• Aucun résultat trouvé

Parmi les analyses consacrées à l’identification des origines des révisions, certaines sont consacrées essentiellement à la classification de ces origines, sans chercher explicitement à dissocier des phénomènes particuliers qui peuvent jouer dans la modification des variables ma-croéconomiques. Nous présentons deux analyses particulières qui proposent l’identification de deux sources de révisions, le changement de bases et la correction des variations saisonnières. Ivy Broder (1976) a tenté de comparer plusieurs échantillons de l’indice de la production in-dustrielle ayant découlé lors de la mise en place d’une nouvelle base. L’analyse de l’influence des changements des coefficients saisonniers sur la modification des variables macroécono-miques est longuement citée dans les études récentes comme revenant aux travaux de David A. Pierce (1980, 1981)16, ensuite Augustin Maravall et David A. Pierce (1983, 1986), qui tentent de dissocier ce traitement statistique régulier et voir son degré d’influence dans la révision des données.

Changements de base

Ivy E. Broder (1976), traite le problème des révisions engendrées par les changements de bases. Le but est d’observer l’influence de la modification des bases du FRB’s IP (Federal Reserve Board’s Index of Production), de l’indice de production industrielle, sur ses différents cycles. Il utilise différentes versions d’échantillons, ayant subi des modifications de la base pour chacune des publications de l’indice de production industrielle, de 1919 à 1967.

1. Base : 1923/25=100, échantillon : 1/19-4/40 2. Base : 1935/39=100, échantillon : 1/19-8/53 3. Base : 1947/49=100, échantillon : 1/19-8/62 4. Base : 1957=100, échantillon : 1/19-8/62 5. Base : 1957/59=100, échantillon : 1/19-5/71 6. Base : 1967=100, échantillon : 1/19-197617

Une première partie de l’analyse concerne la corrélation de l’échantillon le plus long (échantillon 6) avec les cinq autres échantillons, pris deux à deux. Les corrélations croisées entre ces séries sont assez fortes, variant de 80 à 99 %. Les séries ne présentent donc pas de dif-férences importantes, en termes de corrélations linéaires deux-à-deux. En revanche, la seconde partie consacrée à l’analyse spectrale18 qui permet l’extraction des différents cycles contenus dans l’indice de la production industrielle, montre des différences dans l’amplitude et dans les points de retournements19.

Ivy E. Broder comptabilise le nombre de mois où il y a eu un changement de direction - ou points de retournements - pour chaque série. Des différences ont été constatées sur ce nombre de mois quand les années considérées sont comprises dans les échantillons avec des années de

17. date de publication de l’article.

18. L’analyse spectrale permet de filtrer une série temporelle de sorte à pouvoir identifier les différents cycles contenus dans son évolution.

19. Les séries sont exprimées soit dans un premier cas "détrendées" (tendance retirée de la série) soit dans un autre cas, exprimées en différence première car la fiabilité de l’analyse spectrale exige la stabilité et la stationnarité des séries analysées.

bases différentes. Par exemple, pour les années 1926 et 1937, le nombre de mois durant lequel un pic a été constaté, était de 8 alors qu’il était de 6 pour l’année 1957 et 5 pour l’année 1953. Les chutes elles, étaient moins nombreuses : 4 mois pour 1954 et 3 mois pour 1921 et 1949.

Selon la base choisie, les poids consacrés au calcul de l’indice diffèrent et donnent des interprétations différentes de son évolution20. Broder recommande la prudence sur le choix d’un historique de l’indice de production industrielle par les utilisateurs, qui donnerait des interprétations différentes que si cet échantillon serait de plus en plus récent, ayant subi des changements de base. Il serait souhaitable de préférer les données les plus actuelles afin de garantir une certaine cohérence entre leurs interprétations et la croissance économique.

Correction des variations saisonnières

David A. Pierce (1980, 1981), ensuite Augustin Maravall et David A. Pierce (1983, 1986), tentent de retrouver les sources de révisions affectant l’agrégat monétaire. Plus de 40 % des révisions globales peuvent revenir à la révision des coefficients saisonniers. Ils constatent qu’il serait possible d’améliorer la relation des séries préliminaires et révisées finalement, en réduisant l’erreur induite par la révision des coefficients saisonniers.

David A. Pierce (1980) explique que les coefficients saisonniers sont prévus en se basant sur les valeurs anciennes des séries. Ils seront modifiés au moment où les séries seront augmentées de nouvelles valeurs. Ainsi, on désaisonnalise des séries brutes moyennant des coefficients saisonniers estimés, qui deviendront obsolètes par la mise à jour des vraies valeurs brutes, où l’on doit ré-estimer la saisonnalité par la révision des anciens coefficients estimés.

Pierce compare l’utilisation de plusieurs filtres utilisés dans la désaisonnalisation des séries temporelles, X11, X11/ARIMA21et par la modélisation ARIMA, durant les années 70 et

com-20. L’auteur explique les divergences entre les séries par la nature même de l’indice. Basés sur des pondérations, les différences sont reconnues non pas au niveau de la tendance de ces indices calculée selon différentes bases, mais dans les changements de cycles.

21. X11/ARIMA est une technique améliorée de la méthode X11 qui est basée sur le même principe, est enrichie par l’ajout d’une procédure supplémentaire, en utilisant un modèle ARIMA pour combler les pertes aux extrémités des séries, à la suite des calculs de moyennes mobiles permettant de la filtrer. Cette version améliorée revient aux

parer les résultats des estimations des coefficients saisonniers. Ces estimations montrent des différences concernant deux variables, l’offre de monnaie américaine M1 et le taux d’intérêt. Il simule une révision annuelle des coefficients saisonniers avec les différents filtres et le modèle ARIMA sur les années 1974, 1975, 1976 et 1977. Le cumul de l’erreur exprimée en pourcen-tage jusqu’à la dernière année (1977), concernant M1, varie entre 0,14 et 0,20 % selon le filtre ou bien le modèle choisis (partant des données les plus révisées de 1973 arrivant à 1977), et peut dépasser les 3 % concernant le taux d’intérêt.

1.3.3 Les révisions des Comptes Nationaux en France

Bien que les analyses françaises du problème de la révision des données macroéconomiques soient intervenues tardivement comparées aux analyses américaines, elles se sont consacrées uniquement aux Comptes Nationaux Trimestriels et Annuels. Les autres variables clés de l’éco-nomie françaises n’ont pas été exploitées, notamment les variables à fréquence mensuelle comme l’indice de la production industrielle et les échanges extérieurs. Les études proposées sont essentiellement orientées vers l’exposition du problème avec ses mécanismes, sans pour autant définir avec précision le niveau de l’erreur contenue dans les chiffres. Marc Pénin (1986) et Yves Robin (1986) ont été parmi les premiers à avoir exposé d’une manière explicite les ori-gines pouvant amener les organismes statistiques à réviser les Comptes Nationaux en France, suivis des études de Gérard Cornilleau et Alain gubian (1991), qui présentent des statistiques afin de montrer essentiellement l’ampleur de la révision des Comptes Nationaux et de l’emploi, en montrant les disparités pouvant exister dans l’estimation des chiffres issus de deux orga-nismes différents, l’UNEDIC et l’INSEE22. Les origines des révisions exposées demeurent néanmoins similaires comparées à celles décrites dans les études américaines.

travaux d’Estella Be Dagum (1988). Cette technique parmi les autres seront traitées plus explicitement au chapitre 9, consacré à la désaisonnalisation.

Les premières analyses

Parmi les études consacrées à la précision des Comptes Nationaux de la France, Marc Pénin (1986), aborde succinctement le problème des révisions, mais présente néanmoins une descrip-tion précise sur la méthode d’élaboradescrip-tion des Comptes Nadescrip-tionaux, en détaillant les problèmes de précisions et d’incertitudes sur les erreurs qui les affectent. Pénin expose les problèmes que rencontrent les comptables nationaux, qui peuvent être à l’origine de plusieurs raisons :

– Les aspects conceptuels des Comptes Nationaux rendent complexes les méthodes d’esti-mation, à la fois concernant leur définition et leur classification ainsi que le fait que ces comptes ne dépendent pas de données qui leurs sont propres directement, mais qui dé-coulent de sources externes, que les comptables nationaux doivent collecter en vue de les construire. Comment concilier les données externes souvent pauvres, issues de sources diverses, parfois incomplètes et souvent imprécises, avec les définitions théoriques de la Comptabilité Nationale, qui empêche de retrouver quelque précision dans les estimations des agrégats construits.

– La méthode d’estimation des Comptes Nationaux est également source d’erreurs : la confrontation de deux approches pour l’estimation du PIB (branches et PIB-secteurs) censée retrouver l’égalité, génère une imprécision ou un défaut dans la compa-raison des données, qui génère un poste résiduel. Ceci implique un arbitrage des comp-tables nationaux entre les agrégats supposés être les plus précis avec les moins précis, où se répercuteront les chiffres résiduels. Un effet s’enchaine alors par la répercussion découlant de cet arbitrage sur des données plus désagrégées, générant des erreurs et des imprécisions qui affectent toutes les données comptables globalement.

Marc Pénin explique la méthode d’élaboration des Comptes Nationaux jamais définitive concernant chaque année. Deux comptes provisoires ou semi-définitifs annuels sont estimés, suivis d’un compte définitif arrivant la troisième année : ainsi, les comptables nationaux chaque année recalculent l’année en cours ainsi que deux années précédentes. Il faudra atteindre l’an-née n-4 (pour une anl’an-née n considérée) pour que les Comptes Nationaux ne soient plus

ré-estimés. Les comptables nationaux à cause de la non-disponibilité totale des informations né-cessaires à la constitution des comptes, effectuent des projections des données en cours, pour calculer les futures années, par souci de rapidité de diffusion. Une incertitude se manifeste sur la nature et la composition ainsi que la régularité, d’un biais constitué de plusieurs erreurs d’ajus-tement et de retards dans la disponibilité complète des données. Il s’en suit en plus de l’erreur instantanée présente dans les comptes, son aspect temporel car répercutée périodiquement.

Sans pour autant tenter d’estimer l’ampleur de l’erreur dans les Comptes Nationaux, Pénin estime qu’il est possible néanmoins de comparer les données semi-définitives et définitives en calculant des indices de variation de ces deux versions. Que ce soit le conjoncturiste ou l’éco-nomètre, d’une manière plus aisée pour ce dernier en exploitant des relations économétriques entre les versions parues dans différentes publications, il est possible de pouvoir décider sur la précision ou non des Comptes Nationaux23.

Dans le même ouvrage de la Comptabilité Nationale dans lequel est parue l’analyse de Marc Pénin, Yves Robin (1986) explore le problème des révisions des Comptes Nationaux et des changements de bases en France. Il expose d’une manière claire à travers la constitution des comptes provisoires et définitifs leurs révisions qu’il divise en deux catégories :

1. Des révisions de court terme :

(a) Lors de la constitution des comptes provisoires :

Il s’agit de l’arbitrage des comptables nationaux entre la rapidité dans la diffusion et la précision dans l’estimation des comptes. Les estimations successives des comptes provisoires, semi-définitifs (au nombre de deux) sont effectuées en se basant sur des informations incomplètes. En effet, les statisticiens ne disposent que de 9, 10 ou 11 points qui seront projetés afin de constituer chaque compte, par des estimations éco-nométriques basées sur des indicateurs, comme les enquêtes rapides auprès d’une partie des entreprises, des indicateurs incomplets mais plus rapidement disponibles,

23. Marc Pénin présente en annexe des tableaux sur les composantes des Comptes Nationaux, montrant des écarts importants pouvant dépasser les 100 % de l’année 1977, publiés sur deux périodes différentes, que le lecteur pourra consulter dans l’ouvrage référencé en bibliographie, dans lequel l’article de l’auteur avait paru.

ensuite, en se basant sur les années précédentes en estimant qu’elles ne seraient pas différentes afin de prolonger les séries.

(b) Lors de la constitution des comptes semi-définitifs :

En ce moment, les enquêtes et statistiques arrivent plus importantes et permettent de disposer de plus d’informations. L’estimation de ces comptes semi-définitifs oblige les comptables nationaux de réviser les comptes provisoires et les années précé-dentes, compte tenu de l’arrivée de ces informations, afin de garantir une continuité dans le temps.

(c) Lors de la constitution des comptes définitifs :

D’un point de vue conceptuel, l’exploitation de toutes les statistiques une fois toutes disponibles, ainsi que les techniques d’estimation des Comptes Nationaux sont re-lativement lourdes. Il faudra trois années afin de pouvoir regrouper toutes les infor-mations pour ensuite les confronter à ces méthodes conceptuelles, de sorte à consti-tuer des données cohérentes (arbitrage entre les deux méthodes correspondant aux comptes de secteurs et aux tableaux d’entrées-sorties), qui demandent des connais-sances approfondies des statisticiens dans le domaine. Il s’agira de privilégier la continuité des données par rapport aux années précédentes, au lieu de privilégier la précision au niveau de l’année en cours que les statisticiens estiment. Des révisions peuvent survenir lors de la confrontation d’une méthode d’estimation courante aux années précédentes basées sur une autre approche.

Ainsi, quatre comptes sont élaborés chaque année : – Un compte définitif pour l’année n,

– Deux comptes semi-définitifs. Une première version pour l’année n+1 et une seconde version pour l’année n+2,

– et un compte provisoire pour l’année n+3. Et tout sera publié au printemps de l’année n+4.

Ainsi, s’imbriquent sur trois années, des successions de révisions en fonction de chaque version du compte, selon sa position dans l’année en cours de son estima-tion.

2. Des révisions de long terme :

(a) Elles concernent les méthodes retenues privilégiant l’aspect séries temporelles des comptes. Si une nouvelle méthode d’estimation survenait, ceci amènerait à réviser les comptes afin de prendre en compte cette nouveauté en garantissant la continuité dans le temps des séries et en évitant les ruptures.

(b) Des progrès dans les techniques d’évaluation des statistiques, dans l’amélioration des techniques d’enquêtes et dans le progrès dans l’informatique qui remettent en cause la précision des estimations précédentes. Il existe parfois même des cas où l’on puisse intégrer des informations impossibles à constituer auparavant.

(c) Les comptables nationaux subissent également les contraintes comme l’harmonisa-tion des systèmes statistiques exigées par des organismes externes, afin de retrouver une comparabilité des comptes à l’échelle internationale. Des contraintes de recon-sidération nationales peuvent également être exigées, ayant pour but de revoir la conception des Comptes Nationaux.

(d) Les changements de base amènent à reconsidérer les historiques des Comptes Na-tionaux. Si un changement de base survient à une année donnée, afin de garantir la continuité des comptes, on recalcule tout l’historique en prenant en compte la nouvelle base. Ce changement qui exige des opérations lourdes de calcul de rétros-pectives qui peuvent remonter à une dizaine d’années, sur la majorité sinon tous les comptes. D’autant plus que les données anciennes devront être révisées en prenant en compte cette nouvelle base qui survient dans une période plus récente où toutes les contraintes précédemment citées peuvent survenir, comme les changements mé-thodologiques et les nouvelles méthodes d’estimation et de collecte des statistiques.

Description avancée des révisions dans les Comptes Nationaux de la France

En ce qui concerne les analyses qui décrivent le processus de révision des Comptes Na-tionaux de la France, Gérard Cornilleau et Alain Gubian (1991)24 proposent une analyse où ils décrivent d’une manière détaillée la manière dont sont effectuées les estimations ainsi que les révisions successives, au niveau de l’INSEE. Le PIB et l’emploi sont explorés pour une périodicité annuelle et trimestrielle. Au début des années quatre vingt-dix, le PIB et l’emploi ont été fortement révisés :

La croissance du PIB marchand estimée à 3.6 % (première estimation) pour l’année 1988, a été révisée à 4,3 % au début des années 90, au moment de la publication de cette étude. Celle de 1989 estimée à 3,7 %, révisée à 4,2 %. De même pour la croissance de l’emploi salarié, qui est passée de 1,6 % pour 1988 à 2,0 % et de 1,7 % à 2,2 % pour l’année 1989.

Gérard Cornilleau et Alain Gubian analysent ensuite les révisions des Comptes Nationaux de la France provoquées par les changements de base, qui, durant les années 80, un changement de base a conduit à revoir tout leur historique.

En ce qui concerne les séries de l’emploi, il s’agit d’une confrontation de la fiabilité des données entre plusieurs organismes de collecte et d’estimation. Leur construction périodique connaît plusieurs étapes :

– Les estimations de l’emploi sont d’abord issues des enquêtes trimestrielles du ministère du travail sur les conditions de l’emploi et de la main-d’œuvre (ACEMO).

– Ensuite, une seconde évaluation sera rendue disponible, une fois que l’UNEDIC aurait rendu disponibles ses données sur l’emploi (ses propres estimations).

– Une troisième estimation est effectuée par concertation de l’INSEE auprès de ses cellules régionales.

24. Amen T. Dovoédo propose une étude similaire parue quelques années plus tard, en 1998. Elle sera traitée au second chapitre comme une analyse descriptive plus récente des révisions des comptes français même si celle-ci ne date que de quelques années comparée à celle de Cornilleau et Gubian parue en 1991 et celle de Gallais en 1995 que nous exposons plus bas.

– Et une dernière estimation est effectuée, une fois que l’UNEDIC aurait rectifié ses éva-luations précédemment publiées.

La confrontation de toutes ces sources différentes fait que les séries de l’emploi subissent plusieurs révisions et qui peuvent paraître durant certaines années irrégulières. Ajoutons à cela, le recensement de la population qui est également une source de révisions des données l’emploi ainsi que la révision induite par les corrections des variations saisonnières.

Alain Gallais (1995), de la division des Comptes Nationaux de l’INSEE, aborde la question de la précision des Comptes Nationaux français en effectuant une analyse des révisions succes-sives qui les affectent, en particulier celles dues aux différents changements de bases. Une comparaison entre les résultats obtenus avec des économies voisines montrent que la France serait dans une position médiane.

1.4 Conclusion

La nécessité de quantifier les économies modernes a engagé les économistes dans une dé-marche lourde qui était de tenter de concilier la théorie économique et la statistique. Les travaux premiers de Kuznets dans ce domaine ont été salués par tous les acteurs directement ou indi-rectement concernés, avec la construction d’une Comptabilité Nationale américaine complète. S’en sont suivis alors des questionnements concernant leur capacité à représenter d’une manière fiable l’état de l’économie, dans la décennie suivant la grande dépression de 1929. Kuznets fut d’ailleurs l’un des premiers, à exploiter la première publication des révisions des comptes, lui permettant de disposer de deux versions qu’il pourra confronter et constater le degré de leur fia-bilité. Il remarque alors par "avis d’experts", qu’il serait acceptable de considérer que l’erreur entachant le Revenu National serait de l’ordre de 10 %. Un montant non négligeable qui n’a pas empêché de porter quelque réserve sur la précision et la capacité des Comptes Nationaux élaborés à représenter d’une manière fiable l’activité économique.

intéressé ou concerné par l’utilisation des statistiques et des séries temporelles dans l’interpré-tation des phénomènes économiques. Une analyse complète qui retrace toutes les erreurs qui peuvent être commises durant la collecte, le recoupage et l’estimation des variables écono-miques. Les comptables nationaux rencontrent plusieurs difficultés dans l’accomplissement de leurs tâches lourdes et complexes, ce qui laisse apparaître un flou sur la nature des erreurs qui entachent les séries économiques. Les sources différentes qui leurs sont indépendantes générant des informations incomplètes ou mêmes erronées, leurs imposent des contraintes d’arbitrage entre une rapidité dans la diffusion des données et leur fiabilité. Ajoutons à cela l’imposition de classifications des données qui peuvent survenir à long terme et à plusieurs reprises et enfin, une déconnection entre les comptables nationaux et les utilisateurs finals. Un utilisateur qui accep-terait telles quelles ces données aurait pu apporter quelque contribution dans la compréhension