a été constaté que ces mêmes notions étaient déjà en état plus
primitif, dans le dialogue platonicien appelé Le Cratyle.
Dans le chapitre suivant, on a examiné si la dite motivation relative ne se
résumerait aux paramètres saussurienne (intranlinguistiques). Il a été constaté qu’elle est
un processus plus englobant, intégrant à la langue des faits extralinguistiques. Il a été
abordé la portée du phénomène dans des textes spécifiques, particulièriment dans le
discours poétique, en création littéraire.
CHAPITRE 7
LA MOTIVATION EXTERNE ET LA MOTIVATION INTERNE
7.1 IL Y A MOTIVATION AU-DELÀ DE SAUSSURE
On a vu qui est structurellement et linguistiquement plausible la manifestation
d’une certaine motivation entre le signifiant et le signifié en raison de la relation
associative fondée sur les diverses formes de l'expression et de le contenu, par exemple,
les radicaux, les suffixes, les phonèmes, etc. Enfin, il est venu à la constatation que le
symbolisme phonétique et le semi-symbolisme sont le même phénomène, on y a donc
une terminologie qui se louchent et se chevauchents.
Cependant, on peut approfondir un peu plus la notion de motivation relative
élaborée par Saussure. Il se demandait alors si la motivation linguistique se résumerait à
la brève description en termes saussurienne et, dans la négative, quelle serait sa nature
fonctionnelle dans le processus. Il convient de noter qu’á travers la relation associative
les sujets engendrent lesdits relation relative qui, à son tour, donne lieu à au moins trois
produits langagiers: les onomatopées, les exclamations ou interjections et le
semi-symbole. Dans ce chapitre on s’est affairé des deux premiers.
Dans le document
Le semi-symbolisme phonétique et ses relations de motivation, conventionnalité et arbitrarité
(Page 110-113)