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Rappel histologique

II. RAPPEL HISTOLOGIQUE

La peau humaine est un organe complexe qui, schématiquement, peut être divisé en 3 compartiments superposées : l’épiderme, le derme et l hypoderme

L’épiderme est un épithélium d’épaisseur variable, qui repose sur un tissu conjonctif, le derme et l’hypoderme conjonctivo-adipeux .

La zone de jonction entre l’épiderme et le derme fait souvent l’objet d’une approche spécifique, elle est composée d’une matrice extracellulaire dont les constituants sont secrétés par les cellules de l’épiderme et du derme

A. L’épiderme

L’épiderme la couche la plus superficielle de la peau en contact direct avec le milieu extérieur.

Il mesure, suivant les zones de l’organisme, de 0.1 à 4 millimètres.

L’épiderme est un épithélium stratifié pavimenteux orthokératosique. C’est un tissu autorenouvelant constituer principalement de kératinocytes qui représentent 80 à 90 % de la population cellulaire épidermique le reste sont des cellules disséminées entre les kératinocytes (les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel )

il ne contient aucun vaisseau sanguin ni lymphatique, mais renferme de nombreuses terminaisons nerveuses libres.

L’épiderme est composé de plusieurs couches cellulaires :

- Couche basale - stratum germinativum : la couche la plus profonde de l’épiderme.

Ancrée de façon perpendiculaire à la jonction dermo-épidermique (JDE) – membrane basale .

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c’est une seule assise de cellules constituée de kératinocytes à large noyau cylindriques ou cubiques, elles sont à l’origine du renouvellement de l’épiderme qui s’effectue en 28 jours grâce à leur forte activité mitotique .

- Couche épineuse - stratum spinosum : est composée de 5 à 15 assises de kératinocytes entrées en différenciation. Ce sont des cellules très actives de part la synthèse de protéines, notamment de kératines.

L’abondance et l’organisation des kératines en tonofilaments ainsi que leur association aux nombreux desmosomes confèrent aux cellules une structure épineuse

Une telle cohésion est responsable en partie de la grande résistance mécanique de cette couche .

- Couche granuleuse - stratum granulosum : la dernière couche de cellules nuclées de l’épiderme comporte 1 à 3 assises de kératinocytes aplatis et fusiformes disposés parallèlement à la surface cutanée. Ces cellules possèdent un noyau ovale et dense dans lequel la chromatine et les organites se raréfient.

Le nom de couche granuleuse est dû à la présence des grains de kératohyaline (granulations basophiles), c’est-à-dire un assemblage de protéines riches en histidine et de filaments de kératine.

- Couche cornée - stratum corneum : la couche la plus superficielle de l’épiderme. Elle est composée de 5 à 10 assises kératinocytaires anucléées et aplaties dénommées les cornéocytes. Le cycle de différenciation depuis les kératinocytes basaux jusqu’à la desquamation se déroule en 21 jours.

1. les kératinocytes

Les kératinocytes (du grec ancien kéras : corne) constituent la majorité de la population cellulaire épidermique (80 à 90 %). Ces cellules dérivées de l'ectoderme sont dites malpighiennes et proviennent des cellules souches du stratum basal.

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Au cours du processus de kératinisation les kératinocytes migrent à partir du stratum basal vers le stratum corneum ,elles suivent un programme de différenciation puis d’apoptose et d’élimination de la profondeur vers la surface (phénomène de desquamation) .

Dès le passage des kératinocytes vers le stratum spinosum les kératinocytes changent de morphologie et passent de colonnes a polygones.

Ce stade est marqué par le début de synthétisation de la kératine

Les kératines sont des protéines insolubles qui agissent comme filaments intermédiaires, organisées en tonofilaments, vont former le cytosquelette intracellulaire en s’associant aux microfilaments d’actine et aux microtubules, et ainsi conférer aux kératinocytes leur fonction de protection

2. Les mélanocytes

Les mélanocytes sont des cellules dendritiques pigmentogènes . Ils dérivent des crêtes neurales et colonisent l’épiderme au cours du développement embryonnaire en se plaçant entre les kératinocytes de la couche basale constituent la deuxième grande population cellulaire de l’épiderme (3 5%) au niveau de la couche basale, il y a 1 mélanocyte pour 5 à 10 kératinocytes.

La fonction principale des mélanocytes est la production des pigments naturels, les mélanines .

L’unité épidermique est formée des mélanocytes et kératinocytes voisins des couches basale et épineuse . C’est au sein de cette unité que se fait le transfert des mélanosomes, organites contenant la mélanine, ils sont transférés aux kératinocytes pour assurer la pigmentation de l’épiderme via des prolongements cytoplasmiques (dendrites) où ils forment une calotte supranucléaire protégeant le matériel génétique contre les rayons ultraviolets .

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Chaque mélanocyte fournit des grains de mélanine à près de 40 kératinocytes basaux avoisinants, qui contribueront à disséminer les pigments dans les couches supérieures de l'épiderme et à le colorer.

3. les cellules de Langerhans

La cellule de Langerhans est une cellule dendritique de l'épiderme et des épithéliums stratifiés. Dérivée de la lignée monocytaire (et donc originaire de la moelle), elle est l'archétype de la cellule présentant les antigènes aux lymphocytes T. Sa localisation explique qu'elle soit en première ligne de la plupart des stimulations antigéniques · et des réponses immuno-allergiques. Exprimant la molécule CD4, récepteur du virus HIV, elle est aussi un réservoir potentiel de cet agent. [5]

Elles constituent 2 à 4 % de la population cellulaire épidermique. Elles sont rares dans la couche basale et sont situées préférentiellement en position supra-basale dans l’épiderme, elles émettent de fins prolongements cellulaires entre les kératinocytes avec lesquels elles sont en contact étroit par l’intermédiaire d’une liaison homophile entre deux molécules de E-cadhérine, présentes sur chacun des deux types de cellule.

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En microscopie électronique, les cellules de Langerhans apparaissent comme des cellules claires sans tonofilaments, ni mélanosomes et n'établissent pas de desmosomes avec les kératinocytes avoisinants. Elles se caractérisent par la présence pathognomonique des granules de Birbeck, en forme de raquettes de tennis.

En tant que leucocytes et cellules présentatrice d’antigènes, les cellules de Langerhans de l'épiderme et des muqueuses expriment de multiples marqueurs membranaires. Elles expriment également des molécules d’adhérence, telle l’E-cadhérine, qui leur permet une adhérence homotypique avec les kératinocytes

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A la suite d’une stimulation antigénique, les cellules de Langerhans migrent hors de l'épiderme vers le tissu lymphoïde. Vu leur rôle immunitaire, le nombre des cellules de Langerhans augmente

Au cours des maladies inflammatoire chronique de la peau particulièrement les maladies d'origine immunitaire, telles que certaines formes de dermatite.

4. Cellules de Merkel

Les cellules de Merkel constituent la quatrième population cellulaire de l’épiderme. Elles ont des fonctions de mécanorécepteurs et des fonctions inductives et trophiques sur les terminaisons nerveuses périphériques.

Les cellules de Merkel sont situées dans la couche basale de l’épiderme .

Ils sont présents en abondance dans les paumes des mains ; le dos des pieds et les lèvres.

Les cellules de Merkel ne sont pas identifiables en microscopie optique standard. en microscopie électronique, elles se distinguent des autres cellules épidermiques par une taille plus petite, un noyau plurilobé volumineux et pauvre en nucléoles, des desmosomes particuliers de structure plus petite assurant l’adhésion avec les kératinocytes avoisinants, parfois des mélanosomes, de fréquentes expansions villositaires de plusieurs micromètres de long, et la présence caractéristique, dans leur cytoplasme, de nombreux granules neurosécrétrices de 80 à 160 μm de diamètre, localisés face aux terminaisons de neurones situés dans le derme . [7]

Les expansions villositaires projetées entre les kératinocytes enregistrent les vibrations et les transmettent à un neurone sensitif.

Au sein de l’épiderme, les cellules de Merkel (CM) sont des acteurs-clés du système neuro-endocrino-immuno-cutané .

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Figure 2: Les principales caractéristiques de l'épiderme, y compris ses couches cellulaires et

ses différents types de cellules. D’après Gawkrodger D, Ardern-Jones MR : Dermatology, ed 5, Philadelphia, 2012, Churchill Livingstone).

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B. Le derme

Le derme est la couche de peau qui se trouve sous l'épiderme et au-dessus de la couche sous-cutanée. C'est la couche la plus épaisse de la peau .

C’est un tissu conjonctif irrégulier et modérément dense constitué de cellules, de molécules qui forment des fibres et de polysaccharides.

Les macromolécules et les fibres (collagène, élastine et fibrinonectine) sont produites par les fibroblastes, principales cellules de cette couche en plus des cellules immunitaires (macrophages, lymphocytes) et les cellules dendritiques interstitielles du derme, qui assurent le rôle immunitaire

L’ensemble des molécules et des fibres du derme baigne dans une substance de base amorphe de mucopolysaccharides (les glycosaminoglycanes)

Le derme a en moyenne une épaisseur de1 à 2 mm ; il est particulièrement fin au niveau des paupières et du prépuce et en revanche très épais au niveau des plantes des pieds. Il comporte deux zones: le derme papillaire et le derme réticulaire

1. La couche papillaire

C’est la couche intermédiaire en symbiose permanente avec l'épiderme, dont il est séparé par la jonction dérmo-épidermique, appelée aussi la lame basale épidermique qui est une surface d’échange entre le derme et l’épiderme.

La structure de cette zone est fibreuse . Elle est constituée des papilles dermiques et de tissu conjonctif lâche, des vaisseaux sanguins et des terminaisons nerveuses sensorielles . Cette zone est riche en collagène qui apporte de l’élasticité a la peau et en fibres d élastiques

La couche papillaire assure l’ancrage mécanique, le soutien métabolique et l’entretien trophique de l’épiderme sus-jacent .

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2. La couche réticulaire

C’est la couche profonde du derme et qui occupe 80% de sa hauteur, c’est la zone qui contribue à l'hydratation de la peau.

Elle est caractérisée par un maillage de fibres conjonctives entrelacées, qui enveloppent la racine des poils, les glandes sébacées et sudoripares en plus des cellules dissémines :

- Les fibroblastes (chargés de synthétiser le collagène)

- Les macrophages et lymphocytes (engagés dans la défense de l'organisme).

C. L’hypoderme

C’est la couche la plus profonde et la plus épaisse de la peau.

L’hypoderme est un tissu conjonctif lâche qui est souvent adipeux essentiellement composé d’adipocytes, ce tissu est cloisonné par des septums fibreux et contient les gros vaisseaux et nerfs destinés au derme, leurs troncs principaux se trouvant dans sa couche la plus profonde, où le tissu adipeux est rare .

L’hypoderme s’étend jusqu’aux plans périostes ou aponévrotiques limitant la mobilité de la peau, sauf au niveau des paupières, des oreilles et des organes génitaux masculins, où il n’y a pas d’hypoderme . il est atypique dans le cuir chevelu et dans les paumes et la plante des pieds.

Les adipocytes sont des cellules arrondies de diamètre variable, ils peuvent changer de forme suite a une pression mécanique .

Ils contiennent une vacuole lipidique unique qui ne laisse place qu’a un mince anneau cytoplasmique périphérique, dans lequel on observe le noyau et le restes des organites cytoplasmiques .

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L’hypoderme joue le rôle d’amortisseur de choc et assure la mobilité accrue de la peau, c’est un isolateur thermique qui protège l’organisme des variations de la température .

En fin, cette couche a un rôle métabolique en effet les adipocytes ont deux fonctions . d’une part mettent les lipides en réserve sous forme de triglycérides, d’autres part, en cas de demande énergétique ils fournissent des acides gras .

Figure 3: Aspect en microscopie d’une peau normale (hématéine éosine safran, × 200)

Dans l’épiderme, on observe aussi des cellules pigmentées (mélanocytes) et quelques cellules de Langerhans. Au sein de l’épiderme, on distingue de la profondeur à la superficie : la couche basale (cellules au contact de la membrane basale), le corps muqueux, la couche