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Organisation des données et échantillon final

2. Économie d’échelle et économie de taille en agriculture

3.4 Organisation des données et échantillon final

Avant de procéder à notre analyse, il est important de présenter l’échantillon final qui a été utilisé dans le cadre de cette recherche et d’expliquer comment nous avons procédé au traitement et à l’uniformisation des données.

3.4.1 Échantillon

Il est important de mentionner qu’aucun échantillonnage n’a été réalisé dans le cadre de cette étude. En effet, les informations qui ont été utilisées pour cette analyse n’ont pas été compilées lors d’une collecte de données.

3.4.1.1 Échantillon de base

L’entreprise-type de notre échantillon de base est une ferme qui a comme activité la production laitière et qui est située dans la province de Québec, dans l’État de New-York ou dans l’État de la Californie. Ces entreprises proviennent d’une des trois bases de données qui ont été utilisées pour la réalisation de notre analyse. Au total, cet échantillon de base est composé de 1079 entreprises laitières.

3.4.1.2 Échantillon final

À cette étape, il est important de bien poser les critères de sélection de l’échantillon final. En effet, les entreprises sélectionnées pour faire partie de cet échantillon doivent être le plus représentatives possible d’une entreprise type. Deux critères de sélections ont été retenus :

 Les activités laitières doivent représenter au moins 70% des revenus agricoles de l’entreprise;

 L’information sur la procédure de traite (système de traite et nombre de traites) devait être disponible.

Lorsqu’on considère ces critères de sélection, on constate que 1049 entreprises laitières ont été retenues parmi les 1079 entreprises de l’échantillon de base. Toutefois, d’autres manipulations ont été nécessaires afin de s’assurer de la conformité de l’échantillon. En effet, lorsqu’une entreprise avait des données trop « extrêmes » au niveau des indicateurs de coût, elle était éliminée de l’échantillon. De ce fait, l’échantillon final compte 847 entreprises. Les caractéristiques de ces entreprises sont présentées au Tableau 5.

Tableau 5 – Caractéristiques régionales des entreprises Région Nombre d’entreprises Moyenne du nombre de vaches Moyenne de la production totale (hl) Stabulation libre (nombre d’entreprises) Québec 542 70 5770 41 New-York 183 594 66 482 157 Californie 122 1389 136 939 122 Total 847 373 37 781 320

Source : Calculs réalisés à partir des trois bases de données utilisées (Agritel, DFBS, CFDA).

3.4.2 Traitement et uniformisation des données

Dans le cadre de notre analyse, nous avons compilé des données du Québec et des États-Unis. Le fait d’utiliser des données provenant de deux pays différents a occasionné certaines contraintes au niveau de l’uniformité des données. Ainsi, dans le but d’assurer la fiabilité des résultats, nous avons procédé à certaines manipulations des données afin de corriger les disparités au niveau des données financières et des données techniques. 3.4.2.1 Ajustement des données financières

Les entreprises retenues dans le cadre de notre étude sont situées dans deux pays différents. Par conséquent, les données monétaires (revenus et dépenses) sont présentées en devise américaine pour les entreprises new-yorkaises et californiennes et en devise canadienne pour les entreprises québécoises. Toutefois, par souci de normalisation, les données américaines ont été converties en dollars canadien. Cette conversion a été réalisée à partir du taux de change moyen annuel calculé par la Banque du Canada pour l’année 2012. D’après la Banque du Canada (2014), en 2012, 1 dollar américain valait 0,99958008 dollar canadien.

Des ajustements ont aussi été nécessaires au niveau de deux postes de coûts. Il faut préciser que pour ce qui est des entreprises américaines, il n’existe aucune distinction entre les intérêts à court et à long terme. Les intérêts à court terme sont considérés comme un coût variable et les intérêts à long terme comme un coût fixe. Étant donné l’impossibilité de faire la distinction entre ces deux coûts, les intérêts totaux seront comptabilisés dans les coûts fixes totaux. Ce choix a été motivé par le fait qu’en général,

les intérêts à long terme représentent plus de 90% des intérêts totaux des entreprises québécoises de l’échantillon.

Nous avons rencontré le même problème au niveau des coûts d’entretien des entreprises laitières californiennes. Il est impossible de faire la distinction entre l’entretien de la machinerie et de l’équipement (coûts totaux variables) et l’entretien du fonds de terre et des bâtiments (coûts totaux fixes). Pour corriger la situation, nous avons eu recours à une méthode semblable à celle utilisée pour les intérêts totaux. Lorsqu’on analyse la proportion de ces deux coûts au niveau des coûts d’entretien totaux, les coûts d’entretiens pour les équipements et la machinerie sont supérieurs (80% pour le Québec et 77% pour l’État de New York). Par conséquent, 80% des coûts d’entretien totaux des entreprises californiennes seront comptabilisés comme des coûts d’entretien des équipements et de la machinerie et 20% comme des coûts d’entretien du fonds de terre et des bâtiments3.

3.4.2.2 Ajustements des données techniques

Pour ce qui est des données techniques, deux types d’ajustements ont été effectués. Le premier ajustement consiste en une uniformisation de la quantité de lait produite par les entreprises. En effet, les données des entreprises américaines sont en cent livres (cwt) de lait et celles des entreprises québécoises sont en hectolitre. Selon l’International Farm Comparison Network (…), 100 livres de lait équivalent à 43,9 litres de lait. Les données américaines ont donc été converties en hectolitre.

Le deuxième type d’ajustement a été réalisé au niveau de la conformité des données qui font référence au nombre de traites et au système de traite. Dans un premier temps, cette opération a été effectuée au niveau du nombre de traites réalisées par les entreprises québécoises. Dans la base de données Agritel, le nombre de traites réalisées par chaque entreprise n’est pas disponible. Pour résoudre ce problème, nous avons décidé de considérer que les entreprises québécoises procédaient à deux traites par jour. Cette fréquence de traite n’a pas été déterminée au hasard. En effet, « si l’on se fie aux fermes clientes de Valacta, il se fait trois traites par jour sur moins de 3 % des fermes laitières au Québec » (Gagnon 2011).

      

3  Cette  méthode  peut  être  discutable  lorsqu’on  sait  que  les  producteurs  californiens  opèrent  selon  un 

système hors sol. Toutefois, les coûts d’entretien totaux des producteurs californiens ne représentent que  2% des coûts totaux. Par conséquent, l’impact de cette décision sur l’ensemble de l’analyse est minime. 

Cet exercice a également été nécessaire pour certaines entreprises de l’État de New York. Pour ces entreprises new-yorkaises, le nombre de traites par jour est inconnu. Dans les tableaux, cette donnée est identifiée par le titre «other». Pour certaines entreprises, il était possible d’imputer un nombre de traites. En effet, ces entreprises avaient un rendement de lait/vache similaire ou supérieur à la moyenne des entreprises effectuant trois traites quotidiennes et opérant avec une salle de traite ou des robots de traite dans l’État de New-York. Un nombre de trois traites par jour a été retenu pour ces entreprises et les entreprises pour lesquelles il était impossible d’appliquer cette méthode ont été retirées de la liste.

Un problème similaire s’est présenté au niveau du système de traite de quelques entreprises de la Californie et de l’État de New York. Pour ce qui est de ces entreprises, le système de traite est identifié sous le titre « other ». Encore là, il a été possible d’imputer une variable pour certaines entreprises. Ces quelques entreprises opéraient en stabulation libre en partie ou en totalité. En tenant compte de ces caractéristiques, il est peu probable qu’une entreprise puisse opérer avec un lactoduc. Pour ce qui est de ces entreprises, nous avons établi qu’elles utilisaient une salle de traite ou des robots de traite. Les entreprises, pour lesquelles l’exercice n’a pas été possible, ont été retirées de la population à l’étude.

3.4.2.3 Détermination du coût du travail non rémunéré

Comme nous l’avons mentionné précédemment, il n’est pas toujours possible de déterminer le coût du travail non rémunéré. De plus, dans le cadre de cette analyse, nous devons tenir compte de trois régions qui ont des réalités différentes.

Le coût du travail non rémunéré est la somme de la rémunération de la main-d’œuvre familiale et de la rémunération de l’exploitant. Pour ce qui est de la rémunération de l’exploitant, elle a été déterminée à partir des montants indiqués dans les bases de données que nous avons utilisées. Pour la rémunération de la main-d’œuvre familiale, elle a été déterminée en fonction des informations disponibles pour chaque région :

 Québec : multiplication du taux horaire minimum (salaire minimum) par le nombre d’heures correspondant à l’UTP4 familiale;

       4 1 UTP = 3000 heures.

 New York : multiplication du taux mensuel de 2550$/mois (Cornell University Charles H. Dyson School of Applied Economics and Management 2012) par le nombre de mois travaillés dans une année;

 Californie : multiplication du taux « 1 man month5 » (California Department of

Food and Agriculture 2013) par 40 heures et par le nombre de semaines dans une année.

3.4.2.4 Détermination de la rémunération du capital

La rémunération des capitaux est un coût non monétaire et un indicateur important pour la détermination des économies de taille. Cependant, les informations sur l’avoir propre ou sur les dettes des entreprises n’étaient pas disponibles au niveau des entreprises californiennes. Par conséquent, l’information utilisée a été la valeur des actifs à moyen et à long terme. La détermination de la rémunération du capital s’est réalisée en utilisant la méthode suivante :

Rémunération du capital = valeur totale des actifs à moyen et long terme x taux fixe des obligations gouvernementales sur 10 ans

En 2012, ce taux fixe était de 2,96% (CECPA).