• Aucun résultat trouvé

Les développements récents de l’analyse descriptive des processus de révision

2.1 Introduction

Les premières analyses que nous avons présentées dans le chapitre précédent ont posé le problème de la révision des données économiques. La nature des erreurs a été présentée ainsi que des analyses descriptives, qui font apparaître des révisions moyennes importantes et des mauvaises anticipations des points de retournement. Avec plus de recul, les études récentes disposent de sources d’informations plus importantes, notamment des échantillons plus grands, ainsi qu’une amélioration dans les techniques d’estimation des variables macroéconomiques.

Dans ce chapitre, nous exposerons les résultats d’analyses descriptives de la révision qui ont été effectuées depuis les années quatre-vingt dix.

Avant d’aborder ces travaux, nous présenterons dans la deuxième section la classification des origines et des règles à suivre afin de mener à bien une analyse des révisions, initiés par l’OCDE. En effet, l’intérêt porté au problème par les experts de cette organisation, les a enga-gés à proposer aux utilisateurs intéressés, toutes les étapes préalables à une bonne analyse. Ces

étapes résultent de nombreux ateliers de travail et de conférences, où nombre de professionnels d’organismes internationaux ont été conviés afin d’apporter leur contribution à la compréhen-sion du problème.

Nous étudierons ensuite dans la troisième section, les résultats obtenus dans les études américaines. Des statistiques seront présentées et analysées afin de les comparer à celles ren-contrées dans les études plus anciennes. Il s’agira de :

– présenter les techniques élaborées durant les trente dernières années. Des études poussées permettent de donner de meilleures informations relativement au problème des révisions. – comparer les résultats obtenus récemment avec ceux des premières études et voir si les

révisions se sont améliorées ou pas :

1. L’exploitation de données plus récentes pourrait donner plus de visibilité concernant les erreurs des estimations.

2. Observer une tendance décroissante de la révision des variables économiques, preuve que les premières estimations se rapprocheraient de plus en plus des esti-mations finales de ces variables.

Après avoir décrit les études américaines, nous analyserons celles qui concernent l’écono-mie française et d’autres régions du monde afin de comparer l’avancée dans le domaine de l’amélioration de la qualité des données.

Nous procéderons ensuite dans la quatrième section à une comparaison internationale des pays membres de l’OCDE1, des statistiques qui décrivent la révision des données : un groupe d’économistes experts (Ahmad, Tommazo, McKenzie) s’est engagé à la création d’un système d’analyse de tous les pays membres. En plus d’empiler les versions des données pour tous les pays membres, des formules statistiques sont fournies afin que tout utilisateur puisse aisément disposer d’informations qui lui permettent d’analyser la révision des données qui l’intéressent. Chaque utilisateur peut exploiter le site web dédié2à l’extraction sous tableur des

1. Organisation de Coopération et de Développement Economiques. 2. Le lien du site est donné en annexe 2.

données, pour ensuite les intégrer dans des classeurs dans lesquels des statistiques descriptives sont automatiquement calculées.

Nous présenterons dans un premier temps le calcul de ces statistiques3et nous les décrirons par la suite dans le cadre d’une comparaison internationale pour différents pays.

En conclusion, nous donnerons quelques éléments de réponse quant à l’évolution de l’am-pleur de la révision moyenne dans les variables macroéconomiques, ainsi que son évolution au cours du temps durant les trente dernières années.

2.2 Les origines des révisions selon les travaux de l’OCDE

2.2.1 Origine des révisions dans les pays membres

L’OCDE4 tente de développer un projet complet pour le traitement de la révision des va-riables économiques des pays membres. L’objectif est de former un groupe de travail spéciale-ment dédié, qui mettra au point un outil complet qui permette d’intégrer d’une manière aisée la révision des données dans les analyses et les estimations économétriques.

En ce qui concerne la classification des différentes origines des révisions, Tommaso Di Fonzo (2005b), précise que celles-ci peuvent varier selon les pays ainsi que selon les indicateurs utilisés dans ces pays. Il reprend les principales origines parues dans des études américaines (Office of Management and Budget, 1983) et celles discutées dans le cadre d’un groupe de travail interne (octobre 2004) entre l’OCDE et l’ONS5. Ainsi, les révisions peuvent revenir :

1. à un court délai d’obtention des données, compte tenu des pressions que subissent les comptables,

3. Initiés au départ par Di Fonzo (2005a), repris ensuite par les autres experts de l’OCDE, ainsi que des analystes d’autres organismes.

4. Les premières tentatives de cet organisme dans l’explication des sources des révisions et leur description statistique ont été initiées par Nadim Ahmad et al. (2004).

2. à des réponses ou des corrections tardives par les personnes chargées d’effectuer cette tâche,

3. à des erreurs détectées par des agences de statistiques, 4. à la mise à jour de la correction des variations saisonnières, 5. à un changement dans la définition de la variable à mesurer, 6. à un changement dans l’échantillonnage,

7. aux sources de données :

nouvelle source ou note mises en œuvre, amélioration d’une source de données existante, 8. à une méthode de compilation de données améliorée,

9. aux comptes apportés conformément à des cibles conceptuelles : nouveaux systèmes, nomenclatures etc.

10. à une amélioration des indicateurs :

changement des données issues de prévisions, amélioration du taux de réponse, révision dans la source de données et la saisonnalité ;

11. au benchmark (le fait d’atteindre une cible ou un objectif) compte tenu des données disponibles :

notes de conjoncture, taxes et impôts non disponibles qu’à la fin d’une année comptable, dépenses gouvernementales, changements de bases et recensement de la population ;

2.2.2 Intérêt de pouvoir disposer d’une base de données sur les révisions

En dépit des différences entre les classifications de chaque organisme, l’OCDE et EURO-STAT6présentent d’une manière exhaustive, la classification des origines des révisions concer-nant les statistiques de courte période (Cf. Annexe 2). Ils présentent cependant certains avan-tages à analyser le phénomène des révisions et l’introduire dans toute étude pour améliorer la qualité des données :

6. EUROSTAT est la direction générale de la Commission européenne chargée de l’information statistique à l’échelle communautaire.

– tout utilisateur pourra faire la distinction entre les révisions dites "régulières" ou pério-diques et celles dites "exceptionnelles".

– permet de faire la distinction entre les différentes erreurs entachant les séries écono-miques.

– permet de remarquer les changements méthodologiques et leurs évolutions (améliora-tions), en les comparant les unes aux autres, d’un organisme à un autre.

– permet une hiérarchisation des types de révisions en les groupant ensembles quand elles présentent des caractéristiques similaires.

Cependant, des exigences de continuité et de clarté sont recommandées, pour que les orga-nismes statistiques puissent fournir une base de données regroupant les révisions des variables économiques aux utilisateurs qui souhaitent les analyser :

– devrait être applicable à toutes les statistiques de court terme.

– l’implémentation doit être pratique et aisée. Les organismes sont tenus de compiler les révisions d’une manière régulière et complète, permettant de les rendre accessibles faci-lement pour les utilisateurs.

– doivent être assez détaillées pour comprendre quel historique de données utiliser pour effectuer des prévisions des révisions futures, avec une identification de leurs causes.

2.3 Les statistiques usuelles descriptives du processus des