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Chapitre 5: Children vaccination coverage surveys: impact of multiple source of information and multiple

6.1 Résumé des principaux résultats

Le premier article a montré que la couverture vaccinale à 24 mois pour les antigènes présents au calendrier depuis l’enquête réalisée en 2006 n’a pas diminué avec l’ajout des nouveaux vaccins et a même augmenté pour les enquêtes réalisées en 2014 et 2016 se situant respectivement à 88,4 % et 88,3 %. Toutefois, en considérant tous les vaccins au calendrier, les couvertures vaccinales pour ces deux années étaient plus faibles, soit respectivement de 72,3 % et 78,2 %. On a également observé que l’introduction des nouveaux vaccins au programme était suivie d’une période au cours de laquelle la couverture pour ces nouveaux vaccins augmente graduellement sur une période d’environ 2 ans sans atteindre celle des vaccins au programme depuis plusieurs années. De fait, la couverture vaccinale pour le vaccin rotavirus en 2016 était légèrement inférieure à celle pour les antigènes communs (86,7 % versus 88,3 %). L’utilisation des vaccins combinés dans le programme a sans doute permis de diminuer l’impact de l’ajout de nouveaux antigènes au programme avant l’âge de 24 mois entre 2004 et 2016.

En plus de l’évaluation du statut vaccinal de façon dichotomique qui permet de classer les enfants soit complètement vaccinés ou soit incomplètement vaccinés, l’évaluation de la couverture vaccinale par antigènes et selon le nombre de doses reçues qui a été réalisée a permis de mieux définir la problématique parmi les enfants incomplètement vaccinés. Nous avons observé que pour la plupart des enfants incomplètement vaccinés pour un antigène spécifique, une seule dose était manquante pour obtenir le nombre de doses recommandées pour cet antigène. De plus, en considérant les enfants à qui une dose était manquante comme complètement vaccinés, la couverture vaccinale à 24 mois pour tous les antigènes aurait été de 3 % à 6 % plus élevée et serait supérieure à 80 % pour toutes les années d’enquête à l’exception de l’année 2014 en raison de l’introduction du programme de vaccination contre le rotavirus. Enfin, la probabilité d’un statut incomplet à l’âge de 24 mois était plus élevée pour les enfants avec des retards vaccinaux ou des occasions manquées aux visites de 2 et de 12 mois en comparaison aux enfants sans retard ni occasion manquée.

Dans le deuxième article, nous avons observé que, même si plusieurs recherches avaient auparavant porté spécifiquement sur les retards vaccinaux pour les premiers vaccins à 2 mois, la prévalence des retards

vaccinaux était encore plus élevée aux visites de 4 mois, 6 mois et 12 mois. La prévalence des retards vaccinaux est passée de 5,4 % pour le vaccin DCaT à 2 mois, à 13,3 % à 4 mois, à 23,1 % à 6 mois et à 23,6 % à 12 mois. Toutefois, environ les trois quarts des enfants qui présentaient un retard vaccinal à 2 mois avaient également un retard à au moins une visite subséquente. Un des résultats clés de l’article concerne l’impact des retards vaccinaux sur le statut vaccinal à 24 mois que nous avons évalué avec la mesure de la fraction attribuable dans la population, ajustée pour les facteurs potentiellement confondants qui ont été mesurés dans le cadre des enquêtes de couverture vaccinale. Parmi les enfants avec un statut incomplet à 24 mois, 16,1 % était attribuable à un retard vaccinal au 1er DCaT administré à 2 mois, 10,6 % pour un nouveau retard au 2e DCaT administré à 4 mois, 14,0 % pour un nouveau retard au 3e DCaT administré à 6 mois et 31,8 % pour un nouveau retard pour la 1ère dose de rougeole administrée à 12 mois. Enfin, à l’instar de l’analyse des facteurs associés au statut vaccinal incomplet à 24 mois, nous avons identifié des populations plus vulnérables aux retards vaccinaux qui pourraient bénéficier en priorité des interventions des professionnels œuvrant en vaccination. Le risque de retards vaccinaux était plus élevé chez les enfants nés de mères moins scolarisées, les enfants dont le rang dans la famille était supérieur ou égal à 2, ceux nés avant 37 semaines de gestation, ceux qui ne fréquentaient pas de service de garde et ceux dont le parent répondant vivait sans conjoint. Nous avons observé un risque plus élevé de retards vaccinaux (à 4 et à 6 mois) pour les enfants vaccinés en CLSC comparativement aux enfants vaccinés en cliniques médicales ou dans les hôpitaux. La présence d’occasions manquées de vaccination était également un facteur de risque de retards à 2 et 12 mois.

Dans le 3e article, nous nous sommes intéressés à deux aspects méthodologiques des enquêtes de couvertures vaccinales réalisées au Québec, soit la validation de l’information vaccinale auprès des vaccinateurs et la variabilité de la couverture vaccinale des participants selon l’étape de l’enquête où ils répondaient. Ce 2e aspect était peu documenté dans la littérature en lien avec le domaine de la vaccination. En se basant seulement sur les données du carnet de vaccination et selon l’année de l’enquête, la couverture vaccinale estimée était de 5,5 % à 23,7 % inférieure à celle obtenue après avoir été chercher auprès des vaccinateurs les informations vaccinales. L’ajout des informations provenant des vaccinateurs avait un impact plus important dans l’estimation des couvertures vaccinales des enquêtes plus récentes pour lesquelles le calendrier vaccinal contient plus de doses.

Depuis l’enquête réalisée en 2006, la méthode de collecte de données a légèrement évolué par l’ajout d’une relance et d’incitatifs financiers, dans l’objectif d’améliorer le taux de réponse. Bien que la comparaison du taux de réponse selon les diverses étapes de la collecte des données ait été réalisée, aucune comparaison n’avait été faite en lien avec l’issue principale, soit la couverture vaccinale. Même si l’ajout des répondants avec chacune des étapes a permis d’augmenter le taux de réponse, nous avons observé que la couverture vaccinale

à 24 mois parmi les répondants après le permier contact était de seulement 2,1% supérieure à celle estimée auprès de tous les répondants (contacts 1+2+3+4) (80,5% IC à 95 % : 78,7%; 82,3% vs 78,4%%, IC à 95%% : 78,1%; 81,4%). En comparaison aux répondants après le premier contact, ceux qui ont répondu après le contact 3 avaient une couverture vaccinale statistiquement plus faible, soit de 72,3 % (IC à 95 % : 69,1%; 76,1%). Cette différence était essentiellement associée à une plus faible couverture vaccinale pour les vaccins prévus à l’âge de 18 mois puisque les autres vaccins ont été administrés dans des proportions similaires pour les répondants du contact 1 et du contact 3. Enfin, nous avons observé que la proportion d’enfants complètement non vaccinés était similaire entre les différents moments de réponse.

6.2 Cohérence avec les données disponibles dans la littérature et interprétation