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RAPPEL SUR LA PEAU

III. Les rôles de la peau

En plus d’un rôle au niveau psychosocial, la peau assure plusieurs fonctions fondamentales :

 Fonction de protection:

La peau assure un effet barrière, elle est notre première barrière contre les agressions mécaniques, chimiques, microbiennes, les rayonnements UV, la chaleur… [34].

Grâce à la couche cornée, au derme et à l’hypoderme  régulation thermique :

La peau est la principale interface par laquelle l’organisme contrôle sa température interne. L’organisme doit maintenir une température interne constante à 37°C. C’est à cette température que les réactions enzymatiques au sein des cellules s’effectuent de façon optimale. De façon physiologique, la température interne est un peu plus élevée le soir que le matin ; elle varie autour de 37°C ± 0,5°C[35].

La régulation de la température corporelle de l’organisme se fait selon deux systèmes :

– Le système vasculaire cutané participe à cette thermorégulation [36]. Une augmentation du flux sanguin (vasodilatation) élimine de l’énergie thermique ce qui entraîne une coloration de la peau et une élévation de la température cutanée (rose, chaude) [6,37]. Le sang circule près de la surface cutanée accentuant la perte de chaleur [35].

A l’inverse, lors d’une vasoconstriction artériolaire il y a diminution de la perte d’énergie thermique qui se traduit par une peau froide et blanche [6,38]. La circulation du sang se fait dans les couches profondes de la peau où le tissu adipeux joue un rôle d’isolant thermique . [10]

–Enfin, le second système intervenant dans la régulation thermique est le phénomène de sudation. Les glandes sudoripares évacuent la chaleur par évaporation d’eau ce qui engendre un refroidissement de l’organisme. [36].

 protection chimique et antibactérienne :

La peau constitue le premier moyen de défense vis-à-vis des organismes pathogènes [39]. Cette protection est assurée par différents moyens. On pourra citer en particulier le pH acide de la sueur, défavorable au développement des germes pathogènes et la présence sur la peau d’une flore microbienne appelée flore résidente qui exerce un rôle de défense par phénomène de compétition [6]. De plus cette résistance aux infections s’explique également par la synthèse de peptides antimicrobiens tels que les défensines. Leur sécrétion est stimulée par le contact d’une bactérie ou d’un champignon avec la peau. On peut noter que l’âge intervient dans la composition de cette flore cutanée [35].

 fonction sensorielle :

La peau est un organe sensitif : sensible à la douleur, aux variations de température, elle apprécie les formes, la nature et la consistance des objets [40].

Des terminaisons nerveuses contenues dans la peau et notamment le bout des doigts permettent à l’organisme d’explorer son environnement par le toucher [41].

 cicatrisation:

La cicatrisation est un système de défense de la peau qui permet au revêtement cutané de se reconstituer suite à une brèche (plaie aiguë) ou à une altération (plaie chronique). [42]

Il existe des facteurs influençant la cicatrisation. Tout d’abord l’orientation de la plaie suivant des lignes cutanées de tension la cicatrisation sera plus facile si la tension est faible c’est-à dire quand la plaie est orientée parallèlement aux fibres de collagène. Les berges de la plaie constituent aussi un de ces facteurs pour une bonne cicatrisation, elles doivent être franches et il doit y avoir peu de points de sutures à réaliser. Ensuite le siège de la plaie, la cicatrisation est meilleure sur une peau fine. La cicatrisation dépend aussi de la couleur de la peau , les personnes à peau noire présentent une cicatrisation plus difficile que les sujets de race blanche [6]. L’âge chez le nourrisson de moins de 18 mois et chez les sujets âgés la cicatrisation cutanée est rapide restituant une peau sans cicatrice ou moins visible que chez le sujet jeune et adulte [42]. Les facteurs systémiques sont à prendre en compte dans le processus de cicatrisation. L’état nutritionnel joue un rôle important, une bonne alimentation est indispensable, par exemple dans le cas de la guérison des escarres. L’état de santé est également à prendre en compte dans la qualité de la cicatrisation, par exemple, l’infection, l’immunodépression, une mauvaise vascularisation ou une pathologie telle le diabète, ralentissent le phénomène de cicatrisation. Enfin des facteurs locaux peuvent faciliter la 22 cicatrisation, tels que l’absence de contamination par des micro-organismes ainsi qu’une bonne circulation sanguine [43].

 Fonction métabolique :

Elle synthétise la vitamine D sous l’effet des rayons ultraviolets. Le tissu adipeux de l’hypoderme est le plus grand réservoir d’énergie pour l’organisme. Il peut stoker les lipides sous forme de triglycérides ou les libérer sous forme d’acide gras et glycérol[44]

Autre fonction :  absorption :

Cette fonction permet d’utiliser la peau comme voie d’administration de médicaments ou de cosmétiques (Voir définition d’un cosmétique ci-dessous).

 D’élimination dont les voies passent par la sueur, le sébum, les poils et les cellules desquamantes

 D’échanges : gazeux, thermiques...

 De communication : entre ses différentes cellules par l’intermédiaire de divers médiateurs dont les cytokines[45]

II.4 Phototypes et carnation

La variabilité cutanée individuelle

La peau est un organe complexe, disposant de capacités d’adaptation génétiquement différentes d’un individu à l’autre. Ces éléments s’associant de façon variable, il est possible de distinguer de nombreux types de peau : sèche, grasse, épaisse, réactive, claire, foncée… Ainsi l’éventail des couleurs s’étend de la peau laiteuse des roux à la peau noire. À ces différences de couleur correspondent de grandes variations dans l’aptitude naturelle de la peau à se protéger contre l’agression solaire.

Le « patrimoine soleil » individuel

Dès la naissance existe une capacité spécifique d’adaptation au soleil : c’est le patrimoine soleil. Face à ce patrimoine les dommages provoqués par le soleil, constamment mais imparfaitement réparés, vont s’accumuler : oxydations des lipides perturbant le fonctionnement de tous les systèmes membranaires, mutations dans l’ADN du noyau et des mitochondries, altération progressive des cellules souches assurant le renouvellement de l’épiderme. Ces dommages survenant plus rapidement sur une peau rousse que sur une peau noire, le patrimoine soleil s’épuisera plus vite pour une peau claire. Il s’épuisera encore plus rapidement après des expositions prolongées, qu’elles soient volontaires ou professionnelles. Une fois le patrimoine soleil consommé, les lésions provoquées par le soleil s’accumulent, et les premiers signes pathologiques du vieillissement cutané, puis les premiers cancers apparaissent.

LA CARNATION

La carnation, couleur de la peau d’une personne, représente avec la pilosité, la barrière cornée et les mécanismes de réparation cellulaire, l’un des facteurs fondamentaux de la photoprotection naturelle. On oppose les sujets à peau noire plus ou moins foncée à ceux à peau blanche. Mais en raison des grandes variétés de tons, il n’est pas toujours facile de définir un « type » avec précision [46]. Ces grandes variations sont sous la dépendance des pigments mélaniques. Si tous les individus ont un nombre équivalent de mélanocytes, les variations de couleur de la peau sont fonction de la quantité et de la qualité des mélanosomes répartis dans l’unité épidermique de mélanisation. En peau blanche, ils sont petits, limités surtout aux stades I, II et III, localisés aux basses couches de l’épiderme de la peau claire. Ils sont au contraire plus nombreux, plus

volumineux, en mottes irrégulières, surtout de type IV, répartis sur toute la hauteur de l’épiderme de la peau pigmentée ou noire [47].

Ces différences sont aussi liées à l’existence de deux variétés de mélanines : les eumélanines noires (phototypes III et IV) et les phæomélanines jaunes, rouges, marron clair des sujets roux, blonds à peaux claires (phototype I et II). Ces derniers pigments ne piègent pas les radicaux générés par les ultraviolets (UV) mais, au contraire, jouent un rôle amplificateur dans la propagation de ces molécules toxiques, d’où la fragilité des peaux claires. On dit que les types I et II sont mélano-déficients, par opposition aux types III et IV mélano-compétents. Il en résulte des capacités très différentes de réactivité de ces peaux exposées aux UV. D’où la notion indispensable de phototype, « aptitude à développer un érythème solaire et capacité à bronzer ». Il se définit par l’interrogatoire et l’examen cutanéo-phanérien.

Toutes les radiations qui proviennent du soleil voyagent sous forme d’onde électromagnétique. Les types de radiations solaires sont caractérisés en termes de longueur d’onde. Celle-ci est la distance qui sépare deux points d’une phase identique entre deux cycles successifs de l’onde:

λ = c / ν (1)

λ : longueur d’onde (nm)

c : vitesse de la lumière (3x108 m/s) v : fréquence de l’onde (Hz)

Le spectre des radiations solaires se divise en trois parties distinctes : les rayons ultraviolets, les radiations visibles et les radiations infrarouges. Ces radiations pénètrent la couche cutanée de façons différentes (Figure 9). Les longueurs d’onde à peine plus courtes que celle du violet dans le spectre du visible sont mentionnées comme radiations ultraviolettes (UV). Elles sont définies comme toutes radiations situées entre 100 et 400 nm. Même s’il existe d’autres sources, comme les lampes par exemple, la majorité des rayonnements UV qui atteignent la surface de la terre proviennent du soleil. La plupart des rayons UV sont absorbés ou réfléchis par l’atmosphère. En effet, l’ozone (O3), qui est présente dans la stratosphère entre 10 et 50 km au-dessus de la surface de la terre, est une molécule qui absorbe les photons. La couche d’ozone absorbe donc tous les rayonnements UVC, une grande quantité d’UVB courts, et une très faible quantité d’UVA.

Figure 8: Schéma récapitulatif du rayonnement solaire et ultraviolet, et de leur pénétration cutanée

 

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