param`etres distribu´es (i.e., donn´es par des ´equations aux d´eriv´ees partielles) au sens de
la commande des syst`emes. Cette question intervient dans la plupart des probl`emes li´es
`
a la commande, et il n’est pas toujours ´evident d’avoir une r´eponse claire d`es le d´epart.
Dans le cas des syst`emes ´electriques, par exemple, l’interconnexion entre les composants
mod´elis´es par des ´equations alg´ebro-diff´erentielles et ceux mod´elis´es par des EDP’s tels
que les lignes se fait en empilant toutes les ´equations. Par cons´equent, il est difficile, dans
un tel cas, de d´eduire directement quelles sont les variables `a fixer afin de pouvoir simuler
le comportement du syst`eme ou de reproduire sa r´eponse `a une quelconque perturbation.
De l`a, on d´efinit une entr´ee comme ´etant une variable du syst`eme qui influe
continu-ment (i.e., d´epend du temps) sur son comportement et qu’on peut fixer arbitrairement et
ind´ependamment des autres variables. Ainsi, la dimension d’un ensemble maximal de
va-riables qui v´erifient cette d´efinition est dit le nombre d’entr´ees du syst`eme. Il servira, par
exemple, `a la commande du syst`eme dans un contexte du contrˆole ou, plus g´en´eralement,
comme des variables qu’il faut fixer (associ´ees aux conditions initiales) pour d´eterminer
le comportement du syst`eme (i.e., les trajectoires ou solutions des ´equations). A cela,
s’ajoute ´egalement une question, que nous tenons juste `a mentionner ici, qui est lechoix
des entr´ees, i.e., apr`es avoir d´etermin´e le nombre, il va falloir d´eterminer quelles sont les
variables qui peuvent servir comme entr´ees du syst`eme.
Une fois ces d´efinitions donn´ees, deux cas se distinguent. Le cas de la dimension finie
et celui de la dimension infinie qui nous int´eresse en particulier. Pour les syst`emes de
dimension finie, la question a ´et´e abord´ee dans une approche alg´ebrique qu’on verra le
long de ce chapitre et le nombre d’entr´ees not´edim{u}estintrins`equement d´efinit comme
´
etant lerang du module d´efinissant le syst`eme dynamique (e.g., [28], [69]). Ce nombre est
invariant et ne d´epend pas d’une r´ealisation particuli`ere du syst`eme comme on peut le
voir `a travers l’Exemple 4.4 de la Section 4.2. Ceci, conf`ere `a cette approche alg´ebrique
un caract`ere plus syst´emique et plus intrins`eque, ce qui a fait que la question du choix
des entr´ees a ´et´e aussi formul´ee dans cette approche et r´esolue mˆeme pour les syst`emes
de dimension finie `a temps variant (voir [9] pour plus de d´etails). Les atouts de cette
approche ont servis ´egalement aux syst`emes de dimension infinie (voir, e.g., [63], [96]).
Cependant, la question des entr´ees n’a pas ´et´e abord´ee dans un contexte del’automatique
qui est nourri par les probl´ematiques rencontr´ees dans les applications. A cet effet, les
contributions `a ce sujet n’ont pas ´et´e abondantes et les r´esultats constat´es r´epondent
partiellement `a la probl´ematique telle qu’elle est pos´ee dans cette th`ese. En effet, pour
les syst`emes de dimension infinie, d´ecris par des EDPs, on distingue deux types d’entr´ees.
Les entr´ees dans ledomaine appel´ees contrˆoles internes et les entr´ees aux bords appel´ees
contrˆoles fronti`eres (voir par exemple [5]). Concernant, les contrˆoles internes, ce sont des
commandes (fonctions qui d´ependent du temps et de l’espace) qui sont appliqu´ees soit
dans tout le domaine spatial, soit dans une r´egion de celui-ci (mise-`a-part les fronti`eres).
Leur nombre co¨ıncide avec le rang du module d´efinissant le syst`eme comme dans le cas
de la dimension finie. En revanche, les contrˆoles fronti`eres, quant `a eux, se situent `a
la limite du domaine et constituent une classe `a part. Leur nombre n’est pas clair et
d´epend souvent de la g´eom´etrie du domaine comme le montre l’Exemple 4.2. Ainsi, toute
la question se focalise d´esormais autour de cette classe particuli`ere de commandes qui
n’est pas d´etectable par le rang du module. Dans l’´etat actuel, les questions li´ees `a ces
commandes fronti`eres et leur nombre, ne sont abord´ees ni dans un contexte du contrˆole
des syst`emes, ni dans un contexte d’analyse de trajectoires. Et c’est pour cette raison que
ce chapitre a pour vocation de clarifier et de bien poser la probl´ematique d’un point de
vue th´eorique.
Bien que la question n’est pas compl`etement r´esolue, vu la complexit´e du probl`eme,
les notions donn´ees dans ce chapitre constituent une contribution `a la formulation du
probl`eme d’un point de vue th´eorique. En effet, la bibliographie exhaustive, faite autour
du sujet, nous a conduit `a bien poser et positionner le probl`eme d’un point de vue de la
commande des syst`emes en se mettant dans le cadre alg´ebrique qui se veut plus g´en´eral
est plus intrins`eque. Quelques propri´et´es structurelles sont tout de mˆeme d´egag´ees, mais
au del`a des d´efinitions proprement dites, des questions appuy´ees par des exemples sont
pos´ees le long du chapitre et dont les r´eponses pourront faire progresser le raisonnement et
apporter plus d’´eclaircissement au sujet. In fine, la m´ethodologie et la d´emarche propos´ees
serviront de support aux futurs travaux sur le sujet.
4.2 Position du probl`eme et exemples de motivation
L’int´erˆet de cette section est de poser le probl`eme des entr´ees dans un contexte de
la commande des syst`emes. En s’appuyant sur diff´erents exemples dont certains
sont physiques, diverses questions apparaissent notamment d’ordre th´eorique.
4.2.1 Probl`eme g´en´eral
D’une mani`ere g´en´erale, tous les syst`emes dynamiques mod´elis´es par des ´equations
aux d´eriv´ees partielles lin´eaires `a coefficients constants peuvent s’´ecrire sous la forme
ci-dessous (voir, e.g., [37])
F
1u
1, u
2, . . . , u
k,∂u
1∂t ,
∂u
1∂x
1, . . . ,
∂
riu
i∂
βit∂
α1x
1, . . . , ∂
αnx
n= 0,
..
.
F
mu
1, u
2, . . . , u
k,∂u
1∂t ,
∂u
1∂x
1, . . . ,
∂
riu
i∂
βit∂
α1x
1, . . . , ∂
αnx
n= 0,
(4.1)
o`u (u
1, . . . , u
k) (t, x
1, x
2, . . . , x
n) sontkfonctions d´ependantes de (n+ 1) variables ind´ependantes,
i.e., (t, x
1, x
2, . . . , x
n), et qui sont reli´ees par m relations lin´eaires (F
1, . . . , F
m). Ainsi, la
question que l’on se pose dans cette th`ese est de savoir,d’un point de vue de la commande
des syst`emes, quel serait le nombre de commandes du syst`eme (4.1) ? D’une mani`ere
´
equivalente, on cherche `a connaˆıtre le nombre de fonctions u
j, j ∈ {1, .., k} et le nombre
maximum et/ou minimum de conditions aux bords qu’on peut ou qu’on doit fixer
(as-soci´ees aux conditions initiales) pour d´eterminer les trajectoires du syst`eme (4.1). Afin
d’´etayer plus cette questions, des exemples d’illustration et de motivation sont propos´es
ci-apr`es.
4.2.2 Exemples de motivation
Exemple 4.1. (syst`eme de dimension finie) Les ´equations physiques ci-dessous d´ecrivent
le comportement du circuit en π pr´esent´e en Section 2.2.3.1.
C
2`
dV
edt =i
1,
C
2`
dV
sdt =i
3,
V
e=R`(I
e−i
1) +L`d
dt(I
e−i
1) +V
s,
I
e−i
1=I
s+i
3,
I
e−i
1=i
2.
(4.2)
Le m´elange d’´equations diff´erentielles et alg´ebriques ci-dessus, forme ce qu’on appel
un syst`eme alg´ebro-diff´erentielle ou plus g´en´eralement DAE (Diff´erential Algebraic
Equa-tions). Si l’on s’int´eresse, d´esormais, `a d´enombrer ses entr´ees, on doit d´eterminer le nombre
de variables n´ecessaires `a fixer afin que toutes les autres variables s’´ecrivent en fonction
de celles-ci. En premier lieu, on peut appliquer une r`egle simple qui consiste `a faire la
diff´erence entre le nombre d’´equations et le nombre d’inconnues. Cela donnerait pour le
syst`eme (4.2),
]variables−]´equations= 7−5 = 2.
Ce r´esultat est tout `a fait correct car on peut facilement v´erifier que si on fixe deux
variables dans (4.2), toutes les autres vont en r´esulter, ce qui signifie que le nombre
d’entr´ees est ´egal `a deux. Toutefois, ce simple calcul est sensible `a la repr´esentation du
syst`eme et peut conduire `a des r´esultats erron´es. Pour illustrer ceci, ajoutant par exemple
l’´equation,
au syst`eme (4.2). D’un point de vue physique, cela ne change rien au syst`eme car il
s’agit d’une combinaison lin´eaire des deux derni`eres ´equations de (4.2) qui est v´erifi´ee
physiquement. Ainsi, le mˆeme calcul que le pr´ec´edent donne, dans ce cas l`a, une seule
entr´ee (i.e., 7−6 = 1) ce qui n’est pas correct du fait que le syst`eme n’a pas chang´e.
Cela montre bien la difficult´e de la tˆache, a fortiori, pour les grands syst`emes o`u diff´erents
types de mod´elisations tels que les ´equations aux diff´erences, les retards et autres peuvent
coexister. Pour cette raison, la question est trait´ee dans un formalisme plus g´en´eral et
plus adapt´e en Section 4.4.2.1.
Exemple 4.2. (syst`eme de dimension infinie)La propagation des ondes dans le plan est
mod´elis´ee par un syst`eme `a param`etres distribu´es qui peut ˆetre donn´e g´en´eralement par
l’EDP lin´eaire suivante
∂
2u(x, t)
∂
2t −c
2∂
2
u(x, t)
∂
2x =f(x, t), (4.3)
o`u u(x, t) est le d´eplacement vertical, c est la vitesse de propagation, x est la variable
d’espace et f une fonction dite source. Comme pour l’exemple pr´ec´edent, il s’agit de
d´eterminer le nombre de variables `a fixer dans l’´equation (4.3) pour que toutes les autres
s’´ecrivent en fonction de ces derni`eres. A premi`ere vue, la question est plus compliqu´ee
dans ce cas puisque il n’est pas claire si on doit fixer les variables (i.e., les fonctions)
partout, i.e., `a tout points d’espace, ou uniquement dans certaines r´egions d’espace. Mise
`
a part la question de causalit´e, on peut fixer, par exemple, la fonction u(x, t) pour tout
couple (x, t) et d´eduire par la suite la fonction f(x, t). On d´eduit ainsi que f s’´ecrit
uniquement en fonction de u ce qui laisse entendre que le nombre d’entr´ees est ´egale `a
1. N´eanmoins, si on fixe la fonction f(x, t), faudrait-il encore fixer la fonction u en des
endroits d’espace particuliers ou pas ? Autrement dit, pourrons-nous int´egrer l’´equation
(4.3) et fixer la trajectoire (en sp´ecifiant les conditions initiales) sans prendre en compte
la g´eom´etrie du domaine spatial. Cette question est le centre de ce chapitre car plusieurs
r´esultats peuvent ˆetre distingu´es en fonction de la g´eom´etrie du domaine dans lequel
le syst`eme est d´efinit. Par exemple, pour (4.3), trois cas sont possibles, soit le syst`eme
est d´efinit sur toute la droite r´eelle, i.e., x ∈ ]−∞ +∞[, soit sur une semi-droite, i.e.,
x ∈]−∞ x
0] ou x ∈[x
1+∞[, soit sur un segment, x∈[x
0x
1]. Pour simplifications, si
l’on suppose que la fonctionf(x, t) est fix´ee `a z´ero, la solution g´en´erale (i.e., ind´ependante
de la forme du domaine) de (4.3) s’´ecrit
u(x, t) =h(x+ct) +g(x−ct), (4.4)
o`u h(·) et g(·) sont des fonctions arbitraires d’une variable chacune. A partir de l`a, le
domaine joue un rˆole important dans la d´etermination de ces fonctions. Par exemple dans
le cas o`u x ∈ ]−∞ +∞[ et en y ajoutant les conditions initiales u(x, t)|
t=0=φ
0(x) et
∂u(x,t)
∂t
|
t=0=φ
1(x), la fonction u(x, t) de (4.4) est donn´ee par la solution de D’Alembert
suivante :
u(x, t) = 1
2φ
0(x−ct) + 1
2φ
0(x+ct) +
1
2
Z
x+ct x−ctφ
1(τ)dτ. (4.5)
Selon la d´efinition g´en´erale des entr´ees donn´ee en Section 4.1, on voit bien qu’il n’y
a aucune fonction (mise `a part f qu’on a fix´e `a z´ero) d´ependante du temps (i.e., influe
continument sur la trajectoire) qu’on peut fixer arbitrairement dans (4.5). Ainsi, u est
fonction uniquement de f et des conditions initiales φ
0(·), φ
1(·) qui sont fix´ees au d´ebut
et ne d´ependent que de x. Cela dit, on a pu trouver une trajectoire u, i.e., int´egrer le
syst`eme (4.3), sans avoir besoin de fixer u dans des endroits particuliers d’espace. Dans
ce cas, la seule entr´ee du syst`eme est la fonction f. En revanche, quand x∈]−∞ x
0] oux ∈ [x
1+∞[, on peut voir, par exemple dans [23], que la trajectoire u(x, t) d´epend de
Dans le document
Modélisation et analyse structurelle du fonctionnement dynamique des systèmes électriques
(Page 119-123)