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RADAR "PLUIE" DU PROJET BEST

Dans le document Rapport d'activité CRPE années 1989-1990 (Page 41-43)

2 PHYSIQUE DE L'ATMOSPHERE NEUTRE

A. RESULTATS 2.1 RADAR PROUST

2.3 LE PROGRAMME BEST LA MESURE DES PRECIPITATIONS DEPUIS L'ESPACE

2.3.1 RADAR "PLUIE" DU PROJET BEST

Les aspects fondamentaux abordés concernent les spécifications du radar et l'étude des algorithmes de restitution du taux précipitant pour l'exploitation des mesures. Après la phase de définition préliminaire, conclue par la thèse de M. Marzoug en 89 (B/89.05), les travaux de phase A ont démarré fin 1989 et devraient s'achever vers mi-1992.

Etude de faisabilité

L'étude industrielle de faisabilité du radar, réalisée par ALCATEL -ESPACE, est conduite sous la responsabilité technique du CNES/ Toulouse avec le "contrôle scientifique" du CRPE.

Dans l'étude de conception, le principe retenu était celui d'un radar à impulsions courtes avec une antenne à balayage électronique de grande dimension (diamètre = 10 m) dont le faisceau (empreinte de 1.6 km au nadir) effectuerait une exploration transverse à la trace du satellite pour couvrir une fauchée adaptative minimale de 100 km de large (plate-forme à 500 km d'altitude). En version nominale, le radar opérerait en bande Ku (13.75 GHz). En option, on envisageait soit un radar bi- fréquence (13.75 et 35 ou 24 GHz), soit un radar possédant une capacité additionnelle de fonctionnement en mode stéréoradar (bi-faisceau).

Une première phase de l'étude industrielle, conclue par une revue partielle en mars 1991, a permis d'aboutir à une définition réaliste du système (version nominale). Elle a conduit à réviser certaines spécifications sans remettre en cause le principe de base ni compromettre les capacités scientifiques de l'instrument. Les points clés sont maintenant : l'adoption de la technique de compression d'impulsions pour réduire la puissance crête d'émission en conservant une excellente précision de mesure, la proposition d'un aérien constitué d'un réseau linéaire de sources phasées illuminant un réflecteur cylindro-parabolique déployable de taille plus réduite (6.5 x 6.5 m autorisant une résolution transverse de l'ordre de 2 km) et l'étude d'une fauchée unique étendue à 200 km de large sans pointage adaptatif du faisceau. Les spécifications sévères requises sur le niveau des lobes secondaires pour éviter les effets de contamination par l'écho de surface ont fait l'objet d'une investigation particulière (F/90.01). Par ailleurs, l'option 1 (radar bi- fréquence) reste envisageable en liaison possible avec les objectifs d'une mission étendue aux latitudes extra - tropicales tandis que l'option 2 (mode additionnel stéréoradar) ne semble pas devoir être maintenue dans la mesure où elle requiert un instrument spécifique auquel s'intéresse par ailleurs l'ESA (voir § "stéréoradar spatial"). Une deuxième phase de l'étude industrielle est engagée pour approfondir l'analyse des points durs (architecture de l'aérien, performances des techniques de compression d'impulsions) en simulant le fonctionnement de l'ensemble électronique du radar. Algorithmes de restitution du taux précipitant (données simulées)

Les études menées à partir de mesures radar simulées numériquement ont permis d'élaborer un ensemble d'algorithmes de restitution du taux précipitant. L'accent a été mis sur ceux permettant la restitution de profils de pluie avec un radar monofréquence (cas du radar de BEST en version nominale ou du radar de TRMM). On dispose en particulier d'un algorithme (KZS) original aux performances supérieures (notamment en ce qui concerne la stabilité et la sensibilité aux diverses causes d'erreur) à celles des approches classiques (voir Fig. 2.3). Il permet de corriger les effets d'atténuation sur le trajet, inévitables aux fréquences considérées, au moyen d'un traitement interactif des échos de pluie et de l'écho sur la surface (océan ou terre), utilisé comme contrainte dans l'analyse pour estimer l'atténuation totale subie par l'onde sur le trajet. Le principe mathématique et l'étude des performances de l'algorithme ainsi que l'effet de biais dû à la résolution du faisceau d'antenne, ont fait l'objet de communications en Colloque et de la rédaction d'articles (C/89.01, C/90.01, C/90.25, C/acc.20,A/acc.l8, A/sou 01).

L'étude d'algorithmie s'appuyant sur les éléments méthodologiques précédents a été étendue au cas "bi- fréquence" (option 1 de BEST)et sera poursuivie pour atteindre un développement comparable au cas "monofréquence".

Figure 2.3 : Exemple de reconstitution par simulation d'un profil de taux précipitant en fonction de l'altitude à partir d'un algorithme monofréquence sans contrainte sur l'atténuation totale (algorithme kZ- partie supérieure) et avec contrainte fournie par la mesure de l'écho de surface (algorithme kZS - partie inférieure). Le modèle de pluie est indiqué en trait plein et correspond

à un taux précipitant maximum de 2 mm/h (cas a et d), 10 mm/h (cas b et e) et 50 mm/h

(cas cetf). Dans chaque cas, le profil de

pluie reconstitué est caractérisé par sa valeur moyenne et son écart type à partir de 100 réalisations statistiques. Les conditions de simulation utilisent les caractéristiques prévues pour le radar "pluie" de BEST à 13. 75 GHz (version nominale) avec visée au nadir, des variabilités statistiques de 50 % dans la distribution des gouttes et de 50% dans le coefficient de rétrodiffusion ainsi qu'une erreur d'étalonnage de 20% dans la constante radar. D'après Marzoug et Amayenc, 1991(Aaccl8)

Les simulations sont poursuivies pour étudier avec précision certaines limites et les moyens d'y remédier : comportement asymptotique aux faibles taux précipitants, incertitudes dues aux variations du coefficient de rétrodiffusion de la surface de l'océan sous l'effet du vent ou de l'impact des gouttes de pluie, etc...Elles permettront également de fixer définitivement les performances algorithmiques dans la configuration qui sera finalement adoptée pour le radar.

Tests à partir de données aéroportées

L'utilisation de données réelles constitue un préalable indispensable pour tester les performances des algorithmes de restitution des profils de pluie depuis l'espace. Une telle étude a été engagée depuis 1990 avec le soutien du PAMOS de l'INSU. Elle s'appuie sur des données (fournies par la NASA/ GSFC) acquises en 1985-86 près de Wallops Islands par un radar bi-fréquence aéroporté (avion P3 de la NASA) simulant une configuration spatiale. Elle bénéficie depuis peu de l'adjonction de nouvelles données acquises en 1989 dans une expérience renouvelée (avion T39 de la NASA).

Hormis la méthode par rétrodiffusion, qui constitue l'approche standard d'estimation de la pluie à partir de radars au sol sans correction de l'atténuation, nous avons développé l'application de trois algorithmes corrigeant l'atténuation, utilisables dans la configuration "monofréquence" du radar de BEST (ou de TRMM). La redondance des résultats a été mise a profit pour élaborer une procédure de comparaisons croisées des estimations de pluie. Les différences de sensibilité aux mêmes causes

d'erreur ont permis de définir une méthodologie originale de validation des profils de pluie obtenus. Les premiers résultats ont été communiqués en Colloque (C/acc.18). Ils ne concernent encore que des études de cas et nous prévoyons le développement de tests statistiques, incluant également le cas des algorithmes "bi-fréquence".

Dans le document Rapport d'activité CRPE années 1989-1990 (Page 41-43)