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Résumé des principaux effets

5 Méthode générale

6.2 Expérience 1: Rôle joué par la fréquence du stimulus et par les mouvements de tête dans la localisation de l'origine spatiale d'un

6.2.3.1 Résumé des principaux effets

Cette première expérience a permis de s'assurer de la qualité et de la fiabilité du dispositif expérimental développé par notre équipe, à Genève. On a reproduit les résultats de recherches antérieures sur la localisation en fonction de différents types de sons.

Le tableau ci-après résume les principaux effets et la valeur de significativité des données recueillies dans cette expérience avec la variable erreur absolue.

Tableau 11: Récapitulatif des principaux résultats concernant l'erreur absolue.

Source de variation DL F F= Mvt 1, 13 4,52 ,053 N S Fz 2, 26 9,49 ,001 S Hp 7, 91 22,55 ,000 S Mvt ¥ Fz 2, 26 ,53 ,596 N S Mvt ¥ Hp 7, 91 ,59 ,759 N S Fz ¥ Hp 14, 182 8,20 ,000 S Mvt ¥ Fz ¥ Hp 14, 182 ,89 ,567 N S

6.2.3.2 Mouvements

L'un des résultats les plus surprenants observés est l'absence d'effet lié aux mouvements de tête dans la précision des sujets à localiser la source. Une question légitime vient alors à l'esprit: les sujets tournent-ils vraiment la tête dans la condition mobile? Les enregistrements des mouvements de rotation répondent à cette interrogation; en majorité les sujets tournent la tête. Toutefois, une analyse plus fine de ces enregistrements révèle qu'une moitié seulement des sujets essaie de tirer profit de cet avantage pour déterminer la position des haut-parleurs latéraux. Cependant ce comportement n'a pas permis aux sujets d'améliorer la précision de leurs réponses. Pour quelle raison les mouvements de tête n'ont-ils pas l'effet "facilitateur" escompté? Le niveau de stress est-il trop important, notamment si l'on considère que le sujet fait corps avec la nacelle une fois fixé à elle? Les conditions expérimentales déjà particulières en elles-mêmes sont-elles plus stressantes dans la condition: tête mobile? On sait que le stress engendre une diminution des performances en général lors de l'immersion (Weltman &!Hegstrom,!1966; De Mojà,

et!al.,!1987). Pour réduire l'influence du stress sur les performances des sujets, on a pris la

précaution de n'utiliser que des plongeurs ayant une pratique importante de la plongée sous-marine. À moins que les mouvements de tête aient entraîné des conditions de stress particulières, comme la peur de voir de l'eau pénétrer dans le masque, le stress est identique dans chacune des conditions expérimentales. Ne doit-on pas plutôt rechercher la cause de ce manque de performance dans les caractéristiques physiques du stimulus? On fait l'hypothèse qu'elle est

directement liée à la durée du stimulus. Ce dernier est trop bref pour permettre au plongeur de tourner la tête à sa guise pendant le signal. On constate que les sujets répondent plus d'une demi-seconde après la fin du stimulus, ce qui irait dans le sens de cette hypothèse. La durée du

stimulus utilisé est basée sur des travaux portant sur la durée optimale d'un signal sonore dans

ce type de tâche mais en milieu aérien (Thurlow &!Mergener, 1970). En milieu subaquatique, il n'existe pas, à notre connaissance, de travaux comparables sur la durée optimale d'un signal acoustique unique dans une tâche de localisation. Un stimulus de plus longue durée devrait réduire le stress causé par la brièveté du signal. Avec un signal plus long, la nécessité de bouger rapidement pour tirer parti des informations liées aux mouvements disparaîtrait. En augmentant la durée du signal, on devrait permettre au sujet de répondre, en toute quiétude, pendant ou juste après la fin de l'émission du signal, et d'améliorer ses performances. Cette hypothèse sera testée dans la prochaine expérience.

En ce qui concerne l'enregistrement des mouvements de rotation de la tête au cours de la tâche, on n'a pas assisté à la mise en place de comportement de recherche caractéristique dans la condition tête mobile: maximisation, minimisation des différences interauriculaires, comme le laissaient supposer les travaux de Wells et Ross (1980) sur la navigation chez le plongeur, dans un espace confiné, à l'aide de balises sonores. Néanmoins, l'analyse de l'enregistrement des mouvements de tête permet de mettre en évidence trois modèles de recherche distincts. Premièrement, et à notre grande surprise, nombre de sujets restent statiques bien qu'ils aient la possibilité de bouger sans entrave. Deuxièmement, la majorité des sujets qui bougent ont généralement des mouvements réguliers et font de très rares confusions de détermination latérale en ce qui concerne les stimuli ayant des composantes de basses fréquences. Troisièmement, un des sujets se comporte de manière complètement atypique et stéréotypée (6.2.2.2.1.1.3); il réalise les résultats les plus faibles sur l'ensemble des items. Unique représentant manifestant ce comportement, il ne peut être représentatif sur ce point.

6.2.3.3 Fréquences

L'une des raisons qui ont conduit au choix des fréquences des stimuli utilisés dans ces expériences, est la comparaison possible avec les résultats de recherches antérieures dans le domaine de l'audition sous-marine. Les résultats obtenus sont conformes à ceux qui ont été enregistrés par nos prédécesseurs.

En effet, comme nos prédécesseurs dans ce domaine de recherches, Andersen, Feinstein, Hollien et d'autres, on trouve que les stimuli de fréquences élevées entraînent une diminution des performances. Cette chute du niveau de performance est généralement imputée à la disparition de l'effet d'ombrage. Les indices interauriculaires d'intensité disparaissent puisque la tête ne

performances des sujets dans la localisation des fréquences élevées, par rapport à celles enregistrées en milieu aérien (Mills, 1948; Bear, et!al.,!1996). Toutefois, bien que les résultats moyens des sujets soient proches du niveau du hasard avec le son de 6!kHz, la lecture des histogrammes et des vecteurs moyens montre que, si faible qu'elle soit, la détermination latérale est maintenue; les sujets distinguent fort bien les sons provenant de la droite des sons venant de la gauche (Figure 27). Les indices temporels interauriculaires persistent, partiellement au moins, en milieu subaquatique, ils sont plus "robustes", ce qui permet au sujet de localiser avec plus de précision les sons sinusoïdaux de basses fréquences. En effet, les délais interauriculaires ne disparaissent pas complètement, mais sont approximativement réduits au quart de leur valeur. Ce résidu est exploitable par le sujet. Hormis la différence de temps d'arrivée du signal, la phase renseigne, elle aussi, le sujet sur l'origine du son pour autant que la longueur de l'onde acoustique soit supérieure au diamètre de la tête. L'enveloppe du signal, par contre, ne fournit pas d'informations supplémentaires au sujet en raison de sa forme, la pente initiale ascendante et la pente finale descendante empêchant l'émission d'un signal parasite: un "click", en début et fin de

stimulus. Contrairement à certaines hypothèses théoriques, le sujet ne "rassemble" pas ses

réponses dans un secteur situé de part et d'autre de l'axe médian (Wells &!Ross,!1980). Enfin, conformément à la littérature, les réponses des sujets sont plus précises quand on emploie un bruit blanc comme stimulus. Cette précision s'explique par la richesse de la composition spectrale de ce type de signal. Toutefois, les résultats enregistrés dans notre expérience ne montrent pas de différences statistiques entre le bruit blanc et le son de basse fréquence; les sujets ne sont pas plus précis avec le bruit blanc.

L'analyse des mouvements de la tête montre que les sujets font peu de confusion de en ce qui concerne l'origine latérale des stimuli: bruit blanc et 400 Hz. En revanche ils ont un comportement beaucoup plus désordonné avec le signal de haute fréquence. Les mouvements qui accompagnent le signal de 6!kHz sont souvent désorientés, au point d'être parfois opposés à l'origine du son.