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Radiographie standard : [2,25,34,35, 65]

Dans le document LA NEUROARTHROPATHIE DIABETIQUE DU PIED. (Page 78-91)

Diagnostic positif

3. Examens paracliniques :

3.1. Radiographie standard : [2,25,34,35, 65]

La radiographie standard est l’examen de première intention car il est facilement accessible, disponible, et peu coûteux, il fournit des informations sur la structure osseuse, l'alignement des os et la minéralisation [2].

Les anomalies observées sont classées selon les stades de Eichenholz, décrits en 1966, parallèlement aux stades cliniques.

En effet, le chirurgien orthopédiste Sidney N. Eichenholtz a publié une monographie intitulée « Charcot Joints » dans laquelle des données cliniques, radiographiques et pathologiques de 68 patients consécutifs ont été utilisées pour définir trois stades de l’arthropathie de Charcot basée sur l’histoire naturelle de l’atteinte. Les trois étapes décrites par lui étaient :

- (I) le développement - (II) la coalescence - (III) reconstruction

°Stade 1 : phase aigüe, de développement ou dissolution.

Les lésions observées sont favorisées par l’hyperhémie, elles correspondent à une résorption osseuse, un œdème des tissus mous et des épanchements articulaires.

Le premier stade d'arthropathie de Charcot décrit par Eichenholtz, présente des preuves radiographiques de :

 fragmentation périarticulaire  ostéopénie

 débris osseux

 subluxation ou de luxation articulaire  épanchement périarticulaire

Cliniquement sont présent un érythème, un gonflement et une chaleur cutanée. [25,34,35]

Figure 14: Eichenholtz stade 1 montrant la fragmentation de l’articulation naviculaire-cunéiforme.

°Stade 2 : phase subaiguë, de coalescence ou hypertrophique.

Au deuxième stade commence les processus de réparation, on observe sur les radiographies :

 Résorption des débris osseux périarticulaires  Une sclérose osseuse

 Une consolidation osseuse des gros fragments observés lors du stade 1  La formation de nouvel os.

Au niveau de l'avant-pied, les lésions se présentent plutôt sous la forme d'une ostéolyse avec aspect de « coup de gomme » correspondant à la disparition d'un fragment osseux (au niveau des têtes des métatarses) ou en « sucre d'orge sucé » avec effilement diaphysaire au niveau des os longs (métatarses, phalanges).

Au niveau du tarse et de la cheville, il s'agit de lésions destructrices, avec une fragmentation, désintégration d'un ou plusieurs os, donnant l’aspect typique du pied de Charcot. : [2,25,34,35, 65]

°Stade 3 : phase de reconstruction.

C’est le troisième stade décrit par Eichenholtz. Cela représente la progression de l'atteinte articulaire vers une structure plus stable.

Bien que les radiographies puissent encore révéler une déformation, la nouvelle formation osseuse se poursuit et devient une caractéristique plus importante dans cette phase. On observe ;

 Une sclérose diminuée,

 Les fragments osseux sont plus arrondis et plus lisses  un rétrécissement de l'interligne articulaire

 une arthrose et une ankylose fibreuse et / ou osseuse

A l'examen physique, l’œdème et l'érythème ont disparu, et l'articulation paraît stable dans le cadre d'une déformation fixe avec des modifications de l'architecture globale du pied dues au remodelage osseux.

En 1990, Shibata et al. ont ajouté un quatrième stade, le stade 0, à la classification classique d’Eichenholtz. L’ajout de ce stade prodromique a des implications thérapeutiques importantes, car l’immobilisation et la mise en décharge des pieds lors de ce stade 0 peut prévenir la progression de la destruction et la déformation.

En 1999, Sella et Barette ont décrit 5 stades d’évolution de la maladie. En effet ils ont pensé que la stadification d’Eichenholtz avait manqué une phase très importante du processus de Charcot, ce sont les étapes initiales de la maladie, quand l’atteinte est minime mais reste reconnaissable cliniquement et radiologiquement.

Selon Sella et Barette

•Le stade 0 : examen clinique montre un pied chaud rouge et œdématié et des radiographies normales

• Le stade 1 : en plus des résultats cliniques, la radiographie standard montre des érosions, une ostéopénie localisée et parfois des diastases.

• Le stade 2 : subluxation articulaire.

• Le stade 3 : luxations et un effondrement de la voûte plantaire.

• Le stade 4 : correspond au stade de cicatrisation de l’os, les radiographies montrent une sclérose et fusion osseuse avec des trabéculations matures, cliniquement la température est normale [36].

Tableau 1: Classification modifiée d’Eichenholtz

Stade Clinique Radiographie standard

0 : prodrome -Erythème, œdème, augmentation de la chaleur

-Radiographie standard normale

1 : développement -Erythème, œdème, augmentation de la chaleur -Début de déformation -Ostéopénie, fragmentation, subluxation et formation de débris

2 : coalescence -Résolution progressive des signes

inflammatoires

-Déformation du pied

-Absorption des débris, fusion des fragments osseux, formation d’une sclérose sur les marges osseuses.

3 : reconstruction -Absence de signes inflammatoires -Déformation du pied fixe -Disparition de la sclérose, poursuite et accentuation et la fusion des segments osseux, consolidation de la déformation

Les mesures typiques qui aident à déterminer la sévérité de la déformation du pied de Charcot sont les suivantes :

1) Ligne de Meary : elle se compose de deux lignes : une passant dans l'axe col/tête du talus et l'autre dans l'axe de la diaphyse de M1, cette ligne est normalement rectiligne.

2) hauteur du cuboïde : distance perpendiculaire de la face plantaire du cuboïde à une ligne allant de la surface plantaire de la tubérosité calcanéenne jusqu’à la face plantaire de la tête du 5ème métatarsien.

3) Pente du calcanéus : il s'agit de l'angle formé entre la tangente à la face plantaire du calcanéus et l'horizontale au sol, il mesure entre 15° et 25°. [37]

Figure 17: radiographies normales qui montrent la ligne de Meary et la pente du calcanéum [37]

Figure 18: Radiographies montrant l'évolution typique de la maladie du pied de Charcot dans le temps (a: début de la maladie, b: 10 mois plus tard). Notez l’augmentation continue de l’angle de Meary (angle jaune), la diminution de la hauteur cuboïde qui devient négative

Les principales limites des radiographies sont leur faible sensibilité et spécificité. [46]

Figure 19: Radiographie standard montrant une nécrose de la tête de l’astragale chez un patient atteint de pied de Charcot diabétique (CHU ibn sina rabat)

Figure 21: Radiographie standard montrant la destruction de l’articulation de la cheville chez un patient atteint de pied de Charcot (CHU ibn sina Rabat)

Figure 22: Radiographie du pied droit montrant une ostéolyse du cunéiforme chez un patient atteint de pied de Charcot diabétique (CHU ibn sina Rabat)

Figure 24: Pied en tampon buvard chez un patient atteint de neuroarthropathie diabétique (CHU ibn sina Rabat)

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