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2.2. L’échantillonnage de la faune benthique

2.2.1. Mise au point des substrats artificiels

2.2.1.2 Résultats expérimentaux

aurait augmenté les risques de perte ou de vol des substrats immergés. Nous avons donc, dans le cadre de la présente étude, retiré les substrats trois semaines après leur dépôt. Ensuite, un

prélèvement de comparaison du benthos a été effectué au moyen d’une benne de 0,030m2 de

surface (4 répétitions). Les invertébrés ont été récupérés, identifiés et dénombrés

Figure 2.2 : Photos montrant l’immersion et le retrait des substrats

2.2.1.2 Résultats expérimentaux

Nous rappelons ici, de façon synthétique, les résultats obtenus lors de l’étude préliminaire sur les différentes méthodes d’échantillonnage ayant conduit aux choix effectués

dans le cadre de travail.

Les nombres moyens d’individus et e nombre cumulés de taxons récoltés dans les substrats paniers sont plus élevés que ceux récoltés sur les autres substrats : 121 individus et 9 taxons pour le substrat panier contenant du substrat du fond, 112 individus et 10 taxons pour le substrat panier contenant du sable et 64 individus et 9 taxons pour le substrat panier contenant du cailloux contre 53 individus et 9 taxons pour le substrat fagot, 16 individus et 7 taxons pour seau contenant du sable et 8 individus et 2 taxons lors de l’emploi de la benne (Tableau 2.2).

25 Tableau 2.2: Nombre d’individus des taxons collectés en fonction des substrats.

Taxons Panier+cailloux Panier+sable Panier+fond Seau+sable Fagot Benne

Répétition 1er 2em 3èm 1er 2em 3èm 1er 2em 3èm 1er 2em 3èm 4èm 1er 2em 3èm 4èm 1er 2em 3èm 4èm Potamididae 7 8 9 6 7 9 8 5 8 15 5 2 1 4 4 4 Gammaridea 20 17 20 23 46 28 26 23 85 3 5 5 1 18 12 10 7 Polychètes 11 17 9 57 68 48 44 28 61 1 4 13 7 7 10 Serpulidae 5 8 6 7 4 1 5 12 2 2 3 2 2 6 Palaemonidae 1 Muricidae 5 17 2 15 1 1 2 2 Bithynidae 9 10 6 1 2 16 5 6 5 Tanaidae 4 1 5 7 3 Sphaeromatidae 2 1 3 1 2 1 1 Cirolanidae 1 1 1 1 Oligochètes 2 4 4 7 29 18 2 8 7 3 2 Portunidae 1 Dryopidae 55 5 7 7 Total 58 81 55 89 152 96 94 94 176 36 9 16 3 108 34 33 36 8 7 3 2 Moyenne 64,66 112.33 121.33 16 52,75 8.25 Nombre cumulé de taxons 9 10 9 7 9 2

Les Amphipodes et les Polychètes sont les taxons dominants sur tous les substrats paniers. Le nombre élevé d’individus dans le substrat “ panier + substrat du fond ” s’explique par la présence d’un nombre relativement élevé d’Oligochètes (18 individus en moyenne) pratiquement absents dans les autres types de “ paniers ” (3 individus pour « panier + sable » et 0 individu pour « panier + cailloux »). En revanche, ces derniers sont caractérisés par la présence des taxons qui vivent accolées aux branchages (Serpulidae, Balanidae) et qui ont été presque absentes au niveau du substrat “ panier + substrat de fond ”. Nous avons constaté également que les Bithynidae ont été plus abondants sur le substrat “ panier + cailloux ” que dans les autres types de paniers.

Le nombre d’individus et de taxons retrouvés sur le substrat fagot déposé au fond du lac était inférieur à celui retrouvé dans les substrats paniers. Ce substrat était caractérisé par l’absence des Potamididae (Gastéropodes présents sur tous les autres substrats) et la présence des Dryopidae (Coléoptères absents sur tous les autres substrats).

Comparativement aux substrats paniers, le nombre d’individus et de taxons retrouvés dans le substrat seau était très faible (16 individus et 7 taxons). Les abondances de tous les taxons retrouvés étaient nettement inférieures à celles notées à l’aide de tous les autres substrats, sauf au niveau des Balanidae pour lesquels l’abondance dans le seau était légèrement supérieure à celle trouvée dans le substrat “ panier + substrat du fond ”. Parmi les substrats artificiels étudiés, Le “seau + sable ” a semblé le moins efficace.

Le prélèvement à l’aide de la benne a permis de récolter beaucoup moins d’invertébrés (8 individus et 2 taxons) que tous les substrats artificiels. Seuls les mollusques (Potamididae) et les oligochètes, invertébrés caractérisés par un déplacement très lent, ont pu être capturés par cette méthode. Le prélèvement au moyen de la benne est donc une méthode peu adaptée pour la collecte des invertébrés dans le lac Nokoué. L’utilisation des substrats artificiels paraît plus adaptée que les méthodes classiques. Ceci est conforme aux résultats de Kalaf (1975) selon lesquels l’utilisation des substrats artificiels offre une technique d’échantillonnage des macro-invertébrés plus efficace que les méthodes classiques. La différence au niveau de ces résultats s’expliquerait par le fait que le prélèvement avec la benne entraîne la fuite des organismes très mobiles comme les Amphipodes alors que la méthode des substrats artificiels utilisés pour notre échantillonnage minimise cette perte. Ainsi avons nous remarqué l’absence des Amphipodes dans les échantillons prélevés avec la benne.

Dans le but d’identifier de possibles différences significatives parmi ces différents substrats et de choisir le plus approprié pour la suite de l’étude, les données obtenues ont été traitées par les logiciels statistiques d’analyse de variance et de comparaison de moyennes (Excel, Statistica).

L’analyse de variance aussi bien sur le nombre d’individus que sur le nombre d’taxons (tableaux 2.3 et 2.4) a révélé une différence significative au seuil de 5% entre les substrats (p< 0,001 et p< 0,0001 respectivement).

Tableau 2.3 : Analyse de variance (nombre d’individus)

Somme des carrés dl Moyenne des carrés F niveau p 7615,75 15 798,63 9,53 0,0003

Tableau 2.4 : Analyse de variance (nombre de taxons)

Somme des carrés dl Moyenne des carrés F niveau p 14,71 15 1,27 11,56 0,0001

Le test de Newman–Keuls sur le nombre d’individus a permis de distinguer deux groupes homogènes de substrats : le groupe panier + sable ; panier +substrat du fond caractérisé par une abondance plus élevée et celui de panier + cailloux ; seau + sable ; fagot et Benne caractérisé par une abondance plus faible (Annexe 1).

Le test de Newman–Keuls sur le nombre d’espèces a permis de distinguer aussi 2 groupes principaux : le groupe constitué des paniers et du fagot caractérisé par un nombre

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élevé de taxons et celui constitué du seau + sable et de la benne caractérisé par un nombre plus faible .

Il existe donc une différence très nette du point de vue abondance et diversité entre les substrats artificiels et le prélèvement de sédiment par la benne qui constitue la méthode habituellement utilisée pour l’échantillonnage des invertébrés aquatiques dans les lagunes ouest africaines.

Les substrats «paniers» paraissent plus efficaces pour la collecte des invertébrés vivant au fond que le substrat «fagot ». Parmi les substrats «paniers », celui constitué de «panier + substrat du fond » paraît le plus efficace mais doit être amélioré par l’addition de branchages pour favoriser la colonisation par les Balanidae et les Serpulidae qui vivent accolés à un support. C’est ce type de substrat qui a été retenu et employé pour toute notre étude.

Le substrat fagot ne donne pas satisfaction sur le fond mais simule le fonctionnement des acadjas. Il est donc en fait plus judicieux de l’employer pour la collecte des invertébrés épibenthiques vivant dans la colonne de l’eau surtout dans les zones de forte pollution où le taux d’oxygène au fond est pratiquement nul. C’est d’ailleurs ce que nous avions démontré dans un précédent travail (Gnohossou, 2002).

Il aurait peut–être été nécessaire de pratiquer la même analyse (ANOVA) pour chaque taxon. Elle aurait pu mettre en évidence une efficacité différentielle du type de substrat pour chaque taxon. Nous avons jugé que nos données ne permettaient pas ces analyses