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Reconstitution du parcours de l'enfance

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 182-200)

A. Autobiographies : vagabondage, nomadisme, explorations

1. Reconstitution du parcours de l'enfance

La première partie de Development est presque entièrement consacrée aux voyages de l'enfant en compagnie de ses parents en Europe et dans plusieurs pays méditerranéens. Or, les mémoires de l'auteur incluent également de longs passages détaillant ces voyages d'enfance.

Nous traiterons les matériaux autobiographiques sous leur angle littéraire davantage que biographique, en examinant les processus de mise en intrigue qui se font jour dans les mémoires comme dans la fiction autobiographique. La confrontation des deux textes nous

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permettra de comprendre le projet d'écriture dont chacun découle, et d'émettre des hypothèses quant aux choix qui ont prévalu dans la fiction autobiographique de jeunesse.

Premièrement, nous défendrons l'idée d'une simplification du contexte au sein du récit d'enfance dans la fiction autobiographique, en nous appuyant sur une comparaison avec les mémoires.

Nous étudierons ensuite l'importance des concepts de multiplicité et de discontinuité instaurés par le rythme cyclique des voyages, à la fois dans la définition de la relation à l'espace et comme principe d'écriture dans les romans autobiographiques.

Enfin, nous analyserons la traversée de l'espace à travers l'esthétique du carnet de voyage, et l'introduction de l'écart, opérée par le positionnement du personnage par rapport à l'Orient, érigé en modèle culturel et esthétique.

a. La mise en intrigue, ou la simplification du contexte

Partons d'un constat simple : le parcours de Nancy dans Development ne correspond pas strictement à celui de la jeune Ellerman dans The Heart to Artemis. La destination du premier voyage, notamment, est modifiée. En outre, le roman comporte de nombreuses différences par rapport aux mémoires, concernant la datation, la caractérisation des personnages secondaires ou encore l'importance de leurs interactions. Ainsi, quels choix d'écriture ont déterminé la composition de l'intrigue du roman autobiographique ? Le souci de dégager une cohérence du parcours de vie est-il le même dans la fiction autobiographique et les mémoires ? Quelle(s) signification(s) le parcours du personnage acquiert-il ?

Avant même d'analyser les premiers voyages de l'enfant à l'étranger, nous pouvons remarquer que le roman ne fait référence qu'à un seul lieu de domicile en Angleterre, situé au bord de la mer, qui n'est jamais nommé. En revanche, les mémoires mentionnent chronologiquement tous les lieux de vie de l'auteur, y compris ceux dont elle n'a pas le souvenir : Margate, où elle naît, puis Londres, associée aux premiers souvenirs, et enfin Worthing où elle s'établit avec ses parents à l'âge de quatre ans. Ainsi, dans le roman, les premiers déménagements sont gommés, sans doute pour attacher à l'Angleterre une impression de statisme, qui contrastera d'autant plus avec l'itinérance des récits de voyages ultérieurs.

En outre, dans The Heart to Artemis, d'autres lieux de vie sont évoqués pour apporter des précisions sur le caractère de la personne : ceux des ancêtres. Or, ce n'est nullement le cas

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dans le roman autobiographique. Dans les mémoires, un passage sur la généalogie de l'auteur suit immédiatement l'évocation du lieu de naissance : avant même de détailler le parcours de vie de la personne, le récit s'arrête sur l'idée d'hérédité, en traçant une correspondance entre géographie ancestrale et paysages de prédilection de l'individu. Ainsi, bien qu'enfant Bryher ait ignoré avoir des ancêtres paternels allemands, elle manifeste un goût très tranché en matière de paysages, qu'elle ne croit pas être dû au hasard : « I knew nothing of the Elbe when I was young. Pergaps my love of water and flat landscapes is some proof, however, of the influence of heredity? I often heard my mother say in a puzzled voice, ‘Why does the child always want to go to the marshes and never to the Downs?’ » (HTA, 2). Cette croyance en un déterminisme géographique dessine très tôt une personnalité à partir du rapport à l'environnement qui est alors considéré comme génétique. L'auteur va même jusqu'à reconstituer sa généalogie en fonction des caractères :

On my mother's side I was Middle English […]. She did not like the sea but she loved the wind.

I suspect that she must have had a Celt among her ancestors but cannot confirm this as a fact.

[...] So my inheritance was the north with the strands of ploughing and the sea inextricably mingled. It never occured to me until I was fifteen that I could be anything but a sailor and I have been glad to feel the merchant tradition rooted in me and the slow, stubborn blood of the Lowland nations. (HTA, 3)

La narratrice se construit donc une généalogie à son image, inversant la logique de sa démarche et caractérisant ses ancêtres à travers sa propre caractérisation. Ce faisant, elle conçoit la géographie comme une particularité identitaire au moins en partie héritée. La narration suit un ordre (chrono)logique dans lequel la description des caractéristiques héritées – que l'on peut rapprocher du domaine de l'inné – précèdent le récit de l'expérience – le parcours de l'acquis.

Dans Development en revanche, aucune lignée familiale n'est retracée. La construction du sujet ne prend pas appui sur des considérations généalogiques. L'idée d'hérédité est mentionnée comme une cause possible de la haute sensibilité du personnage à la beauté qui l'entoure, sans qu'aucun élément ne corrobore cette piste à peine ébauchée :

Why should a slip of seaweed or a tuft of thrift or the blue metallic shimmer of a lobster's back, make her feel faint with beauty? As if her breath had been taken out in a long poignant ecstacy?

When the same seaweed or the same tuft was to Doreen just pretty or negligible. Environment, heredity? A thing she was not responsible for, yet desired. For she must keep her spirit sharp […] Ready against the moment adventure called her forth. That was the one rule; to see, to analyse, if nothing were the truth, if truth varied as it must, try to dig for the root of it. (TS, 242)

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Le personnage se pense à l'échelle de l'individu, et ne prend corps qu'à travers ses propres expériences. L'effacement de tout héritage familial n'est pas anodin : le personnage semble ne pas appartenir au milieu dont il est issu. La notion d’écart est ainsi instaurée dès les premiers éléments de caractérisation. Les héritages qui influenceront l'évolution identitaire seront des héritages choisis par le personnage au gré de ses expériences géographiques, en fonction de ses propres goûts. Ses racines sont ses aspirations les plus profondes, qui perdureront : « the white and tenuous roots, desire of expression, love of freedom, a wish to go to sea, forming the base of her individuality, were already very deep » (D, 25). Ces sentiments toujours déjà présents, dont l'origine n'est pas évoquée, sont comme le germe à partir duquel l'identité se développerait. La question de l'hérédité est écartée, et seule compte l'observation de l’évolution188 mentale du personnage, qui constitue la véritable intrigue.

La caractérisation des personnages secondaires est également simplifiée : ils apparaissent comme les éléments d'un environnement auquel le personnage est confronté. Les parents de Nancy par exemple, apparaissent peu dans le texte, et leur discours est généralement introduit par l'usage d'un « they » impersonnel et distanciateur, qui les renvoie du côté de la doxa et de la bien-pensance. C'est davantage l'incidence de leur regard sur Nancy que leur personnalité qui importe ici. Ils constituent donc un environnement attentif, incompréhensif et étouffant. Dans les mémoires en revanche, des passages sont consacrés à la relation particulière entre l'auteur et son père notamment, et à la maturation de leur intimité au fil des ans. Dans le roman autobiographique, les relations interpersonnelles s'effacent au profit de l'étude d'un personnage qui rencontre des contextes jugés tantôt favorables à son évolution comme ceux des voyages de l'enfance, tantôt défavorables, comme l'expérience de la scolarisation à l'adolescence. L'encodage fictionnel de la vie privée engendre dans cette œuvre de jeunesse un processus d'anonymisation. Nulle histoire individuelle autre que celle du personnage n'est esquissée, contrairement aux mémoires dans lequels le portrait des parents ou des nurses est individualisé (celles-ci par exemple, sont nommées, leurs dialogues avec l'enfant retranscrits, leur origine décrite avec intérêt, tandis qu'elles sont totalement absentes dans le roman historique).

L'effacement des interactions avec les personnages secondaires (du cercle familial mais aussi des étrangers rencontrés au cours des voyages) et l'anonymisation de ces derniers va de

188 Nous traduirons par « évolution » la notion de « development » contenue dans le titre du roman autobiographique. On y voit une référence aux théories darwiniennes sur lesquelles nous reviendrons dans la partie IV de notre étude.

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pair avec une entreprise d'atemporalisation du contexte. Si comme nous l'avons vu, le nom de Worthing n'apparaît pas dans le roman, les repères temporels y sont également brouillés.

Dans les mémoires, un fort désir de rattacher l'individu à son contexte motive l'écriture.

Les mémoires représentent l'auteur et son temps, l'auteur en son temps, comme l'indique clairement l'incipit de The Heart to Artemis :

When I was born in September, 1894, Dorothy Richardson's Miriam was a secretary. Mallarmé had just retired and was no longer teaching English to French schoolboys. The death duties that were to obliterate most of our feudal estates had been introduced in that year's budget while the Fram was drifting through the polar ice. (HTA, 1)

De même, les noms de personnages politiques tels que Kruger ou la reine Victoria ont leur importance dans le parcours de l'enfant qui s'ouvre à la compréhension des enjeux contemporains. En outre, l'auteur apporte un regard distancié qui permet de faire prendre conscience au lecteur du contexte historiquement daté de son enfance : les transports, les bagages, les communications, la morale, l'éducation sont autant de sujets abordés pour en souligner l'évolution au fil du XXème siècle. Or, il n'en est rien dans le roman autobiographique, qui semble tendre vers une visée plus allégorique : il s'agit avant tout de l'histoire d'une jeune fille luttant dans un monde où la liberté de la femme n'est pas encore passée dans les faits.

Par ailleurs, dans le roman, la focalisation interne sur le point de vue de l'enfant est plus systématique que dans les mémoires, et tout commentaire rétrospectif ou explicatif se fait extrêmement discret, voire absent. L'accent est mis sur la mimesis et non sur la recontextualisation par le discours de l'adulte. L'incipit par exemple, permet d'analyser comment la thématique de l'amour de la mer et de l'aventure est introduite dans le roman.

Bien que les mots ne soient pas ceux de l'enfant, seuls les sentiments qu'il ressent sont inclus dans la narration, à la différence du même épisode traité dans les mémoires, où le contexte est plus fourni, incluant des dates ou des commentaires rétrospectifs tels que « from that moment I became conscious of the world » (HTA, 8) ou « The mental capacity of children is always underrated » (HTA, 9).

L’incipit de Development est une scène de lecture illustrant le lien étroit entre l’aventure– premier mot du roman – et la mer dans l'esprit du personnage : « Adventure and the salt edges of the sea beat against the window clamorous through the rain » (D, 21). Le lien de coordination entre un concept – l'aventure – et un élément naturel – la mer – traduit d'ores et déjà une interprétation de l'environnement. La scène illustre en quoi l'imagination, dont le

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déploiement est rendu propice par la lecture, est au fondement même de cette interprétation.

Après cette première phrase, qui plante le décor, l'action est dévoilée : une très célèbre histoire d'aventure, The Swiss Family Robinson, est lue à Nancy qui s'identifie aux personnages à bord d'une boîte, qui « était un vrai bateau ». La lecture conduit ainsi à la suspension de l'incrédulité, mais loin d'isoler l'auditrice de son environement, elle lui confère une signification nouvelle : « helped by the noisy swirl of raindrops against the glass, there was no difficulty in believing that the distant chair (which was land) could scarcely be attained. The wind caught words and drowned them in its vehemence. Outside was hurricane » (D, 21). L'environnement devient donc le support de l'imagination, ainsi qu'un acteur de l'histoire, comme le suggère le verbe « drown » adapté au contexte de naufrage narré par l'histoire. La lecture médiatise les aspirations du personnage, telles que son amour de la mer et de l'aventure, mais aussi son interprétation de l'environnement. La mise en parallèle des espaces intérieur (la pièce où est faite la lecture, mais plus encore, l'espace de l'imagination) et extérieur (où les éléments se déchaînent) incarne l'exercice même de l'interprétation de l'environnement, qui est un processus de lecture par lequel les différentes composantes du monde (l'histoire lue, la tempête…) résonnent dans l'espace mental du personnage, se font écho, se complètent, et par lequel les significations sont attachées les unes aux autres.

La thématique de l'aventure et de la mer, incarnée dans le naufrage, devient le fil conducteur de l'intrigue : à la lecture de The Swiss Family Robinson succède l'épisode du naufrage auquel Nancy assiste en témoin fasciné sur la plage. Là encore, la comparaison avec les mémoires montre le travail de mise en intrigue propre au roman. On observe la construction d'un effet de surprise qui repose sur l'accentuation, sinon la dramatisation d'un contraste dans la mise en scène. Contrairement au même passage dans les mémoires, le tumultueux épisode du naufrage ne comporte aucune allusion au regret de quitter le confort de la « nursery », tandis qu'il est précédé d'un passage sur l'ennui, absent des mémoires. Ainsi dans le roman, une forte tension se dessine: « Her days passed unpleasantly free from danger.

True, when she was fourteen she would run away and be a sailor, but that was ten years distant; [...] She grew tired of play, tired of listening to mere words. Would nothing ever happen anymore? The door flung open. [...] ‘Wreck’ » (D, 22). Cette anecdote juxtapose ironiquement l'irruption de l'imprévu à l'expression de cet inassouvissement. Illustrant la fascination pour l'aventure et le danger, il n'est pas anodin que l'épisode du naufrage soit quasiment le seul tiré de l'existence de l'auteur à Worthing. Faisant figure d'exception dans sa

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vie en Angleterre, il a ici pour fonction d'introduire le thème principal de la première partie du roman, l'enfance épique.

La première partie, « Epic Childhood » est consacrée principalement aux voyages de l'enfant à l'étranger, qu'il nous faut à présent analyser. Alors que de nombreux épisodes se retrouvent dans les deux œuvres autobiographiques, Bryher fait le récit de ses premiers voyages en France dans ses mémoires, mais n'y fait pas la moindre allusion dans Development. Nous formulons l'hypothèse que cette absence répond à un choix dans la construction d'une intrigue dans le cas du roman autobiographique, tandis que dans les mémoires, le souci d'exhaustivité semble davantage prioritaire.

Dans ses mémoires, Bryher relate son voyage à Paris en 1900 où, à l'âge cinq ans et huit mois, elle découvre l'Exposition Universelle et les événements de la rue parisienne. Ses impressions aussi fragmentaires que tenaces font écho à celles vécues dans la capitale londonienne, qui est, elle aussi, absente de Development. Le point de vue de l'enfant, tel en tout cas que le représente la narratrice, donne de ces deux capitales une vision toute personnelle, fragmentaire et lacunaire, véritable interprétation de l'espace par l'individu, à l'image de ce que Michel de Certeau a appelé le « procès d'appropriation » de la ville par les

« manières de faire » du piéton, dans son étude de la marche comme espace d'énonciation189. Cependant, dans ses œuvres de fiction, Bryher semble moins se préoccuper de réinterpréter une ville traversée de trajectoires que d'explorer des espaces vierges, non encore foulés par l'intellect réducteur de ceux qui souhaitent lui imposer une conduite dictée par les conventions. Cette lecture expliquerait que Londres et Paris soient éludées dans Development.

L'étranger, qui constitue pourtant un intérêt majeur pour Bryher, ne suffit pas à introduire l'écart recherché dans la fiction. L'expérience de l'étranger, surtout si elle a lieu durant l'enfance, permet selon elle d'acquérir la capacité à s'éloigner de la mentalité normée, pour ne pas dire bornée, en ouvrant à la différence et à la tolérance :

Nothing can equal a sense of foreign lands acquired in childhood; if this were a common experience it might do much to prevent war. It must be early. It should come at the precise instant when body and mind are both ready for exploration. [...] the right time to travel is between the ages of six and thirteen and I was fortunate enough to go abroad at a moment when I was most sensitive to fresh impressions. (HTA, 43)

En outre, l'étranger représente une rupture par rapport à un quotidien régi par des codes de conduite étouffants. Dans une ville étrangère comme Paris, une relative liberté est

189 Michel de Certeau, L’invention du quotidien, 1990, 148.

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permise : Bryher a soudain le droit de manger en plein air, de conduire une carriole. Elle souligne cette différence avec humour dans ses mémoires, en prenant soin de préserver le langage et les raisonnements de l'enfant copiés sur ceux des adultes : « What was a sin in England (because you might catch measles, darling) was not wicked in Paris » (HTA, 35).

Pour autant, la capitale française est d'aussi peu d'intérêt pour l'auteur que la capitale britannique dans la reconstruction du parcours d'un personnage qu'elle souhaite placer très tôt sous le signe de la différence, de l'atypique, sinon du contre-pied.

b. Voyages d'enfance : l’esthétique du multiple et du discontinu

« Epic Childhood », retrace les voyages effectués par l'enfant de manière chronologique, bien qu'aucune liste ne fournisse au lecteur de repères datés, comme c'est le cas dans The Heart to Artemis :

We spent part of every winter but one between 1901 and 1907 in Italy, going on from there twice to Egypt and once to Sicily. We missed only 1905 when instead we went to Spain and Algeria. In 1908 and 1909 we did not go so far afield but stayed in the South of France. The summers were spent in Switzerland with sandwiches of time in France and England. I counted my age by the countries that we visited, and the additions to my history books in the Stories of the Nations series. (HTA, 47)

La progression est sensiblement la même dans le roman autobiographique. Pourtant, au vu de l'absence de toute date ou de tout paragraphe récapitulatif, la répétition cyclique des voyages informe la structure et le rythme du récit en introduisant une esthétique du multiple et du discontinu.

Tout d'abord, la répétition année après année de voyages peu ou prou similaires de par leur destination conduit à la superposition des expériences. Ainsi, la narratrice remarque souvent un empilement de souvenirs qui se contaminent les uns les autres. L'intensité de la première expérience, c'est-à-dire la découverte inédite et exaltante des traversées en bateau, ou des séjours en Italie se perd donc dans cet agglomérat de souvenirs composé des multiples traversées et séjours ultérieurs. Ainsi, la mémoire fonctionne-t-elle à la manière d'un palimpseste dont les lignes les plus récentes couvriraient les plus anciennes. La progression linéaire et chronologique est donc rendue fluctuante par ce principe de multiplicité.

En outre, la relation à l'espace est également influencée par la multiplicité des voyages.

Nous verrons dans le paragraphe suivant, consacré à l'étude de la traversée de l'espace, que

Nous verrons dans le paragraphe suivant, consacré à l'étude de la traversée de l'espace, que

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