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: Recommandations sur l’ANJE

Dans le document Fraternité - Travail Progrès (Page 39-42)

1.1 L’allaitement maternel

Selon les recommandations de l’OMS/UNICEF, l’initiation de l’allaitement maternel dans la demie heure qui suit la naissance, l’allaitement maternel exclusif (AME) pendant les six premiers mois et la continuation de l’allaitement jusqu’à l’âge de 2 ans et au-delà sont les pratiques optimales. Des évidences scientifiques ont démontré leur impact sur la survie, la croissance et le développement du nourrisson et du jeune enfant. Il est établi que l'AME constitue l'intervention préventive la plus efficace pour réduire la mortalité infantile. Il est de mieux en mieux établi qu'une initiation précoce de l'allaitement maternel a un impact significatif sur la réduction générale de la mortalité néonatale. Les pratiques optimales d'allaitement maternel pourraient éviter chaque année le décès de 1,4 million d'enfants de moins de cinq ans (Lancet 2008). Les bienfaits de ces pratiques optimales sont multiples : l'allaitement maternel a un impact bénéfique profond sur les nourrissons et ce, même au-delà de l'enfance, ainsi que pour les mères, les familles, le lieu de travail, le système de santé et la société en général.

L’allaitement maternel continu jusqu’à deux ans contribue très significativement à la satisfaction des besoins nutritionnels des enfants de 6 à 23 mois durant une période clé ou le risque de malnutrition chronique est le plus élevé.

1.2 L’alimentation de complément

 Dans la période comprise entre 6 et 24 mois, période où l’enfant est très vulnérable, le lait maternel ne suffit plus pour satisfaire aux besoins nutritionnels du nourrisson, il convient donc d’introduire des aliments complémentaires dans son alimentation. L’alimentation complémentaire doit être introduite en temps opportun, tous les nourrissons doivent commencer à recevoir des aliments en plus du lait maternel à partir de l’âge de 6 mois. Cette alimentation doit être :

- adaptée: les aliments de complément doivent être donnés à l’enfant en quantité et en qualité à la fréquence et la texture recommandée adaptée à l’âge de l’enfant (apport alimentaire minimum acceptable) -dans une tasse réservée à l’enfant, tout en maintenant l’allaitement au sein

- interactive.

-préparée et donnée à l’enfant dans des bonnes conditions d’hygiène pour réduire au maximum le risque de contamination par des agents pathogènes.

-fortifié car la fortification à domicile des aliments de complément contribue à apporter aux 1.3 L’ANJE dans les circonstances particulières

Les familles qui se trouvent dans des situations particulières doivent bénéficier d’une attention spéciale et d’un appui pratique pour que leurs enfants reçoivent une alimentation adéquate. Dans de telles situations les dangers liés à une alimentation artificielle ou à une alimentation complémentaire inappropriée augmentent. Chaque fois que cela est possible, la mère et l’enfant doivent rester ensemble et recevoir l’appui nécessaire pour adopter l’option alimentaire la plus appropriée au regard de ces situations. Les circonstances particulières décrites dans ce document concernent les nourrissons, les jeunes enfants et leurs familles qui nécessitent une attention particulière en ce qui concerne l'alimentation. Il s'agit spécialement de l’enfant malade, de l'exposition au VIH, des situations d'urgence, de la malnutrition et du faible poids de naissance.

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1.3.1Alimentation1Alimentation1 Alimentation de l’enfant ayant un faible poids de naissance :

Les nourrissons d’un faible poids à la naissance qui sont capables de prendre le sein doivent être allaités dès que possible lorsqu’ils sont cliniquement stables, et doivent être exclusivement allaités jusqu’à l’âge de six mois. Lorsque les nourrissons d’un faible poids à la naissance sont incapables de téter, on doit les nourrir à la tasse et à la cuillère, en se guidant sur les signes de faim. Mais lorsque le nourrisson, dort plus de trois heures il faut le réveiller.

1.3.2 Alimentation de l’enfant malade :

Le lait maternel et les aliments de complément sont des sources d’énergie et renforcent les défenses naturelles. C’est la raison pour laquelle il est très important d’encourager un enfant malade à manger pendant la maladie afin qu’il ne perdre pas ses forces. De même après sa guérison, un enfant doit encore manger plus afin qu’il récupère rapidement sa perte de poids durant la maladie.

Afin d’éviter le cercle vicieux maladie-malnutrition, il faut :

• Continuer l’allaitement maternel et augmenter la fréquence,

• Encourager l’enfant malade à boire et à manger avec beaucoup de patience, ne pas forcer l’enfant à manger,

• Donner des repas en petite quantité mais fréquents,

• Donner les aliments préférés de l’enfant, varier les aliments riches en nutriments

• Offrir au moins un repas supplémentaire après la maladie pendant au moins 2 semaines.

La stratégie nationale du Niger pour la Prise en Charge Intégré des Maladies de l’Enfant (PCIME) donne des orientations quant à la conduite à tenir devant un enfant malade.

1.3.3 Alimentation de l’enfant malnutri :

Le programme actuel de traitement de la malnutrition aiguë a été initié sous la forme d'une intervention d'urgence. Au vu du nombre de situations d'urgence survenues ces 10 dernières années (2005, 2010 et 2012), le pays possède une mémoire institutionnelle et des capacités d'intervention (protocoles, système d'information, partenariat et service étendu pour le traitement de la MAS et de la MAM) pour faire face aux situations d'urgence.

Dans le cas des enfants malnutris, les pratiques recommandées relatives à l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE) sont intégrées au sein de la Prise en Charge intégré de la Malnutrition Aigué (PCIMA). Les agents de santé soutiendront les mères/accompagnants autant dans le domaine de la prévention que dans celui de la réhabilitation.

A l’admission, les agents de santé vont encourager les mères qui allaitent à poursuivre l’allaitement et discuter avec elles de toute difficulté liée à l’allaitement maternel.

Lors du suivi des enfants, les agents vont travailler avec la mère/l’accompagnant afin de régler tout problème d’alimentation que l’enfant est susceptible de rencontrer. Ils continuent à conseiller les mères par l’écoute et l’apprentissage ; la création d’un environnement de confiance pour pouvoir apporter un soutien à la mère/ à l’accompagnant ; et le Conseil/Entente à propos de l’ANJE en appliquant les 3 étapes

« évaluer, analyser et agir ».

A la sortie, les agents de santé vont mettre les parents en relation avec les relais communautaires et l’encourager à participer aux groupes de soutien à l’ANJE au niveau de leurs communautés.

En effet, le suivi continu et périodique des enfants sortis des centres de prise en charge va se faire par les relais communautaires à domicile ou au sein de la communauté.

1.3.4 Alimentation de l’enfant dans le contexte du VIH

Sans intervention, environ 35% des femmes enceintes séropositives transmettront l'infection à leur bébé soit pendant la grossesse, l’accouchement ou l'allaitement après la naissance. Sans procédures préventives, environ 10 à 20% des nourrissons nés de mères infectées contracteront le virus par l'intermédiaire du lait maternel s'ils sont nourris au sein pendant deux ans.

Plusieurs autres facteurs affectent le risque de la transmission, dont :

- « La charge virale » ou la quantité de virus dans l'organisme de la mère (elle est plus élevée peu après l'infection ou quand le SIDA se développe; une mère très malade est huit fois plus à même de transmettre le VIH à son nourrisson qu'une mère en bonne santé),

- La durée d'allaitement (plus la durée d’allaitement est longue, plus grand est le risque, car la transmission est cumulative) et

- Le bon état des seins (des crevasses et autres causes d’inflammation autour des mamelons sont associées à un risque plus élevé de transmission du VIH).

La méthode d'allaitement du nourrisson est clairement associée au risque de transmission par le lait maternel. L'allaitement maternel exclusif jusqu'à l'âge de six mois présente un risque de transmission du VIH 3-4 fois moins important par rapport à l'allaitement mixte.

Une étude a montré qu'environ seulement 4 % des nourrissons nourris exclusivement au sein pouvaient être infectés au VIH entre 6 semaines et 6 mois, même en l'absence d'ARV (OMS 2007). L'alimentation mixte doit être prohibée car elle pose aussi les mêmes risques de contamination et de diarrhée que l'alimentation artificielle, de même elle comporte un risque plus grand de transmission parce que les autres aliments, peuvent endommager la paroi intestinale déjà fragile et perméable du nourrisson, et favoriser davantage la transmission du virus. Il faut comparer le risque d’infection par le VIH aux risques de morbidité et de mortalité dus à l’absence d’allaitement au sein. En général, les bébés qui ne sont pas allaités au sein ont 14 fois plus de chances de mourir de diarrhée ou d'infections respiratoires que les bébés qui sont exclusivement allaités dans les six premiers mois (Lancet 2008).

La stratégie nationale de la Prévention de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant(PTME) propose aux mères séropositives deux options d’alimentation pour leurs enfants:

• Première option : le lait artificiel pour nourrisson exclusivement si les conditions AFADS (Abordable, Faisable, Acceptable, Durable et Sûre) sont réunies ;

• Deuxième option : l’allaitement maternel exclusif sous couverture d’antirétroviraux (l’allaitement protégé ou à moindre risque chez le nouveau-né et le nourrisson). Introduire à partir de 6 mois les aliments de compléments qui prendront en compte tous les besoins nutritionnels afin d’éviter la malnutrition. La durée de l’allaitement maternel ne doit pas excédée 12 mois ;

Les deux options sont accompagnées à une diversification alimentaire progressive et appropriée de 6 à 24 mois avec aliments de complément et plat familial.

Il est alors Important que toute mère séropositive au VIH bénéficie d’un conseil pour un choix éclairé sur l’alimentation de son enfant c'est-à-dire recevoir des informations nécessaires sur la façon de satisfaire leurs propres besoins nutritionnels et les risques et avantages des différentes options alimentaires et des conseils spécifiques pour leur permettre de choisir l’option qui a le plus de chances de convenir à leur situation.

Quel que soit le choix de la mère, le prestataire de santé a l’obligation de la soutenir et de l’aider à minimiser les risques associés à l’alimentation de son enfant.

1.3.5 Alimentation de l’enfant dans les situations d’urgence :

Pendant les situations d'urgence telles que les tremblements de terre, inondations, cyclones, la sécheresse ou les conflits, les taux de maladie et de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans peuvent être particulièrement élevés en raison de l'impact combiné d'une incidence très élevée de maladies transmissibles et des taux élevés de malnutrition. Les mesures fondamentales pour prévenir la mortalité et la dénutrition chez les nourrissons et les jeunes enfants en situation d'urgence sont d’assurer une alimentation et des soins optimaux, en se concentrant en particulier sur la création d’un environnement favorable à l'allaitement maternel. L'allaitement maternel exclusif est une pratique qui sauve la vie avec le potentiel d’impact préventif le plus élevé pour la survie du nourrisson de moins de six mois au cours d'une urgence. Une alimentation de complément sans risque, adéquate avec l'allaitement continu jusqu'à 2 ans ou au-delà après 6 mois est également très importante en raison de la protection continue contre l'infection

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que l'allaitement confère et en raison de sa valeur nutritive et nécessite une attention particulière. Dans les situations d'urgence, l'utilisation de n’importe quel Substitut de Lait Maternel (SLM) peut encore augmenter les risques de maladie, de malnutrition et de mortalité, et perturber la protection fournie par l’allaitement.

1.3.6 Initiative Hôpitaux Amis des bébés

L’évaluation de la mise en œuvre de l’Initiative Hôpitaux Amis des bébés au Niger s’est déroulée sur l’ensemble des 36 hôpitaux ayant reçu le label Hôpitaux Amis des Bébés entre 1996-2005. Il s’agit d’une étude descriptive menée à l’aide de l’outil standardisé par l’OMS/UNICEF pour évaluer les centres voulant recevoir ou ayant reçu le label « Hôpital Ami des Bébés ». Ainsi, l’évaluation a été réalisée selon trois perspectives : celle des intervenants, des mères (femmes en grossesse et femmes accouchées) et celle des observateurs externes.

Parmi ces hôpitaux, 13 soit 36,1% remplissent encore complètement les Dix conditions et respectent le Code Internationale de Commercialisation des Substituts de lait maternel. Les conditions les mieux implantées au niveau des centres hospitaliers sont: la condition 7 « cohabitation » à 100%, la condition 9 « Interdiction d’utiliser des tétines artificielles » à 97% et le Code à 100%. Les conditions moyennement implantés sont : la condition 6 « Allaitement maternel exclusif seulement » à 66.9%, la condition 8 « Allaitement maternel à la demande » à 66.9%, la condition 1 « Politique d’allaitement » à 66.7%, la condition 4 « Contact précoce » à 57.1% et la condition 3 « information sur les avantages de l’allaitement et de sa pratique » à 50%. Les conditions faiblement implantées sont : la condition 5 « Enseignement post natal» à 25%, la condition 2 « Formation du personnel» à 22.2% et la condition 10 « Soutien à la sortie de l’hôpital

» à 19.4%.

Mais depuis 2007, cette initiative est à l’abandon faute de suivi et actuellement aucune information n’est disponible sur le label des structures de santé.

Dans le document Fraternité - Travail Progrès (Page 39-42)

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