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2.3.1. Les opérations de terrain

Pour l’étude de l’évolution saisonnière des peuplements d’invertébrés, cinq stations (Figure1.4) ont été choisies sur le lac Nokoué en fonction de la salinité et du niveau supposé de perturbation du milieu par les activités anthropiques :

- Chenal, station proche du chenal à forte salinité et très perturbée - Zogbo, station de forte salinité et peu perturbée

- Vêki, station de salinité intermédiaire et très peu perturbée - Ganvié, station de salinité intermédiaire et très perturbée

- Embouchure Ouémé et lagune de Porto-Novo, station à faible salinité et peu perturbée. Les substrats artificiels «fagots» et «panier rempli à moitié de substrat du fond du lac» qui se sont révélés les plus efficaces ont donc été utilisés. Les fagots été déposés dans l’eau à 30 cm de la surface et les paniers sur le fond.

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Trois exemplaires de chaque substrat ont été déposés à chaque station et retirés après

une immersion d’un moisdans l’eau. Les paniers ont alors été vidés de leur contenu dans un

grand seau en plastique. La faune et les débris végétaux collés sur les grillages et les parois ont été prélevés. Les cailloux, les bois, et les branchages ont été lavés et filtrés sur un tamis à

mailles de 200 µm. La faune ainsi récoltée, mélangée aux débris végétaux et à la vase, a été

mise dans des boîtes en plastique dans lesquelles a été ajouté du formol à 10%, puis amenée au laboratoire. Les fagots ont également été retirés avec soin, un filet étant, au préalable placé sous le fagot en vue d’éviter de perdre des organismes lors de la remontée. Les récoltes ont été traitées comme celles obtenues à l’aide des paniers. La fréquence des campagnes d’échantillonnages a été dictée par le soucis d’obtenir des données pendant la crue, l’étiage, les transitions crue-étiage et étiage-crue. Ainsi sept campagnes d’échantillonnage ont été réalisées : juin et juillet 2003 (transition étiage- crue), août et septembre 2003 (crue), décembre et février 2004 (transition crue- étiage), enfin mars 2004 (étiage). Des mesures des paramètres physico-chimiques (température, profondeur, salinité, transparence, conductivité, pH, Oxygène) ont été effectuées lors du retrait des substrats.

Un pH-mètre portable Pionneer 10 de Radiometer Analytical a été utilisé pour mesurer le pH; Un conductimètre portable Pionneer 30 de Radiometer Analytical a été utilisé pour la mesure de la conductivité, de la salinité et du TDS;

Un oxymètre portable HI9143-Microprocessor Auto cal-HANNA Instruments qui permet de mesurer à la fois la concentration en oxygène dissout et le taux de saturation en intégrant de lui-même la température et la salinité de l’eau

Un thermomètre a été utilisé pour la mesure de la température de l’eau et du l’air ambiant (multi-thermometre -50°C to 200°C);

Un disque de Secchi a été utilisé pour la mesure de la transparence et de la profondeur de l’eau;

2.3.2. Les travaux de laboratoire

Au laboratoire il a été procédé à un tri complet des échantillons récoltés au cours du quel les invertébrés ont été extraits et pesés pour évaluation du poids frais. Ensuite, ils ont été transférés dans une solution d’alcool à 70% et identifiés sous loupe binoculaire ou à l’œil nu, et dénombrés à l’aide d’une loupe binoculaire « Olympus SZ40 ».

La détermination a été limitée à la famille pour la plupart des taxons compte tenu des clés d’identification disponibles à Cotonou et du manque de travaux sur les invertébrés du milieu étudié.

Les documents dont nous nous sommes servis sont :

Flore et faune aquatiques de l’Afrique sahélo-soudanienne de Durand et Lévêque (1981) Aquatic entomology de McCafferty (1981)

Invertébrés d’eau douce de Tachet et al., (2000) Guide de bord de mer de Hayward (1980)

Fiches d’identification pour les besoins de la pêche de la FAO (1992).

En outre, à l’occasion de deux stages effectués au Laboratoire d’Océanographie Biologique d’Arcachon près de Bordeaux nous avons bénéficié de l’appui du spécialiste Jean Claude Sorbe qui a été particulièrement précieux dans l’identification des genres des crustacés péracarides qui sont les plus abondants du lac. Enfin, Monsieur Sankare Yacouba, de l’Université d Abobo Adjamé, Abidjan nous a aidé dans la détermination des mollusques et des crabes.

2.3.3. Traitement et analyse des données

Les données obtenues ont été traitées à l’aide des logiciels statistiques d’analyse de

variances et de comparaison de moyennes et d’analyses multi variées (EXCEL et SPSS). Pour chaque station, le nombre moyen de taxons et le nombre d’individus ont été déterminés pour chacun des deux substrats tout comme les biomasses (poids frais) qui ont été calculées pour chaque taxon, et pour les grands groupes. L’indice de Shannon a été calculé selon la formule ci-dessous :

H = - ∑ pi Log2 (pi))

où pi est la proportion d’individus dans la ième espèce et Log2 (pi) est le logarithme de base

2 de pi.

Des analyses de variances (ANOVA) ont été réalisées pour comparer les stations et les périodes d’échantillonnage, avec pour variables dépendantes le nombre de taxons, l’indice de Shannon et la biomasse. Des analyses multivariées (analyse en composantes principales et classification hiérarchique) incluant les 3 mêmes variables ont été réalisées pour regrouper les invertébrés en communautés de crue, communautés de transition et communautés d’étiage. Pour ce faire, des tableaux (espèces – stations - dates) ont été établis (annexe 1, 2, 3 et 4) et une transformation des données en log de base 2 a été réalisée pour diminuer l’importance relative des espèces très abondantes et prendre en compte les espèces peu abondantes dans les calculs.

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