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Palo Alto.

3 PARTIE III : Travail méthodologique de corroboration

3.1 LE RECUEIL DE DONNEES

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3.1.1 Choix de la méthode

C’est la méthode expérimentale qualitative que nous avons choisi. C’est par le biais des entretiens avec les animateurs de PASR que nous recueillerons les données nécessaires à la corroboration de notre hypothèse. Il nous paraissait, dans le contexte du travail à produire, opportun de mettre en pratique les théories et notamment celles sur la communication, qui constituent l’un de nos principaux axes de recherche.

Sur les 9 entretiens, 7 ont eu lieu dans le bureau et/ou sur le lieu de travail habituel de l’interviewé. 1 a été effectué par liaison téléphonique et 1 autre dans un lieu public.

Le contrat, vrai engagement moral pour ma part, a été précisé en amont de chaque entretien afin d’établir la relation de confiance sur laquelle repose toute la sincérité des propos de l’interviewé. Ainsi, ce sont 6 entretiens qui ont été enregistrés avec accord afin d’être retranscrits intégralement après anonymisation puis totalement effacés de l’enregistreur. Les trois autres ont fait l’objet de prises de notes puis de retranscription mémorielle intégrale et immédiatement après l’entretien, technique que nous disons maîtriser puisque nous l’utilisons quotidiennement dans notre pratique professionnelle même si nous avons conscience d’une part d’erreur d’interprétation ou d’oubli supplémentaire. Chaque entretien, hormis l’entretien téléphonique a duré approximativement 2 heures. (Entretien tel. environ 1heure)

3.1.2 Choix du type d’entretien

L’entretien est un acte de communication. Il a lieu en face à face et relève de l’interaction entre l’enquêteur et l’interviewé et est donc susceptible de nombreux biais de recueil, mais aussi d’interprétations.

La qualité des deux inter actants est donc supposée de facto.

Il n’y a pas de règles strictement scientifiques pour encadrer les entretiens ; il s’agit plutôt de conventions ou d’usages. Pour ma part, j’ai opté pour l’entretien semi directif qui me semblait le mieux correspondre à l’objet de notre recherche.

Mon métier m’a amené à pratiquer des multitudes d’entretiens de toutes natures. C’est donc une expérience de plus de trente années dans cette pratique de recueil qui va constituer le socle de celui-ci dans notre production.

51 Blanchet (1991, p.93) considère d’ailleurs l’entretien comme technique scientifique à part entière quant à la méthode de recueil et à son analyse.

L'entretien semi-directif : Pour ma part, et dans le cas présent, il se situe juste avant l’entretien non-directif. Il n’est pas fermé dans le sens ou l’interviewé disposait d’une grande latitude de parole et où je m’étais rendu totalement disponible dans l’écoute et dans le temps dont seul l’interviewé était le gardien. Il n’est pas totalement ouvert dans le sens ou une thématique précise constituait l’ossature de l’entretien. Les thèmes à aborder sont fixés à l'avance, juste avant le début de l’entretien. Mais l'ordre et la forme de présentation des thèmes sont libres. Les questions n’ont pas été forcément posées dans l’ordre prévu initialement, l’important ayant été de donner à l’interviewé, le choix du déroulé dans les thèmes qu’il souhaitait aborder prioritairement. Ceci participant d’ailleurs à une meilleure qualité de l’écoute active. Pourtois et Desmet (1988, p.56), considèrent par ailleurs que la technique d’entretien semi- directif permet de recueillir efficacement des systèmes de valeurs, des modes de représentations, des perceptions spécifiques à un sujet ou à un groupe. Ce qui nous importe particulièrement dans le cadre de notre problématique.

L'entretien n'est donc pas un simple enregistrement passif ; C’est un moment d’échange, unique et précieux tant il relève de l’intime. Hormis les chapitres relatifs aux thèmes que je souhaitais aborder, j’ai demandé aux personnes de citer 5 mots clefs qui leur paraissaient caractériser l’entretien aux fins de percevoir la façon dont celui-ci a été vécu.

Les techniques de recadrage et les reformulations (écho, miroir, reflet…) ont été utilisées autant que nécessaire.

3.1.3 Construction d’une grille d’entretien (cf.annexe)

C’est à partir d’une grille de vraies questions –plutôt que de thèmes- que nous somme partis. Ceci pour nous rappeler en permanence la nécessité d’homogénéité du discours malgré la diversité des cultures professionnelles de chacun. Cette grille a été quelque part, le garde-fou de l’entretien.

Les questions ont toutes été abordées au cours des entretiens, pas forcément dans le même ordre, tout au moins au cours de l’entretien. Nous connaissions particulièrement bien

52 l’ensemble des questions préalablement à l’entretien, de sorte que nous n’avons pas eu à y avoir recours en permanence lors des auditions et pouvoir nous décentrer aisément d’un quelconque document. Cependant, l’existence de cette grille commune, apportait un gage supplémentaire à l’interviewé sur l’égalité « de traitement » entre chacun des animateurs de pôle.

Nous avons volontairement abordé des thèmes semblables à des niveaux et des moments différents de l’entretien. La première « salve » constituait ainsi une « amorce » de la thématique abordée afin que l’interviewé entame déjà sa réflexion sur le sujet avant d’y revenir de manière plus aigue. C’était pour nous une technique de relance ayant pour but de favoriser la rétroaction de l’interviewé sur la thématique concernée.

Le tout et les articulations entre les questions constituant un ensemble cohérent.

3.1.4 Choix du public

Sur les 15 pôles d’appui de sécurité routière, nous avons choisi d’interviewer 8 animateurs répartis sur l’ensemble du territoire sur un axe Nord-Sud (de Lille à Marseille) et un axe Est- Ouest (de Poitiers à Metz), ainsi que l’animateur du PANGOF, soit un total de 9 entretiens. Ce choix est porté par les contraintes de temps et de moyens rencontrées dans la production de ce travail.

Ceci a présenté un réel avantage cependant ; C’est celui du langage ; R. Mucchielli (1974, p.29) souligne l’importance qu’il y a pour l’opérateur de maîtriser parfaitement le langage spécifique utilisé. Notre expertise, commune à l’opérateur et à l’interviewé, permets également une compréhension facilitée des idées, des intuitions, des opinions et des attitudes, allant selon R. Mucchielli « au-delà des mots ». Il ajoute (1974, p.29) « Encore faut il que l’intelligence ne soit pas au service d’une orientation affective ou idéologique qui biaise les résultats de son activité. Nous aurons conscience, au cours des phases du recueil de données mais aussi de leur analyse, de cette possibilité d’interprétation.

Nous avons eu l’occasion également de présenter, après trois entretiens effectués, notre projet à l’ensemble des participants, au cours d’une réunion nationale des animateurs de PASR à la DSCR.