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Recommandation de solutions

Dans le document Pour que chaque enfant compte (Page 44-47)

Le présent chapitre donne un aperçu des aspects à prendre en considération lors de l’instauration d’un système d’étude

Étape 4  Recommandation de solutions

L’une des parties les plus complexes du processus d’étude est la formulation de recom-mandations appropriées mais cette étape est cruciale pour le processus Au fur et à mesure de l’examen des données et des tendances, les schémas des problèmes apparaî-tront à l’évidence Le passage des problèmes aux solutions requiert davantage d’efforts et de créativité mais cela fait partie intégrante du processus destiné à prévenir des décès similaires à l’avenir

Le type des solutions choisies dépendra des personnes chargées de l’enquête, de la mesure de l’implication des acteurs concernés et du niveau de développement et des res-sources locales Les recommandations pourront concerner une intervention ponctuelle ou une activité continue, et il pourra être nécessaire d’équilibrer les priorités en fonction de la charge des diverses causes de mortalité et de l’applicabilité des différentes solutions Les comités d’étude pourront déterminer, d’après les résultats de leurs propres analyses, quel assortiment de stratégies sera le mieux adapté à leur situation, notamment leur accès aux ressources Les solutions devront cependant toujours être précises, mesurables, réa-lisables, pertinentes et limitées dans le temps La responsabilité du suivi des progrès de chaque solution devra aussi être confiée à des personnes précises Même si la personne désignée n’est pas seule responsable des changements à apporter, le fait de confier les tâches de mise en œuvre et de suivi à des personnes individuellement réduira le risque de défaut de suivi d’une action

Les réunions d’audit de la mortalité où le point est fait sur le nombre des décès peuvent se tenir chaque matin Une réunion d’étude périodique plus importante est toutefois néces-saire pour un examen détaillé de certains cas Afin d’institutionnaliser le système, une plate-forme officielle devra être établie pour présenter les résultats du processus d’audit Dans les établissements plus grands, la tenue de cette réunion est peut-être déjà obliga-toire dans les divers départements Dans d’autres contextes, l’assiduité pourra varier selon l’équipe, le département et la discipline, mais elle devra être encouragée

Une personne qualifiée, indépendante et acceptée présidera la réunion d’audit de la mor-talité et guidera la discussion Bien qu’un clinicien principal soit souvent choisi comme président, un médecin, par exemple, il est important d’envisager de confier ce rôle à des infirmières et des sages-femmes, et de les associer au processus  Les statistiques et les tendances seront présentées sous forme globale, des cas individuels étant aussi présentés de façon anonyme et impartiale La présentation des cas pourra inclure toutes les infor-mations disponibles, des soins prénatals jusqu’au moment du décès L’animateur pourra, le cas échéant, rappeler les lignes directrices relatives aux meilleures pratiques aux partici-pants Une discussion sur les facteurs modifiables de certains cas et l’évolution éventuelle observée d’une réunion à une autre suivra la présentation Le groupe essaiera de réunir un consensus sur les stratégies appropriées, fondées sur des données factuelles, requises pour corriger les principales insuffisances relevées concernant les soins À ce stade, il pourra être utile d’établir un cadre pour définir ce qui s’est bien passé et ce qui aurait pu être fait différemment pour prodiguer des soins plus satisfaisants dans un environnement où ne sera portée aucune accusation, assorti de notes sur les recommandations et sur les mesures proposées, et du nom de la personne chargée de la mise en œuvre et/ou du suivi de chacune (voir à l’annexe 8 les conseils relatifs à l’établissement du compte rendu d’une réunion d’audit de la mortalité et au suivi de chaque mesure)

Les mesures possibles sont notamment des interventions dans l’établissement de soins de santé, dans les services de santé périphériques ou locaux associés et dans le sec-teur public plus général, ainsi que dans la communauté Les informations résultant des méthodes internes d’amélioration de la qualité pourront faire apparaître des change-ments nécessaires dans la pratique clinique (soins directs des patients) ou la nécessité de modifier la prestation des services dans le système, notamment la manière de fournir les médicaments nécessaires et de former le personnel dans un établissement de soins

de santé, voire la nécessité d’établir des directives cliniques pour les soins Les approches communautaires pourront faire ressortir le besoin de programmes de promotion de la santé et d’éducation et de changements éventuels dans la prestation des services com-munautaires, d’une modification des pratiques à domicile ou d’une amélioration des infrastructures comme les routes, les ponts et les technologies de la communication Ces solutions ne relèvent pas du comité d’étude et nécessitent un maillage entre un comité d’audit régional ou national ou une autorité supérieure et les responsables communau-taires Il est important que tous ces éléments soient inclus, notamment dans les systèmes d’audit qui débordent le cadre d’un seul établissement ou d’un groupe régional d’éta-blissements de soins de santé Les conclusions d’un audit et les mesures prises doivent cependant toujours inclure des recommandations applicables sur le lieu des soins La diffusion des conclusions des audits est importante à plusieurs niveaux Le principe général concernant la diffusion est la transmission des principaux messages à ceux qui peuvent appliquer les conclusions et opérer un réel changement en sauvant des vies d’en-fants, ainsi, par exemple : les ministères de la santé ; les planificateurs et responsables politiques locaux et régionaux ; les organisations professionnelles ; les responsables de secteurs périphériques comme l’éducation et la sécurité sociale ; les professionnels de la santé et les établissements du secteur privé ; les spécialistes de la promotion de la santé ; les établissements universitaires ; et les administrateurs ou cadres des services de soins de santé locaux qui ne sont pas associés au comité d’audit de la mortalité S’il existe une fonction de liaison avec la communauté, les conclusions pertinentes pour la communauté, concernant notamment le premier retard lié à la demande de soins, devront être commu-niquées dans les lieux appropriés (voir également le chapitre 4) Les établissements de soins de santé pourront également utiliser les stations de radio, les journaux locaux et les organisations de la société civile pour communiquer des informations aux membres de la communauté et solliciter leur avis en retour (47)

Un rapport périodique est un moyen de diffuser les conclusions et les recommanda-tions Le rapport doit être rédigé dans un langage clair et facile à comprendre et il doit inclure des sections types comme l’évolution des données couvrant le nombre des naissances et des décès, les causes et les facteurs modifiables, ainsi que les recomman-dations et les solutions mises en œuvre Le rapport peut rester un document interne, distribué à tous les membres du personnel, et il peut aussi être communiqué à tous les acteurs et aux membres de la communauté concernés Le rapport devra indiquer claire-ment et simpleclaire-ment comclaire-ment les soins peuvent être améliorés mais il devra le faire sans porter d’accusations Les recommandations et les progrès accomplis sur la voie des solu-tions pourront être accompagnés d’une brève description de faits positifs comme par exemple le cas d’un décès prévenu de justesse grâce à l’intervention du comité d’audit après qu’une insuffisance ait été relevée Ces études de cas sont utiles pour communi-quer les conclusions d’un audit en termes très pratiques Une autre option est un bulletin bref, moins formel, dont la rédaction pourra être confiée à des membres du comité d’audit après chaque réunion, qui servira à communiquer, sans que personne ne se sente menacé, les recommandations issues des réunions et les mesures adoptées

Dans le document Pour que chaque enfant compte (Page 44-47)