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7.3 LES ONOMATOPÉES

Selon Saussure, il existe deux types de onomatopées, ceux qui proviennent d'une

certaine sonorité suggestive (onomatopées phonocinétiques dans la terminologie de

Guiraud) et ceux qui proviennent d'une imitation approximative (onomatopées

acoustiques dans la terminologie de Guiraud) et déjà à moitié conventianalisées, de

certains bruits, aussi appelées onomatopées authentiques dans la terminologie de

saussurienne (Saussure, op., cit., pp. 101-102). Dans le premier cas on a, par exemple:

A noite grande

Sem o coaxar dos sapos ou o cricri dos grilos

como é que poderíamos dormir tranquilos

a nossa eternidade? Imagina

uma noite sem o palpitar das estrelas

sem o fluir misterioso das águas.

Não digo que a gente saiba que são águas

estrelas

grilos...

– morrer é simplesmente esquecer as palavras.

E conhecermos Deus, talvez,

sem o terror da palavra DEUS!

(QUINTANA, 1994, p. 57)

Dans ce poème, les mots palpitar [dérivé de palpitare - période classique =

battre comme le cœur] (Gaffiot, op., cit., p. 522) et coaxar [dérivé de cŏaxāre - période

classique = assemblage de planches, parqueter] (Gaffiot, op., cit., p.140) sont investis

d’une certaine sonorité suggestive, par exemple, pour un brésilien d’aujoud’hui. Il

s’agit, respectivement, du scintillement des étoiles et la voix des grenouilles et des

crapauds, même en sachant qu'elles n’ont pas ce caractère en latin. Pour tout cela, il a

été dit que,

Des mots comme fouet ou glas peuvent frapper certaines oreilles par

une sonorité suggestive ; mais pour voir qu’ils n’ont pas ce caractère

dès l’origine, il suffit de remonter à leurs formes latines (fouet dérivé

de fāgus « hêtre », glas = classicum) ; la qualité de leurs sons actuels,

ou plutôt celle qu’on leurs attribue, est un résultat fortuit de

l’évolution phonétique (Saussure, op., cit., p. 102).

Cette relation associative moderne serait le résultat fortuit d'une évolution

phonétique, mais qui, à vrais dire, sert effectivement à l'expression d'un changement de

vision du monde (culturelle). Dans la terminologie de Guiraud, palpitar est un exemple

d’onomatopée phonométaphorique, tandis que coaxar est un exemple d’onomatopée

phonocinétique.

En revanche, le même poème présente le mot de cricri (le voix des grillons) qui

n’est pas dérivé d’aucune forme plus ancienne et, en termes saussuriennes, est un

exemple de l'imitation approximative. À cet égard, il a été dit,

Quant aux onomatopées authentiques (celles du type glou-glou, tic

tac, etc.), non seulement elles sont peu nombreuses, mais leur choix

est déjà en quelque mesure arbitraire, puisqu’elles ne sont que

l’imitation approximative et déjà à demi conventionnelle de certains

bruits (comparez le français ouaoua et l’allemand wauwau). En outre,

une fois introduites dans la langue, elles sont plus au moins entraînées

dans l’évolution phonétique, morphologique, etc, que subissent les

autres mots (cf. pigeon, du latin vulgaire pipiō, dérivé lui-même d’une

onomatopée) : preuve evidente qu’elles ont perdu quelque chose de

leur caractère premier pour revêtir celui du signe linguistique en

général, qui est immotivé (Saussure, op., cit., p. 102).

Cependant, même qu’impliqué dans l'évolution phonétique et phonologique,

cette imitation approximative et demie conventionnelle, est associée à la voix de

grillons, à la fois en portugais en français et en allemand. Pour les anglophones

l'onomatopée équivalente est chirp-chirp. Par conséquent, on voit une certaine

motivation entre le signifiant et le signifié présents dans ces mots, même s’ils sont

impliqués dans l'évolution phonétique et morphologique de leurs langues respectives.

Pour cette raison, les deux onomatopées présentées sont des exemples d’onomatopées

dites acoustique (Guiraud, 1966, p. 25), dont les manifestations diffèrent selon le

système phonologique.

Ainsi, la motivation relative est prise en charge sur différents formes signifiants

dont la suggestion sonore entraînée dépend de plusieurs facteurs, à savoir :

Que la reproduction du même son natural ait en tant que résultat

quelque chose de différent dans des différentes langues - le coq chante

en Allemagne Kikeriki; en France, cocorico - est quelque chose qui ne

devrait pas nous surprendre si l'on considère qu'une impression sonore

n'a pas lieu seulement à travers le vrai son, mais aussi par la

perception de l'auditeur, et ce diffèret dans les différents hommes. Et

différents sont aussi les mouvements habituels des organes des mots

dans les différentes communautés idiomatiques

66

(Porzig, 1970, p.

24-25).

Néanmoins, pour les raisons invoquées, on peut dire aussi que le siginifié

d'onomatopée peut garder un caractère motivé par rapport à son signifiant, cependant

une telle motivation est perçu différemment d'un communauté idiomatique à l'autre, il

est phénoménologique.

Au bout du compte, la relation associative menée par les sujets d'une culture

donnée est responsable de la motivation trouvée entre le signifiant et le signifié par le

fait qu'il s’y trouve un lien entre le bruit et quelques qualités matérielles des phonèmes.

Par conséquent, « [...] en général, n’appartient pas à le langage la simple imitation ou

onomatopée, mais est incorporé au système formel de la langue, dans laquelle le mot est

fait » (Porzig, op., cit., p 25 ).

Il se avère que la motivation des bruits et la conventionalité des signifiants

cohabitent dans ce cas, tant dans les onomatopées originées d'une sonorité suggestive

tant dans ceux qui ont résulté d’une imitation approximative, en termes saussuriennes.

Cependant, les relations onomatopéuques déjà se trouvent stylisées (standardisées) dans

leur propre langue, mais il est parfois possible de trouver des approximations avec

d'autres langues, comme on l’a vu ci-dessus.

7.3.1 LE SEMI-SYMBOLE DE L’ONOMATOPÉE PHONOMÉTAFORIQUE

Dans le chapitre 6, on a été analysé des onomatopées qui se sont manifestées en

tant que des semi-symboles. À ce moment-là, on a traité de l'imitation approximative de

Saussure ou de l’onomatopées acoustiques de Guiraud. Il a été vérifié maintenant que

coaxar, bien que soit un exemple de sonorité suggestive ou onomatopée

phonocinétique, n’offert aucun incitation à l'analyse semi-symbolique.

66

Que la reproducción del mismo sonido natural resulte algo diferente en diferentes lenguas – el gallo canta en Alemania kikeriki; en Francia, cocorico –, es cosa que no debe extrañarnos si consideramos que una impression sonora llega a hacerse no solamente por médio del verdadero sonido, sino tambiém por la percepción del oyente, y ésta difiere en los distintos hombres. Y diferentes son también los movimientos usuales de los órganos de la palavra en las diversas comunidades idiomáticas.

En revanche, palpitar en plus d’être un exemple d’onomatopée

phonométaphorique puisque conjugue, dans ce cas, deux phénomènes de nature

physique distincts (son et lumière) s’inscrit également dans le groupe des onomatopées

de sonorité suggestives (phonocinétique) décrites par Saussure, même si celui-ci n'a pas

directement abordé cette question.

Le mot palpitar, en tant qu’onomatopée phonométaphorique, a permis l'analyse

qui suit, dans le contexte présenté:

Le mot palpitar en tant qu’onomatopée de sonorité suggestive, reproduisait le

son du cœur humain; rien de moins, en tant qu’onomatopée phonométaphorique, le mot

a été utilisé pour attribuer une caractéristique de l’organe humain (le coeur) à un être

inanimé dont la lumière pulse (palpite, vibre) dans le ciel nocturne, et pour ce moyen a

été créé la prosopopée. Toutefois, la forme, comme on le sait, est loin d'être purement

expressif, ce n’est plus la suggestion du son simple des battements cardiaques, mais de

l'humanisation de ce qui est inanimé et donc pour ce moyen le semi-symbole s’est

instalé par la voie du discours. Désormais, les étoiles palpitent et chérissent la nuit sur la

terre à l’instar des mères hérbegeant leurs petits contre leurs poitrines.