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Résolution numérique de MDL3 : Somme des coûts fixes et opérationnels moins

3.5. Problème de conception de chaîne logistique sous une taxe carbone domestique et une taxe

3.5.3. Résolution numérique de MDL3 : Somme des coûts fixes et opérationnels moins

Pour cette partie, nous adoptons le même exemple numérique détaillé dans la section 3.3.2 pour lequel on fixe et . Puis, nous choisissons de fixer et de faire varier ) pour valider tout d‘abord l'inégalité (i) puis (ii).

Dans un premier temps, on estime que la différence entre les coûts d‘installation des technologies en offshore et en local est de 44,4% du coût d‘installation de la technologie en offshore, et on obtient ainsi l‘inégalité (i) (on considère les mêmes coûts d‘installation de la technologie ordinaire en offshore et en domestique que dans l‘exemple 3.3.2). Dans ce cas, on suppose que le gouvernement accorde une subvention à l‘entreprise, qu‘on désigne par subvention locale, si elle investit en domestique. Une telle subvention permet de réduire le coût d‘installation des technologies en domestique et ainsi favoriser la différence entre les coûts d‘installation des technologies en offshore et en domestique.

Dans un deuxième temps, on estime que la différence entre les coûts d‘installation des technologies en offshore et en locale est de seulement 11% du coût d‘installation de la technologie en offshore, et on obtient alors l‘inégalité (ii). On suppose alors que le coût

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d‘installation de la technologie ordinaire en offshore garde la même valeur : , et le coût d‘installation de la technologie ordinaire en domestique augmente en passant à . Dans ce cas, on suppose que le gouvernement n‘accorde pas de subvention à l‘investissement local.

Nous illustrons dans le tableau 3.10 ci-dessous les décisions optimales de CCL en fonction des valeurs de taxes carbone domestique et de frontière pour ces deux cas. A travers le tableau 3.11, on compare entre le comportement stratégique et les performances de l‘entreprise pour ces deux cas sous les mêmes valeurs de taxe carbone.

Tableau 3.10 : Décisions optimales de conception de CL sous une taxe carbone domestique et une taxe carbone de frontière pour

Cas Variations des taxes carbone de frontières en fonction des taxes carbone domestiques Premier cas Deuxième cas

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Tableau 3.11 Impact des taxes carbone domestique et de frontière sur les décisions et performances des entreprises disposant ou non de subvention locale

Premier cas : Avec subvention locale Deuxième cas : sans subvention locale Décision Profit ($) Emission (t) Décision Profit ($) Emission (t)

5,19 4,45 « d2 » 5633.43 118,8 « o1 » 5631 420 7 9,33 « d2 » 5418,4 118,8 « o2 » 3581,8 178,8 7 10 « d2 » 5418,4 118,8 « d1 » 3480 360 10 9,5 « d2 » 5062 118,8 « o2 » 3551 178,8 30 9 « o1 » 3720 420 « o1 » 3720 420 30 10 « o2 » 3462 178.8 « o2 » 3462 178.8 30 14,35 « d2 » 2686 118,8 « o2 » 2684 178.8

Dans le premier cas, où la différence entre les coûts d‘installation des technologies en offshore et en domestique est importante (44%), il suffit d‘imposer une taxe carbone domestique , avec une taxe carbone de frontière

4,45$/ , pour inciter l‘entreprise à l‘investissement local vert. Cependant, sous de telles valeurs de taxes carbone domestique et de frontière, la décision optimale pour l‘entreprise dans le deuxième cas, où la différence entre les coûts d‘installation des technologies en offshore et en domestique est faible (11%), s‘avère la localisation en offshore avec une technologie ordinaire « o1 ». Avec la subvention locale, le coût d‘installation de la technologie ordinaire en domestique est réduit à 2500$ au lieu de 4000$. Le gouvernement réussit ainsi à faire face au problème de fuite de carbone et à pousser l‘entreprise à réduire les émissions de carbone de sa CL de 71% pour une baisse de profit de seulement 0,03% par rapport au profit généré sans la subvention locale sous ces valeurs de taxe carbone domestique et de frontière.

Considérons maintenant que le gouvernement impose une taxe carbone domestique avec une taxe carbone de frontière .

Dans le premier cas, avec la subvention locale, étant donné que la taxe carbone domestique est supérieure à et inférieure à , avec la taxe carbone de frontière imposée, la décision optimale est « d2 ». En fait, sous une taxe carbone domestique lorsque la taxe carbone de frontière imposée est supérieure à la décision optimale est « d2 ». sinon la stratégie optimale est « o1 ».

Néanmoins, pour le deuxième cas, sans la subvention locale, la taxe carbone domestique imposée est supérieure à et inférieure à . Par conséquent, si la taxe carbone de frontière imposée ne dépasse pas , la stratégie « o1 » s‘avère la meilleure, sinon « o2 » devient la stratégie optimale jusqu‘à une valeur de taxe de frontière , au-delà de laquelle « d1 » est plutôt la stratégie optimale. On conclut alors que pour les valeurs de taxes carbone de notre exemple, la décision optimale pour l‘entreprise est « o2 ». En imposant de telles valeurs de taxes carbone, le gouvernement réussit à inciter à l‘investissement vert en offshore et à pousser l‘entreprise à réduire ses émissions globales de 57% par rapport au niveau d‘émission avec la stratégie « o1 ».

Dans un deuxième temps, on considère que pour la même taxe carbone domestique , la taxe carbone de frontière imposée passe à 10$/ .

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La décision optimale dans ces conditions, pour le premier cas, reste toujours « d2 ». Toutefois, dans le deuxième cas, le gouvernement pousse l‘entreprise à s‘installer en domestique avec une technologie ordinaire « d1 ». Sous de telles conditions, cette stratégie engendre à l‘entreprise une baisse de son profit de 2% avec une augmentation des émissions de sa CL de 101% par rapport à son profit et à ses émissions engendrés sous la stratégie « o2 ». On déduit que de telles valeurs de taxes carbone domestique et de frontière, bien qu‘elles favorisent l‘investissement local, engendrent un double impact négatif sur l‘entreprise : ne permettent pas de réduire les émissions globales des CLs et génèrent une baisse du profit des entreprises.

On considère dans un autre exemple une taxe carbone domestique et une taxe carbone de frontière .

Pour le premier cas, pour une taxe carbone domestique , on déduit que 5,83$/ . En imposant une taxe carbone de frontière de , la stratégie optimale est « d2 ».

Pour le deuxième cas, sans la subvention locale, la stratégie optimale s‘avère « o2 ». Afin de favoriser l‘investissement local vert « d2 », pour le deuxième cas, il faut imposer une taxe carbone de frontière supérieure à .

Il est évident que le système législatif qui permet de favoriser l‘investissement local vert, dans ce cas, où la différence des coûts fixes entre les localisations est faible, dégrade considérablement les performances économiques des entreprises et nuit à leur compétitivité, étant donné qu‘il faut imposer des taxes carbone domestiques et par conséquents de frontières élevées pour inciter à l‘investissement local vert. On note bien que dans ce cas, pour faire face au problème de fuite de carbone, le gouvernement peut favoriser l‘investissement vert en offshore pour certaines valeurs de taxe carbone locale et de frontières peu élevées permettant de réduire au mieux les émissions de carbone de la CL pour un minimum de baisse de profit par rapport aux stratégies « o1 » et « d1 ».

Pour le premier cas, lorsqu‘on considère une taxe carbone domestique supérieure à , telle que , avec une taxe de frontière de 9 , la stratégie « o1 » est optimale, alors que pour une taxe de frontière de 10 , la stratégie « o2 » est la plus rentable. Cependant, pour favoriser l‘investissement local vert « d2 », il faut imposer une taxe de frontière allant jusqu‘à 14,34 . Nous concluons, qu‘en optant vers la réduction des coûts fixes en domestique, le gouvernement peut réussir à favoriser l‘investissement local vert pour des faibles valeurs de taxes carbone domestique et de frontières. Dans ce cas, il est plutôt recommandé au gouvernement de ne pas imposer des taxes carbone locales assez élevées pour ne pas dépasser et être par conséquent obligé d‘imposer des taxes carbone de frontière très élevées pour favoriser l‘investissement vert en domestique plutôt qu‘en offshore.

Finalement, on note que le gouvernement réussit à inciter à l‘investissement local vert pour des valeurs de taxes carbone de frontière inférieures aux valeurs de taxes carbone domestiques imposées pour le premier cas, en réduisant les coûts fixes en domestique. Toutefois, lorsque la différence entre les coûts d‘installation des technologies en offshore et en locale est faible, pour que les taxes carbone de frontière imposées désavantagent la stratégie la plus polluante « o1 » en faveur des autres stratégies « o2 », ou « d1 », ou encore « d2 », elles doivent être supérieures aux taxes carbone locales imposées.

On illustre ainsi que le gouvernement peut parvenir à réduire les coûts fixes en domestique par le biais des subventions locales, et ainsi réussir à inciter les entreprises à l‘investissement local vert pour des plus petites valeurs de taxes carbone domestique et de frontière.

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Dans ce qui suit, nous étudions l‘impact des taxes carbone domestiques et de frontière, dans le cas où les coûts fixes et opérationnels sont plus importants en offshore qu‘en domestique.

3.5.4. Résolution analytique du modèle MDL3 : Somme des coûts fixes et