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Résultats et interprétation de l’investigation de printemps :

Les mesures servent à améliorer l’information nécessaire aux estimations du comportement des occupants. Les mesures d’humidité relative ainsi que les températures sont indispensables à l’évaluation de la qualité de l’air intérieur dans les logements.

Les mesures réalisées au mois de mars et avril ont montré un comportement thermique stable avec des températures d’air intérieures variant dans un intervalle de 17°C à 21°C. Par contre l’humidité relative a enregistré des valeurs oscillant dans un intervalle de 50 à 81%. Les occupants ont trouvé l’ambiance thermique acceptable en comparaison à la saison chaude mais ils préféraient quand même qu’il fasse plus chaud à certaines heures de la journée (surtout la nuit). Certains ajustements comportementaux ont été signalés notamment tel que la vêture.

V.4.1 Résultats de mesures du RDC :

La journée du 02/04/2010 est une journée avec un vent faible de vitesse moyenne 1m/s, une humidité relative moyenne de 77% et une température moyenne de 11.5°C. La température de cette journée expérimentale varie entre 5,6 à 7h et 16.4 °C de 13h à 14h.

La lecture du graphe (cf. Fig. V.18) fait ressortir que la fluctuation de la température interne n’est pas très grande, les profils des températures d’air à l’intérieur sont semblables pendant la période diurne. Ils se situent dans la zone de confort. Le petit écart provient essentiellement des apports internes, l’apport de chaleur dégagée sous forme latente ou sensible à l’intérieur par les occupants et les appareils ainsi que la fermeture des fenêtres qui favorise la diminution des déperditions à travers les ouvertures des différentes pièces.

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Fig. V. 35 : Evolution de la température au RDC le 02/04/2010.

(Source : Auteur 2010)

Avec une température intérieure minimum de 18°C atteinte dans la chambre 1 à 16h et un maximum de 20.6°C atteint dans le séjour en période nocturne, cette régulation thermique s’explique par les gains stockés dans la structure de la loggia vitrée, et qui participent à élever la température nocturne du séjour. Car, plus grande est la quantité stockée dans la loggia vitrée, plus faible sera la surchauffe et plus grande sera la disponibilité de cette énergie après la disparition du soleil.220

Quant aux humidités relatives, l’histogramme (cf. Fig. V.19) met l’accent sur les valeurs importantes de l’humidité relative à l’intérieur de l’appartement situé au RDC et qui peuvent atteindre 81%. Ces valeurs s’expliquent de par la situation de cet appartement sur un vide sanitaire non ventilé et de par la constitution de la dalle en béton, pas d’isolation thermique prévue ni de ventilation sauf deux petites bouches d’aération au niveau du vide sanitaire. Watson D. et Camous R.221 soulignent l’importance de la ventilation et de l’isolation : « Dans le cas d’un vide sanitaire, on doit très souvent prévoir une ventilation suffisante pour évacuer l’humidité. Il faut alors isoler de manière continue sous la dalle du plancher». Notons aussi que le bâtiment en vieillissant voit son enveloppe se détériorer avec le temps. Apparaissent ainsi des fuites de toiture, des percements de gouttières et des canalisations, des fissures dans les façades,

220Badeche M. « Op. Cit.12 », page 170

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la dégradation de l’isolant thermique, des dégâts dus aux remontées capillaires. Ces phénomènes augmentent alors la quantité de vapeur d’eau dans l’enveloppe mais également dans le bâtiment.

Fig. V. 36 : Variation de l’humidité relative le 02/04/2010 au RDC.

(Source : Auteur 2010)

Dans le cas du RDC, les usagers ont souligné qu’en plus de l’effet de la paroi froide en hiver, il y a aussi la sensation du sol froid au dessus du vide sanitaire qui d’après les occupants est très froid même quand il fait chaud, et qui contribue à augmenter leur sensation d’inconfort en saison froide.

V.4.2 Résultats de mesures de l’étage intermédiaire :

Cette séquence de suivi expérimental, du 29/03/2010 au 30/03/2010, comprend exceptionnellement une journée peu ensoleillée mais relativement chaude pour la saison avec une température comprise entre 8.8 et 20.9 °C et une température moyenne de 14.3°C, avec un vent faible de vitesse moyenne 3m/s et une humidité relative moyenne qui équivaut à 68%. Durant cette journée, les profils des températures d’air, en absence du rayonnement solaire, restent à peu près semblables dans toutes les pièces. Le gradient thermique ne dépasse point 2.5°C. Le maintien des températures intérieures bien au-dessus de la température extérieure (cf. Fig. V. 20), situent les valeurs de Ti de toutes les pièces dans la zone de confort. On peut expliquer cette hausse de par la chaleur inhabituelle de cette journée en cette période printanière, de même le transfert de chaleur du plancher et du plafond. Car d’après M. Gorgolowsky222, les

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dalles de planchers et de plafond des immeubles multi étagés constituent en général, les régions principales d’inertie thermique. Les échanges se font principalement à travers ces parois horizontales, puisqu’il y’a une ascendance de l’air chaud en direction du plafond, et par suite une conduction de la température se fait à travers la paroi en béton non isolé en direction de l’étage suivant.

Fig. V. 37 : Evolution de la température le 30/03/2010 à l’étage intermédiaire.

(Source : Auteur 2010)

Les valeurs des humidités relatives (cf. Fig. V.21) sont toutes aussi importantes qu’au niveau du RDC malgré les températures assez élevées pour la saison ; elles dépassent les valeurs extérieures dans la majorité de la journée. Ceci peut s’expliquer par le manque de ventilation et d’aération, par les activités diverses des occupants, par une mauvaise isolation car selon Givoni223, l’isolation par l’extérieur inexistante, les problèmes de condensation sont les plus aigus dans les constructions préfabriquées que dans les constructions ordinaires, aussi par il ya risque de pénétration d’eau par les joints entre les éléments préfabriqués et un risque de condensation sur les ponts thermiques.

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Fig. V. 38 : Variation de l’humidité relative le 30/03/2010 à l’étage intermédiaire.

(Source : Auteur 2010)

V.4.3 Résultats de mesures du dernier étage :

La journée du 1er avril a une température moyenne de 11.5°C, une humidité relative moyenne de 81%, une vitesse moyenne de vent assez faible de 2m/s. L’oscillation des courbes de températures (cf. Fig. V.22) permet d’analyser les variations des températures d’air dans les différentes pièces de l’appartement situées dans l’intervalle 17.9 – 19.9°C et leurs éventuels impacts sur le confort des usagers. Les valeurs enregistrées situent l’appartement dans la plage de confort, cela est dû au flux solaire reçu par le toit en cette saison, emmagasiné puis restitué la nuit aux espaces intérieurs. Ce qui induit une régulation thermique acceptable.

Le hall, espace central non aéré, présente avec le séjour les valeurs les plus importantes de température (cf. Fig. V.22). La véranda favorisant la régulation des apports solaires dans l’enceinte de l’espace séjour, réduisant ainsi le besoin de chauffage et augmentant la période de confort, pendant la soirée.

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Fig. V. 39 : Evolution de la température intérieure et extérieure le 1er avril 2010 au dernier étage. (Source : Auteur 2010)

Quant aux humidités relatives internes, elles sont basses par rapport à celles enregistrées par la station météo mais elles s’alignent avec celles de l’extérieur. Les valeurs oscillent entre 52 et 75%, des valeurs moins importantes que celles enregistrées au niveau du RDC et de l’étage intermédiaire (cf. Fig. V.23). On peut expliquer cette baisse de par l’exposition directe de la toiture, sujette aux manifestations de gains et déperditions, et l’absorption du flux de chaleur convectif par la dalle.

Fig. V. 40 : Variation de l’humidité relative au dernier étage le 1er/04/2010.

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V.4.4 Conclusion de l’investigation printanière:

Les températures intérieures au printemps dépassent toutes 17°C garantissant ainsi le confort. Les journées d’investigation ont présenté des températures assez élevées, d’autre part les gains internes gratuits participent à l’élévation de ces températures.

L’orientation des séjours sud-ouest favorise cette régulation thermique, comme souligné dans le mémento technique du bâtiment224 : « les orientations sud, sud-est et sud-ouest sont favorables aux apports, donc à rechercher tout en limitant le rayonnement d’été par les dispositifs adaptés. » En période printanière, le confort thermique est assuré pendant le jour. Durant la période nocturne, une complémentarité du chauffage peut réguler la température au niveau de toutes les pièces notamment.