C) Lien avec le rang du module Soit A
p×qune matrice `a coefficients dans R, on
d´efinit le rang de cette matrice par le plus grand v tel que D
v(A) 6= 0, et on note
rang (A) = v [[55], p. 62]. En tenant compte de cette d´efinition, de la Proposition 4.1 et
de la Section A), on peut ´ecrire sans ambigu¨ıt´e rang(M) =q−v. En posant v =q−n,
la plus grande valeur de v tel que D
v(A)6= 0 correspond `a la plus petite valeur de n. Et
comme F
n(M)=D
q−n(A), alors on peut d´efinir le rang de M comme ´etant le plus petit
n tel que F
n(M)6={0}, pour 0≤n ≤q. En particulier si n≥1, et si cet id´eal engendre
tout R, alors le module est projectif de rang n.
4.3.1.5 Notion d’invariants
Les invariants d’un module de pr´esentation finie sont des quantit´es ind´ependantes
d’une r´ealisation particuli`ere de sa matrice de pr´esentation, i.e, intrins`equement li´ees au
module. Ces invariants sont principalement la dimension et la multiplicit´e d’un module.
Tout au long de cette section, on note parR=K[∂
1, ∂
2,· · · , ∂
n] un anneau des polynˆomes
en n variables `a coefficients dans K, (R est une alg`ebre commutative gradu´ee, i.e., R =
L
i≥0
R
iavec R
0= K), M = L
i≥0
M
iun R-module, I un id´eal de R engendr´e par les
polynˆomes p
1, p
2, . . . , p
s∈R, et A=R/Il’alg`ebre quotient.
A) Polynˆome et s´erie de Hilbert : Soit
HF
M:n−→dim
kM
n, n∈N (4.10)
une fonction qui fait correspondre `a chaquen la dimension, au sens d’un K-espace
vecto-riel, deM
n. Cette fonction est appel´eefonction de Hilbert deM. On d´efinie ´egalement
la s´erie de Hilbert de M, aussi appel´ee s´erie de Hilbert-Poincar´e, par :
HS
M(t) =
∞
X
n=0
HF
M(n)t
n∈Z[[t]]. (4.11)
SiM est g´en´er´e pard´el´ements homog`enes de degr´esδ
1, δ
2, . . . , δ
d>0, alors la s´erie (4.11)
s’´ecrit :
HS
M(t) = P (t)
Q
di=1
(1−t
δi),
et dans le cas o`u les δ
isont ´egaux `a 1, on a
HS
M(t) = P (t)
(1−t)
d, (4.12)
o`uP (t) est un polynˆome `a coefficients entiers. L’entier dest appel´edimension de M sur
R et on note dim
R(M) =d.
Remarque 4.1. Il ne faut pas confondre la dimension de M sur R avec la dimension de
M comme un espace vectoriel sur le corps K, not´ee dim
K(M)). La premi`ere, repr´esente
la dimension de krull de M, not´ee dim
Krull(M), et elle est n´ecessairement finie si le
nombre d’ind´etermin´ees de l’anneau de polynˆomes R est fini. La deuxi`eme (dim
K(M)),
en revanche, peut ne pas ˆetre finie.
4.3.2 Approche syst`eme
Un syst`eme dynamique est un ensemble deqvariables li´ees parprelations (diff´erentielles,
alg´ebro-diff´erentielles, aux diff´erences, aux d´eriv´ees partielles, etc). D’un point de vue
alg´ebrique, ce syst`eme peut ˆetre vu comme un R-module qui a comme g´en´erateurs les
variables physiques du syst`eme et comme relations les ´equations qui lient ces variables.
On aura ainsi ce que l’on appelle unR-module de pr´esentation finie donn´e par g´en´erateurs
et relations.
4.3.2.1 D´efinition d’un R-syst`eme
A) D´efinition g´en´erale Compte tenu des propos pr´ec´edents, il existe alors une
ma-trice A ∈ R
p×q`a coefficients dans R, appel´ees matrice de pr´esentation, tel qu’on est la
repr´esentation ci-dessous pour un syst`eme lin´eaire
Aw= 0, (4.13)
o`u w = [w
1, w
2, ..., w
q]
Tjoue le rˆole de g´en´erateurs. Contrairement au module M, la
matrice A n’est pas un objet intrins`eque puisque elle n’est pas unique. En effet, on peut
changer, par exemple, la position de deux lignes de la matrice A sans que cela ne change
le module M. On a donc la suite suivante
R
p−→
•AR
q−→
φM −→0, (4.14)
qui est exacte puisque Ker (φ) = Im
R(•A) ou d’une mani`ere ´equivalente (•A) est une
injection et (φ) et une surjection canonique. A partir de l`a, on peut d´efinir le R-module
M, li´e au syst`eme dynamique, comme ´etant le conoyau du morphisme (•A), et, on ´ecrit
formellement
M ∼=R
q/Im
R(•A),coker
R(•A).
Pour plus de d´etails sur ces d´efinitions nous renvoyons le lecteur `a [56, 9, 53, 63], o`u elles
sont largement discut´ees.
A.1) Cas de la dimension finie Etant donn´´ e que les syst`emes dynamiques continus
de dimension finie font intervenir que des ´equations diff´erentielles ordinaires, le R-module
correspondant peut ˆetre d´efinit sur un anneau de polynˆomes `a une seule ind´etermin´ee,
i.e.,
dtd≡ ∂
t. On aura ainsi, un module d´efinit sur un anneau principal, R = C[∂
t], dont
les propri´et´es associ´ees sont pr´esent´ees en Section 4.3.1.3. Notons ´egalement que
l’ana-lyse des syst`emes discrets peut aussi b´en´eficier de ce cadre alg´ebrique en consid´erant,
comme ind´etermin´ee de l’anneau, l’op´erateur de d´ecalage. Le cadre math´ematique
em-ploy´e, g´en´eralement, dans ce cas ce sont les alg`ebres de Ore (voir, par exemple, [18]).
A.2) Cas de la dimension infinie : Pour les syst`emes continus de dimension
infi-nie, la particularit´e r´eside dans la multitude des arguments dont d´ependent les fonctions
d´efinissant le comportement du syst`emes ainsi que les diff´erentes d´eriv´ees partielles qui y
sont associ´ees. De l`a, l’anneau sur lequel est d´efinit le module correspondant au syst`eme
(tel que (4.1)) comporte plusieurs ind´etermin´ees,
∂t∂≡∂
t,
∂x∂1
≡∂
x1,· · · ,
∂x∂n
≡∂
xn. C’est
ce qui conduit `a consid´erer le syst`eme sur l’anneau R=C[∂
t, ∂
x1,· · · , ∂
xn] qui n’est plus
principal et poss`ede quelques propri´et´es diff´erentes (voir Section 4.3.1.3) par rapport au
cas d’une seule ind´etermin´ee. L`a encore, on peut reprendre la remarque faite plus haut
pour les syst`emes discrets en consid´erant, cette fois-ci, plusieurs op´erateurs de d´ecalage
en se mettant dans le cadre des alg`ebres de Ore (voir, par exemple, [18] pour plus de
d´etails).
4.3.3 Approche comportementale
Une autre mani`ere de repr´esenter un syst`eme lin´eaire est de consid´erer ses solutions
plutˆot que ses ´equations. Dans le cas 1−D, cette approche a ´et´e d´evelopp´ee par Willems
[87, 62], o`u on d´efinit un syst`eme lin´eaire par un triplet (A, q,B), o`u A d´esigne l’espace
des signaux, q ∈ Z
+est le nombre de composantes et B ⊆ A
qest le comportement
(behaviour) dont les ´el´ements sont appel´estrajectoires. L’espace des signaux A, qui peut
ˆ
etre un espace quelconque (de fonctions, de distributions, d’hyperfonctions, etc), est aussi
un R-module `a gauche, i.e., chaque relation entre les ´el´ements de A donne un ´el´ement
deA (par exemple, dans l’espace des fonctions d´erivables,f(x
1, .., x
n) et
∂x∂f1
sont dans le
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Modélisation et analyse structurelle du fonctionnement dynamique des systèmes électriques
(Page 128-131)