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Recherches antérieures sur les économies d’échelle et de taille en production laitière

2. Économie d’échelle et économie de taille en agriculture

2.4 Recherches antérieures sur les économies d’échelle et de taille en production laitière

De nombreuses recherches ont été réalisées sur les économies d’échelle et de taille en Amérique du Nord ainsi qu’ailleurs dans le monde. Ces études, qui utilisent le concept d’économies d’échelles et d’économies de taille, sont effectuées à partir de différents indicateurs et approches méthodologiques.

2.4.1 Économies d’échelle

Kumbhakar (1993) est le seul chercheur à utiliser le concept théorique d’économies d’échelle. En effet, il n’utilise que des variables liées à la production et une fonction de production de type Cobb-Douglas pour son analyse. Il s’est questionné sur la profitabilité des entreprises laitières de l’Utah au niveau des rendements d’échelle et de l’efficience économique. Il a fait une comparaison entre un groupe d’entreprises de petite et de grande taille. Pour ce qui est des économies d’échelle, c’est la technique des rendements d’échelle qui a été privilégiée dans le cadre de cette analyse et les variables retenues sont le capital, le travail et la terre.

Dans son analyse, Kumbhakar (1993) établit un lien entre la taille des entreprises et le rendement d’échelle. Au niveau de l’interprétation, il faut comprendre que des rendements d’échelle élevés signifient qu’une entreprise n’a pas effectué toutes les économies d’échelle qui étaient réalisables. Ainsi, ses résultats démontrent que les entreprises de petite taille ont encore des possibilités d’obtenir des rendements d’échelle plus élevés que les entreprises dont la taille est plus importante. En d’autres mots, les plus grandes entreprises ont déjà réalisé un rendement d’échelle plus important à court terme que les entreprises de plus petite taille.

Dans les sections 1.4.2 et 1.4.3, les études mentionnent fréquemment le terme d’économie d’échelle alors que dans les faits, elles font plutôt référence au concept d’économie de taille, tel que nous l’avons défini précédemment. Par conséquent, afin d’éviter toute forme de confusion, c’est le terme économie de taille qui sera utilisé dans ces mêmes sections.

2.4.2 Économies de taille (moyennes)

Matulich (1978) s’est intéressé aux économies de taille des entreprises laitières de la vallée du Chino en Californie. Il a pris en considération l’ensemble des entreprises

laitières, toutes technologies de production confondues. La méthode d’analyse qu’il a utilisée est celle de la courbe de long terme. Comme il le mentionne dans son étude, il y a des économies de taille dans les coûts par vache reliés aux bâtiments et équipements, ainsi qu’au niveau des salaires (coûts du travail), des assurances et des taxes à mesure que la taille augmente.

Bien que ces résultats soient intéressants, il est important de souligner que dans son analyse, Matulich (1978) a gardé des valeurs constantes pour ce qui est des coûts reliés à l’alimentation, au remplacement du troupeau, aux terres et aux frais divers. Autrement dit, il n’a pas ajusté les valeurs de ces variables, qui représentent selon lui entre 80% et 85% des coûts annuels, en fonction de la taille de l’entreprise, puisqu’il considère que ces coûts n’ont aucune influence sur les économies découlant de l’accroissement de la taille des entreprises étudiées. Cette décision de Matulich (1978) est discutable. En effet, dans une perspective d’économie de taille, la combinaison d’intrants peut varier et cela s’applique aussi à l’alimentation. De plus, il est aussi important de tenir compte des économies de taille correspondant aux escomptes sur la quantité. Ainsi, plus une entreprise est de grande taille et plus elle achètera d’intrants. Par conséquent, les prix d’achats devraient avoir tendance à diminuer.

De son côté, Moschini (1988) s’est penché sur la structure de coût des entreprises laitières ontariennes en utilisant une fonction de coûts hybride-translog. Une partie de son étude a également été consacrée à la détermination des économies de taille dans les entreprises à l’aide de la méthodologie des rendements d’échelle. Les coûts totaux ont été utilisés comme indicateur. La distribution des entreprises a été déterminée en percentile par rapport à la quantité de lait produite.

Son analyse démontre qu’il y a des rendements d’échelle croissants reliés à l’accroissement de la taille pour la grande majorité des entreprises, mais que ces rendements sont de moins en moins importants à mesure que la taille de ces entreprises s’accroît. Ainsi, on remarque que pour les entreprises qui sont de grande taille (percentile se situant entre 90% et 95%), les rendements d’échelle ont atteint leur niveau optimum et ont même tendance à décroître avec l’accroissement de leur production (entreprises se situant dans le percentile supérieur à 95%). Moschini (1988) démontre également que certains facteurs ont un impact sur la structure de coût et par le fait même, sur les économies de taille. Ces facteurs au nombre de sept sont la localisation géographique, le

ratio dette/capitaux propres, les techniques de traite, la qualité des bâtiments, la race de vache, l’éducation et la puissance du plus gros tracteur.

Pour sa part, l’étude de Short (2004) est intéressante elle aussi. Elle a été effectuée à partir d’un échantillon d’entreprises situées dans cinq grandes régions agricoles des États- Unis. Dans son analyse, Short (2004) dresse un tableau comparatif entre quatre groupes d’entreprises laitières de taille différente. Les résultats, qui démontrent que les coûts totaux moyens et les coûts fixes moyens diminuent lorsque la taille du troupeau augmente, sont statistiquement significatifs. Des résultats similaires sont également observables au niveau de certains coûts variables, tels que les dépenses en énergie et en entretien. De plus, pour ce qui est des entreprises qui possèdent des troupeaux de plus grande taille, on remarque que l’utilisation de la main-d’œuvre et des coûts reliés au capital et l’alimentation sont de beaucoup inférieurs à ceux des exploitations de plus petite taille. La conclusion de Short (2004) est donc qu’il y a des économies de taille en production laitière aux États- Unis.

En ce qui concerne plus spécifiquement le Québec, les chercheurs Levallois, Blouin- Demers et Perrier ont aussi réalisé des études sur les économies de taille en production laitière en 2003 et en 2010. Ces études ont été réalisées à partir de l’hypothèse voulant qu’il ne puisse y avoir d’économies de taille au niveau des coûts variables dans les entreprises laitières. Ce choix présuppose que les économies de taille proviennent uniquement des coûts fixes et que les coûts variables sont plutôt influencés par l’efficacité technico-économique des entreprises. Cette approche est peut-être un peu limitative et c’est la raison pour laquelle notre analyse se penchera malgré tout sur les liens possibles entre les économies de taille et certains coûts variables.

Ainsi, dans leur étude de 2003, Levallois, Blouin-Demers et Perrier ont tenté de comprendre les raisons qui mènent à une expansion des entreprises en agriculture. Une de ces raisons serait que lors d’une expansion, l’entreprise agricole peut profiter des économies de taille. Une autre de ces raisons serait que les entreprises de grande taille sont plus efficientes que les entreprises de petite taille. Pour déterminer s’il existe réellement des économies de taille dans le secteur laitier, ils ont réalisé une analyse de corrélation des coûts fixes par rapport à la taille des entreprises. En plus des coûts fixes totaux, l’exercice portait également sur les charges de travail (coût de vie et salaires), l’amortissement du bâtiment et des machines, les intérêts sur l’actif, les frais généraux et les coûts d’entretien du fonds de terre et des bâtiments.

Au terme de cette analyse, les résultats n’ont été concluants que pour les frais généraux, les charges de travail et les charges fixes totales. Et c’est au niveau des charges de travail que les résultats ont été le plus significatif (seul indicateur où il y a des économies de taille). Selon les auteurs, il y a toujours une possibilité de réaliser des économies de taille tant que l’entreprise «n’utilise pas 100% de ses ressources qui créent des charges fixes»  (Levallois, Blouin-Demers et Perrier 2003). De ce fait, «il peut y avoir une économie d’échelle à réaliser tant que les ressources disponibles ne sont pas utilisées correctement» (Levallois, Blouin-Demers et Perrier 2003).

L’étude de Levallois et Perrier (2010) tente de vérifier s’il existe réellement des économies de taille en production laitière. En plus des coûts fixes totaux (sauf intérêt MLT), l’analyse portait également sur les charges de travail (coût uniformisé), l’amortissement, les frais généraux (sauf intérêt MLT et salaires) et les coûts d’entretien du fond de terre et des bâtiments. Selon les auteurs, la très grande majorité des économies de taille se réalisent au niveau des coûts du travail si l’on compare les petites et les grandes entreprises. L’indicateur des coûts du travail est le salaire uniformisé (coût/UTP moyen). Il y aurait également des économies de taille au niveau des frais généraux, mais elles seraient assez faibles. Toutefois, Levallois et Perrier (2010) en arrivent à la conclusion que si l’on prend comme référence la rémunération réellement versée (salaires et coûts de vie/vache), il n’y aurait aucune économie de taille au niveau des coûts de travail dans la mesure où «les producteurs qui sont moins efficaces au travail s’accordent une rémunération plus faible, possiblement en raison d’un revenu disponible moins élevé» (Levallois et Perrier 2010).

2.4.3 Économies de taille et efficience

Les études dont nous avons parlé précédemment ne s’intéressaient qu’aux économies de taille. Toutefois, certains auteurs se sont aussi intéressés au concept d’efficience en plus de celui d’économies de taille. Parmi les articles portant sur ces deux concepts, on peut identifier deux types d’analyse, soit celles qui n’établissent aucun lien entre les économies de taille et l’efficience et celles qui font ce lien.

Pour ce qui est de Romain et Lambert (1995), Levallois, Blouin-Demers et Perrier (2003) et Desrosiers (2009), même s’ils ont abordé ces deux concepts dans le cadre de leurs analyses, ils n’ont établi aucune relation. Ainsi, dans leur étude de 2003, Levallois, Blouin- Demers et Perrier ont tenté de comprendre les raisons qui mènent à une expansion des

entreprises en agriculture. Une de ces raisons serait que lors d’une expansion, l’entreprise agricole peut profiter des économies de taille. Une autre de ces raisons serait que les entreprises de grande taille sont plus efficientes que les entreprises de petite taille. 

Pour ce qui est de l’efficience, Levallois, Blouin-Demers et Perrier (2003) ont utilisé certains critères technico-économiques comme le pourcentage de charges. La conclusion est que « l’efficacité technico-économique tend à augmenter avec la dimension de l’entreprise laitière » (Levallois, Blouin-Demers et Perrier, 2003). En effet, lorsqu’une entreprise laitière passe d’une strate de taille donnée à une strate de taille supérieure, les indicateurs montrent des résultats d’efficiences plus intéressants.

Desrosiers (2009) a également réalisé une étude sur les économies de taille au niveau des entreprises laitières de grande taille située au Québec et en Ontario. Sur la base d’un échantillon, l’auteure compare des entreprises appartenant à trois groupes de taille différente (100 à 150 vaches, 151 à 250 vaches et plus de 250 vaches). L’analyse porte sur l’ensemble des postes apparaissant aux états financiers de ces entreprises. Les résultats de cette étude ne permettent pas de conclure qu’il y a des économies de taille. En effet, on peut constater que les charges variables, qui sont principalement les coûts d’alimentation, augmentent à mesure que la taille du troupeau s’accroît. De plus, « les frais fixes par vache ne tendent pas à diminuer avec le nombre de vaches » (Desrosiers 2009). Pour ce qui est des salaires versés, ils sont plus élevés lorsque la taille d’une entreprise augmente. Du côté de l’efficience de l’entreprise, l’efficacité de la production et du travail ont également été mesurées. Dans les deux cas, elles augmentent à mesure que la taille de l’entreprise s’accroît. La production de lait par UTP passant de 267 391 à 333 193 litres et le nombre de vaches par UTP passant de 30,6 à 42,4 entre le premier et le troisième groupe (taille).

Pour ce qui est de l’efficience des entreprises, Levallois, Blouin-Demers et Perrier (2003) et Desrosiers (2009) en sont venus au même constat. Les entreprises de grande taille sont plus efficientes que celles de plus petite taille. Ces conclusions sont identiques à celles de Romain et Lambert (1995).

Romain et Lambert (1995) ont en effet cherché « à estimer le niveau d’efficacité technique des entreprises laitières et à analyser la relation entre les coûts de production, le niveau d’efficacité technique et la taille des entreprises ». Cette analyse, qui portait sur des groupes d’entreprises de tailles distinctes, a été réalisée à partir de bases de données du

Québec (≤ 30 vaches, 31-40 vaches, 41-50 vaches et + 50 vaches) et de l’Ontario (≤ 35 vaches, 36-50 vaches et + 50 vaches). Quatre indicateurs de coûts ont été retenus pour cette étude, soit les coûts monétaires avant salaires et intérêts, les coûts de production avant rémunération du travail familial et de l’avoir propre, les intérêts payés et les amortissements.

Pour ce qui est des coûts monétaires avant salaire et intérêts, leur analyse démontre qu’au Québec, ce sont les plus petites entreprises (≤ 30 vaches) qui présentent les coûts les plus élevés et statistiquement significatifs. Du côté de l’Ontario, ce sont à la fois les plus petites (≤ 35 vaches) et les plus grandes entreprises (+ 50 vaches) qui démontrent des résultats significatifs, les coûts monétaires avant salaire et intérêts des plus petites entreprises étant plus élevés que ceux des autres tailles. En ce qui concerne les coûts de production avant rémunération du travail familial et de l’avoir propre, il n’y a pas de différence entre le Québec et l’Ontario. C’est dans les petites entreprises que ces coûts sont les plus élevés. Pour ce qui est des autres tailles d’entreprises, les coûts sont similaires.

Du côté des paiements d’intérêts, il y a peu de variations entre le Québec et l’Ontario, sauf pour les grandes entreprises québécoises (+ 50 vaches) qui ont des paiements plus élevés que les entreprises de plus petite taille. Finalement, pour ce qui est de l’amortissement, les coûts évoluent de façon irrégulière autant au Québec qu’en Ontario. Ainsi, les coûts augmentent lorsque l’entreprise atteint une strate de taille supérieure. Par la suite, ils vont diminuer pour augmenter à nouveau. Selon les auteurs, ces variations sont le résultat des changements de technologies de production qui sont nécessaires pour que les entreprises puissent s’adapter à la nouvelle taille de l’entreprise. Toutefois, pour ce qui est de l’Ontario, « l’analyse statistique montre des résultats non significatifs » (Romain et Lambert 1995).

Toutefois, contrairement à Levallois, Blouin-Demers et Perrier (2003) et Desrosiers (2009), Romain et Lambert ont utilisé la méthode d’analyse de la fonction frontière pour estimer l’efficience des entreprises. À l’aide d’une fonction frontière stochastique, Romain et Lambert (1995) ont déterminé un modèle d’entreprise technique efficace. Pour ce qui est du Québec, les résultats montrent que le niveau d’efficacité technique est plus important dans les entreprises de grande taille. Toutefois, « la différence est relativement faible » (Romain et Lambert 1995). Pour ce qui est de l’Ontario, « l’impact de la taille du troupeau n’est pas statistiquement significatif » (Romain et Lambert 1995). De plus, les résultats

découlant de la relation entre l’efficacité technique et les coûts d’une entreprise (les coûts monétaires avant salaires et intérêts, les coûts de production avant rémunération du travail familial et de l’avoir propre) sont également significatifs. Que ce soit au Québec ou en Ontario, les deux postes de coûts des entreprises diminuent lorsque le niveau d’efficience des entreprises augmente.

Ces conclusions sont particulièrement intéressantes, car même si Romain et Lambert (1995) n’ont pas cherché à estimer la relation entre les économies de taille et l’efficience de l’entreprise, il est quand même possible d’y voir un lien. En effet, l’efficience d’une entreprise permet de diminuer les coûts. De plus, au Québec, les grandes entreprises sont généralement plus efficientes que les plus petites, ce qui est également démontré dans les travaux de Levallois, Blouin-Demers et Perrier (2003) et Desrosiers (2009). Par conséquent, il nous semble pertinent de considérer l’existence d’une relation entre les économies de taille et l’efficience des entreprises.

De nombreux chercheurs se sont penchés sur cette relation en utilisant la fonction frontière comme outil d’analyse. Ces chercheurs ont tenté de comparer le niveau d’efficience et l’impact des économies de taille pour certaines strates de taille, dans le but de vérifier si l’efficience est davantage bénéfique que les économies de taille dans les entreprises laitières.

Tauer (2001) s’est intéressé à la relation qui existe entre la taille des entreprises laitières de l’État de New-York et les économies de taille. Il s’est penché plus particulièrement sur la survie des entreprises laitières de petite taille. Il faut dire que pour plusieurs chercheurs, la survie des petites entreprises est préoccupante dans la mesure où ces dernières ont un coût de production moyen plus élevé que celui des grandes entreprises. Il a effectué son analyse à partir du coût moyen total et en utilisant deux fonctions analytiques, soit une régression quadratique de coût et une fonction frontière.

La fonction frontière tient compte de l’inefficacité d’une entreprise. À partir des deux fonctions analytiques qu’il a utilisées, sa conclusion est que le coût de production moyen diminue à mesure que la taille des entreprises augmente. Toutefois, les résultats sont différents selon la fonction analytique qui a été retenue. Pour ce qui est des résultats obtenus avec la fonction frontière, le coefficient du nombre de vaches est moins important que celui de la fonction quadratique. L’explication de Tauer (2001) à propos de ces différences est qu’elles sont dues en grande partie à l’inefficience des entreprises. En

effet, lorsqu’on considère l’ensemble des entreprises efficientes, on constate que la relation entre la taille et les coûts est beaucoup moins importante. Par conséquent, même s’il y a des économies de taille dans les deux cas, l’efficacité est un facteur déterminant pour la survie des petites entreprises.

Dans une étude plus récente, Tauer et Mishra (2003) ont repris certains éléments de l’analyse de Tauer (2001). Cette étude a également été complétée à partir d’une régression quadratique et d’une fonction frontière pour connaître l’efficacité des entreprises lors de l’évolution du coût de production en fonction de la taille. Toutefois, contrairement à l’étude de 2001, celle de Tauer et Mishra (2003) a été réalisée au niveau des entreprises laitières de l’ensemble des États-Unis. Trois variables ont été retenues pour cette étude, soit les coûts totaux, les coûts variables et les coûts fixes. Pour ce qui est des coûts variables, les indicateurs retenus sont l’alimentation, la main-d’œuvre salariée et l’énergie. Pour ce qui est des coûts fixes, seuls le salaire du producteur agricole et les coûts en capital sont considérés.

Dans un premier temps, à l’aide de la régression quadratique, Tauer et Mishra (2003) ont démontré que le coût de production total diminue lorsque la taille de l’entreprise augmente. Toutefois, ces économies de taille seraient essentiellement dues à une diminution des coûts fixes. Pour ce qui est des coûts variables, leur évolution n’aurait pas d’effet en termes d’économies de taille. Cette conclusion rejoint les résultats de l’étude de Matulich (1978) selon lesquels plusieurs postes de coûts, comme l’alimentation ou l’achat d’animaux, n’ont aucun effet sur les économies de taille. Toutefois, ces conclusions ne tiennent pas compte de l’impact pouvant résulter de l’inefficacité des entreprises.

Dans un deuxième temps, Tauer et Mishra (2003) se sont donc penchés sur l’inefficacité de l’entreprise au niveau de l’évolution des coûts de production et de la taille. Comme Tauer (2001), ils en arrivent à la conclusion que l’efficacité a une influence importante sur la diminution des coûts par rapport à la taille. Cet exercice a été réalisé à partir des coûts totaux et des coûts fixes. Pour ces deux variables, Tauer et Mishra (2003) ont déterminé la partie du coût qui correspond à l’inefficience de l’entreprise et ils ont ensuite soustrait ce résultat des coûts de l’entreprise. Dans les deux cas, tant au niveau de la fonction frontière