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Caractéristiques énergétiques du secteur habitat :

III.4 Adoption d’une réglementation thermique en Algérie :

III.4.5 Caractéristiques énergétiques du secteur habitat :

L’habitat existant, n’est soumis à aucune réglementation sur les économies d’énergie. Face à une hausse constante de la consommation de l’énergie électrique favorisée aussi bien par la croissance démographique que par l’extension de l’utilisation des produits électroménagers en Algérie, le concept d’efficacité énergétique se pose aujourd’hui avec acuité d’autant que le marché algérien regorge de produits fortement « énergivores ».

Le directeur général de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE), M. Mohamed Salah Bouzriba84, affirme dans ses propos que les équipements ménagers qui sont commercialisés sur le marché sont en majorité des produits bas de gamme qui consomment beaucoup d’énergie.

III.4.5.1 Indice énergétique d’un bâtiment :

L’indice énergétique est la mesure de la qualité énergétique d’un bâtiment. Il se calcule comme suit:

C (Kwh)

Ie = ………. (9) SRE (m²)

Avec : Ie : Indice énergétique en Kwh/m²

C : Consommation annuelle d’énergie en Kwh. SRE : Surface de référence énergétique en m²

La surface de référence énergétique (SRE) comprend les locaux chauffés d’un bâtiment (surface au sol avec murs externes et internes).85

La consommation d’énergie (C) d’un bâtiment d’habitation est calculée comme suit : C(KWh) = Cchauffage + CECS + Céclairage + C auxiliaires……...(10)

La consommation (C) est calculée pour chaque type d’énergie et pour chaque mois, et traduit en énergie primaire :

Cénergie primaire = 2.58 x Célectricité + Cautres énergies……….. (11)

84 [En ligne] http://www.algerie-dz.com

85 « Rénovation des bâtiments : Comment réduire de moitié la consommation énergétique dans le bâtiment grâce à

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III.4.5.2 Estimation des besoins d’énergie d’un bâtiment :

Une des méthodes pour estimer la quantité d'énergie requise pour le chauffage et le refroidissement qui a été utilisé par de nombreux chercheurs comme Bolatturk, A. (2006), Ozel M.et al. (2008), est de calculer le nombre de degrés-jours (DD).

Le nombre total de chauffage et de refroidissement des degrés-jours sont calculés par : HDD = ∑ (T b - Tₒ)………. (12)

days

CDD = ∑ (Tₒ - T b)………. (13)

days

Avec : T b : La température de base

Tₒ : la température extérieure quotidienne moyenne.

Le chauffage et le refroidissement des charges annuelles par unité de surface du mur extérieur sont donnés comme suit par les chercheurs Ozel M. et al. (2008), Bolatturk et al(2009), Yu J. et al. (2009) :

Qh = 86400 HDD U /η………(14) Qc = 86400 CDD U/COP………(15)

Où η : l'efficacité du système de chauffage.

COP : le coefficient de performance du système de refroidissement système. U : le coefficient de transfert thermique global.

III.4.5.3 La facture énergétique :

La maîtrise de la consommation d’énergie est une préoccupation majeure pour beaucoup de pays. A l’heure actuelle, ne pas songer à l’utilisation rationnelle de l’énergie, ne ferait qu’amplifier les factures énergétiques des consommateurs, parce que la hausse des prix des énergies non renouvelables a un impact direct sur la facture d’énergie. Cette dernière en perpétuelle hausse cause des contraintes sur le budget des ménages et les gens cherchent un compromis entre leur confort et leur facture ce qui montre l’importance des deux facteurs : confort et économies.

III.4.5.4 Les actions de maitrise d’énergie dans l’habitat :

Les actions qui nous paraissent importantes à retenir pour la maitrise de l’énergie dans l’habitat incluent :

La mise au point d’outils pour les concepteurs de la construction. La promotion d’équipements électroménagers performants et efficaces.

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Une sensibilisation des concepteurs intervenant sur les grands programmes de construction.

Des propositions validées, spécifiques aux zones climatiques, en vue d’une réglementation thermique et son application.

La préparation de l’introduction de mécanismes financiers nationaux pour faciliter l’intégration, dans l’investissement initial, d’améliorations énergétiques.

Conclusion :

Ce chapitre montre que l’Algérie doit faire face à plusieurs défis dans le futur. Elle doit surtout repenser le problème de l’énergie dans sa globalité et prendre conscience de ses possibilités d’économies d’énergie. Et pour cela, notre pays doit établir une véritable politique énergétique s’appuyant sur un modèle permettant un usage rationnel du potentiel énergétique avant la date fatidique de l’épuisement de ses ressources fossiles. Sur le plan réglementaire, de nombreux textes existent mais en l’absence de textes d’application, ils restent sans effet, d’où le besoin urgent de dispositifs complémentaires dont des dispositifs incitatifs et la mise en place d’un mécanisme financier approprié afin de promouvoir l’amélioration des performances thermiques dans l’habitat.

Par ailleurs, la réglementation thermique actuelle ne couvre que les bâtiments de bureaux et les nouveaux logements collectifs. On rencontre beaucoup de difficultés pour opérationnaliser une réglementation thermique pour les bâtiments existants alors que la part d’énergie consacrée au parc existant est déterminante dans les réserves nationales. De ce fait, l’obligation d’intervenir sur le parc existant est devenue une nécessité pour préserver nos ressources d’hydrocarbures et pour lutter contre le réchauffement climatique en diminuant les rejets des GES.

En effet, pour limiter le recours excessif aux systèmes de chauffage et de climatisation, la solution de la réhabilitation thermique des logements existants s’impose pour concrétiser les objectifs de la loi sur la maitrise de l’énergie et respecter les accords de Kyoto. C’est dans ce contexte que s’insère notre travail. Pour y parvenir, un état de l’art des solutions et des méthodologies existantes a été réalisé. Il est présenté dans le chapitre III. Cette partie inclue les stratégies et les solutions climatiques subséquemment associées et d’autre part leur niveau de rénovation.

53 Introduction :

Depuis plus de vingt ans des concepteurs, architectes et ingénieurs tentent de convaincre leurs partenaires, leurs maîtres d'ouvrages et les collectivités locales de l'urgence de réfléchir sur leurs pratiques, leurs méthodes et leurs propositions en vue de minimiser les impacts des constructions sur l'environnement. Aujourd'hui l'enjeu est crucial. Il est technique, bien sûr, mais aussi surtout, social, économique et environnemental. Il remet en question des comportements, des modes de vie, des modes relationnels.

Le bâtiment est le premier secteur consommateur d’énergie et le deuxième émetteur de gaz à effet de serre d’origine énergétique après le transport. C’est donc le secteur qui peut offrir des possibilités importantes en matière de réduction de la demande énergétique. C’est ainsi qu’une mesure telle que la réhabilitation énergétique des bâtiments s’impose pour avancer dans le domaine de la maitrise de l’énergie.

Nous expliquons dans ce chapitre le contexte de la réhabilitation énergétique des bâtiments existants. En premier lieu, nous définissons la réhabilitation énergétique ensuite nous faisons l’inventaire des différents procédés existants et les problèmes liés à leur application.