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Les résultats d’entretiens réalisés avec des bibliothèques romandes non

5. Retours d’expérience sur l’utilisation de la RFID en bibliothèque

5.2 La situation des bibliothèques en Suisse

5.2.3 Les résultats d’entretiens réalisés avec des bibliothèques romandes non

libre-service

5.2.3.1 Le cas de la Bibliothèque publique et scolaire d’Yverdon-les-Bains52 La Bibliothèque publique et scolaire d’Yverdon-les-Bains dépend de la ville et est aussi investie d’une vocation patrimoniale, tout comme la Bibliothèque de Bulle. Elle s’adresse à une population de plus de 30'000 habitants, ce qui correspond aux prévisions relatives au nombre d’habitants de Bulle (Ruffieux 2020b) ; en 2019, elle comptait 5'524 lecteurs actifs et enregistrait 193'020 prêts.

Actuellement, la bibliothèque n’est pas équipée de la technologie RFID. Cependant, un projet de rénovation ou de construction est en cours et la bibliothèque souhaite en profiter pour acquérir un système RFID. En effet, il lui permettrait d’élargir ses horaires et de libérer le personnel pour un meilleur accompagnement des publics ; de plus,la RFID facilite les transactions, la réalisation d’inventaire et la protection des collections. La bibliothèque prévoit de se munir de bornes en libre-accès pour le prêt et le retour, d’un portique antivol, ainsi que d’un automate de retour extérieur incluant un dispositif de tri des documents. Comme elle se trouve au début du processus de réflexion et que les collaborateurs n’ont pas encore été impliqués, sa stratégie n’est pas encore établie.

50 Entretien avec Mme. Patricia Guisado, bibliothécaire à la Bibliothèque Marie Madeleine

Lancoux, le 10 juin 2020.

51 Réf. 60.

52 Entretien avec Mme. Juliette Reid, responsable de la Bibliothèque publique et scolaire

5.2.3.2 Le cas de la Bibliothèque de Montreux-Veytaux53

En 2019, la Bibliothèque de Montreux-Veytaux, qui s’adresse à une population de plus de 26'000 habitants, comptait 2'227 lecteurs actifs et enregistrait 116'000 prêts. Récemment, son portique antivol devant être remplacé, la RFID a été envisagée, mais le projet n’a pas abouti pour plusieurs raisons :

• Peu de disparitions de documents sont signalées par rapport aux frais inhérents à ce genre de projet ;

• La bibliothèque accorde une importance particulière au rôle social joué par les bibliothèques publiques, ce qui la rend encore réticente quant à l’utilisation de bornes automatiques en libre-service qui tendrait à réduire les échanges avec le public.

Par ailleurs, la bibliothèque regrette de ne pas disposer de boîte de retour actuellement, mais ce dispositif ne paraît pas adéquat, puisque la boîte de nuit voisine pourrait être à l’origine de dépradations nocturnes. A moyen terme, la bibliothèque sera amenée à déménager, ce qui lui permettra de mener une réflexion globale incluant une réflexion autour de la RFID.

5.2.3.3 Le cas de la Bibliothèque de Nyon54

La Bibliothèque de Nyon, qui dépend de la ville, est séparée en deux succursales distinctes : l’une pour les jeunes, l’autre pour les adultes. A elles deux, elles s’adressent à une population de près de 22'000 habitants ; en 2019, elles comptaient 3'400 lecteurs actifs et enregistraient 126'000 prêts.

Actuellement, cette bibliothèque possède une boîte de retour, mais n’est pas équipée de dispositif d’automatisation du prêt : le projet est en réflexion depuis 2016 et devrait être voté par le Conseil municipal en 2021 dans le cadre d’un projet global portant sur la rénovation de bâtiments communaux. En raison de ressources humaines insuffisantes, l’enjeu de ce dispositif serait de diminuer le temps accordé à l’enregistrement des transactions par le personnel au profit d’une meilleure disponibilité pour le public. Au cours de sa réflexion, la Bibliothèque de Nyon a finalement renoncé à l’utilisation de la RFID pour plusieurs raisons : elle estime que les problèmes techniques sont trop nombreux, d’autant plus lorsque le nombre de fonctionnalités est élevé, et que la fonctionnalité d’antivol est superflue, car peu de vols sont constatés. Ainsi, la bibliothèque s’oriente plutôt vers un dispositif automatique de prêt et de retour en libre-service utilisant le code-barres, qu’elle estime facile à paramétrer, facile

53 Entretien avec Mme. Laure Meystre, directrice adjointe de la Bibliothèque de Montreux-

Veytaux, le 16 juin 2020.

d’utilisation pour les usagers habitués à scanner des codes-barres dans les supermarchés et pratique dans le cadre d’un fonctionnement en réseau.

L’institution ne prévoit pas non plus de se munir d’un automate de retour en raison de la place qu’il prendrait et des frais occasionnés. Par contre, la mise en place d’un espace de pré-choix de documents rassemblant les restitutions de la journée est envisagé. Si l’ensemble des collaborateurs de la bibliothèque est déjà favorable au projet et le soutient, le public sera accompagné en temps voulu.

5.2.3.4 Le cas de la Bibliothèque municipale de Vevey55

La Bibliothèque municipale de Vevey dépend de la ville et s’adresse à quelque 20'000 habitants ; en 2019, elle comptait près de 5'300 lecteurs actifs et enregistrait 189'000 prêts, ce qui est supérieur à la Bibliothèque de Bulle. Pour faire face à ce flux, elle a préféré élargir ses horaires et engager une personne supplémentaire, plutôt que de se munir d’un système d’automatisation du prêt : elle estime qu’une bibliothèque de lecture publique joue un rôle social essentiel et ne veut pas perdre le contact avec ses lecteurs. De plus, le directeur de l’institution, Yan Buchs, juge que « c’est une installation très couteuse, même pour désengorger le guichet […] C’est certainement mieux adapté aux bibliothèques universitaires ou spécialisées, car leurs usagers sont plus autonomes et viennent pour travailler ».

5.2.3.5 Le cas de la Bibliothèque municipale de Morges56

La Bibliothèque municipale de Morges dépend du Service de la Culture de la ville et s’adresse à ses quelque 16'000 habitants ; en 2019, elle comptait 2'906 lecteurs actifs et enregistrait 110'000 prêts.

La bibliothèque est munie d’une boîte de retour située à l’extérieur de la bibliothèque, mais à l’intérieur du bâtiment. Toutefois, elle n’est pas équipée d’un système permettant l’automatisation du prêt en raison de la taille de la bibliothèque et d’un doute concernant la compatibilité entre un tel système et le SIGB utilisé (PMB). Pourtant, le sujet est abordé régulièrement de manière informelle au sein du personnel et certains lecteurs ont profité d’une enquête de satisfaction générale pour suggérer l’installation de bornes automatiques de prêt. La bibliothèque reconnaît d’ailleurs que des bornes désencombreraient le guichet et va s’intéresser à cette idée, même si ce n’est pour le moment pas une priorité.

55 Entretien avec M. Yan Buchs, directeur de la Bibliothèque municipale de Vevey, le 28 mai

2020.

56 Entretien avec M. Sébastien Lê, responsable de la Bibliothèque municipale de Morges, le